Bienvenue sur Riddikulus, un forum de fanfictions et de discussions sur l'univers de notre sorcier à lunettes : Harry Potter
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez

Potter is my king

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeDim 27 Sep - 9:11



Potter is my king

Personnage(s) Principal(aux) : James Sirius Potter - OC
Résumé : Cela avait débuté comme une journée ordinaire. Très ordinaire. Puis Lucretia avait ouvert la porte de la salle de bain. Et la rumeur s'était répandue dans les couloirs de Poudlard comme une traînée de poudre.
Rating : K
Pseudo de l'auteur : Mayra
Commentaires : Lien
Fiche par Chadot pour Riddikulus
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeDim 27 Sep - 9:12

Chapitre 1


Le réveil sonne brutalement dans le silence de la chambre. Aussitôt, divers grognement s’échappe des lit qui m’entourent. Je tourne la tête sur ma gauche. Une main sort d’entre les rideaux du lit à baldaquin de Shelly. Elle tâtonne un moment avant de réussir à attraper sa baguette posée sur sa table de chevet, et d’un mouvement de poignet, interrompt le bip incessant qui résonne magiquement entre les murs de notre dortoir. De l’autre côté de mon lit, sur la droite, un soupir d’aise échappe à Lucretia.
Assise sur le rebord de mon propre lit, je m’étire lentement, laissant les dernières brumes de sommeil disparaitre dans la fraicheur de ce matin d’octobre. Quittant ensuite le confort du matelas, j’attrape de quoi m’habiller et cours m’enfermer dans la salle de bain. Je verrouille derrière moi. Le bruit que fait l’engrenage à ce moment-là a le don de terminer d’éveiller mes camarades de chambrée.
- Eve ! s’écrie aussitôt Lucretia. Ne recommence pas ! Déverrouille cette porte tout de suite !
Je l’ignore royalement, dépose mes affaires sur le meuble de la salle de bain où sont rangés mes effets personnels, et commence à me brosser les dents. Malgré le bruit, j’entends la discussion qui se déroule de l’autre côté de la porte, entre Shelly et Lucretia.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demande Shelly, la voix encore ensommeillée.
- Eve s’est encore enfermée dans la salle de bain ! répond Lucretia. Mais qu’est-ce qu’elle veut nous cacher au juste ?
- Tu crois qu’elle fait des secrets ?
Oui, je sais, Shelly n’est pas une flèche. Faut pas lui en vouloir, la pauvre a reçu un cognard sur la tête lors d’un match de Quidditch en seconde année. Depuis, elle a quelques soucis niveau connexions neuronales.
- Bien sûr que oui, fait Lucretia avec un soupir évident dans la voix. Elle nous fait le coup tous les matins depuis trois jours. Et elle ne le faisait pas avant.
Je range ma brosse à dents à sa place et active l’eau de la douche pour lui laisser le temps de prendre la température idéale. De ce fait, je n’entends pas la suite de la discussion qui, j’en suis certaine, se poursuit dans la chambre. Je me déshabille, plie mon pyjama que je dépose sur le meuble avec le reste de mes vêtements, puis me glisse sous l’eau brûlante de la douche. La chaleur qui m’enveloppe alors a le don de me détendre. Mais pas pour longtemps.
Je sursaute violemment quand j’entends du bruit dans la salle de bain, où je suis censée être seule. Je me retourne d’un mouvement brusque . . . Et tombe nez à nez avec le regard abasourdi de Lucretia. Ca m’apprendra à tirer le rideau de douche, tiens. La bouche grande ouverte, elle a les yeux rivés sur mon ventre. Doucement, ces yeux remontent vers mon visage, et un sourire malsain étire ses lèvres. Je sens mes joues s’embraser. Je pris secrètement Merlin qu’elle ne l’ait pas vu, que la buée dans la cabine de douche l’ait empêché de le voir.
- Tu . . . Tu as tatoué ça, dans ton dos ?
Le cœur battant, je prends une longue et grande inspiration, mes mains tentant de cacher tant bien que mal ce que Lucretia n’est pas censé voir de mon anatomie. Je prie de toutes mes forces de parvenir à la convaincre de se taire. Si ce n’est pas le cas, vu la grande gueule que c’est, tout le château sera au courant dans l’heure qui vient.
- Ecoute, si tu pouvais faire comme si tu n’avais rien . . .
Mais je n’ai même pas le temps de formuler entièrement ma demande qu’elle a déjà quitté la salle de bain en hurlant le prénom de Shelly.
Et merde.
O0o0O


Comme prévu, la nouvelle n’a pas tardé à faire le tour de Poudlard. Merci Lucretia.
Déjà, en descendant du dortoir à sept heures et demie, j’ai bien senti les regards des autres élèves de ma maison. La plupart ont affichés une totale incompréhension. Les autres ont exprimés leur dégout et leur colère de maintes manières. Du coup, en m’installant à ma table pour le petit-déjeuner, j’ai eu droit à mon porridge truffé de vers, à une cuillère molle qui me fondait entre les doigts, et un verre dont le liquide refusait obstinément de sortir.
Après un quart d’heure à essayer de manger quelque chose, j’ai abandonné l’idée même de me sustenter. Mes camarades de maison n’avaient clairement pas l’intention de me laisser remplir mon estomac. Le ventre vide, j’ai donc quitté ma table et je suis partie rejoindre ma salle de classe.
Les deux premières heures de cours se sont passées sans trop de dégâts. Le professeur de Potion n’avait sans doute pas encore entendu parler de la rumeur, heureusement pour moi. J’avais bien assez à faire avec cet abruti de Barry Wilkes à la table derrière moi, qui ne cessait de me balancer tout ce qu’il avait sous la main - et vu la potion du jour, ce n’était rien de très appétissant.
Les deux heures suivantes quant à elles, ont été plus riches en évènements. Déjà, la nouvelle avait largement eu le temps de se répandre en un peu plus de trois heures, et donc le professeur Londubat, du cours de Botanique, était déjà au courant. Le regard lourd de questions qu’il a fait peser sur moi lorsque je suis entrée dans la serre numéro quatre a été édifiant. Mortifiée, je suis partie me cacher tout au fond de la classe. Manque de pot, c’est là qu’avait choisi un groupe de Poufsouffle pour élire domicile. Et parmi eux, une fille que j’avais un peu -beaucoup - chambrée par le passé. Etrangement, le filet du diable qui dormait tranquillement non loin de ma table n‘a pas cessé de m‘empêcher de faire correctement mon travail.
A l’heure du déjeuner, je n’ai même pas pris le risque de me rendre dans la Grande Salle. Toute ma maison était sans doute plus qu’au courant à ce moment-là, et prête à me recevoir avec les tomates pourries. Les autres maisons elles, ont sans doute attendus impatiemment mon entrée pour bien se fiche de moi. Mais il était hors de question que je leur offre ce plaisir. J’ai donc passé mon heure de midi dans le parc, sur un banc, à me gaver de restes de bonbons, assise sur un banc. Pour couronner le tout, une averse s’est mise à tomber dix minutes après que je me sois installée.
Les deux dernières heures de cette journée pourrie ont été l’apothéose. Cours commun avec majoritairement - et je vous le donne en plein dans le mille - des Gryffondor. Les regards amusés et goguenards ont fusés de toutes parts quand je me suis faufilée entre les tables de la salle de métamorphose pour rejoindre une place de libre dans le fond de la pièce. Pendant tout le cours de pratique, la plupart d’entre eux ont profités que le professeur ait le dos tourné pour me jeter des sorts, histoire de m‘agacer encore plus que je ne l’étais. Du coup, quand je suis ressortie de la pièce au terme des deux heures de cours, ma jupe et mon chandail étaient parsemés de petites couronnes scintillantes, seul sort que je n’avais pas réussi à contrecarrer.
Dans les couloirs que j’ai parcourus ensuite pour rejoindre ma maison, les quolibets et les moqueries m’ont entouré. Toutes maisons confondues, y compris la mienne, ne se sont pas gênés pour se moquer de moi. Compréhensible, quand on connait toute l’histoire. Ma rivalité avec ce Gryffondor date de ma première année à Poudlard. Il m’avait une farce qu’il avait sans doute jugée sans conséquence. Mais je ne m’étais pas laissé faire. Depuis, nous n’avons cessés de nous faire des crasses. Et ça fait six ans que ça dure. Poudlard supporte ça plutôt bien, exceptée lorsque je me venge sur certains des autres élèves, quand mon rival n’est pas à portée de main.
A quelques pas à peine du pan de mur qui cache l’entrée de ma maison, un groupe de jeunes filles visiblement décidées, m’ont tendus une embuscade. J’ai aussitôt plongée la main dans ma poche pour attraper ma baguette, mais elles étaient dix et j’étais toute seule. Je n’ai pu que subir leur courroux. Mes longs cheveux blonds et soyeux se sont transformés en nid d’oiseau roux, mes magnifiques yeux bleus se sont trouvés affublés d’une paire de lunettes rondes complètement affreuses, et enfin, mon chandail et ma chemise se sont retrouvés complètement déchirés à un endroit judicieusement choisi. Et voilà la cause de la rumeur étendue au grand jour.
Mon seuil de tolérance a atteint le zéro abyssale à cet instant précis.


O0o0O


Dans la salle commune des Serpentard, je choppe Albus Potter qui passait tranquillement par là et le plaque sauvagement contre un mur, baguette menaçante sous le nez. Ses yeux ronds comme des soucoupes m’informent qu’il ne s’y attendait vraiment pas. Et la grimace de douleur qu’il esquisse m’annonce que ma force brute de batteuse de l’équipe de Quidditch a frappé.
- Hey, doucement, vas-y mollo quand même, marmonne-t-il vaguement en louchant sur ma baguette dont le bout rougeoie dangereusement.
- Je sais que c’est toi, fais-je brutalement sans autre forme de préambule. Soit tu l’as fait, soit tu lui as donné le mot de passe. Répond !
Je le vois hésiter. Il semble même un peu amusé.
- C’est marrant, comment ça se fait que t’es pas venue me trouver avant ? demande-t-il, avec une décontraction qu’il ne devrait pas avoir, vu que ma baguette se trouve toujours sous son nez.
Je suis d’habitude quelqu’un de très calme. Si, si, je vous assure. Il en faut vraiment beaucoup pour me mettre dans un tel état de colère que je ne prends même plus la peine de réfléchir. Je suis une Serpentard, la réflexion c’est mon truc. Le bourrinage pur et dur, je laisse ça aux Gryffondor. Sauf aujourd’hui.
Le sort fuse avant même que j’ai eu le temps de le prononcer. Le professeur Flitwick serait fier de mon informulé sur ce coup-là. Albus Potter, un peu moins, maintenant qu’il se retrouve affublé de gros pustules baveux sur la tronche.
Ravie, j’esquisse un sourire mauvais. Bien fait pour lui !
- Je lui ai donné le mot de passe, finit-il par avoue, sans peu désireux de récolter ma vengeance pour le vrai coupable.
- Où il est ?
- J’en sais rien moi, je le suis pas à la trace !
Je le fixe un instant droit dans les yeux pour tester son honnêteté. Un sourire apparait sur ses lèvres. Amusé, le sourire. C’est mauvais pour lui ça. Il ferait mieux d’arrêter tout de suite.
- T’aurais quand même pu prendre le temps de te changer avant de . . . Mphf !
La ferme.
Un sort de mutisme et un autre de saucisson plus tard, je le tire par les pieds jusque dans le dortoir des filles de première année. Je le fais léviter jusque sur l’un des lits, le pose délicatement dessus, puis me penche sur son oreille.
- Je ne vois pas pourquoi tu ne paierais pas toi aussi, lui murmuré-je. Après tout, il est déconseillé de donner le mot de passe à un élève d’une autre maison. Albus Potter, tu as été un très vilain garçon. Et demain, grâce à toi, je ne serais plus le centre de conversation de Poudlard. Merci beaucoup pour ton aide inestimable.
Je me redresse et croise son regard. Je lis dans ses yeux qu’il redoute ce que je fais faire. D’un sourire, je lui promets que je serais à la hauteur de ses craintes.


O0o0O


- Euh, qu’est-ce que tu compte faire au juste, avec cette batte de quidditch ? me demande Shelly, au moment où, objet en main, je la croise dans l’escalier qui dessert notre chambre.
- Si on te demande, t’auras qu’à répondre que tu ne sais pas.
Je traverse la salle commune. Les gens ont l’air surpris. En même temps, il n’y a pas de match de prévu avant la fin du mois. Je traverse le chemin libéré par le mur, au moment où le cri strident d’une première année retentit dans la maison Serpentard. Ah, je crois qu’on a retrouvé Albus.
Dans les couloirs, je ne croise personne tant que je n’ai pas quitté les cachots. Une fois devant le Grande Salle, le ventre grognant de n’avoir eu le droit qu’à une poignée de dragées surprise de Bertie Crochue et une chocogrenouille en guise de repas pour toute la journée, je commence à croiser quelques personnes. D’abord une bande de Poufsouffle, la même que durant le cours de Botanique. Je dois faire peur, parce qu’ils s’écartent aussitôt. Vaudrait mieux pour eux, mais ils ne perdent quand même rien pour attendre. Je n’oublierai pas le coup du filet du diable.
Plus loin, vers le deuxième étage, trois Serdaigle d’une année supérieure. Ah, j’aurais peut-être de la chance. Je pose négligemment ma batte sur mon épaule, et les rattrape. Je tapote l’épaule de l’un d’entre eux. Il se retourne et fait un bond d’un mètre en me voyant, avant de reculer de deux pas en emmenant ses potes avec lui.
- Il est à la bibliothèque ! s’écrient-ils d’un bel ensemble avant même que je n’ai eu besoin de poser la question.
J’imagine que la manière dont je tapote mon épaule avec ma batte est suffisamment menaçante pour qu’ils me disent ce que je veux savoir sans que je ne doive ouvrir la bouche.
Je fais demi-tour, ma réponse en poche, et monte quatre à quatre les escaliers jusqu’à l’étage où se trouve la bibliothèque. Mais je n’ai pas besoin de courir jusque là-bas. Ma proie s’offre un moi sur un plateau d’argent, seul au milieu du couloir et le nez plongé dans un bouquin.
Ravie de cet heureux hasard, je fais tournoyer ma batte tout en m’approchant de lui. A trois pas de ma destination, je lève bien haut ma batte et prend le plus d’élan possible, avant d’envoyer l’objet frapper la tête de ma victime. Qui, par je ne sais quel miracle, parvient à l’éviter en faisant un pas sur le côté au dernier moment.
- Oh putain ! s’exclame-t-il en se plaquant contre le mur le plus proche. Je ne pensais pas que tu le prendrais aussi mal.
Yeux rétrécis par la colère, je remets ma batte derrière mon dos, pour reprendre de l’élan.
- Stop ! fait-il ensuite en brandissant ses deux mains devant lui, comme si elles pouvaient le protéger. Tu ne veux pas vraiment faire ça, hein ? Tu y laisserais ton poste de batteuse dans l’équipe, je te rappelle.
Mon poste ? Ah non alors, j’y tiens à mon poste ! C’est le seul endroit où je peux me défouler sur lui sans que ça ne soit contre le règlement. Ou tout simplement illégal.
Soupirant, je laisse tomber ma batte et la pose sur le sol à la verticale avant de m’appuyer dessus.
- J’imagine que tu sais ce que je veux ? demandé-je ensuite.
- J’imagine assez bien, oui, répond-t-il en me reluquant de la tête au pied sans discrétion et sans honte, alors que j’ai le nombril à l’air. Sympa ton nouveau style d’ailleurs.
- Sympa ? répété-je d’un ton aigre. Je te ressemble ! Je ne vois pas ce qu’il y a de sympa là-dedans !
Un sourire amusé apparait sur ses lèvres. Ca n’a absolument pas le don de me calmer. Ce serait plutôt tout le contraire. Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration pour tenter d’apaiser mes nerfs. Commettre un meurtre ne m’aiderait absolument pas dans cette situation.
Lorsque je rouvre les yeux, il n’est plus devant moi. Cet enfoiré est passé dans mon dos pour admirer son œuvre de plus près, le nez pratiquement collé à ma peau. Je me retourne d’un geste brusque, avant de planter ma baguette sur sa tempe.
- Non mais ça va ouais ? Respecte une distance de sécurité d’au moins cinquante centimètres entre toi et moi.
Mains en l’air, il se redresse tout doucement.
- Décidemment, je l’aime bien ce tatouage.
- Enlève-le ! hurlé-je. Ca fait trois jours qu’il est là, ça commence à bien faire maintenant ! Jette le contre-sort.
- A quoi ça servirait, tout Poudlard est déjà au courant, rétorque-t-il en haussant des épaules d’un air désinvolte.
- T’inquiète pas pour ça, je me suis déjà occupée de la rumeur, réponds-je. Maintenant, ôte cette inscription.
- Et qu’est-ce que je gagne en retour ?
- Le droit de ne pas voir ta tête éclatée contre un mur, dis-je en plissant des yeux alors que ma pression artérielle grimpe dangereusement.
Il éclate de rire. Je grince des dents. Et je ne peux même pas lui jeter un sort, parce qu’autrement il va se barrer sans m’enlever ce foutu tatouage !
- Brown, tu crois vraiment être assez forte pour ça ? fait-il, visiblement très amusé.
- Te souviens-tu de notre dernier match ? Il me semble pourtant t’avoir clairement vu bouffer la boue du stade.
Il n’est plus du tout amusé. Il plisse les lèvres. C’est vrai, au dernier match, je l’ai fait tomber de son balai. Il n’a pas fait une longue chute, mais il s’est quand même cassé un bras. C’était tellement jouissif de le voir s’écrouler lamentablement dans la boue du stade.
Soudain, m‘arrachant à mes souvenirs, il écarte d’un geste ma baguette toujours sur sa tempe, et me plaque violemment contre le mur derrière moi. Ma tête vient cogner douloureusement contre la pierre. Aïe. D’accord, c’est bon, j’ai compris.
- Ce n’est pas très réglo de s’en prendre à une fille, dis-je.
Il s’écarte de moi et me regarde de nouveau de haut en bas. Je m’attends à ce qu’il me sorte un truc du genre « Où est-ce que t’as vu une fille, toi ? » mais rien ne vient. Il se contente de sortir sa baguette. Je ressers ma prise sur la mienne, juste au cas où.
- Ok, ça va je te l’enlève, finit-il par abdiquer. Je me suis bien marré, tu t’es tapée la honte, et malgré tout ce que tu peux dire, on parlera de ça encore longtemps à Poudlard. Alors, tu te tournes ?
J’obéis de bonne grâce, trop heureuse de me débarrasser de cette horreur. Je sens le sort me chatouiller le bas du dos.
- C’est fait.
Il pense que je vais le croire sur parole ? D’un coup de baguette, je fais apparaitre un miroir pour me permettre de vérifier. Effectivement, ma peau est vierge à nouveau de toute trace disgracieuse. Enfin. Je fais disparaitre le miroir.
- James !
Nous nous tournons tous mes deux lorsque l’interpellation retentit dans le fond du couloir, hurlé par Lily Potter. Essoufflée d’avoir couru, elle pile à deux centimètres de son frère. Courbée, elle pose les mains sur ses genoux. Je me détourne d’eux et reprend la route de ma maison. Je n’ai plus rien à faire ici.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demande l’ainé des Potter.
- C’est Albus ! répond-t-elle au moment où je tourne à l’angle. Il a été retrouvé immobilisé et muet dans la chambre des filles des premières années de sa maison. Il était nu sur un lit avec une feuille de parchemin lui cachant le . . . Enfin, tu vois quoi. C’est Malefoy qui m’a prévenu.
Je ne peux m’empêcher de sourire et de ralentir, juste pour écouter la suite de la conversation.
- Et tu ne devineras jamais ce qu’il y avait d’écrit sur la feuille !
- Comment ça, je ne devi . . . Attends, ne me dit pas que . . .
- Si, c’était écrit Potter is my king.
Un silence, puis . . . J’entends nettement le bruit de cavalcade, au moment où Potter se lance à ma poursuite.
- Evelyne Brown ! beugle James Potter dans le couloir. Reviens ici tout de suite !
Cours, ma fille, cours.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeLun 28 Sep - 7:46

Chapitre 2 


Arrivée dans le couloir du sixième étage, je me glisse entre une gargouille borgne et une armure grinçante, le temps de reprendre mon souffle. Mince, je ne pensais pas qu'il le prendrait aussi mal ! Certes, c'était mesquin de me venger de sa blague sur son frère. Mais au point de me pourchasser pendant une demi-heure dans les couloirs de Poudlard . . . Quand même, l'un comme l'autre avons déjà fait pire que cela. Ou presque.


Je me penche légèrement hors de ma cachette pour guetter l'arrivée de James Potter. Il ne m'a pas encore retrouvé. Peut-être a-t-il abandonné ? Ou bien alors j'ai finalement réussi à le semer dans les méandres brumeux de ce fichu château. Mais comme il le connaît mieux que moi, il y a des chances que je me sois perdue par la même occasion.


Un peu inquiète à l'idée de me retrouver dans une partie inconnue du château, je jette un œil à travers la fenêtre la plus proche. J'aperçois un bout du lac et le saule cogneur. D'après l'angle, je me trouve dans la partie est du domaine, donc pas top loin du cours de sortilège. Un coin que je ne connais pas trop mal. Le problème, c'est que Potter lui aussi connaît bien cette partie du château. Et par conséquent, s'il ne m'a toujours pas rattrapé, c'est qu'il y a une raison logique à cela, et non pas parce que j'ai eu un coup de chance.


Étrangement, depuis environ la moitié de ma troisième année, échapper à James Potter quand il s'est mis en tête de me retrouver est devenu mission impossible. Où que je me cache, peu importe que ce soit dans le château ou dans le parc, il finit immanquablement par me tomber dessus. Parfois, il arrive même à ma destination avant moi ! Je n'ai aucune idée de comment il parvient à produire un tel exploit, mais quelque chose me dit que ce n'est pas très catholique.


Un bruit retentit dans le couloir à l'angle, derrière moi. Je cesse de repenser à cette énigme signée Potter et me concentre sur ce qu'il se passe un peu plus loin. Clairement, quelqu'un arrive. Je serais incapable de dire si c'est Potter ou pas, mais au cas où, je préfère me remettre à courir. Je sors donc de ma cachette, abandonnant là la gargouille et l'armure, puis prend la direction des étages inférieurs, tentée par l'idée de rejoindre ma salle commune. J'espère juste que Potter ne m'attend pas déjà devant.


Au milieu du couloir, je m'arrête devant une porte en ralentissant et la tire pour l'ouvrir. Elle donne sur un escalier, un raccourci bien connu de tous les élèves de cette école. Mais rarement pris car plongé dans le noir. Seuls ceux qui n'ont pas peur d'utiliser la magie hors des cours, et donc d'enfreindre le règlement, osent l'emprunter.


- Lumos, murmuré-je, en brandissant ma baguette au dessus de ma tête.


Prudemment, je descends ensuite les marches ruisselantes d'humidité, gardant un œil sur elles, tout en laissant traîner une oreille du côté du couloir que je viens de quitter.


- Bouh.



Le visage de Potter apparaît soudainement devant moi, éclairé par sa baguette qu'il tient sous son menton. Je sursaute, surprise par son apparition. Mais s'il croit me faire peur avec cette pâle imitation moldue de fantôme, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu'au coude.


Vaincue, je soupire et baisse les épaules. Comme toujours, et malgré mes rêves de réussir à le semer au moins une fois, Potter a finit par me retrouver.


- Ahah !


L'exclamation vainqueur retentit dans mon dos avec force, nous surprenant Potter et moi. Je me retourne aussi sec, me rappelant que j'étais poursuivie précédemment, et visiblement pas par le Gryffondor. Je me retrouve nez à nez avec le visage pataud et rougit par le vin du concierge, Scrooge.


- Pris en flagrant délit d'utilisation de la magie en dehors des heures de cours ! s'exclame-t-il.


Je grimace lorsque je prends de plein fouet l'odeur de son haleine rance.


- Ça fera dix points de moins pour Serpentard et Gryffondor. Ainsi que deux heures de retenue chacun.


- Quoi ! m’exclame-je aussitôt. Non !


- Envie d'avoir deux heures de plus peut-être, miss Brown ?


Je me force à ne pas ajouter un mot de plus, bien que ce ne soit pas l'envie que me manque de supplier à genoux le concierge de revenir sur sa décision. Non seulement, ça ne servirait à rien - ce serait même tout le contraire - mais en plus cela donnerait à Potter une vision de moi que je ne veux pas le voir posséder. Hors de question que je m’aplatisse comme une crêpe devant ce Gryffondor.


- C'est bien ce que je pensais, dit le concierge, terminant sa phrase par un ricanement agaçant. A présent, vous feriez mieux de rejoindre vos maisons, avant que mon humeur généreuse ne disparaisse.


Lui, généreux ? On aura tout vu.


Son devoir accompli, Scrooge fait demi-tour, précédé par la lueur de sa baguette et retourne à l'étage où il m'avait remarqué.


- Merci beaucoup, Potter, fais-je en me retournant vers le jeune homme. Grâce à toi, me voilà en retenue.


Il sourcille.


- Et ? Ce n'est pas la première fois. Et ce ne sera sans doute pas la dernière.


Il ponctue sa remarque d'un sourire malicieux que j'ai instantanément envie de lui arracher à coup de d'ongles. Énervée, je pince l'arrête de mon nez entre mes doigts, et prend la décision d'ouvrir les yeux à cet imbécile de Gryffondor.


- Potter, dis-moi, n'as-tu pas remarqué à quel point je t'ai ignoré depuis la rentrée il y a un mois et demi ?


Le jeune homme croise les bras, éclairant de ce fait le mur gauche, qui n'en a pas tellement besoin. Heureusement que moi je tiens toujours la mienne entre nous, parce qu'autrement on s'adresserait à des ombres.


- Tu crois que c'est pourquoi que je t'ai tatoué « Potter is my king » sur tes reins ? Tu avais visiblement besoin d'une piqûre de rappel.


Mon sang ne fait qu'un tour.


- Espèce d'abruti ! m’écrie-je. Tu n'as pas pensé que si je ne t'avais rien fait, c'était peut-être parce que j'en avais marre de ton jeu puéril ? Tu as dix-sept ans Potter, et tu passes tes ASPIC's cette année. Tu ne crois pas qu'il est un peu temps de grandir ?


- Quel mal y a-t-il à s'amuser ? rétorque-t-il comme si c'était une évidence. Ce n'est pas parce que j'ai l'air de passer mon temps à te chercher des noises que c'est le cas. Je n'ai jamais aucuns soucis avec mes examens de fin d'années.


Je pourrais presque grincer des dents tellement il m'insupporte à ce moment précis. Comment fait-il ? Durant les cinq dernières années, j'ai passé autant de temps que lui à élaborer des mauvais coups contre sa personne, mais chez moi, cela s'est ressenti sur mes résultats. Chaque examen de fin d'année, je les ai obtenus en travaillant d’arrache-pied les jours précédents, et toujours de justesse. Mes BUSE's l'année dernière, n'ont pas été brillantes non plus. Et mes parents, en voyant mes résultats, ont cessés d'être indulgents.


Je suis une née-moldue. Mes parents, avant mes onze ans, n'avaient jamais entendus parler du monde magique. Aussi, lorsque la lettre de Poudlard est arrivée à la maison, nous étions tous très excités par cette nouvelle. Ensuite, lors de nos premiers pas sur le Chemin de Traverse, accompagnés par un représentant du ministère de la magie, nous avons tous les trois ressentis une grande excitation, qui s'est poursuivi durant les années suivantes. Peu importait mes résultats pour mes parents. Ils s'imaginaient que la découverte du monde magique, de toutes ces choses extraordinaires que je leur rapportais, expliquait mon manque d'assiduité en cours et mes éparpillements. Mais en juillet dernier, lorsque les résultats des BUSE's sont arrivés, un petit mot accompagnait le tout. Mon directeur de maison et professeur de potions, Mr Adrians, y expliquait à mes parents que mon potentiel magique était gâché par mes joutes incessantes avec un autre élève de l'école. Que si le temps que je passais en retenue, servait plutôt à mes devoirs, j'aurais sans doute de bien meilleurs résultats.


Bien sûr, mes parents ont toujours reçus des lettres de la part de Poudlard, à chaque fois que j'étais en retenue. Mais les motifs n'y étaient pas clairement précisés, et j'inventais toujours des mensonges pour faire passer la pilule. Mais ils ont cessés d'être dupes. Et la mise en garde a été claire. Ainsi que la punition de cet été.


Je cesse de repenser à ces deux mois passés enfermée dans ma chambre, avec pour seul compagnie mes livres de classe et les mètres de rouleau de parchemin, puis pose mon regard sur le visage expectatif de Potter. Mon agacement est retombé. Je suis consciente d'avoir ma part de responsabilité dans ce qu'il m'est arrivé. Blâmer Potter ne sert à rien. Autant lui expliquer clairement les choses pour le convaincre de me laisser tranquille.


- Je suis contente pour toi si tu peux concilier les deux. Mais ce n'est pas mon cas, et ça s'est ressenti sur mes BUSE's.


Potter décroise les bras, et me regarde avec attention. J'ai le sentiment d'avoir attiser son intérêt.


- Mes parents n'ont pas spécialement appréciés de me voir acquérir de si piètres résultats et le message de Mr Adrians qui accompagnait mes résultats d'examens ont finis par les convaincre que je n'étais pas aussi sérieuse que je le prétendais.


- Et qu'est-ce qu'ils ont dit ? demande Potter.


- Que je devais cesser mes bêtises et me mettre sérieusement au travail si je ne voulais pas passer le reste des vacances de ma scolarité cloîtrée dans ma chambre.


Potter fronce brièvement des sourcils, et l'expression qui passe fugacement sur son visage me confirme à quel point lui aussi ne supporterait pas une telle punition.


- Alors, si tu le veux bien, ne cherche pas à me pousser à bout. Ce qui est arrivé aujourd’hui est la dernière de nos rixes, compris ?


Potter hésite un instant avant d'acquiescer d'un signe de tête. Il me surprend, mais je ne dis rien. Je préfère profiter de cet instant où nous sommes ensembles, et sans nous prendre la tête. Je crois bien que c'est la première fois que ça nous arrive. Et ce n'est pas si désagréable.


Au bout de plusieurs secondes de silence, je passe devant Potter, lui adresse un signe de la tête pour le saluer et termine la descente de mes escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée. Je me sens partagée. D'un côté, je suis contente d'avoir mis les choses au clair avec lui, mais de l'autre, je sens déjà que nos petites rivalités vont me manquer, comme elles le faisaient déjà, avant que je ne me réveille trois jours plus tôt avec ce tatouage dans le bas de mon dos.


O0o0O


Le soir-même au dîner, le moins que je puisse dire c'est qu'Evelyne Brown n'est pas la plus aimée à la table des Serpentard. Je me suis installée bien au milieu, histoire d'être entourée de tous et de bien entendre les commérages. Alors bien sûr, les rumeurs qui ont circulé toute la journée sont toujours là, et ce qui est arrivé à Albus est en train de se savoir. Certains se disent qu'il y a un lien de cause à effet, d'autres s'interrogent encore sur ce qui est vrai et ce qui est faux. J'en entends des vertes et des pas mûres.


Un groupe de jeunes filles de septième année de ma maison, qui ne prennent même pas la peine de chuchoter, visent assez juste en supposant que mon tatouage est un coup des Potter. Elles hésitent entre James et Albus, le premier étant mon rival attitré depuis plusieurs années, et le second s'étant énigmatiquement retrouvé nu comme au premier jour dans les dortoirs des filles de première année de notre maison.


Des élèves plus jeunes, mais toujours des filles, visent plutôt dans le burlesque avec leurs suppositions. Elles pensent que je me suis fait tatoué ça moi-même, histoire de déclarer ma flamme au Gryffondor et lui faire comprendre que je veux plus qu'une rivalité entre nous. Beurk.


Bon, si je ne suis pas de mauvaise foi, je peux trouver à Potter quelques atouts. Déjà, comparé à d'autres, il n'est pas trop désagréable à regarder. Mais faut aimer les roux. Et dans le genre, il est bien roux, orange vif comme le chat de Whiskas. Il a des yeux bleus très pâle, rien d'anormal quand on a sa couleur de cheveux, et le teint clair. Il a aussi des tâches de rousseur sur le nez. Autrement, il possède une silhouette athlétique grâce au quidditch, et il est plutôt grand. Niveau caractère, je ne connais de lui que sa malice et son entêtement. J'ai entendu dire qu'il est aussi serviable et travailleur. Mais ce sont des on-dit.


Justement, un peu plus loin sur la droite, le fameux Potter est entouré de ses amis à la table des Gryffondor. Ils me regardent en rigolant. Je fronce des sourcils. Qu'est-ce qu'il se passe encore ? A moins que Potter ne leur ai raconté quelque chose à mon propos. Ou que l'histoire du « Potter is my king » les fasse encore rigoler à gorges déployées. Dans ce cas-là, ils ont nettement besoin de s'acheter une vie sociale.


- Eve, tu comptes rester encore longtemps avec cette apparence ?


Je dévie mon regard sur ma gauche, où vient d’apparaître Lucretia. Debout près de moi, une main à plat sur la table, elle se penche sur ma personne, me regardant comme si il venait de me pousser une seconde tête.


- De quoi est-ce que tu parles ? lui demandé-je, avec un plus d'animosité que de coutume.


D'habitude, Lucretia et moi sommes plutôt bonnes amies. Sauf que je ne digère toujours pas le coup qu'elle m'a fait ce matin.


- De ta tête, répond-t-elle comme si c'était une évidence, sans même s'offusquer de mon ton brusque. On dirait une très mauvaise imitation de Potter.


- Merde ! m’exclame-je fortement en posant mes mains sur ma tête.


Ah oui, j'ai complètement oublié le coup de la transformation des autres crétines tantôt. Du coup, je comprends mieux pourquoi on se fout totalement de ma gueule depuis le début du repas, ainsi que les ricanements des amis de Potter. Et vu qu'elle m'a fait la remarque, je pardonne un petit peu à Lucretia. Mais juste un petit peu.


A peine ai-je le temps de comprendre que je ressemble toujours à n'importe quoi, que j'ai déjà pris mes jambes à mon cou. Hors de question que je reste une minute de plus dans la Grande Salle en arborant la sale tronche de Potter. Je cours à travers les couloirs et les escaliers pour rejoindre ma maison, et débarque en trombe dans la salle commune après avoir beuglé le mot de passe au mur qui cache le passage secret. Je me plante devant le premier miroir que je vois et inspecte les dégâts, avant de sortir ma baguette pour remédier à tout cela. Quelque sortilèges plus tard et me voilà de nouveau normal.


J'ai retrouvé mes cheveux blonds, qui m'arrivent de nouveau sur les épaules, et mes yeux bleus foncés ne sont plus ternis par cette affreuse paire de lunettes. Malheureusement, je ne peux rien pour mon uniforme déchiré, il va me falloir me changer avant d'envoyer celui-là aux elfes de maison pour qu'il puisse le repriser. Je reste encore un moment devant le miroir, pour vérifier que l'on ne m'a rien changé d'autre. Ma peau est de la même couleur qu'avant, mon nez est toujours identique, mes sourcils n'ont pas disparus et mes oreilles ne s'agitent pas dans tous les sens. Je me tourne ensuite et me tord le cou pour apercevoir le bas de mon dos. Le tatouage a bel et bien complètement disparu et apparemment il ne menace pas de réapparaître.


Je cesse de me reluquer dans le miroir qu'en j'entends du bruit provenant du couloir qui mènent aux chambres. Quelques secondes plus tard, Albus fait son entrée dans la salle commune, occupé à finir de boutonner sa chemise. Il ne m'a pas encore remarqué.


Sourire amusé aux lèvres, je me décale de deux pas sur la droite, vient poser une fesse sur l'accoudoir du canapé le plus proche, puis croise les jambes. Je le lorgne d'un regard amusé, attendant qu'il finisse de s'occuper de sa chemise pour me remarquer. Il arrive près de la sortie de la salle commune quand, enfin, il redresse la tête. Il me voit aussitôt. Son visage exprime aussitôt son partage entre la colère et le repenti. Au moins a-t-il compris que ce qu'il a fait n'était vraiment pas cool.


- Ouais, bon, j'imagine que j'ai bien mérité ta vengeance, fait-il en passant une main gênée dans ses cheveux noir corbeau, aussi en bataille que ceux de son frère. Mais franchement, me foutre à poil ...


Je hausse des épaules.


- Pour les réclamations, voit avec ton frère. Il fallait bien que je fasse quelque chose pour faire disparaître les rumeurs à mon sujet. Je crois avoir plutôt bien réussi. On parle déjà beaucoup de toi dans la Grande Salle.


Maintenant, Albus affiche montre qu'il m'en veut. Fini le repenti. Cela aura été de courte durée.


- Sans parler de l'humiliation que tu m'as infligé, pense à cette pauvre première année qui m'a trouvé ! s'exclame-t-il. Elle avait l'air complètement traumatisé.


Bon OK, j'avoue. Même si je trouve que j'ai été pas mal humilié, c'est encore pire pour lui. Mais hors de question que je lui fasse des excuses. Ça lui apprendra à donner notre mot de passe à un élève d'une autre maison.


- Elle s'en remettra, t'inquiètes pas pour ça. Et puis, elle n'a pas vu le plus traumatisant, j'avais pris soin de bien le cacher.


- Mais toi, tu l'as vu ! s'écrie aussitôt Albus, le rouge aux joues.


Je ne peux empêcher d'émettre le rire qui me secoue le corps. Bien entendu, il le prend très mal.


- Ne te moque pas de moi, me dit-il. C'est ... c'était ...


Le pauvre en perd ses mots.


- T'es plutôt bien foutu, dis-je aussitôt pour le rassurer, avec un sourire espiègle aux lèvres. C'est de famille ?


Albus s'offusque et rougit de plus belle avant de quitter la salle commune en trombe. Je le suis des yeux, les épaules secouées par mon rire qui n'en finit pas. Au mois, cette histoire m'aura-t-elle permise de rire un bon coup.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMar 29 Sep - 8:57

Chapitre 3


La cloche retentit dans la classe, au moment où le professeur Adrians termine d'inscrire l'intitulé de notre prochain devoir sur le tableau noir. La classe prend tout juste le temps d'en prendre note, avant de filer dans le couloir. Lucretia à ma gauche et Shelly à ma droite, je traverse à mon tour le pas de porte, le nez plongé dans mon sac pour finir d'y fourrer mes affaires sans ménagements.


- Vous voulez une chocogrenouille ?


Je regarde la brune Shelly qui nous tend, à Lucretia et moi, deux grenouilles hyper-caloriques. Elle-même en a déjà une entre les dents, qu'elle mâchouille d'un air tranquille.


- Non, merci, répond la commère de Poudlard. Je n'ai pas envie de me retrouver avec la culotte de cheval de ma mère.


- Et toi, Eve ? demande de nouveau Shelly.


Je ne suis pas très sucreries à la base. Ni très chocolats d'ailleurs. Je préfère un bon plat cuisiné, plutôt qu'une pâtisserie. Mais le petit air de chiot perdu que prend Shelly, suite au refus de Lucretia, me pousse à accepter l'offre. J'attrape alors la confiserie, avant de la fourrer dans une des poches de mon sac.


- Merci, je la mangerai plus tard, dis-je en guise d'excuse à Shelly en voyant ses yeux suivre mon geste. Je n'aime pas grignoter entre les repas.


Et pour cause, vu l’embonpoint qui sévit dans la famille paternelle, mieux vaut éviter les prises de risques.


- Vu qu'on a terminé les cours pour la journée, que fait-on à présent ? demande Lucrétia, alors que nous suivons le troupeau Serpentard qui prend la direction de la salle commune.


Je jette un œil à mes deux amies, avant de leur annoncer :


- Je vais à la bibliothèque, commencer le devoir de potions. Si ça tente l'une d'entre vous . . .


Lucrétia fait une grimace qui veut tout dire, mais Shelly reste indifférente, tout occupée qu'elle est à mâchonner sa chocogrenouille.


- Tu m'excuseras la bêcheuse, mais j'ai mieux à faire que de m'enfermer avec la vieille Pince. Éclate-toi bien ! me souhaite Lucrétia, en couvrant Michael Flint d'un regard prédateur.


Elle ne tarde d'ailleurs pas à le rattraper et à engager la discussion. Je m'arrête au milieu du couloir, consciente de ne pas prendre la bonne direction pour parvenir à la bibliothèque au plus vite, et fais demi-tour. Ce n'est cependant qu'au bout de cinq pas que je remarque l'absence de Shelly. Je me retourne mais elle a disparu. Je fronce des sourcils, soucieuse pour elle, avant de passer à autre chose. Elle nous fait tout le temps le coup ; on la reverra sans doute au dîner, et elle-même ne se souviendra sans doute pas de ce qu'elle a fait de sa soirée.


A la bibliothèque, je marche lentement devant le comptoir de l'accueil et jette un regard à Mme Pince, qui semble occupée à lister une pile de livres qui tient en équilibre précaire juste à côté d'elle. La vieille femme doit sentir mon regard sur elle car elle relève la tête à temps pour croiser mes yeux. Nous échangeons un signe de tête amicale, avant que je ne disparaisse entre les monumentales étagères de la bibliothèque.


Bien que jugées trop imposantes par une majorité des élèves de Poudlard, moi je trouve les rangées de livres de cette pièce absolument incroyables, même après avoir passée six ans à les contempler au moins une fois par semaine. C'est une chose que jamais les moldus ne verront. Aucune personne dénuée de pouvoirs magiques ne pourra reproduire l'exploit de faire tenir autant d'étagère bourrées à craquer dans une aussi grande pièce. Et les faire monter aussi haut, sans craindre de tout voir s'écrouler sur la tête des visiteurs.


Au dessus de moi, les entrelacs que tracent les poutres de bois du plafond se voient à peine dans la pénombre. Ce n'est que parce que je les connais par cœur que je peux encore distinguer leur présence, à peine dévoilée par les quelques torches présentes. Si je connais aussi bien la bibliothèque, c'est parce que j'y ai passé beaucoup de temps, autant pour réviser, que pour épauler Mme Pince dans son travail, lors de mes trop nombreuses retenues. Sans doute dois-je remercier James Potter pour cela. Au moins, grâce à lui, ai-je pu découvrir un univers dont je ne me lasserai sans doute jamais.


Je cesse de marcher le nez en l'air, quand je sors d'entre les étagères pour me retrouver dans un espace de travail peu fréquenté. Il n'y a qu'une Serdaigle d'une douzaine d'années, à l'autre bout de la zone, qui ne relève même pas la tête à mon arrivée. Sans doute ne m'a-t-elle pas entendu arriver. Je m'installe à la table la plus proche, donnant sur une fenêtre entrouverte qui laisse passer le vent frais d'octobre. Je la ferme aussitôt, avant de glisser un regard automatique sur le parc vide, pour revenir ensuite sur mon but initial.


En quelques minutes, je sors mes affaires et entame mon devoir de potion. J'élabore un plan de travail assez sommaire et jette quelques idées sur le papier, avant de me lancer activement dans la rédaction de mon introduction. Plongée dans mon travail comme je l'ai rarement été, ce n'est qu'au moment où j'entends quelqu'un se racler bruyamment la gorge près de moi, que je prends conscience de la compagnie qui vient de s'installer.


Je relève la tête de mon parchemin, et tombe nez à nez avec le visage de James Potter juste en face, installé à ma table. Dire que je suis surprise de le trouver là est un euphémisme.


- J'ignorais que tu savais où se trouvait la bibliothèque, fais-je aussi tôt après avoir remarqué sa présence, sans même réfléchir préalablement à ce que j'allais lui dire en guise de salutation.


Potter ouvre la bouche pour riposter, mais se retient d'émettre le moindre son. A la place, il se met à mâchouiller l'intérieur de sa bouche


- Pour ton information, j'y viens très souvent. Comment crois-tu que je puisse réussir mes examens si je ne viens pas réviser ici un minimum ?


Honnêtement, je n'y ai jamais réfléchi. Et ce n'est pas comme si sa vie personnelle m'intéresse au plus haut point. Sauf quand il s'agit de lui faire des crasses. Enfin, avant.


- Alors si tu es là pour faire tes devoirs, pourquoi est-ce que tu viens m'emmerder ? demandé-je, avant de replonger dans mon parchemin sans même faire semblant de m'intéresser à sa réponse.


Sans dire le moindre mot, Potter fait alors glisser une liasse de feuilles par dessus mon parchemin.


- Qu'est-ce que c'est ? fais-je en redressant la tête, surprise par son geste.


- Mes notes de l'année dernière. Enfin, plutôt un condensé que j'avais fait pour mes révisions de fin d'année. Si ça peut t'aider, je te les donne.


Un petit instant de silence s'installe entre nous, le temps que l'information atteigne bien mon cerveau. Puis, je remets en doute l'efficacité de mon ouïe. Avant de réaliser que, oui, il a bien proposé de m'aider. Je cherche alors confirmation sur le visage de Potter. Il me dévisage, dans l'attente de ma réponse. Je baisse la tête sur ses feuilles, et vois marquer en gros « Potions » tout en haut, en rouge vif, tracé sans aucun doute possible par la main brouillonne d'un garçon.


- T'es malade ?


Ma réaction n'est sans doute pas celle escomptée par le Gryffondor, vu qu'il roule des yeux d'un air exaspéré.


- Je comprends que mon envie subite de t'aider ait de quoi surprendre, mais je veux seulement réparer quelques uns des pots cassés. Après tout, si ta moyenne n'est pas géniale, c'est aussi à cause de moi. Mais bon, si tu ne veux pas de mon aide ...


Il fait un geste pour récupérer ses notes, mais je me jette dessus pour l'empêcher de les reprendre. Surprise, oui, mais pas totalement idiote.


- Non, je les veux bien. En plus, je bosse sur les potions en ce moment, alors ...


Il ne semble guère surpris par ma réaction. D'après le sourire qu'il cache en vain, il serait même plutôt amusé.


- Très bien, fait-il. Garde les autant de temps que tu voudras dans ce cas là.


Et sans ajouter un mot de plus, le voilà qu'il se baisse pour prendre des affaires dans son sac et commence à s'installer à ma table. Je jette un œil autour de nous, mais l'incongru de la situation ne semble pas émouvoir outre mesure les deux pelés et trois tondus qui ne se bousculent guère dans le coin. Je reporte mon regard sur Potter qui s'installe bien gentiment, sans plus s'occuper de moi. J'imagine que c'est sa façon à lui de me faire comprendre que le cesser le feu a bien été accepté.


D'un geste hésitant, je défroisse ses notes sur lesquelles je me suis jeté, avant de le mettre de côté pour plus tard. Puis, dans le silence studieux qui règne, je reprends mon travail là où je l'avais laissé.


Étonnement, je peux travailler comme je le souhaite, pas dérangé le moins du monde par la présence de Potter. Genre, comme si je faisais ça tous les jours, travailler sur mes devoirs avec le Gryffondor. Et, tout aussi surprenant, les deux heures que nous passons l'un en face de l'autre se déroulent dans un silence studieux. J'aurais plutôt pensé qu'il tenterait de m'agacer, histoire de provoquer une quelconque réaction chez moi, mais non. Il se contente de faire comme il a dit.


Lorsque l'heure du dîner arrive, je termine le paragraphe que je suis en train de rédiger puis remballe mes affaires. Je me lève et, avisant Potter toujours plongé dans ses révisions, j'hésite un instant sur la conduite à adopter. Dois-je lui faire signifier qu'il est l'heure de plier bagages, ou le laisser croupir ici jusqu'à ce que Mme Pince le trouve et le chasse à coups de balais aux fesses ? Je jette un œil sur la masse rousse et épaisse qui lui sert de chevelure et me racle bruyamment la gorge. Il relève la tête.


- Il est dix-neuf heure, lui dis-je simplement, avant de prendre la direction de la sortie.


Dans mon dos, je l'entends s'agiter pour ranger ses affaires. Alors que je tourne entre deux rayons, je jette un œil sur la table que j'occupais précédemment, ainsi que sur la silhouette de Potter qui enfourne sa plume dans son sac à dos. Puis, alors qu'il disparaît de ma vue, je m'interroge sur ce qu'il vient de se passer, peu sûre de la conduite à adopter par la suite.


O0o0O


Je fais un léger écart pour éviter Barry Wilkes qui arrive en sens inverse, sans trop regarder où il va. Le souaffle sous le bras, il n'a d'yeux que pour les anneaux de buts situés à quelques mètres derrière moi. Quand il me dépasse, la bourrasque fait tanguer mon balai. Heureusement, j'ai l'habitude de voler sur le vieux nimbus 3001que j'ai récupéré à mon entrée dans l'équipe, dans une boutique d'occasion. Aussi, je n'ai plus autant de mal qu'au début à tenir en équilibre quand le temps joue en ma défaveur. Ce qui a considérablement diminué mon nombre d'heures passées à l'infirmerie.


- Brown ! Tu crois vraiment que c'est le moment de rêvasser ? meugle soudain Scorpius Malefoy, notre capitaine d'équipe, par dessus le bruit du vent.


Je jette un œil à la silhouette longiligne sous moi et me remets en mouvement, non sans adresser un geste injurieux au garçon une fois qu'il m'a tourné le dos. Non pas que le jeune Malefoy soit méchant, mais j'ai quand même un peu de mal à digérer le fait que ce soit un cinquième année qui soit passé capitaine de l'équipe, au départ du précédent en juin dernier. A la fin des cours l'année dernière, je me voyais déjà avec l'écusson étincelant sur mon uniforme de batteuse. A la rentrée, j'avais déchanté.


Un peu plus loin sur le terrain, j'aperçois l'un des deux cognards qui s'approche de Albus, notre attrapeur, alors que ce dernier est trop occupé à chercher le vif d'or pour l’apercevoir. Je m'allonge sur mon balai, lui donne la puissance maximale possible et, arrivée à hauteur du garçon, donne un violent coup dans le cognard, qui va frapper les tribunes de Serdaigle.


- Potter, les cognards, fais gaffe aux cognards, nom d'un chaudron ! résonne dans le stade la, ô combien, douce voix de notre capitaine adoré.


Tous les deux, nous jetons un œil à Malefoy qui a atterri sur le terrain, sans doute pour avoir une meilleure vue d'ensemble.


- Il s'est passé quelque chose de particulier en cours aujourd'hui pour que l'on ait droit à son humeur de dragon ? demandé-je à Albus.


Le jeune homme aux cheveux noirs hausse des épaules.


- Pas que je sache. A mon avis, il nous trouve juste trop mauvais.


Puis, après un bref instant de pause, il ajoute :


- Il a pour ambition de gagner la coupe cette année.


Un bref rire sidéré m'échappe à l'idée saugrenue de voir l'équipe de Serpentard remporter le tournoi de Quidditch.


Depuis que James Potter est entré dans l'équipe en seconde année, Gryffondor rafle la coupe tous les ans. Malefoy rêve debout s'il croit pouvoir se mesurer à lui et son équipe surentraînée. Avant que Potter ne passe capitaine il y a deux ans, c'était Thomas Dubois qui supervisait leur équipe, le fils d'Olivier Dubois, le fameux gardien des Flaquemare. Et d'après les rumeurs, tout comme son père, le jeune Dubois était un capitaine intransigeant. Une particularité qu'il semble avoir légué à Potter.


- Si tu veux mon avis, Malefoy lit un peu trop le Chicaneur, dis-je à Albus, avant d'aller voler du côté de Wilkes, dont un cognard s'approche dangereusement.


L’entraînement de Quidditch dure encore une bonne demi-heure, avant que Malefoy siffle l'arrêt des jeux, sans doute grâce à la pluie diluvienne qui s’abat sur nos têtes. Nous atterrissons sur le terrain boueux et nous regroupons autour de notre capitaine pour avoir droit au discours accablant qu'il ne tarde pas à nous servir.


- C'était la-men-table ! martèle-t-il avec force en nous fusillant du regard chacun notre tour. Potter, c'est pas en faisant trois tours de terrain à la vitesse d'un veracrasse asthmatique que tu vas trouver le vif. Wilkes, regarde où tu vas, au lieu de foncer comme un bourrin vers les anneaux. Tu aurais pu tuer Dawn avec tes conneries !


Je jette un œil à June Dawn, en cinquième année et poursuiveuse de son état, postée à côté de moi. La main qui ne tient pas son balai tourne lentement au violet. Faudrait sans doute pas qu'elle traîne de trop pour se rendre à l'infirmerie.


- Brown, Davies ! s'écrie ensuite Malefoy. Les cognards, c'est votre affaire je vous rappelle. Votre but dans l'équipe, c'est d'éviter qu'on se les prenne dans la poire. Alors vous me ferez plaisir d'arrêter de compter sur l'autre pour qu'il fasse le boulot à votre place, compris ?


Non mais, il croit quoi lui ? Que les cognards nous laissent approcher gentiment et qu'ils se laissent taper dessus sans rien dire peut-être ? C'est facile à dire pour lui, il est poursuiveur ! Il a juste à attraper une balle inactif et à la balancer à travers de ronds de trois mètres de diamètre. Nous, on risque nos vies avec ses conneries de cognards ! On échange nos postes quand il veut.


Malefoy doit sentir le regard incendiaire que je luis sers. Il plante son regard droit dans le mien et s'approche jusqu'à ce que nos nez se frôlent. Et je déteste l'idée qu'il soit aussi grand que moi, ce morveux.


- T'as quelque chose à dire, Brown ?


Je n'ai pas très envie de faire dix tours de terrain en courant sous cette pluie. Je préfère aller me prélasser sous une douche bien chaude, et m'imaginer en train de l'éviscérer. Il n'y a donc qu'une seule réponse possible, que je prononce avec mauvaise grâce et en serrant les dents :


- Non, capitaine.


- Bien. J'espère pour vous que la prochaine séance sera mieux, conclut-il en se reculant pour regarder le reste de l'équipe. Dans le cas contraire, ce sera double peine.


Un grognement unanime s'échappe des joueurs. Malefoy ne le relève pas et se contente de nous faire signe de filer dans les vestiaires. Nous nous exécutons avec plaisir.


J'emboîte le pas à June et Diane Smith, notre gardienne en cinquième année, lorsqu'elles rejoignent les vestiaires des filles. Nous nous déshabillons en silence, harassées et, pour ma part, inventant mille et une morts envers ce sadique de Scorpius Malefoy, les unes plus cruelles que les autres. Je m'enveloppe ensuite dans une serviette blanche et molletonneuse, et pénètre dans la première douche que je trouve, celle tout à droite.


La suite se déroule tellement vite que j'ai un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe. Toujours est-il que je me retrouve subitement plaquée contre la paroi de la cabine de douche, une main sur la bouche et Potter me faisant face. Je fronce des sourcils. Je crois que j'ai loupé un chapitre.


- Evelyne ? Tout va bien ? Tu as glissé ? retentit alors la voix de ma coéquipière, dans la cabine jouxtant la mienne.


J'imagine que Diane a dû s'inquiéter d'entendre le bruit sourd qu'a causé mon plaquage intempestif contre la paroi. Elle se trouve dans celle d'à côté et comme elle n'a pas encore actionné l'eau, contrairement à June, elle a très bien entendu ce qu'il s'est passé.


Je ne peux pas répondre à Diane, vu que Potter a toujours sa main plaquée sur ma bouche, m'empêchant d'émettre un seul bruit. Mais si je ne réponds pas, Diane va finir par vraiment s'inquiéter et venir voir ce qu'il se passe. Ce qui risque d'être drôle. Vu comme elle est pudique - au début de son entrée dans l'équipe, elle refusait de se doucher en même temps que les autres filles - elle risquerait de plutôt mal prendre la visite surprise de James Potter.


En face de moi, ledit Potter semble comprendre que la situation n'est pas à son avantage, vu qu'il affiche la tête du mec complètement flippé.


- Pitié, chuchote-t-il à toute vitesse, réponds-lui que tout va bien, d'accord ? Je t'explique tout après. Je te jure, j'ai une explication en béton !


Je hausse un sourcil. La tentation est grande de vendre la mèche, ne serait-ce que pour les ennuis que ça va lui attirer. Mais en même temps, je suis curieuse de la connaître, son explication sois disant en béton.


- Evelyne ? appelle de nouveau Diane qui, au son de sa voix, commence vraiment à s'inquiéter pour moi.


J'acquiesce d'un signe de tête à la requête de Potter, et il ôte sa main de ma bouche. Mais il me regarde avec prudence, comme s'il s'attendait à un gros coup vache de ma part. Comme quoi, il me connaît plutôt pas trop mal.


- Je vais bien, j'ai juste dérapé, dis-je d'un ton fort pour couvrir le bruit de la douche de June. Je suis quitte pour un bon bleu sur l'épaule.


Ma réponse semble convenir à la gardienne, puisque je ne reçois qu'un « d'accord » soulagé en réponse.


Me désintéressant de Diane, je croise les bras sous ma poitrine et lance un regard éloquent à Potter. Maintenant, j'attends son explication.


- Je sais que tu as beaucoup de défauts Potter, mais je ne pensais pas que pervers faisait partie de la liste, dis-je.


- Ce n'est pas ce que tu crois, répond-t-il en levant les yeux au ciel d'un air exaspéré et en passant une mains dans ses cheveux désordonnés, au moment où Diane met à son tour l'eau en route, couvrant ainsi notre discussion. Je ne suis pas là pour mater, j'essayais d'échapper à Chloé Finnigan. J'ai cru que me cacher dans les vestiaires des filles était une bonne idée. J'avais seulement oublié que Serpentard avait entraînement le mercredi soir.


Je plisse des yeux, pas très convaincue.


- Chloé Finnigan, c'est une Serdaigle blonde en cinquième année, non ? demandé-je, histoire de vérifier qu'on parlait bien de la même personne.


Il acquiesce d'un signe de tête et colle les mains dans les poches dans son pantalon d'uniforme.


- Qu'est-ce qu'elle te voulait, que tu ne voulais pas lui accorder au juste ?


Potter soupire. J'imagine qu'il préférerait éviter de me raconter sa vie privé.


- Elle veut me proposer un rancard pour la sortie à Pré-au-Lard à la fin du mois, lâche-t-il de mauvaise grâce.


- T'as qu'à lui dire non, si tu ne veux pas.


- J'ai déjà refusé ! s'exclame-t-il à mi-voix, histoire de ne pas attirer l'attention des deux autres joueuse présentes dans la pièce. Mais ma réponse ne lui convient pas. Elle me harcèle !


Un sourire amusé s'épanouit sur mes lèvres, que je ne prends même pas la peine de dissimuler. Il est plutôt plaisant d'imaginer Potter, effrayé par une gamine de quinze ans.


- Ne te moque pas, fait-il avec un regard d'avertissement, tu ne connais pas Finnigan.


Je m'en fiche, c'est drôle quand même.


- Bien, elle est jolie ton histoire, conclus-je avec le sourire aux lèvres, mais au cas où ça t'aurait échappé, je suis là pour prendre une douche. Alors, si tu voulais bien quitter ma cabine.


Potter fronce des sourcils, mais ne fait pas mine de dégager.


- Elle doit être encore dans les parages. Je suis entré très peu de temps avant vous.


- Et qu'est-ce que tu veux que ça me fiche au juste ? Tu sors d'ici, un point c'est tout. Je n'étais pas en train de te demander ton avis.


Potter ouvre la bouche pour répliquer, mais au même moment, j'entends June quitter sa cabine. Elle a fini de se laver. Et ça semble ravir Potter, puisqu'il arbore un sourire malicieux.


- Si je sors maintenant, ta coéquipière va me voir, expose-t-il avec un ravissement non feint. Et déjà que les rumeurs sur ton attirance envers moi vont bon train, imagine ce que ce sera si ça se sait qu'on se retrouve dans les douches.


C'est un don absolument horripilant que possède Potter. Il est le seul capable de faire monter ma tension artérielle à un niveau mortel en moins de trente secondes. J'ai envie de lui éclater la tête contre le mur. Parce que, bien sûr, il a raison. Même si ça me hérisse le poil et que j'ai eu beau essayé de démentir la rumeur, elle est restée.Tout le monde n'a pas compris l'ironie du tatouage.


- Il faut que je me lave, Potter, susurré-je entre mes dents, serrant ma serviette entre mes doigts pour éviter de lui coller un gnon dans le nez. J'ai une retenue à dix neuf heure trente, grâce à toi je te le rappelle, et je ne peux pas être en retard.


Potter hausse des épaules.


- Je ne veux pas sortir maintenant, et tu ne peux pas m'y obliger sans ta baguette. Tu n'as plus qu'à aller dans une autre cabine.


Il est bête ou quoi ? Ce serait trop suspect que je change de cabine maintenant.


Il ne me reste donc plus qu'une solution.


- Ferme les yeux, ordonné-je à Potter d'un ton ferme en me décollant de la paroi.


- Pour quoi faire ? demande-t-il, un brin surpris.


- Fait ce que je te dis pour une fois !


Je dois l'avoir convaincue, puisqu'il obtempère sans plus poser de questions. Un peu gênée, j'ôte alors ma serviette, la plie rapidement et m'en sers pour bander les yeux de Potter.


- Qu'est-ce que tu fous ? s'étonne-t-il.


- Toi et moi ne pouvons pas sortir, mais il faut que je me douche. Alors on va faire comme ça. Mais je te préviens Potter, si tu oses enlever cette serviette, ce que j'ai fait à Albus te semblera du petit lait à côté de ce que je te réserve. Compris ?


Il lève les mains en signe de capitulation. Je le tourne pour qu'il fasse connaissance avec la porte, et verrouille cette dernière puisque je n'ai pas eu l'occasion de le faire jusque là. J'actionne ensuite l'eau de ma douche et attrape le savon qui traîne pour commencer à me frotter.


J'avoue ne pas me sentir très à l'aise. J'ai beau ne pas m'entendre avec Potter, il reste un homme, et me savoir nue à côté de lui a de quoi me filer les nerfs. Je me demande si lui aussi, ça le gêne, et ce qu'il peut bien penser de cette situation. Je lui tourne le dos, par pudeur, même si j'aurais été sans doute été plus à l'aise dans l'autre sens pour pouvoir le surveiller. De temps en temps, je tourne quand même la tête pour vérifier, mais il reste face à la porte, les mains dans les poches. J'aurais pensé qu'il aurait au moins tenté un truc. C'est quand même pas tous les jours qu'un mec de dix-sept ans se retrouve dans une douche avec une fille nue. Le fait qu'il n'essaye même pas de jeter un œil est vexant. Suis-je si peu désirable ?


J'expédie ma douche le plus rapidement possible et éteins l'eau, avant de m'approcher de Potter.


- Je récupère ma serviette, le préviens-je en levant les mains vers sa tête. Tu ne bouges pas tant que je ne te dis pas que c'est bon.


Il acquiesce d'un hochement de tête. Je dénoue le nœud et déplie la serviette avant de m'enrouler dedans du mieux que je peux, histoire d'en exposer le moins possible. Mais bon, de toute façon, il a sûrement déjà vu tout ce qu'il y avait à voir pendant qu'on discutait. Peut-être qu'il m'a retrouvé si repoussante qu'il n'a pas voulu en voir plus, et que c'est pour ça qu'il n'a rien tenté ?


- OK, je suis présentable. Enfin, plus ou moins.


Potter se retourne. Il évite mon regard. Il a les joues rouges. J'imagine que, finalement, c'était gênant pour nous deux.


- Une fois sortis d'ici, dis-je, on oublie cette histoire, d'accord ?


- Ouais, répond-t-il d'une voix rauque, avant de se racler la gorge.


J'entends la porte des vestiaires s'ouvrir et se refermer. C'est sans doute June qui a fini de se préparer. Je fais signe à Potter de se pousser, pour que je puisse sortir. Il s’exécute. Je m'apprête à ouvrir la porte, mais sa main sur mon bras m'en empêche. Je le regarde.


- Euh . . . Merci. Je t'en dois une.


Je hausse des épaules, signifiant ainsi que je m'en fiche. Parce que si on commence à avoir des dettes l'un pour l'autre, je sens que ça ne va pas être triste. Et je n'ai pas besoin de ça dans ma vie en ce moment.


Je finis pas quitter ma cabine et rejoins le casier où j'ai laissé mes affaires. Diane a pratiquement fini de se changer.


- Tu n'as pas trop mal à l'épaule ? s'enquiert-elle, après avoir enfilé son pull.


- Non, je ne sens déjà plus rien.


- T'as eu de la chance, t'aurais pu te faire très mal. Sois plus prudente la prochaine fois.


Je hoche de la tête. La prochaine fois, je vérifierais surtout s'il y a personne avant d'entrer dans une cabine de douche. Parce qu'à Poudlard, on y fait quand même de drôle de rencontres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeJeu 3 Déc - 20:12

Chapitre 4




La cloche sonne à midi tapante. A ma droite, Shelly dépose sagement sa paire de ciseaux sur le plan de travail et se baisse pour récupérer son sac de cours. Roulant des yeux, j'attrape la manche de sa robe de sorcière au moment où elle amorce un mouvement pour se lever, et la force à rester à sa place. Elle me glisse un regard surpris.
- Le cours de Botanique n'est pas terminé, dis-je d'un ton morne. Le professeur Londubat parle toujours.
Shelly fait la moue puis obéit. Ce n'est pas souvent, mais il arrive que Shelly décide que la cloche prévaut sur les professeurs, et de fait, qu'elle quitte la classe sans que l'adulte responsable de nous ne l'y ait autorisé. Au début, cela les déstabilisait, puis ils lui ont mis des retenues auxquels elles ne se pointaient jamais, avant de se décider à lui enlever des points pour insubordination. Pour éviter que Serpentard ne perde des points inutilement, il est de mon devoir de la surveiller lors de nos cours communs.
- Je veux vingt centimètres de parchemin sur l'influence de la pleine lune sur la pousse des alihotsy pour le prochain cours. A jeudi, fait le professeur Londubat avant de nous autoriser à quitter la classe.
Je relâche la manche de Shelly et elle file hors de la pièce sans m'attendre. Je rassemble mes affaires et quitte à mon tour la serre numéro quatre où nous étions en train d'étudier les alihotsy, et comment les différencier des bégonias tout simples auxquels elles ressemblent étrangement. En arrivant en cours deux heures plus tôt, et en me mettant devant ma plante en pot, je m'étais demandé si le professeur Londubat n'avait pas été pêcher ces bégonias dans mon jardin. Ceux de ma mère leur ressemble drôlement. Tellement d'ailleurs que si ma mère n'était pas moldue, je serais en train de me demander si elle ne fait pas de la pousse illégal d'alihotsy.
Je traverse le parc en direction du château et pénètre dans le hall d'un pas pressé, avant de passer dans la Grande Salle. Je pensais avoir marché assez rapidement pour rattraper Shelly, mais ce n'est pas le cas. Elle est déjà attablée devant une assiette de purée saucisse, à côté de Lucretia. Il faut croire que c'était la faim qui avait poussé la petite brune à vouloir quitter le cours avant que le professeur ne nous y ait officiellement autorisé.
Je rejoins mes deux amies à la table et me laisse tomber sur le banc, en face des filles, glissant mon sac de cours sous la table.
- Shelly s'est encore tiré avant la fin du cours ? Me demande Lucretia à peine ai-je commencé à remplir mon assiette.
- Presque, réponds-je, en déposant une côte de porc à côté de ma ration patates douces.
- Elle m'en a empêché, intervient Shelly en avalant sa purée.
Lucretia roule des yeux.
- Shelly, fais un effort et souviens-toi que tu ne peux pas faire ça à tous tes cours, dit-elle. Tous les profs ne sont pas comme Adrians.
- L'heure c'est l'heure, et j'avais faim. Ils n'ont qu'à faire en sorte de terminer leurs cours avant que la cloche ne sonne.
Lucretia et moi échangeons un regard avant de soupirer d'un bel ensemble, mais non sans esquisser des sourires amusés. Puis, nous déjeunons en silence, jusqu'à ce que Scorpius Malefoy et Albus Potter, accompagnés de Diane Smith et de June Dawn, ne se glissent à ma gauche.
- Ah non, hein ! S'écrie aussitôt Lucretia en menaçant Malefoy de sa fourchette au bout de laquelle est piquée un morceau de saucisse bien gras. Je vous préviens, je ne veux pas entendre parler de Quidditch.
Mon amie n'est pas très fan du sport préféré des sorciers, du coup, voir cinq des sept membres de l'équipe de Serpentard l'entourer a de quoi lui filer un sévère urticaire.
- T'inquiètes Nott, répond Diane, on est pas là pour ça. On voulait juste vérifier quelque chose avec Eve.
Mâchant un morceau de pomme de terre, je me tourne vers Albus, dont je sens le regard impatient me vriller la tempe.
- On a entendu Chloé Finnigan dire un truc curieux à une de ses amies de Poufsouffle en sortant du cours de Métamorphose à l'instant, commence le jeune Potter avec un sourire mauvais aux lèvres.
Je sourcille, me demandant de quoi il s'agit. En dehors de ceux de ma maison, je ne côtoie pas les cinquièmes années.
Puis, le nom de Finnigan fait écho en moi, et je me revois dans la douche des vestiaires avec Potter. Là, je fronce des sourcils. Merde, c'est quoi ce bordel ?
- Qu'est-ce que tu as entendu ? Demande Lucretia, curieuse comme un pou.
- Il paraîtrait que Eve va à Pré-au-Lard avec mon frère samedi.
Je m'étouffe avec ma moitié de pomme de terre que j'étais en train d'avaler lorsque Albus a lâché sa bombe. Malefoy me file de grands coups dans le dos pour m'aider à recracher ce qui ressemble maintenant plus à de la purée qu'à une pomme de terre digne de ce nom.
- Ne meurs pas maintenant, me prévient-il d'un ton calme, je n'aurais pas le temps de former un nouveau batteur pour le match contre les Serdaigle dans trois semaines.
Je me fiche de ce match !
- Vous avez fait quoi en cours de métamorphose aujourd'hui ? Demandé-je. Parce que je crois que quelqu'un a oublié de rendre à Finnigan son cerveau dans son état normal.
- Quand je l'ai entendu en parler, fait Diane, je l'ai prévenue qu'elle n'avait plutôt pas intérêt de faire courir des rumeurs à ce propos, sous peine de te voir débarquer en mode sauvage, mais elle a répondu que c'était James Potter lui-même qui le lui avait certifié.
Je plisse des yeux, mécontente, et ma tension se met à grimper dangereusement. Passer une semaine sans avoir à subir un mauvais coup de Potter, c'était trop beau. Et la trêve dans tout ça, elle était passée où, hein ? Je croyais que les Gryffondor n'avaient qu'une parole ?
- Je trouve ça bizarre, dit Albus entre deux bouchées de petits pois. Je croyais que vous aviez décidé de vous laisser tranquille l'un l'autre ?
- Je croyais aussi, réponds-je d'un ton aigre en parcourant la table des Gryffondor du regard, mais nulle trace de l'aînée des Potter.
- Eve, fait soudain Shelly, si tu ne veux pas te retrouver en retenue, tu ferais mieux de laisser couler.
Ouais, sauf que ce n'est pas dans mon tempérament, et que les habitudes ont la vie dure.
- Elle a raison, renchérit Lucretia d'un ton docte, tes parents ne vont pas te louper si t'arrêtes pas vite fait tes chamailleries avec Potter.
C'est elle qui me dit ça ?
Je la regarde en haussant un sourcil sceptique. Elle affiche un sourire grand comme le monde.
- Je plaisante. Tu veux que j'aille te chercher ta batte ? J'ai entendu dire que t'avais pas été loin de lui exploser sa tête la dernière fois avec le coup du tatouage.
Oui, Lucretia n'est pas la mieux placer pour m'empêcher de m'enfoncer dans les embrouilles jusqu'au cou. Malgré ses soucis neuronales, Shelly est mieux qualifiée pour ce travail. Allez comprendre.
- Bon, tu ne vas peut-être pas aller jusqu'à la tentative de meurtre non plus, intervient Albus d'un ton apaisant. Je connais mon frère, et s'il avait encore voulu te faire un coup tordu, il aurait choisi un autre moyen.
- En temps normal, j'aurais été d'accord avec toi, dit Malefoy, mais les rumeurs qui courent sur eux deux dans les couloirs ne se sont pas taries depuis la dernière attaque de ton frère. Faire croire qu'ils ont rancard tous les deux, puis ne pas se pointer au dit rancard, ça ficherait la réputation d’Eve complètement en l'air.
Alors que Malefoy exprime ce que je pense tout bas, Logan Crivey pénètre dans la Grande Salle. Il est blond, le teint clair, les yeux marrons et mon cœur ne peut s'empêcher de faire un soubresaut ridicule quand je le vois. Il est en septième année et batteur dans l'équipe de Gryffondor. Il a le sourire facile, notamment quand nos regards se croisent, et d'après ce que je sais, a une passion pour la photographie. Il pourrait être l'homme idéal, s'il n'était pas aussi l'un des plus proches amis de James Potter. Mais j'imagine que personne n'est parfait.
Comme il m'intéresse particulièrement depuis la fin de l'année précédente, j'avais envisagé de lui proposer d'aller ensemble à Pré-au-Lard ce week-end. Mais bien sûr, il avait fallu que cet abruti de Potter s'en mêle. Fallait que je règle cette histoire au plus vite, avant de griller toutes mes chances auprès de Crivey. Mais c'était peut-être déjà trop tard, vu leurs relations.
- Albus, tu sais où se trouve ton frère en ce moment ?
Le jeune Potter me fusille du regard.
- Arrête de croire que je connais son emploi du temps par cœur ! Je ne suis pas son agenda, compris ?
- Tu sers vraiment à rien, toi, dis-je sur un ton condescendant avant de quitter la table avec mon sac sur l'épaule. Lucretia, on se retrouve en cours de métamorphose à seize heures.
- Tu es sûre que tu ne veux pas que j'aille te chercher ta batte ? propose-t-elle avec un sourire joyeux, assez flippant.
Puis, je l'entends exprimer sa douleur à grands renforts de cris. J'imagine que Albus lui a filé un coup de pied. Il nous aime bien, mais pas au point de nous laisser frapper son frère sans réagir.
Comme j'ai trois heures et demi devant moi avant le prochain cours, j'ai largement le temps de mettre la main sur Potter. En espérant que pour lui aussi, ce sera une période de creux. Si c'est pas le cas, eh bien, je n'aurais plus qu'à faire ce que j'avais prévu à la base : commencer mon devoir de botanique.








O0o0O









James Potter n'est ni sur le terrain de Quidditch, ni près du lac, ni à la bibliothèque, et si j'en crois les dires de tous les Gryffondor que j'ai croisé, il n'est pas non plus dans sa salle commune. Puisqu'il ne se trouve pas non plus dans le patio du cinquième étage que je viens de passer au peigne fin, où peut-il bien se trouver ? Cela va faire une heure que je le cherche, et je commence à devenir passablement irritable car je n'ai pas eu le temps de manger à ma faim et que mon estomac commence à me le faire douloureusement savoir.
Est-ce qu'il pourrait se trouver aux cuisines ? Il sait que j'ignore où elles se trouvent et comment on y accède, contrairement à lui. Et s'il a un minimum de jugeote, il est sûrement en train de se planquer dans un coin. Je suis sûre qu'il n'est pas en cours, puisque j'ai vérifié auprès de l'une de ses congénères de Gryffondor, et elle m'a appris qu'aucun septième année n'avait cours avant seize heures le lundi. Ce qui me laisse jusqu'à mon cours de métamorphose pour lui mettre la main dessus.
Je jette un dernier regard sur le patio verdoyant et ensoleillé, où se prélasse quelques élèves de dernière année, puis fais demi-tour et emprunte le corridor entourant la cour à ciel ouvert qui me ramènera à l'intérieur du château. Au moment de passer la porte, je pile subitement pour éviter la collision avec l'uniforme rouge et or qui souhaite faire de même. Je relève la tête et constate que c'est un carambolage avec Crivey que je viens d'éviter.
- Ah, Brown ! S'exclame-t-il avec un sourire ravi. Tu tombes bien, James te cherche.
Je me frotte les oreilles. J'ai dû mal entendre. C'est moi qui cherche Potter. Lui, il est censé m'éviter.
- Il me cherche ? Demandé-je pour vérifier que j'ai bien entendu.
Crivey acquiesce d'un signe de tête.
Je ne sais pas ce que Potter me veut mais si, effectivement, on se cherche l'un l'autre, ça explique que j'ai du mal à lui mettre la main dessus.
- Je crois qu'il est du côté de la salle commune des Serpentard en ce moment, m'apprend Crivey. Si tu es rapide, il y sera peut-être encore quand tu arriveras.
J'hésite entre me presser d'aller trouver Potter, et rester un peu plus auprès de Crivey. Il est quand même un sacré régal pour les yeux. Et puis, le haut de sa chemise déboutonnée et ses avant-bras dénudés aux muscles joliment dessinés promettent monts et merveilles. Comme il doit être agréable d'être serrée dans ses bras . . .
- Merci pour l'info, dis-je en redressant la bandoulière de mon sac sur mon épaule, histoire de me donner une contenance après mes quelques secondes passées à baver sur la silhouette de Crivey.
- Je t'en prie, le plaisir était pour moi.
Un sourire en coin, un regard brûlant, et il s'éloigne. Ah, quel charmeur.
J'espère qu'il ne fait pas le coup à toutes les filles qu'il croise.
Je cesse de suivre du regard la silhouette de Crivey qui va s'installer sur un coin d'herbe, et reprends ma route, direction les cachots. J'espère que, comme l'a dit la tentation sur pattes, Potter sera toujours dans le coin.
En quelques minutes, me voilà dans le couloir où se trouve l'entrée de ma maison. Et comme prévu, Potter se trouve pile devant le mur nu et humide qui cache la portée dérobée menant à la salle commune des Serpentard. Je me demande si Albus connaît l'entrée de la maison Gryffondor, aussi bien que son frère semble connaître la nôtre.
Le bruit de mes pas attire l'attention de Potter qui, adossé au mur et les bras croisés, semblait plongé dans une intense réflexion. Il laisse ses bras retomber le long de son corps et se décolle des pierres. Avant qu'il n'ait pu prononcer un seul mot, je lui dis :
- J'ai croisé ton ami Crivey qui m' appris que tu me cherchais. Tu devrais pas plutôt être en train de te planquer comme si ta vie en dépendait ?
Potter soupire et pince l'arrête de son nez entre ses doigts d'un air douloureux.
- Aïe, marmonna-t-il, avant de s'exprimer plus clairement. J'espérais que tu ne serais pas au courant avant que je ne vienne te l'apprendre moi-même.
Je hausse un sourcil surpris. Je ne suis pas sûre de tout comprendre là. Est-ce qu'au moins on parle de la même chose ?
- Tu sous-entends que tu m'attendais pour m'apprendre qu'on est censé aller à Pré-au-Lard ensemble à la prochaine sortie ?
Potter prend une grande inspiration et se frotte le front.
- Ouais, c'est pour ça. Mais j'aurais dû me douter que tu le savais déjà.
C'est marrant mais, j'ai l'impression qu'il semble tout gêné. Comme si il n'était pas fier d'avoir raconté ce gros bobard à Finnigan. Du coup, je me demande si on a bien supposé à midi, et si c'est vraiment un coup tordu de la part de Potter. Finalement, Albus avait peut-être raison en disant qu'il connaissait son frère et que ce n'était pas son genre.
- Euh, Brown, pourquoi est-ce que tu n'es pas déjà en train d'essayer de m'exploser la tronche ? Demande soudain Potter en me regardant comme si je venais subitement de lui apprendre que j'avais une maladie incurable.
Croiser Crivey a suffit à calmer mes ardeurs meurtrières. Mais ça, il n'est pas obligé de le savoir.
- Je suis d'humeur magnanime aujourd'hui, réponds-je en croisant les bras sous ma poitrine. Alors, tu m'expliques ce qu'il se passe avant que je ne change d'avis et que je te transforme en chameau ?
Potter passe une main dans ses cheveux, intensifiant l'effet bordel qu'ils arborent nuits et jours.
- Bon, finit-il par lâcher comme pour se donner du courage, tu te souviens de ce que je t'ai raconté l'autre fois à propos de Finnigan ?
J'acquiesce d'un signe de tête, sans dire un mot, histoire de l'encourager à poursuivre.
- Comme tu peux aisément l'imaginer, ce n'est pas parce que j'avais réussi à l'éviter ce jour-là, qu'elle a pour autant abandonné. Samedi dernier, elle a réussi à me coincer dans un couloir. Désespéré, j'ai fini par lui dire que j'avais déjà rancard avec quelqu'un, même si c'était faux. Seulement, je ne m'attendais pas à ce qu'elle demande avec qui. Et le premier nom qui m'est venu à l'esprit, bah, c'est le tien.
Je papillonne des yeux, peu sûre d'avoir tout bien compris à la logique de Potter.
- Pourquoi est-ce que, parmi les noms de toutes les filles de Poudlard, est-ce que c'est le mien qui t'est venu à l'esprit en premier ?
Il hausse des épaules, avec l'air de celui qui se demande encore ce qui lui est passé par le cerveau à ce moment-là. Je soupire.
- Tu ne pouvais pas prendre une autre fille, franchement, lâché-je à mi-voix.
Bien qu'il n'était pas dans mon intention que Potter entende ce que je viens de dire, c'est pourtant le cas. Il glisse ses mains dans ses poches et m'adresse un sourire qui ressemble curieusement à une façon de s'excuser.
- Je suis un Potter, Brown. Prononcer le nom de n'importe qu'elle autre fille serait devenu problématique. Je me réjouis déjà d'avoir penser à toi car là au moins, je savais ce qui m'attendait. Enfin presque. Tu le prends vachement bien, c'est bizarre, ajoute-t-il en aillant un mouvement de recul et en me regardant comme s'il s'attendait à ce que je lui saute dessus à tout instant pour lui arracher les yeux.
Je roule des yeux. Il croit peut-être tout savoir de moi ? Je suis un être humain, je ne m'énerve pas à la moindre parole ou à la moindre action qui ne me ravit pas. Je sais que les gens peuvent avoir des circonstances atténuantes. Et dans ce cas-là, Potter marque un point.
Étant les enfants de Harry Potter, l'homme qui a sauvé des centaines de vies sorcières et moldues il y a de cela vingt ans, James, Albus et Lily ont régulièrement affaire à des espèces de fans dégénérés. J'ai vu une fois Albus se faire accoster par une première année complètement hors de contrôle. Elle lui a déchiré son uniforme, le mettant quasiment nu au beau milieu du hall d'entrée. Du coup, je peux comprendre que Potter ait choisi la carte de la sécurité en donnant mon nom, plutôt qu'en donnant celle d'une autre fille, qui certes aurait pu lui plaire, mais aurait aussi pu lui apporter pas mal de soucis. D'ailleurs, il est fort probable que Finnigan fasse partie de cette dernière catégorie. Elle semble en bonne voie en tout cas.
- Je sais que je vais certainement abuser en te demandant ça, reprend Potter en me tirant de mes pensées, mais pitié, viens avec moi à Pré-au-Lard. En gage de ta bonne foi pour la trêve.
Je le fusille du regard. Effectivement, là, il abuse. Je peux comprendre pourquoi il a annoncé à Finnigan qu'on a rancard ensemble, mais me rendre réellement à Pré-au-Lard avec lui, c'est une autre histoire. Faut pas pousser non plus.
- Je t'en devrais une de plus, précise Potter en levant son index pour marquer ses paroles, et faisant référence à la faveur qu'il me doit déjà, rapport au coup de la douche.
Je sens que Potter ne voudra pas me lâcher tant que je n'aurais pas accepté. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens venir gros comme une maison.
Puis, une idée fait lentement son chemin dans mon esprit. Bien que Potter ait dit à Finnigan qu'on avait rancard tous les deux, cela ne voulait pas dire que nous devions nous y rendre que tous les deux. Potter pouvait tout aussi bien inviter son bel ami à se joindre à nous. Après, il suffisait juste que je trouve une idée pour me débarrasser de Potter, et je me retrouverais seule avec Charmant. J'aurais mon rancard et, après mure réflexion, ce n'était sans doute pas une si mauvaise idée que Potter me doive des faveurs. Je pouvais utiliser l'une d'entre elle pour lui demander d'aller voir ailleurs si on y était, le moment venu.
Le plan savamment formaté dans ma tête, je regarde Potter d'un autre œil. J'esquisse même un sourire en coin, me félicitant intérieurement d'avoir eu ce coup de génie.
- OK, on sortira ensemble samedi, dis-je, mais à une condition.
Potter remet ses mains dans ses poches et plisse des yeux, suspicieux.
- Ton ami, Crivey, vient avec nous.
Potter affiche la tête de celui qui n'a pas tout compris.
- Qu'est-ce que Logan vient faire dans cette histoire ? Demande-t-il.
- Tu ne crois quand même pas que je vais accepter de passer toute une journée seule avec toi ? Réponds-je en m'approchant de lui. L'un de nous deux ne survivrait pas à une telle journée, alors il faut quelqu'un pour faire tampon. Crivey semble tout désigné pour ce job vu que c'est l'un de tes rares amis à être aimable avec moi.
Je suis en veine aujourd'hui moi. Ou alors mon cerveau carbure à toute allure, parce que je crois que je n'ai jamais eu autant de bonnes idées en si peu de temps. Heureusement que Charmant a le sourire facile, autrement, je n'aurais jamais eu une aussi bonne excuse.
- Bien, lâche Potter à contrecœur. Je verrais avec Logan si ça ne le dérange pas de venir.
- Il vaudrait mieux pour toi qu'il vienne, sinon notre marché est caduc, dis-je en passant à côté de lui et résistant à l'envie de le narguer. A plus, Potter !
Je l'abandonne sur ces mots, et chuchote le mot de passe au mur avant de pénétrer dans ma salle commune par la porte dérobée. Je glisse un œil dans le couloir quand celle-ci se referme, et aperçois Potter, toujours là, et passant une main énervée dans ses cheveux. Je souris, fière de moi.
Voilà une journée que je n'aurais pas perdue.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 6 Jan - 11:06

Chapitre 5

Le hurlement strident de Lucretia me réveille en sursaut. Un brin désorientée, je regarde autour de moi, histoire de comprendre ce qu'il se passe, et aperçois mon amie debout au dessus de sa malle, tenant entre les mains ce qui ressemble à un bout de tissu mauve.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande innocemment Shelly depuis son lit, elle aussi sans doute réveillée par les vocalises de notre camarade de chambre.
Lucretia rougit à vue d’œil. Pas de gêne, mais de colère. Je vois ses doigts se resserrer contre son bout de tissu qui, maintenant que mon cerveau semble se remettre en route, ressemble pas mal à la jolie robe qu'elle s'est acheté cet été. Mais qui maintenant ressemble surtout à un chiffon miteux.
- Je vais assassiner cette bestiole, grince Lucretia, verte de rage.
Puis, sans un mot de plus, elle quitte le dortoir en claquant la porte derrière elle et en hurlant le nom de Rebecca Flume.
Rebecca est une jeune fille de cinquième année, dont les parents tiennent la boutique de bonbons Honeydukes, et qui possède un chat persan qui a la vilaine manie de se faufiler partout dans les dortoirs et de saccager ce qui ne lui plaît pas. Visiblement, la robe de Lucretia n'était pas à son goût, la dernière fois que le matou est venu faire un tour dans notre chambre.
Grognant, je laisse retomber ma tête dans mon oreiller et ferme les yeux. Je caresse pendant un instant la délicieuse idée de me rendormir, puis renonce en me souvenant que ce samedi matin est synonyme de sortie à Pré-au-Lard. Et que, si je veux faire forte impression sur Charmant, j'ai plutôt intérêt de réquisitionner la salle de bain de bonne heure.
A présent parfaitement réveillée, je repousse mes couvertures et sors du lit. Je frissonne en sentant l'air frais des cachots effleurer mes jambes nues, puis enfile ma robe de chambre molletonneuse qui se trouve à portée de main, avant de fouiller ma malle à la recherche d'une tenue qui fera baver d'envie ce cher Crivey. Je farfouille pendant une dizaine de minutes et finis pas me décider pour une jupe en jean claire, accompagnée d'un pull bleu ciel et d'une paire de collant noir. Je file ensuite m'enfermer dans la salle de bain.
Après une bonne douche réchauffante, je m'enveloppe dans un drap de bain et me sèche les cheveux à l'aide de ma baguette et d'un sort de Chauffe, bien pratique quand Poudlard n'accepte pas les objets moldus, et notamment mon bien aimé sèche-cheveux. Une fois coiffée, je m'habille et termine par mes soins du visage.
Alors que j'applique une crème apaisante, Lucretia sort de la douche, dans laquelle elle était entrée près de vingt minutes plus tôt, et se cogne contre la paroi. A la manière dont elle se met soudain à pousser des jurons et à sautiller partout en tenant son pied, j'imagine que c'est le petit orteil qui a tout pris. Elle se laisse ensuite tomber sur une chaise provenant de la chambre, que nous avons installée là dès nos premiers jours de première année pour y poser nos vêtements, puis se masse les orteils.
- Tu pourras me laisser ta trousse de maquillage ? Me demande-t-elle ensuite en grimaçant de douleur. J'ai rendez-vous avec Barry cet après-midi, et je n'ai plus rien. Faudra que j'aille faire quelques courses à Pré-au-Lard.
J'acquiesce d'un signe de tête, non sans jeter un œil dans ladite trousse, posée sur le rebord de l'évier au dessus duquel je me tiens. L'année dernière encore, tout comme elle, j'avais une multitude de produits de beauté. Seulement, après avoir vu un reportage à la télé sur les dangers pour la peau, j'ai fini par jeter tout le superflu et ne garder que le nécessaire. Je n'ai pas envie de me retrouver avec la tronche toute ratatinée à quarante ans.
- Ce ne sont que des produits moldus, le prévins-je alors. Il n'y a rien de sorcier là-dedans.
Lucretia hésite un instant alors qu'elle repose son pied apaisé à terre. En tant que Nott, elle est issue d'une grande et vieille famille sorcière de sang-pur, toujours attachée à leurs valeurs. Théoriquement, Lucretia n'est pas censé utiliser quoi que ce soit de moldue. Si ses parents venaient à le découvrir, ils risqueraient de piquer une sacrée colère.
- Laisse tomber alors, dit-elle en se relevant. Je me débrouillerai sans.
Et inutile de compter sur Shelly là-dessus, elle a une peau de bébé. Elle n'a aucun besoin d'utiliser de produits. L'acné, elle ne connaît pas.
Laissant Lucretia s'habiller seule, je rassemble mes affaires et quitte la salle de bain. Je range mes effets à leur place et jette un regard au corps de Shelly, rendormie, et enfouie sous ses couvertures. D'un coup d’œil à ma montre bracelet, je décide ensuite qu'il est plus que temps pour la marmotte de se lever, si elle ne veut pas dépasser l'heure du petit-déjeuner.
J'attrape mon coussin et le balance sur Shelly. Elle grogne, gigote et un peu et s'immobilise. Levant les yeux au ciel, je m'approche alors de son lit, récupère mon coussin tombé au sol et frappe doucement mais sans interruption, ma camarade de chambrée. Ce qui finit par la réveiller totalement.
- C'est bon, c'est bon, grogne-t-elle en extirpant sa bouille et sa chevelure brune emmêlée de sous les draps. Je suis réveillée.
- Pas trop tôt, dis-je avant de balancer mon coussin sur mon lit.
Shelly s'étire longuement, baille et s'extirpe de son lit, au moment où Lucretia sort de la salle de bain.
- Petit-déjeuner ? Me propose-t-elle en attrapant sa baguette, laissée sur sa table de chevet.
- Je n'attendais que toi pour monter dans la Grande Salle, réponds-je en lui emboîtant le pas en direction de la sortie. Shelly, criai-je ensuite à l'intention de la jeune fille qui s'est enfermée dans la salle de bain, on t'attendra à la table !
Je ne reçois qu'une réponse inarticulée, à peine audible par dessus le bruit de la douche en fonction. Puis, je ferme la porte derrière moi et suis Lucretia dans le long couloir bardé de portes, qui nous ramène à la salle commune vide. Nous quittons ensuite notre maison et rejoignons la Grande Salle pleine de monde, avant de nous glisser à notre table entre un groupe de filles de première année, et des garçons de septième.
- C'est toujours prévu que tu te rendes à Pré-au-Lard avec Potter et Crivey, j'imagine ? Me demande Lucretia en toastant une tartine de beurre.
- Toujours, réponds-je. Mais je pense que je pourrais quand même te rejoindre pour le déjeuner.
Lucretia me glisse un regard soupçonneux.
- Tu viendras avec eux ?
Je hausse des épaules avec le plus beau sourire que j'ai en stock.
- Sérieux, soupire-t-elle en posant sa moitié de tartine mâchonnée sur la table, je comprends que tu t'intéresses à Crivey, il est à croquer ; mais Potter ? Je ne sais pas moi, mais fais au moins en sorte de t'en débarrasser quoi ! Même si je sais que si tu te rends là-bas avec lui, c'est d'abord pour lui rendre service.
- Je ne lui rends pas service, m’insurge-je, outrée même par l'idée. Je me sers de lui pour arriver à mes fins, nuance.
Lucretia pouffe en portant son verre de jus de citrouille à ses lèvres. Elle y boit une longue gorgée, avant de dire :
- Désolée de te le faire remarquer, mais vu d'ici, tu lui rends bel et bien service. Il va quand même passer la journée avec toi.
Je roule des yeux, abasourdie par le fait que Lucretia, en bonne Serpentard rusée qu'elle est, n'ait même pas eu l'idée de penser que j'avais un plan en tête.
- Écoute, fais-je en épluchant une clémentine, j'ai bien l'intention de me débarrasser de Potter dès que possible. Et si ça lui pose des problèmes avec cette sangsue de Finnigan, grand bien lui fasse. Je ne suis pas mère Térésa.
Un sourire ravi s'épanouit sur les lèvres de mon amie.
- Ah là, je retrouve ma Eve ! S'exclame-t-elle. Je trouvais cette histoire bizarre aussi. Tu me rassures.
Je lui rends son sourire, puis nous parlons d'autre chose, jusqu'à ce que je vois la haute silhouette de Potter s'avancer dans ma direction. Comme je ne lui ai pas adressé la parole depuis lundi dernier, j'espère bien qu'il m'apporte une bonne nouvelle.
En passant à côté de son frère, il lui fait un signe de la main que ce dernier lui rend, puis il s'arrête à ma hauteur. Il se laisse tomber sur la demi-place qui se trouve à ma gauche, obligeant une première année à se pousser pour ne pas se retrouver avec sa masse sur les genoux, et pique un raisin dans la corbeille de fruit.
Bah vas-y, te gêne pas surtout, fais comme chez toi !
- Logan accepte de nous accompagner, Brown, m'apprend-t-il en guise de salutation, en jetant le raisin en l'air avant de le rattraper avec sa bouche. J'ai réussi à le convaincre en prétextant qu'il en allait de ta sécurité physique. Étonnamment, il semblait plutôt concerné.
Potter me lance un regard torve en mastiquant son raisin. Je ne lui fais même pas l'honneur de le lui rendre, et me contente de manger ma madeleine en donnant l'impression de l'ignorer.
Apprendre que Charmant semble s'inquiéter pour moi me réchauffe le cœur. Au moins, je n'ai pas reçu les mauvais signaux. C'est presque dans la poche.
- On se retrouve à onze heures dans le hall, ajoute ensuite Potter. Sois pas en retard.
Il s'en va sans que je lui ai jeté un regard, et j'attends qu'il se soit éloigné d'au moins quelques pas avant d'esquisser un sourire jubilatoire.
- Tu me raconteras comment s'est passé ta matinée pendant le déjeuner, m'ordonne presque Lucretia en se penchant vers moi d'un air curieux. Tu me donneras tous les détails ! Je t'attendrais aux Trois balais à quatorze heures, OK ?
Ce qui me laissera trois heures pour profiter du bel Apollon. Enfin, moins le temps qu'il me faudra pour faire comprendre à Potter qu'il fera mieux d'aller voir ailleurs si j'y suis.


O0o0O



On a de la chance aujourd'hui. Malgré que ce soit le dernier week-end du mois d'octobre, il y a un soleil éclatant et agréable dans le ciel. C'est une première pour le coin perdu d’Écosse dans lequel se trouve Poudlard. Du coup, je regrette presque d'avoir pris ma cape avec moi. Non seulement, j'ai un peu trop chaud, mais en plus, elle cache ma jolie tenue. Moi qui m'étais préparée en l'honneur de Charmant, il ne peut même pas en profiter.
Je quitte le chemin de terre du regard, et jette un œil dans mon dos. Potter et Crivey discutent avec entrain, une dizaine de pas derrière moi. Je me sens déjà délaissée, alors que nous n'avons quitté le château qu'il y a un quart d'heure. Fort heureusement, le village se dessine au bout de la route, et je vais bientôt pouvoir me débarrasser de Potter et profiter tout mon saoul de mon rendez-vous galant.
Finnigan et deux de ses copines, le pas pressé, nous dépassent. Au regard torve, et au coup d'épaule qu'elle me donne en passant à côté de moi, je devine que la jeune Serdaigle n'a pas apprécié que je lui pique son amoureux. Je résiste à l'envie de lui hurler que je le lui rends si elle y tient tant, et me contente de lui adresser un sourire hautement insolent.
Si Finnigan était née avec des baguettes à la place des yeux, je n'aurais pas donné cher de ma peau.
Toutes les trois s'éloignent d'un pas vif en chuchotant, et j'imagine qu'elles sont en train de me maudire pour le millénaire à venir.
Tout à coup, je me demande si faire une trêve avec Potter n'était pas la pire idée du siècle. Parce que, si c'est pour récupérer une Serdaigle en rogne, je préfère encore continuer à me battre contre Potter. Au moins avec lui, je sais à peu près à quoi m'attendre.
- Elle a dit quelque chose ?
Je sursaute en entendant la voix de Potter tout près de moi. Il s'est approché sans que je l'entende et m'a surprise.
- Non, elle n'a rien dit, Potter, réponds-je, une main sur le cœur. Pourquoi ?
Je me tourne vers lui. Il regarde au loin, dans la direction de Finnigan, les sourcils froncés.
- Comme je n'étais pas à côté de toi, elle aurait pu deviner que cette histoire de rendez-vous était une entourloupe.
Je roule des yeux. Qu'est-ce qu'il peut être bête, franchement !
- Potter, à mon avis, il y a que toi pour avoir une idée aussi bizarre que d'aller à un faux rendez-vous, pour en éviter un vrai. Personne ne devinera la supercherie.
Enfin pour l'instant, parce qu'une fois que je l'aurais évincé . . .
Après ce petit échange, Potter et Crivey finissent par venir me tenir compagnie jusqu'à notre arrivée à Pré-au-Lard. En silence.
Je n'ai pas pour habitude d'échanger des mondanités avec Potter, alors forcément, ça a jeté un froid. Et je crois que ça a bien fait rire Crivey, vu les sourires amusés qu'il tentait de nous cacher.
Nous ralentissons une fois arrivés à la hauteur du premier bâtiment du village, les Trois balais, tenu par la vieille Mme Rosmerta. Nous ne sommes pas les premiers élèves de Poudlard à débouler dans le village, loin de là même. Déjà des dizaines d'adolescents se pressent contre les vitrines, où se prélassent près de la fontaine, dans le parc à côté du pub.
- Rebecca est là, dit soudain Potter, d'un ton bien trop fort pour que ce soit une simple anecdote.
A l'instar de Crivey, je suis le regard de Potter qui reste fixé sur une jeune fille brune qui regarde la vitrine de Zonko, un peu plus haut dans la rue. C'est la propriétaire du chat qui a subi les foudres de Lucretia plus tôt ce matin. Mais il faut croire que mon amie a été compréhensive, puisque Flume ne semble pas traumatisée outre mesure.
Je me désintéresse bien vite de la jeune fille, puis regarde Potter, en me demandant pourquoi il a attiré notre attention sur la Serpentard. Aux dernières nouvelles, ils ne se connaissent même pas. Mais le Gryffondor, lui, regarde Crivey. Et ce dernier semble soudain trouver beaucoup d’intérêt à la porte d'entrée des Trois balais.
Je crois que j'ai loupé un chapitre, là.
- Bon, on commence par quoi ? Demande alors Crivey d'une voix forte et faussement enjouée en glissant son bras sous le mien. Evelyne, c'est toi qui décide, honneur aux dames.
Tiens, depuis quand on s'appelle par nos prénoms ? Pas que ça me déplaise, mais ça a le don de me surprendre.
Je regarde alternativement les deux garçons, m’interrogeant de plus en plus sur ce qu'il se passe. Puis, je jette de nouveau un œil à Rebecca Flume. Puisqu'elle ne semble pas étrangère aux événements, si jamais je n'apprends rien au sujet de cette histoire durant la journée, j'irais la cuisiner.
- Faut que je passe à Scribenpenne, dis-je alors en offrant mon plus beau sourire à Crivey. J'ai besoin d'encre. En dehors de ça, je vous suis.
- Alors, en route pour Scribenpenne, fait-il en m'adressant son clin d’œil charmeur.
Alors que Crivey m’entraîne à sa suite en me tenant toujours par le bras, Potter intervient en attrapant mon autre bras, de la même manière que son ami.
Non mais surtout te gêne pas !
Potter doit sentir mon regard meurtrier et en comprendre la cause, car il se penche pour me rappeler :
- Tu es censée avoir rendez-vous avec moi, pas avec Logan. Si tu pouvais faire un effort, j'apprécierais.
- C'est lui qui a fait le premier pas, répliqué-je, en passant sous silence que les agissement de Charmant ne me dérangent absolument pas. Je ne vais quand même pas l'envoyer bouler comme un malotru, ce serait un manque cruel de savoir-vivre.
Potter ne trouve rien à répliquer, se contente de se remettre droit et de raffermir sa prise sur mon bras. Il sert d'ailleurs, un petit trop fort. S'il continue comme ça, il va me couper la circulation sanguine, cet abruti.
Nous arrivons au bout de la rue, près du magasin, bras dessus bras dessous. Je laisse Charmant pénétrer en premier dans la boutique en me détachant de lui, puis retiens Potter sur le perron grâce à nos deux bras emmêlés, au moment où celui-ci tente de suivre son ami.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonne le Gryffondor.
Je l'oblige à lâcher mon bras et dis :
- Tu te souviens que tu me dois deux faveurs ?
Potter ne semble pas comprendre où je veux en venir.
- Euh . . . oui, je m'en souviens. Pourquoi ?
- Je voudrais utiliser l'une de ses deux faveurs maintenant.
- Quoi ? Tu veux que je t'achète un truc ? Fait-il d'un air blasé.
- Mes finances se portent à merveille, merci de t'en inquiéter, répliqué-je, un brin aigre. Non, ce que je veux, c'est que tu nous laisses seuls, Crivey et moi, pour le reste de la matinée.
Bien que mon idée de départ était de passer la journée entière seule avec Charmant, j'ai fini par relativiser. En y réfléchissant bien, ma deuxième faveur risquait de me passer sous le nez si je ne m'acquittais pas un minimum de ma tâche. Donc, il me fallait passer du temps avec Potter durant cette sortie. J'avais opté pour l’après-midi, histoire de pouvoir l'écourter au moment où je le voudrais.
Potter ne parait pas surpris par ma demande. Au contraire même, puisqu'un sourire amusé fleurit sur son visage. Il glisse ses mains dans ses poches d'un geste nonchalant, et regarde de l'autre côté de la rue, ses lèvres exprimant clairement l'éclat de rire qu'il retient. Puis, il reprend un minimum son sérieux en reportant son regard sur moi.
Je me demande ce que je dois en penser.
- D'accord, j'accepte. On se retrouve où et à quelle heure ?
Instinctivement, je me méfie. C'est louche qu'il accepte aussi vite. Qu'est-ce qu'il trame ?
- Je dois déjeuner avec Lucretia au Trois balais à quatorze heures, réponds-je en regardant Potter d'un œil suspicieux. Tu n'auras qu'à venir nous rejoindre à ce moment-là.
- On déjeune ensemble ? S'étonne-t-il aussitôt.
Vu qu'à ce moment-là, je serais censée me faire cuisiner par Lucretia, non, il ne vaut mieux pas qu'on mange à la même table.
- Sûrement pas. Vous prendrez une table à part.
- Tu sais que t'es censée faire semblant d'avoir un rendez-vous avec moi ? Non parce que t'as l'air de l'oublier assez souvent.
Je sais, il me l'a déjà rappelé il y a même pas cinq minutes.
- Je m'en souviens, dis-je, et c'est pour ça que je passerais l’après-midi avec toi. Mais j'avais aussi pour objectif de passer un peu de temps seule à seul avec Crivey, avant que tu ne m'impliques dans tes magouilles. Alors, je fais ce que je peux pour réparer tes bêtises.
Potter soupire.
- T'as pas tort. Je t'ai un peu obligée.
Que je veux que j'ai raison, non mais oh !
- On se trouve à quatorze heures au Trois balais alors. Soyez pas en retard. Et débrouille toi pour expliquer à Logan pourquoi je disparais subitement.
Il croit quoi ? Que je n'avais pas déjà réfléchi à l'excuse à sortir à Crivey ? Il me prend pour qui, lui, au juste ? Je suis loin d'être bête.
Potter s'éloigne sans un mot de plus, redescendant la rue en direction de Poudlard. Je me demande où il va bien pouvoir aller se planquer pour éviter Finnigan, puis je l'oublie quand je pénètre enfin dans la boutique de plumes. Je retrouve Crivey en train d'admirer un étalage de plumes de paon à trois gallions l'unité, et me glisse près de lui.
- Qu'est-ce qui vous a retenu ? Demande aussitôt le Gryffondor. Et où est James ? Ajoute-t-il en voyant que je suis seule.
- On a croisé un de ses cousins, et Potter a décidé qu'il pouvait bien s'éloigner quelques temps sans attirer les soupçons de Finnigan, pour passer un peu de temps avec lui.
C'est une excuse en béton. Potter a tellement de cousins et de cousines que c'est une situation très probable. Et ils sont si nombreux qu'on ne s'étonnera même pas que je ne retienne par leurs noms.
- Un mec avec les cheveux bleus non ? Une vingtaine d'année ? Me questionne Crivey en changeant d'étagères à regarder.
- Euh, oui, c'est ça, réponds-je.
- C'était Teddy, le filleul de son père. Je comprends qu'il soit parti, il aime bien passer du temps avec lui, dit Crivey en s'intéressant de plus près à une fiole d'encre qui vante son parfum framboise. Au fait, qu'est-ce qu'il te fallait ?
Une chance que Crivey connaisse mieux les cousins Potter que moi. Il renforce mon mensonge sans même le savoir.
Nous restons dans la boutique, juste le temps pour nous de trouver l'encre qu'il me faut et de régler mon achat, puis nous la quittons. Crivey souhaite ensuite passer chez Derviche et Bang, pour trouver un cadeau pour l'anniversaire de son père. On y este un long moment, à farfouiller dans les rayons, et j'en profite pour apprendre à connaître Crivey.
Son père est un sorcier, et sa mère une moldue. Physiquement, il dit qu'il a surtout pris de sa mère, à part pour la couleur de ses cheveux. Son père, Dennis, est photographe pour la Gazette, et sa mère est médecin dans un hôpital moldu, au pays de Galles. C'est d'ailleurs là qu'ils vivent. Il a une petite sœur de dix ans, qui devrait entrer à Poudlard l'année prochaine, une peste d'après lui. Il se demande si elle n’atterrira pas à Serpentard. Je lui assure que si c'est le cas, je ferais ce qu'il faut pour qu'elle se sente bien dans sa nouvelle maison.
Bizarrement, ma gentille proposition semble le déranger. Alors que jusqu'ici il parlait librement, flirtait avec moi comme il a l'habitude de le faire depuis quelques semaines, il se rembrunit brusquement et s'éloigne dans un autre rayon. Je me demande ce que j'ai bien pu dire qui l'ait mis dans cet état. Et je commence à penser que ce rendez-vous ne se passera peut-être pas aussi bien que je l'escomptais.
En vérifiant l'heure qu'il est, je constate qu'on a déjà passé plus d'une heure dans le magasin. Il ne nous en reste plus qu'une avant de devoir rejoindre Potter et Lucretia. En regardant ensuite Crivey, les bras plongés dans un bac remplis de babioles aux couleurs criardes, et pour certaines, hurlantes, je décide de le prévenir que je vais l'attendre dehors, histoire de le presser un peu. J'aimerais pouvoir me promener un peu avec lui et profiter du soleil éclatant.
- Crivey, fais-je d'une voix forte depuis mon rayon, attirant son attention. Je te laisse terminer de chercher seul, je vais prendre l'air.
- Pas de soucis, répond-t-il en étant de nouveau tout sourire. De toute façon, je crois que j'ai trouvé ce que je cherchais.
Si c'est le cas, j'espère pour son père que ce n'était pas dans ce bac-là.
J'acquiesce d'un signe de tête et sors de la boutique. Je m'adosse ensuite à la vitrine du magasin, et repère Shelly un peu plus bas dans la rue, qui rentre chez Gaichiffon. Elle est seule, ce qui me surprend, puisqu'elle devait passer la matinée avec Lucretia. J'espère qu'elle ne l'a pas abandonné pour aller batifoler avec Wilkes.
Dans mon dos, j'entends Crivey qui sort de chez Derviche et Bang. Au même moment, je vois Rebecca Flume, entourée de ses copines, qui quitte Gaichiffon. Elle regarde dans ma direction, me voit, puis ses yeux glissent sur Crivey qui se trouve à ma droite. Je le regarde aussi, et je constate en une fraction de seconde que tout les deux se fixent, gênés. Flume est la première à se reprendre et à s'éloigner avec ses copines. Crivey adopte la tête du chiot qu'on a abandonné sur le bord de la route.
Il ne m'en faut pas plus pour comprendre enfin ce qu'il se passe. Grâce à la commère de service - sous-entendu, mon amie Lucretia - je connais toutes les rumeurs qui parcourent Poudlard, et je me souviens qu'à un moment, certains disaient que Crivey et Flume sortaient ensemble. Lucretia avait cherché à creuser un peu cette piste mais, fautes de preuves, avait fini par abandonner et penser que ce n'était qu'une rumeur de plus. Mais après ce que je viens de voir, je commence à croire qu'elle n'a pas été assez persévérante.
Je soupire et lève les yeux au ciel en constatant que mes espoirs de sortir un jour avec Crivey viennent d'être réduits à néant. Et zut.
- Depuis quand vous avez rompu ? Demandé-je soudain à Crivey en croisant les bras.
Alors qu'il fait mine de redescendre la rue, il s'arrête et me lance un regard surpris.
- De quoi est-ce que tu parles ?
- Je ne suis pas aveugle, fais-je, et le regard que tu as échangé avec Rebecca Flume à l'instant parle pour lui-même. Alors, depuis quand est-ce que vous n'êtes plus ensemble ? Et accessoirement, pourquoi est-ce que, alors que tu semble avoir encore des sentiments pour elle, tu flirtes avec moi ?
Crivey garde son expression surprise pendant quelques secondes, puis il finit par soupirer et me rejoindre contre la vitrine.
- Pardon, je ne voulais pas te faire de mal. Mais je pensais que je pourrais rendre Rebecca jalouse en faisant ça.
Mon ego et ma fierté viennent de prendre un sacré coup de couteau.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Insisté-je, curieuse comme un pou. Rien qu'avec un regard de votre part, j'ai compris que vous étiez amoureux, alors que je ne vous connais pas plus que ça. C'est évident, alors pourquoi vous n'êtes plus ensemble ?
Crivey me lance un regard en coin, empli de culpabilité.
- C'est ma faute, j'ai fait l'idiot. Je lui ai fait une vie, parce qu'elle traîne souvent avec un type de sa classe. J'ai laissé sous-entendre que j'imaginais qu'elle me trompait, alors que je sais bien qu'elle ne le ferait jamais. C'était une mauvaise journée et, la voir avec lui, c'était la goutte de trop.
Je roule des yeux, atterrée par la débilité qui semble toucher toute la gent masculine. Parce que ce n'est pas la première fois que j'entends un mec dire qu'il est jaloux d'un garçon trop proche de sa copine, alors que cette dernière ne voit rien d'autre qu'un pote en ce fameux garçon. J'en ai moi-même fais les frais.
Je donne une grande tape à l'arrière du crâne de Crivey. Il pousse aussitôt un cri de douleur, mêlé d'indignation.
- Quel abruti ! M' exclamé-je ensuite. Pourquoi est-ce que tu n'as pas couru t'excuser en remarquant que t'avais fait une erreur ?
- Parce que, il était trop tard ! J'avais déjà perdu Rebecca.
- Il n'est jamais trop tard, rétorqué-je. Je ne dis pas que tu récupéreras la fille à tous les coups, mais au moins, en allant t'excuser, tu ne resteras pas éternellement un salop à ses yeux. Mais toi, tu es chanceux, parce que visiblement, Rebecca a encore envie de toi. Alors, présente lui tes excuses, aplatis toi comme une crêpe, et elle te reviendra.
Crivey me fixe, les yeux emplis d'espoir.
- T'es sûre ?
- Tu peux me croire, je suis une fille, je sais de quoi je parle.
Un sourire s’épanouit sur les lèvres de Crivey. Pas son sourire charmeur qui me fait fondre, mais un sourire heureux et soulagé. Qui laisse vite place à un éclat de rire.
- Quand je vais raconter ça à James, il va me tuer ! S'exclame-t-il alors. Lui qui n'arrête pas de me pousser d'aller parler à Rebecca depuis des jours, faut que ce soit toi qui arrive à me convaincre.
Je fronce des sourcils. J'ai bien compris là ? Potter savait que je n'avais aucune chance avec Crivey ?
Je ferme les yeux et inspire lentement pour calmer mes nerfs. Ceci explique sa réaction de tantôt, quand je lui ai appris que j'étais intéressée par son ami.
- Eve ?
Je rouvre les yeux, surprise d'entendre la voix basse de Crivey si proche, et constate que son nez ne se trouve qu'à deux centimètres du mien et que ses mains reposent sur mes épaules.
- Merci, dit-il, avant de se pencher et de m'embrasser.
Ce n'est pas un simple effleurement fugace des lèvres, mais un vrai baiser appuyé qui dure quelques secondes. Puis il recule légèrement, et nous échangeons un sourire amicale, avant qu'il ne s'éloigne dans la rue à la recherche de sa bien aimée.
Bon, finalement, ce n''était pas mon jour de chance. Mais au moins, j'aurais fait deux heureux. Et en prime, j'ai eu le droit à un joli baiser.
Par contre, je vais devoir me coltiner Potter toute l'après-midi comme prévu. Et vraiment toute seule cette fois-ci.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeJeu 4 Fév - 8:55

Chapitre 6

Ma cape sur le bras, je descends la rue principale de Pré-au-Lard en regardant autour de moi, épiant l'apparition de Potter. J'ignore où il a bien pu trouver refuge, mais je dois le retrouver pour tenir ma promesse.
J'essaye de relativiser. Je me dis que finalement, passer toute une après-midi avec lui ne doit pas être si terrible. Si il a des amis fidèles, c'est qu'il ne doit pas être si insupportable que je le pense, et que sa compagnie doit être un minimum agréable. Autrement, je ne vois pas pourquoi ils resteraient près de lui. Sauf peut-être à cause de son nom ? J'espère pour lui que ce n'est pas le cas.
Je lève la main devant mes yeux quand la porte de Honeydukes s'ouvre, me renvoyant le reflet d'un rayon de soleil directement sur le visage. Je papillonne des yeux, aveuglée durant un bref instant, puis reprends ma recherche, une désagréable tâche de soleil dansant devant mes yeux.
Je finis par atteindre les Trois balais, et donc, la fin de la rue principale du village. Je fais demi-tour une fois arrivée devant le chemin qui ramène vers Poudlard et me demande si je vais devoir fouiller toutes les boutiques de Pré-au-Lard. Puis, je me dis qu'avec un temps aussi radieux, il est fort possible que Potter soit aller lézarder du côté de la fontaine.
Je repasse devant le pub d'un pas normal, puis pique un léger sprint en apercevant Finnigan par la fenêtre, attablée avec ses deux amies. Je reprends une allure ordinaire en mettant les pieds dans le parc.
Ce dernier se trouve entre les Trois balais et la bureau de poste, et prend toute la place jusqu'au pied de la colline. Il est divisé en divers secteurs par des allées de terre, chacun décorés par des fleurs aux couleurs différentes. En son centre, une immense fontaine a élue domicile depuis une dizaine d'années, érigée en l'honneur des combattants tombés pendant la bataille de Poudlard.
Le parc est quasiment vide. La plupart des élèves sont sans doute rentrés au château pour le déjeuner. Il n'y a qu'un couple assis sur un banc en train de discuter, main dans la main, et Potter installé sur le rebord de la fontaine, les pieds dans l'eau. J'ai eu une bonne intuition en pensant à venir chercher Potter ici.
Je traverse la pelouse et rejoins le Gryffondor en silence. Il ne réagit à ma proximité que quand je pose ma cape sur le rebord de la fontaine à côté de lui, et que je m'installe à côté de lui, dans le bons sens. Il sursaute et me lance un regard surpris, avant de regarder autour de nous.
- Où est Logan ? Me demande-t-il d'emblée, un brin étonné de me voir revenir seule.
Sans un mot je lui désigne la rue, face à moi, l'obligeant à sortir ses pieds de l'eau pour voir ce que je lui montre du doigt. Devant nous, Logan et Rebecca descendent la rue, main dans la main, et visiblement heureux.
- Non mais, c'est quoi ce bordel ? S'exclame Potter, avec la tête de celui qui a raté une bonne partie de l'histoire.
- Tu veux la version courte ou la version longue ? Lui proposé-je gentiment.
- Quoi ? Fait-il en me regardant, l'air de ne plus rien y comprendre.
Je roule des yeux en lâchant un soupir si fort que je suis sûre que le couple assis trois mètre plus m'a entendu.
- Va pour la version courte : Logan et Rebecca se sont rabibochés. Et tu peux me remercier pour ça.
Je crois que le cerveau de Potter a lâché. Il n'arrête pas de faire naviguer son regard entre moi et le couple de son ami, jusqu'à ce qu'ils quittent son champ de vision.
- Quoi ? Répète-t-il.
Je lui file une petite tape sur le dessus du crâne.
- Reprends-toi, lui dis-je avec exaspération, ce n'est pas non plus si invraisemblable.
Potter me fixe les sourcils froncés.
- Quand je t'ai laissé avec Logan il y a à peine deux heures, tu voulais lui mettre le grappin dessus. Et là, tu me dis qu'il s'est remis avec son ex. Excuse-moi, mais ça de quoi surprendre. Et . . . comment tu sais que Rebecca est déjà sortie avec Logan, d'ailleurs ?
Il me regarde d'un œil soupçonneux. Qu'est-ce qu'il croit ? Que je passe mon temps à les espionner, lui et Logan, pour une raison qui m'échappe et mais à laquelle Potter a l'air de croire dur comme fer ?
- Difficile de passer à côté, réponds-je en levant les yeux au ciel. Déjà, j'ai entendu parler des rumeurs, et puis quand j'ai vu la façon dont Logan la regardait cette après-midi, j'ai seulement additionné deux plus deux. Il m'a expliqué ce qu'il s'était passé entre eux, je lui ai filé un conseil, et voilà : ils sont de nouveau ensemble.
Potter me fixe avec effarement, la bouche ouverte. Puis, il la referme, et je vois ses épaules s'affaisser.
- J'hallucine là, lâche-t-il, ça fait des semaines que j'essaye de convaincre Logan d'aller parler à Rebecca, et toi, en une demi-journée, tu as bouclé l'affaire. Comment tu as fait ?
Je vois bien à l'expression de Potter que c'est une vraie question. Il veut vraiment savoir ce qu'il s'est passé entre Logan et moi pour que j'ai réussi à le convaincre d'aller parler à Flume.
Je laisse un sourire supérieure s'épanouir sur mes lèvres et bombe le torse avec fierté.
- C'est très simple Potter : je suis une fille.
Je n'ajoute rien de plus. Et il me regarde d'un air navré. J'arrête de bomber la poitrine et perds mon sourire.
- Quoi ! M'exclame-je. C'est vrai, je te ne raconte pas de cracks. Logan avait juste besoin de l'avis d'une fille.
- Mouais, fait Potter, pas convaincu pour deux sous. Mais pourquoi tu as fait ça ? Je croyais que tu avais des vues sur Logan ?
Je hausse des épaules d'un geste désinvolte. Si j'avais été raide dingue amoureuse, je ne l'aurais sans doute pas aidé, mais comme je ne ressentais qu'un vif intérêt pour Logan, ce n'était pas suffisamment fort pour ne pas voir que lui, était plus qu'amoureux de Rebecca.
- Je ne suis pas désespérée à ce point-là, tu sais. Si Logan est amoureux d'une fille, autant qu'il soit avec elle. Ça m'apporterait quoi de sortir avec un mec qui pense constamment à une autre fille ?
Il y a un bref silence. Je me tourne vers Potter, surprise de ne pas entendre de réplique. Il me fixe, les sourcils froncés.
- Je ne t'imaginais pas comme ça, me confie Potter avec étonnement.
Je hausse des sourcils, étonnée. Pourquoi aurait-il besoin de le faire ? Je suis réelle, non ? Il n'a qu'à me regarder pour savoir qui je suis, plutôt que de m'imaginer.
- Et tu m'imaginais comment au juste ? Demandé-je avec agacement.
- Je ne sais pas exactement, répond Potter en haussant des épaules, mais pas comme ça. Pas gentille.
Je papillonne des yeux. Je crois comprendre où il veut en venir. Cet abruti en serait bien capable. Comme quoi, la réputation des Gryffondor n'est pas surfaite : ils ne voient réellement pas plus loin que le bout de leur nez.
- Potter, ne me dis pas que tu te bases seulement sur ce que tu vois de moi au travers de nos face à face pour me juger ?
- Pas seulement, non, il ne faut pas exagérer non plus, se défend-t-il aussitôt. Mais je me rends compte que finalement, je ne sais pas grand chose sur toi.
Je fronce des sourcils, sidérée de constater qu'il ne voit pas notre relation de la même manière que moi. Il semble vexé, comme s'il pensait qu'il me connaissait réellement. Mais c'est impossible que ce soit le cas, et il aurait dû pouvoir le deviner tout seul.
- C'est normal qu'on ne sache rien l'un de l'autre, dis-je à Potter sur le ton de l'évidence. Jusqu'à il y a deux semaines, nous n'avions aucuns contacts en dehors de nos bagarres, et ce n'est pas ça qui nous caractérisent. Je sais bien que tu n'es pas que le sale petit enquiquineur que je m'imaginais les premiers mois de mon arrivée à Poudlard, même si ça me plaisait bien de le croire.
- Et comment tu le sais ? Tu viens de dire qu'on ne se connaît pas vraiment. Et c'est vrai. Je connais ton nom, ton âge, ta maison à Poudlard et tes réactions lors d'un duel, mais c'est tout. Je ne sais même pas si tu es issue d'une famille sorcière ou moldue. Ni même si tu as une famille !
Je roule des yeux, effarée de constater qu'il a déjà oublié ce que je lui ai dit il y a deux semaines, lorsqu'on s'est fait coincer dans le passage secret pas Scrooge.
- Ah si, se reprend Potter en me sortant de mes pensées, tu as des parents, ça je le sais. Ils ont dis que t'avais intérêt à te mettre à tes cours si tu ne voulais pas finir emprisonnée dans ta chambre.
Finalement, Potter n'a pas une mémoire de poisson rouge.
- Ravie de constater que tu t'en souviens, ironisé-je. Et comme tu l'as dit, c'est tout ce que tu sais de moi, sans doute parce que tu ne t'es jamais donné la peine d'aller chercher plus loin.
- Ah parce que toi tu l'as fait peut-être ?
- Bien sûr que non, mais comme tu es un Potter, tu penses bien que j'ai beaucoup entendu parler de toi. Et pas qu'en mal, alors j'ai bien dû me rendre compte de l'évidence : tu n'es pas seulement ce que je vois de toi. Tu es plus que ça, plus complexe. Un être humain quoi. Comme moi.
Potter me fixe avec stupeur. Je crois qu'il ne s'attendait pas à ça.
Puis, brusquement, je me pose une question, à laquelle seul Potter à la réponse. Une interrogation qui me trotte dans la tête depuis la première fois que je l'ai rencontré et que je n'ai jamais eu l'occasion de lui poser.
- Dis, pourquoi tu m'as envoyé ce sort dans le train ? Pourquoi moi ?
Je parle, bien sûr, du tout premier. La première crasse qu'il m'a faite, celle qui a déclenché notre rivalité. C'était lors de mon premier voyage dans le Poudlard express, le jour de la rentrée. Je n'étais même pas encore répartie à l'époque, et Potter se préparait à entrer en seconde année. Il ne pouvait pas deviner que nos maisons seraient rivales, alors pourquoi moi ?
Je me souviens encore de la sensation ressentie lorsque je me suis subitement retrouvé la tête en bas, avec la sensation qu'on me tenait suspendue par le pied gauche. Tout le monde avait éclaté de rire dans le couloir et s'était moqué de moi. Puis, j'avais aperçu Potter, aussi mort de rire que les autres, baguette à la main. J'avais vite compris ce qu'il s'était passé. Mortifiée, je m'étais jurée que ce coup-là ne resterait pas impuni.
Je regarde Potter. Curieusement, ses joues prennent un teint rouge tomate, jurant de manière très moche avec ses cheveux roux désordonnés.
- Si tu parles de la fois où tu t'es retrouvée la tête en bas dans le train, c'était un accident. Ce n'était pas toi que je visais, mais quelqu'un d'autre.
Je papillonne des yeux, peu sûre d'avoir bien compris.
Hein ?
- Le sort n'était pas pour moi ? Répété-je avec la tête de celle qui ne veut pas y croire.
Potter secoue la tête, toujours aussi rouge.
- Non, c'était Logan que je visais. On était en plein duel quand t'es sortie de ton wagon. Tu t'es pris mon sort de plein fouet, mais ce n'était pas voulu, je t'assure !
Je frotte mon front du bout des doigts en inspirant profondément. C'est une plaisanterie n'est-ce pas ?
Je me souviens parfaitement de cette scène humiliante, et des visages qui m'entouraient à ce moment-là. Et effectivement, Logan était présent. Mais comme tous les autres, il se tordait de rire. Si cela avait été réellement un accident, n'aurait-il pas dû au moins être inquiet pour moi ?
- Quand tu as été touché par le sort, tu as crié, et tout le monde est sorti de son wagon pour voir ce qu'il se passait, poursuit Potter. Et comme tu étais dans une position ridicule, bah on a tous éclaté de rire. Et ta culotte n'a pas forcément aidé.
Je réagis avant même d'avoir eu le temps d'analyser ce que vient de dire Potter. Un bruit sourd retentit quand la paume de ma main entre en contact avec sa joue. Et sur cette dernière apparaît rapidement la trace de ma main, dessinée en rouge.
Potter me fixe avec effarement et lève sa main vers sa joue sans doute douloureuse. Je regarde la mienne, comme si elle s'était soudain mise à agir de son propre chef. Ce qui n'est sans doute pas loin de la vérité.
- Pardon, fais-je aussitôt, prise de remords. Excuse-moi, j'ai agi sans réfléchir.
Je n'ai pas pour habitude de frapper les gens. La violence physique est une chose que j'exècre. Je ne la supporte pas. Je trouve ce genre de réactions révoltantes.
- Ça va, répond Potter en frottant sa joue, je ne t'en veux pas. C'est aussi ma faute, je n'aurais pas dû évoquer . . . tes sous-vêtements.
J'acquiesce d'un signe de tête, mortifiée,et sers ma main tout contre mon torse, toujours sous le choc. C'est la première fois que je frappe une personne. Et même après les pires crasses qu'il m'ait faites, jamais je n'avais imaginé en arriver là avec Potter.
Mais comme il l'a dit, parler de mes sous-vêtements a ravivé la colère ressentie ce jour-là. J'avais entendu parler de ma culotte pendant des semaines après l'épisode du train. A chaque fois qu'elle avait été évoqué, mon ressenti envers Potter s'était intensifié. Finalement, peu après Noël, j'avais pris ma revanche. J'avais ramené de chez moi une petite bouteille d'huile que j'avais déversé dans son sac lors d'un bouchon dans les couloirs. J'avais ensuite laissé la bouteille dans son sac, avec mon nom étiqueté dessus pour qu'il comprenne bien d'où cela venait et pourquoi.
Mais à aucun moment je n'avais imaginé que le coup du sort dans le train était un accident. En même temps, rien n'aurait pu me laisser le deviner.
- Pourquoi tu n'es pas venu t'excuser ? Demandé-je soudain, tirant Potter de ses pensées. Dans le train, quand tout le monde avait fini de se foutre de ma tronche, pourquoi tu ne t'es pas excusé ?
Potter soupire longuement.
- J'ai voulu le faire, mais tu t'es caché jusqu'à notre arrivée. Enfin je crois, parce que je ne t'ai pas trouvé. Et après, bah, ça ne m'a plus semblé nécessaire. Jusqu'à ce que tu foutes le feu à mes affaires. J'aurais accepté une revanche mais de ce genre, c'était vraiment trop vache.
Je fronce des sourcils, mes remords prenant la poudre d'escampette devant la surprise que la révélation de Potter vient de me faire.
- De quoi tu parles ? Quel feu ?
- Mon sac qu'a pris feu dans les couloirs à la période de Noël la même année, précise-t-il en me regardant comme si j'étais bête. Il y avait une bouteille avec ton nom dans mon sac, alors ne viens pas me dire que ce n'était pas toi.
- Je n'ai pas dit que ce n'était pas moi, mais je ne vois pas de quel feu tu parles. J'ai juste mis de l'huile dans ton sac pour pourrir tes affaires. C'est tout. Je n'y ai jamais mis le feu.
Nous échangeons un regard. Puis Potter fronce des sourcils. Je fais de même.
- L'huile, c'est un produit inflammable, dis-je. Je pense que c'était un accident. Je te jure que je n'ai pas mis le feu à ton sac. Je n'avais que onze ans, je n'aurais jamais pensé à ça !
Nous continuons à nous regarder dans les blanc des yeux, en silence. Et je me dis que l'univers est juste une grosse blague. Le sort de Potter contre moi était un accident. Si je l'avais su, j'aurais certainement laissé couler. Ma revanche avec l'huile aussi était un accident, puisque ce n'était pas censé prendre feu. Et si tout s'était bien passé, Potter n'aurait jamais riposté, et nous n'aurions pas passé cinq ans à s'envoyer des vacheries à la tronche à longueur de semaines.
Je ne peux empêcher un sourire de naître sur mes lèvres en constatant le ridicule de notre situation. Si nous n'avions pas été aussi bêtes, et que nous avions réglé cette affaire comme des gens civilisés, nous n'aurions pas eu la relation que nous avons aujourd'hui. Nous aurions sans doute passé le reste de notre vie à nous ignorer.
Soudain, Potter éclate de rire en se penchant en avant pour tenir son ventre de ses bras. Son hilarité déclenche la mienne, et nous nous retrouvons tous les deux, assis sur le rebord de la fontaine à rigoler comme des bossus.
J'ignore combien de temps dure notre fou rire, mais quand j'arrive enfin à reprendre mon souffle, bien avant Potter, le couple qui était installée plus loin a disparu. Peut-être les avons-nous fait fuir d'ailleurs.
- Nom d'une gargouille ! S'exclame alors Potter entre deux rires en s'essuyant les yeux d'où s'écoulent des larmes de joies. Il y avait longtemps que j'avais pas autant rigolé.
Je frotte mes yeux dans lesquels s'amassent aussi un tas de larmes, et finis par cesser de rire en reniflant.
- Moi aussi, réponds-je au Gryffondor. Et si quelqu'un m'avait dit que ça arriverait un jour, je l'aurais envoyé direct à Bedlam !
Potter me regarde avec des yeux ronds. J'imagine qu'il n'a pas compris la référence, en bon petit sorcier qu'il est.
- C'est l'hôpital psychiatrique le plus connu de Londres, lui dis-je.
- Ah, d'accord.
S'ensuit un grand silence, durant lequel nous restons à nous regarder dans les blancs des yeux. Je ne sais pas quoi lui dire maintenant. Et lui non plus certainement.
Apprendre ainsi de but en blanc que ma rivalité avec Potter n'est dû qu'à un enchaînement d'accidents est plutôt déconcertant. J'ai toujours cru qu'il m'avait prise pour cible ce jour-là dans le train, parce que ma tête ne lui revenait pas, ou tout simplement parce qu'il avait deviné d'une manière ou d'une autre que j'étais une pauvre petite moldue sans défense. Je pensais qu'il s'en prenait un moi parce que j'étais une cible facile, sans connaissance du monde magique.
- Pourquoi est-ce qu'on a continué à se battre au fait ? Demandé-je alors. Je veux dire, ça fait longtemps qu'on a plus douze ans. C'est infantile de se comporter ainsi l'un envers l'autre. Alors pourquoi ?
Potter réfléchit à ma question pendant quelques secondes, puis finit par hausser des épaules.
- Je ne sais pas pour toi, mais moi, je crois que j'aimais bien ça. Je veux dire, on ne s'est jamais envoyé de sorts dangereux, on ne s'est jamais blessés. Au pire, c'était méchant et honteux, mais on ne dépassait jamais cette ligne-là. C'était drôle.
Je fronce des sourcils. Potter a continué par amusement, apparemment. Moi, c'est tout le contraire.
- Par fierté, dis-je alors. Je ne voulais pas que tu ais le dernier mot. Je suis de la maison Serpentard, la plupart des sorciers nous rabaissent à cause . . . enfin, tu es plutôt bien placée pour savoir à cause de quoi puisque tu es un Potter. Et ta famille a aussi pesé lourd dans la balance. Pour mon ego, il était hors de question que je te laisse gagner.
Potter s'apprête à répliquer, mais nous sommes interrompus par la voix de Lucretia.
- Eve ! Crie-t-elle depuis la rue principale en agitant les bras. Qu'est-ce que tu fiches ? Ça fait dix minutes que je t'attends !
Je jette un œil à ma montre et constate avec surprise que j'ai bel et bien dépassé l'heure de notre rendez-vous. Je me lève, récupère me cape et jette un dernier regard à Potter avant de m'éloigner d'un pas rapide.
Ni lui, ni moi, n'ajoutons un mot. Nous avons sans doute déjà trop parlé. Ça fait trop d'un coup.
Finalement, cette matinée aura été plutôt bizarre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 2 Mar - 20:39

Chapitre 7

Le Trois balais est rempli d'élèves de Poudlard, de professeurs, ainsi que de quelques rares sorciers qui n'ont rien à voir avec l'école. La vieille patronne, Mme Rosmerta, se glisse entre les tables, plateaux surchargés en main, avec une aisance qu'elle ne devrait pas avoir à un tel âge, et en parvenant même à comprendre les commandes qui lui sont beuglées par dessus le vacarme.
Je crois que je vais bientôt être jalouse de cette femme.
Du bout de ma fourchette, je joue avec les boulettes de bœuf qui pataugent dans la sauce grasse, près des nouilles. J'avais oublié, avant de commander mon plat, que le cuistot des Trois balais n'a jamais entendu parler de diététique. J'aurais dû, ça m'aurait évité de laisser intact la moitié de mon assiette.
- Et donc, c'est juste pour ça que tu fais la tête ? S'étonne Lucretia, face à moi.
Je relève la tête et lui jette un regard incendiaire.
Je viens de passer la dernière demi-heure à lui raconter ma matinée, comme promis, en terminant par la prise de connaissance du fait que ma prétendue rivalité avec Potter n'était que du flan, et c'est tout ce qu'elle trouve à dire ? Elle pourrait, au minimum, s'insurger et crier au scandale comme toute bonne amie l'aurait fait. Ou au moins, compatir à mon désarroi. Mais c'est trop demander à Lucretia Nott.
- Je ne fais pas la tête, rectifie-je, d'un ton sec. C'est juste que . . . eh bien , je ne sais pas comment le dire, mais pour faire simple, c'est quand même un drôle de coup du sort. Je veux dire : toute ma vie, j'ai cru que Potter n'était qu'un sombre crétin qui aimait attaquer les petites filles inconnues dans les trains, et au bout du compte, même pas ! Ma vision de lui est complètement erronée !
Lucretia me lance un regard dubitatif par dessus sa bouteille de biéraubeurre.
- D'accord, l'incident lors de ta première rentrée n'était pas ce que tu croyais, et ta vengeance en retour a dérapé plus qu'elle n'aurait dû, mais je te signale que ça ne change absolument rien au fait que Potter et toi, vous vous êtes envoyés des vacheries à la gueule pendant cinq ans. Et ça, ce n'était pas dû au hasard.
Je soupire, en pinçant l'arrête de mon nez. Je crois que mon amie n'a pas tout compris à la discussion.
- Ce n'est pas de ça que je suis en train de te parler. J'essaye de t'expliquer que, dans le fond, j'aurais pu vivre ma scolarité à Poudlard sans avoir à me battre contre Potter, si seulement il n'y avait pas eu ces deux incidents.
- Tu te voiles complètement la face là, t'en as conscience au moins ? Si vraiment tu n'avais pas voulu te battre contre Potter, et ne pas avoir tous les problèmes qui en ont logiquement découlé, tu aurais arrêté de répondre à ses piques il y a longtemps. Je n'ai pas raison ?
Je fais la moue, un peu vexée.
En y réfléchissant un peu, Lucretia n'a pas tout à fait tort. Mais ma fierté est plus forte que ça. Il était hors de question de laisser le dernier mot à Potter.
Enfin, jusqu'à que mes parents y mettent leur grain de sel cet été. Parce qu'en temps normal, je n'aurais pas laissé le coup du tatouage impuni.
Même si, techniquement, je me suis vengée de cette dernière pique. Juste que c'est Albus qui a tout pris.
- Mouais, peut-être bien, finis-je par concéder à Lucretia en laissant tomber bruyamment ma fourchette dans mon assiette.
Je me laisse tomber contre le dossier de ma chaise et croise les bras sous ma poitrine, mécontente d'avoir dû donner raison à mon amie, et regarde autour de moi pour ne pas avoir à faire face au visage vainqueur de Lucretia.
- Et autrement, pour en revenir à un sujet plus intéressant, reprend ensuite ma Serpentard d'amie, je n'ai pas trop compris pourquoi tu as laissé Logan te filer entre les doigts. Je croyais qu'il te plaisait.
Toujours dans la même position, et toujours un peu fâchée, je me contente de hausser des épaules, en gardant mon regard fixé sur une table où déjeunent des camarades de Serdaigle. Ils ne remarquent pas que je les fixe, trop occupés qu'ils sont à se bidonner.
- Je suis sérieuse, insiste Lucretia en arrachant un morceau à sa miche de pain pour saucer son assiette vide d'aliments solides. J'ai bien vu la manière dont vous vous tourniez autour tous les deux, dans les couloirs. Alors, pourquoi l'avoir laissé partir ?
Je soupire, exaspérée, en roulant des yeux, avant de m'installer de nouveau correctement dans ma chaise.
- Lucretia, je t'ai dit que j'avais vu à quel point Logan et Rebecca semblaient encore tenir l'un à l'autre. Honnêtement, qu'est-ce que cela m'aurait apporté de sortir avec un type qui pense à une autre ?
- De l'amusement, rétorque mon amie du tac au tac, en mastiquant son morceau de pain imbibé de sauce grasse. Certes, tu ne te serais pas mariée avec et vous n'auriez pas fait une ribambelle d'enfants, mais ce n'est pas comme si il était le genre de mec avec qui on envisage de faire sa vie de toute manière.
- Vraiment ? Et c'est quel genre de mec pour toi, alors ? Demande-je, curieuse d'avoir son avis sur la question, puisqu'elle l'avait soulevé.
- C'est le genre avec lequel on s'éclate un temps, avant de passer à autre chose. Il est beau gosse, il est gentil, mais c'est un sang-mêlé.
Ah. Bien sûr. J'aurais dû y penser.
- Lucretia, dis-je après avoir poussé un bon gros soupir de lassitude, je te rappelle que je ne suis pas issue d'une famille de sorciers au sang-pur, alors la pureté de son sang, je m'en fous comme de ma première couche-culotte, compris ? Je ne suis pas une Nott ou une Malefoy.
Dont le dernier représentant mâle est assis trois tables plus loin, en compagnie de Albus et d'une petite brune, inconnue au bataillon. Enfin, son visage me rappelle quand même un vague souvenir. Je me demande si ce n'est pas une des innombrable enfants Weasley.
- Et heureusement pour moi, je ne suis pas née dans une de vos familles de tarés, conclus-je en regardant Lucretia avec un sourire entendu.
Elle me fusille aussitôt du regard. Pourtant, je ne fais que lui rappeler ce que je lui rabâche depuis que je l'ai rencontré et que je connais l'histoire de la communauté sorcière anglaise. A savoir que je n'ai jamais été aussi fière d'être une née-moldue. Loin de moi l'envie d'avoir été élevée dans l'ambiance qu'a connu Lucretia toute son enfance.
Mais heureusement pour elle, bien que toute sa famille soit encore attachée aux anciennes valeurs traditionnelles sorcières, ses parents sont laxistes sur certains points. Aussi, ils n'ont pas crié au scandale en apprenant que j'étais amie avec leur fille. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils prennent la nouvelle avec joie. Tant que je reste loin de leurs yeux, ils accordent le droit à leur fille de me fréquenter.
- Nous ne sommes pas une bande de tarés, siffle Lucretia entre ses dents, furieuse.
- Rappelle moi qui a refusé d'utiliser mes produits de beauté ce matin parce qu'ils sont d'origine moldue ?
Lucretia me fusille encore du regard et j'affiche un regard victorieux. Mais rapidement, mon amie laisse redescendre la colère et affiche à son tour un joli sourire. Alors, j'enchaîne, pour l'agacer :
- Au fait, tu viens dormir chez moi aux prochaines vacances ?
Elle arrache un nouveau morceau à sa miche de pain et me l'envoie au visage. Il rebondit sur mon front avant de tomber dans mon assiette, coulant dans la sauce.
- Je vais prendre ça pour un non.
- Tu sais très bien que ce sera toujours non, rétorque Lucretia. Même si j'avais très envie de voir comment vivent les moldus, ce qui n'est pas le cas, jamais mes parents n'accepteraient que je mette les pieds chez toi. Pour eux, ce serait . . . dégradant.
Comme à chaque fois que nous abordons le sujet des moldus avec Lucretia, je me retiens de rouler des yeux devant toutes les absurdités qu'elle me sort, hérités de sa famille, et essaye de ne pas me sentir vexée. Ce qui demande un effort prodigieux de la part d'une personne aussi fière que moi.
- Tiens, on a de la compagnie, dit soudain mon amie en regardant dans mon dos.
Je me retourne et vois Potter en train de se faufiler entre les tables, saluant ici et là ses connaissances.
- Qui te dit qu'il vient pour nous ? Demande-je à Lucretia en lui refaisant face. Il a peut-être tout simplement faim.
- Il ne devait pas déjeuner avec Logan ?
- Heu si, sans doute. Pourquoi ?
- Vu que tu as rabiboché son meilleur ami avec son ex, il se retrouve tout seul pour déjeuner le Potter. Cela ne m'étonnerait pas qu'il ait finalement décidé de venir manger avec toi, vu que vous êtes censés avoir rencard.
Elle ponctue sa phrase d'un coup de tête sur sa droite. Je regarde ce qu'elle veut me montrer, et qui n'est autre que Finnigan, assise plus loin avec ses copines, et que je n'avais pas remarqué à mon entrée, cachée qu'elle était par les autres clients.
Je la sens mal cette histoire. Je ne me sens pas encore prête à faire face à Potter. Qu'est-ce que je pourrais lui dire ?
- J'avais raison, triomphe Lucretia sans fausse modestie, en regardant de nouveau dans mon dos. Il approche.
Je lâche un grognement très peu féminin, et laisse tomber ma tête contre mon poing, le coude sur la table. Deux secondes plus tard, je sens une main se poser sur mon épaule, et la voix de Potter s'élève, toute proche :
- Je suis désolé de m'inviter de cette manière, mais vous êtes l'une des rares tables avec une chaise de libre. Je peux me joindre à vous ?
Je relève la tête pour regarder Potter, mais son regard est fixé plus loin, sur Finnigan j'imagine. Alors je regarde Lucretia, et lui demande silencieusement son avis. Acceptons-nous la requête de Potter ou l'envoyons-nous bouler plus loin comme un malpropre ? Lucretia hausse des épaules, ce qui signifie qu'elle n'en a rien à fiche. La connaissant, elle a sans doute déjà décidé d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte, au moment où Potter posera ses fesses sur une des chaises.
Il faut dire que les Potter ont des relations assez conflictuelles avec les familles de sang-pur encore attachés aux anciennes valeurs. Ou tout simplement, avec celles qui étaient du mauvais côté lors de la dernière guerre. Enfin, tous les Potter, à l'exception de celui qui est à Serpentard.
- Si on te dit non, réponds-je enfin au jeune homme, tu partiras ?
- Sans doute pas.
- Alors, je t'en prie, prend un siège, l'invite-je à faire, sur le ton de la raillerie.
A peine a-t-il posé sa main sur le dossier de la première chaise venue, que Lucretia est déjà debout. Qu'est-ce que je disais ? Elle n'aura pas été longue à prendre la tangente.
- Je dois rejoindre Barry, fait-elle en s'éloignant. On se voit au dîner.
Je lui adresse un signe de main amical, et l'abandonne à son sort pour me tourner vers Potter.
- Il t'aura fallu plus d'une demi-heure pour comprendre que tu déjeuneras en solitaire, et décider que tu préférais encore ma compagnie à la solitude ?
Finalement, pour quelqu'un qui ne savait pas quoi dire il y a moins de deux minutes, je me trouve plutôt inspirée.
Pour toutes réponses, Potter secoue la tête avec un regard agacé et attrape mon assiette pour la tirer vers lui.
- Tu compte la finir ? Demande-t-il.
- Euh, non, réponds-je sans trop comprendre ce que ça peut bien lui faire le destin que je réserve au contenu de mon assiette.
- Merci alors.
Et sans attendre, le voilà qui attrape aussi ma fourchette et qui engloutit mes restes en un temps record.
Non mais, te gêne pas surtout !
Il ne faut à Potter que cinq minutes, montre en main, pour vider mon assiette et la saucer délicatement, jusqu'à la rendre propre. Je crois que de toute ma vie, je n'ai jamais vu quelqu'un engloutir un repas aussi vite. Et pourtant, je vis avec mon gourmand de père !
Quand Potter repousse l'assiette en poussant un soupir d'aise, je le regarde avec des yeux ronds. Il remarque mon air, et semble se demander ce qui occasionne une telle surprise chez moi.
- Il y avait combien de temps que tu n'avais pas mangé ? Lui demande-je, ébahie.
Potter laisse échapper un petit rire amusé, sourire aux lèvres.
- Je sais que je n'ai pas été très poli. Pardon, mais j'avais vraiment faim. J'ai très peu déjeuné ce matin.
- Rassure moi, tu n'agis pas comme ça lors d'un vrai rendez-vous avec une fille ?
Il me regarde comme si j'étais une demeurée. J'imagine que ça veut dire non. Enfin, je l'espère pour lui. Et pour ses parents. Parce que leur fils aîné pourrait ne jamais leur ramener de belle-fille, ou de petits-enfants avec ce genre de comportement.
- Tu as fini de manger ? Me demande soudainement Potter.
- Ce serait plutôt à moi de te poser la question, riposte-je en regardant feu mon assiette, si blanche qu'elle pourrait retourner illico dans les placards de Mme Rosmerta.
Potter pousse un soupir profond avant de se lever de sa chaise.
- Je suis désolé de t'avoir choqué, mais tu sais, à la table des Gryffondor, la plupart des garçons mangent comme ça.
Pour avoir déjeuné et dîné régulièrement avec Albus, je sais que la gloutonnerie n'est pas un trait de famille. Son jeune frère mange normalement, à la limite de la délicatesse parfois.
- Vous avez tous peur que ce ne soit votre dernier repas ? Le questionne-je en le suivant entre les tables, puisque loin de moi l'idée de prendre un dessert hyper-calorique au Trois balais.
- T'as fini de m'envoyer des vannes à la tronche ? Riposte le Gryffondor quand nous nous arrêtons au comptoir pour régler notre repas.
- Sans doute pas, non, avoue-je avec grand plaisir. Hey, qu'est-ce que tu fais ? Ajoute-je avec surprise, en le voyant régler ma commande.
- Sachant que c'est moi qui ai dévoré le trois-quart de ton assiette, je serais franchement un enfoiré si je te laissais payer la note.
Je suis d'accord avec son raisonnement, mais la partie illogique de mon cerveau décide que je ne le laisserais pas faire. Je tends alors la main pour l'empêcher de donner l'argent à Mme Rosmerta, mais j'agis trop tard : les mornilles sont déjà passées du côté de la vieille femme. Elle rend sa monnaie à Potter, le remercie de sa visite puis s'éloigne. Le Gryffondor se tourne alors vers moi.
- Il semblerait que cela fait deux fois que je te choque en moins de cinq minutes. Je crois que je vais battre un record.
Je referme ma bouche que je n'avais pas eu conscience d'avoir ouverte sous l'émotion, mais toujours scandalisée. Mes parents m'ont toujours appris à ne pas avoir de dettes, et je n'ai pas envie de commencer maintenant. Et surtout pas avec Potter.
- Eve, je rêve où je viens de voir mon frère t'offrir ton repas ?
Je me retourne et tombe nez à nez avec Albus et Scorpius, accompagnée de leur amie Serdaigle, si j'en juge par les couleurs de son écharpe.
Je sais aussitôt à quoi pense Albus. Il est au courant de mon arrangement avec Potter, et donc sait parfaitement que notre « rencard » est faux. A son air amusé, je pressens la remarque à suivre qui ne va pas me faire plaisir. Du coup, je lui coupe l'herbe sous le pied. Hors de question de laisser un môme se foutre de moi.
- Vu ce qu'il m'oblige à faire, c'est la moindre des choses, tu ne crois pas ? De plus, Finnigan est ici. Au moins, notre rendez-vous parait vrai comme ça.
Albus et Scorpius échangent un regard hilare, avant de regarder dans mon dos, dans la direction de Potter.
- James, je t'avais prévenu, fait Albus. C'était une très mauvaise idée d'embarquer Eve dans cette histoire.
L'histoire en question semble beaucoup amuser les deux Serpentard de cinquième année.
Je me retourne pour faire face à Potter et lui fais signe que nous sortons. Il accepte d'un signe de tête, et nous quittons l'établissement sous le rire d'Albus. J'ignore si c'est de moi ou de son frère qu'il se moque ainsi, mais il serait préférable pour lui qu'il s'abstienne. Lui et moi avons les mêmes attraits pour la vengeance visiblement.
Une fois hors du Trois balais, nous tombons sur Finnigan. Je n'avais même pas remarqué qu'elle avait quitté le pub avant nous. Du coup, c'est avec un brin de surprise que Potter et moi nous regardons la jeune fille, avec laquelle nous avons failli entrer en collision juste devant la porte. Elle aussi met un certain temps avant de comprendre qui nous sommes. Puis, elle m'envoie un regard meurtrier en me reconnaissant. Lasse, je roule des yeux avant d'attraper Potter par le bras et de le tirer à ma suite.
- Pourquoi tu as accepté de sortir avec James ?
La question de Finnigan, posée avec brusquerie, me surprend. Je lui fais face en lâchant le bras de Potter, et sourcille.
- Qu'est-ce que ça peut te faire, mes raisons ? Lui réponds-je. Ça ne te regarde pas.
Je m'apprête à reprendre ma route, mais elle me questionne encore :
- Pourquoi accepter un rendez-vous avec lui alors que vous ne pouvez pas vous voir en peinture ? Tout Poudlard sait que vous passez votre temps à vous faire des vacheries. Tu ne peux pas être amoureuse de lui.
Je regarde Potter. Il ne fait aucun mouvement, mais au regard de chiot perdu qu'il arbore, je comprends que je suis toute seule sur ce coup-là. Ça va être à moi de trouver une explication valable. Je me demande pourquoi je me suis embarquée dans cette galère maintenant. J'aurais dû laisser Potter se débrouiller avec ses problèmes, ou au moins garder Logan pour moi. Maintenant, je n'ai rien eu de ce que je voulais. Mais je ne peux pas non plus laisser Potter : je lui ai fais une promesse, et je tiens toujours parole.
Agacée, je soupire et croise les bras. Puis, je regarde Finnigan, fais deux pas en avance et me redresse, histoire d'en imposer avec mon mètre soixante dix. Elle est obligée de lever la tête pour continuer à me regarder dans les yeux, ce qui me ravit.
- Écoute gamine, un jour, quand tu seras grande et que t'auras fini de jouer à la poupée, tu comprendras les affaires des grandes personnes. D'ici là, mêle-toi de tes affaires.
- Tu n'as qu'un an de plus que moi, riposte-t-elle avec un regard condescendant.
- Mais tu crois encore qu'il faut être amoureuse pour avoir une relation avec une personne, alors tu es toujours un bébé à mes yeux. Et je ne pense pas que Po . . . James, me repris-je histoire de faire croire que lui et moi sommes plus proches que ce qu'elle croit, les prenne au berceau. N'est-ce pas James ?
Je le regarde pour avoir ma confirmation, mais il lui faut d'abord se remettre de la surprise de m'avoir entendu l'appeler pas son prénom.
- Oui, Eve a raison, affirme-t-il en reprenant mon stratagème et en s'approchant de moi jusqu'à ce que nos bras se frôlent. Loin de moi l'envie d'avoir une relation sérieuse et ennuyante. Je préfère m'amuser, et avec Eve, je suis sûr d'avoir une relation . . . pleine de piquant.
Si on sortait vraiment ensemble, notre relation ne serait pas piquante mais explosive. Il y aurait même certainement des dommages collatéraux.
Finnigan semble au bord des larmes. Je crois que enfin, Potter va se débarrasser de son pot de colle ambulant. Et il aura seulement fallu que j'intervienne. Je fais des miracles aujourd'hui.
La jeune Serdaigle finit par tourner des talons et s'éloigner en frottant ses yeux. Je ne suis pas spécialement fière de l'avoir fait chialer, mais vu comment Potter semblait avoir du mal avec elle, je me dis qu'elle l'a quand même bien mérité. Il y a pas idée d'emmerder le monde à ce point. Et elle m'a impliqué. Indirectement, certes, mais elle l'a fait. Alors bien fait pour ses fesses.
- Si j'avais su qu'il suffisait que je la traite comme une gamine pour qu'elle me lâche, je l'aurais fait plus tôt, dit Potter à côté de moi alors que nous regardons Finnigan aller chercher du réconfort auprès de ses copines postées près de la fontaine. Je te dois des remerciements.
Je sursaute. Je ne suis pas sûre d'avoir bien entendue.
- Me remercier Potter ? M'écrie-je. Je crois que j'ai bien fait de ne pas finir mon assiette. Visiblement, ça t'a rendu malade.
- Merci Evelyne, se contente-t-il de dire avec un grand sourire en réponse à ma petite pique, en me donnant une petite frappe sur l'épaule. Je crois que j'ai encore une dette envers toi.
En fait, ça en fait en deux.
Mais je rêve ou il vient de me traiter comme un pote, là ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMar 5 Avr - 9:14

Chapitre 8

En ce samedi matin de mi-novembre, un calme inquiétant règne sur la table des Serpentard lorsque je pénètre dans la Grande salle, précédée de Shelly et Lucretia. Pas qu'il soit étonnant que notre table soit la plus silencieuse de la pièce, mais à ce point-là, ça a quand même de quoi interpeller. Je crois bien que si il n'y avait que les élèves de Serpentard dans la Grande Salle, on entendrait les mouches voler.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me chuchote Lucretia à l'oreille, contaminée par le silence ambiant.
Je hausse des épaules. Comment veut-elle que je le sache ? Je suis arrivée en même temps qu'elle, et je n'ai pas le don de troisième œil (comme s'est évertuée à me le rabâcher la vieille Trelawney pendant les deux seules et longues années pendant lesquels j'ai étudié la divination).
- Je crois que c'est de la faute de Scorpius, annonce Shelly d'un ton haut et clair, qui fait se retourner une dizaine de têtes vers nous.
- Pourquoi lui en particulier ? Demande-je, surprise, en constatant qu'on nous fusillait du regard.
Shelly ne prend pas la peine de me répondre, se contentant de glisser sur le banc lorsqu'elle trouve un espace de libre. Je m'installe à côté d'elle, et Lucretia de l'autre. Je regarde autour de nous et constate que le silence perdure. J'aperçois alors Albus, un peu plus loin à la table, qui me fait de petits signes discrets de la main, semblant vouloir signifier qu'il faut que je me ramène.
Je fronce des sourcils. Mais qu'est-ce qu'il se passe à la fin ? Puis, je vois Scorpius assis à sa droite, et l'immense morceau de parchemin étalé sur la table. Je crois que j'ai peur de comprendre.
Il y a deux jours de ça, le lendemain de notre dernière séance d’entraînement avant le match de ce matin contre les Serdaigle, Scorpius avait déjà ce parchemin. C'est un plan du terrain de Quidditch, avec un schéma compliqué dessiné dessus. Notre capitaine s'échine dessus depuis des jours afin de nous trouver les meilleurs plans d'attaques et de défense.
Histoire de vérifier mes craintes, j'abandonne mes amies à leur sort et rejoins les deux cinquième année. Je trouve une place de libre en face des deux garçons, et m'assieds. Je vois la carte à l'envers mais force est de constater que j'ai bien deviné. Et du coup, je comprends un peu mieux d'où vient le silence ambiant.
Scorpius a dû menacer toute la table de les envoyer visiter les cachots du manoir de son père, si on ne le laissait pas travailler en paix. Il nous a déjà fait le coup l'autre soir. Je crois qu'en cinq années passées à Poudlard, je n'avais jamais vu mes camarades de maison vider aussi vite la salle commune. Et avant l'heure du couvre-feu en plus.
- Alors ce plan d'attaque, il avance ? Demande-je à Scorpius d'une voix très forte en me servant un verre de jus de citrouille.
Le regard que me lance ma voisine de gauche est éloquent : pour elle, je viens de signer mon arrêt de mort.
- Brown, tu devrais être levé depuis plus d'une heure. Pourquoi tu n'arrives que maintenant ? Siffle mon capitaine en me lançant un regard incendiaire.
Bien sûr, comme si j'allais me lever à huit heures pour un match qui ne commence qu'à dix. En plus, je me suis couchée tard hier soir. Comme tous les soirs de la semaine. J'avais du sommeil en retard à rattraper.
- Je n'ai pas encore appris à renvoyer dans les cognards en dormant, rétorque-je. Et toi, qu'est-ce que tu fais avec cette carte ? Et tu crois que ça va t'avancer à quoi de menacer de sévices corporels toute ta maison ?
D'après Scorpius, il y aurait de jolies chaînes dans les caves du manoir Malefoy. Il a déjà invité plusieurs personnes à venir les essayer.
- J'ai seulement réclamé un peu de silence pour pouvoir réfléchir convenablement, répond le cinquième année en dardant des regards furieux tout autour de lui. Ce n'est pas ma faute s'ils prennent tout au pied de la lettre.
- Pour être exact, intervient Albus en avalant un morceau de gâteau au chocolat, tu as dit « Fermez tous vos gueules avant que je ne décide de vous jeter en pâture aux acromentules de la Forêt interdite. »
Ah tiens, je me suis trompée. Il a changé les termes de ses menaces. En même temps, c'est vrai que la forêt est plus facile d'accès que sa maison.
- C'était une manière imagée de réclamer le silence, se défend Scorpius.
Albus roule des yeux exaspéré, et Scorpius retourne à son plan. Je décide qu'il est temps pour notre capitaine d'arrêter de se prendre la tête et de se détendre un petit peu avant le début du match. Il faudrait pas qu'il soit mauvais sur le terrain à cause de ses crises de nerfs.
D'un geste nonchalant, je vide alors la moitié de mon verre de jus de citrouille sur le parchemin de Scorpius. Ce dernier lève doucement la tête et me regarde d'un œil si froid que je me demande pendant un court instant si je ne me suis pas changée en iceberg.
- Euh, je serais toi, Eve, j'irais voir ailleurs si j'y suis, fait Albus d'une voix étranglé en posant délicatement sa main sur le bras de Scorpius le plus proche de lui. Maintenant.
Je hausse des épaules, pas inquiétée un seul instant par le regard assassin de mon capitaine d'équipe.
- Que veux-tu qu'il me fasse ? Dis-je à Albus. Le match commence dans trois quart d'heure, et aux dernières nouvelles, je suis toujours l'une de ses batteuses.
Je tourne mon regard vers Scorpius qui pince les lèvres si forts que sa bouche disparaît presque de son visage. La voix de Shelly, que je n'avais pas entendu approcher, s'élève alors dans mon dos :
- Tu as une drôle de tête Malefoy. Tu es en train de t'étouffer ?
- Ouais, réponds-je à la place du cinquième année en me tournant vers mon amie et en levant la tête pour la regarder. Il s'étouffe avec sa salive.
Shelly semble remarquer à ce moment-là l'état dans lequel se trouve le parchemin de Scorpius. Elle sourcille, attrape sa baguette dans sa poche, et lance :
- Evanesco.
Tout d'un coup, Scorpius semble aller beaucoup mieux. Il se remet même à respirer. Son parchemin a repris son aspect initial, bien que l'encre bave un peu à certains endroits. Heureusement que j'avais déjà bu une grande partie de mon verre.
- Et ça se dit sorcier ? Ricane-je en regardant mon capitaine. T'as même pas été foutu de jeter un simple sortilège de disparition.
- On commence tout juste à l'étudier, dit Albus. Cours de métamorphose de cinquième année. Et nous sommes en cinquième année, tu te souviens ?
Ah oui, c'est vrai.
- Ce n'est pas une raison, rétorque-je. Scorpius nous rabâche les oreilles depuis des années avec son sang si pur. Comme quoi, ça ne sert pas à grand chose au final.
Scorpius ouvre la bouche pour répliquer, mais Albus s'interpose.
- Laisse tomber, Eve ne pense pas ce qu'elle dit pas. Elle le fait seulement pour te taquiner et t'empêcher de penser au match. Elle essaye de te changer les idées.
Je lance un regard meurtrier au jeune Potter. Il se contente de hausser les épaules d'un air tranquille et me jetant un regard style « Quoi, je n'ai pas raison peut-être ? ». J'ai envie de mordre quelqu'un, et très fort.
Mais je me contente de prendre ma fierté avec moi et de me lever de table pour suivre Shelly qui retourne s’asseoir près de Lucretia qui termine son petit-déjeuner. Je m'installe à côté d'elle et lance un regard morne sur le contenu de la table. Je n'ai pas mangé, mais je n'ai pas faim pour autant. Le problème, c'est que si Shelly est venu me chercher à l'instant, c'est sans doute sur ordre de Lucretia, qui met un point d'honneur chaque matin de match à me faire avaler un solide petit-déjeuner. Et ce, même contre ma volonté. Je me rappellerai toujours de la fois en troisième année où je n'avais vraiment pas faim, et où elle m'avait forcé à avaler mon jus de citrouille en me penchant la tête en arrière, le nez bouché. J'avais bien failli mourir ce jour-là.
Dans l'assiette face à moi s'entassent presque comme par magie, deux saucisses juteuses, une bonne portion d’œufs brouillés et deux toasts chaud tartinés de marmelade d'orange. Mon estomac proteste à la vu de toute cette nourriture. Je crois que je vais vomir.
- Mange ! Se contente de m'ordonner Lucretia au moment où je me tourne vers elle pour lui demander si, pour une fois, elle ne peut pas faire une exception. Les autres jours, quand tu sautes des repas, je ne dis rien, mais pas les matins de match. Alors, tu manges.
Vu que j'ai peur qu'elle me fasse avaler mes saucisses sans m'autoriser à respirer, je ne peux qu'obéir de mauvaise grâce. Je joue quelques secondes avec le contenu de mon assiette, puis je picore dedans jusqu'à ce que mon corps décrète que, si je vais plus loin, il mettra un point d'honneur à tout rendre sur la jolie robe de Lucretia. Je laisse retomber ma fourchette dans mon assiette, et cesse d'écouter mes deux amies discuter du prochain devoir de sortilèges pour me lever et suivre June et Diane qui quittent elles aussi la table pour se rendre aux vestiaires.
J'adresse un vague signe de la main à Lucretia et Shelly, que seule cette dernière me rend avec un petit mot d'encouragement, et sors de la Grande Salle. Je descends les escaliers, traverse le hall d'entrée puis le parc, et pénètre dans le stade. Je rejoins les vestiaires des filles où June et Diane sont déjà en train de finir de préparer leurs balais.
- A ta place, j'aurais laissé Scorpius mijoter dans son jus, me dit June en guise d'accueil. Vu comment il a nous a martyrisé aux entraînements ce mois-ci, je n'aurais eu aucune pitié.
Je ne prends même pas la peine de lui répondre. J'ouvre le casier dans lequel sont rangées mes affaires personnelles, et attrape mon vieux balai et ma batte avant de m’asseoir près de Diane et d'attendre le début du match.
Les garçons arrivent à peine quelques minutes après nous. Albus, Barry et Stanley récupèrent leurs balais dans leurs casiers en silence, alors que Scorpius se tient de bout devant les bancs sur lesquels nous sommes assises. Il se prépare visiblement à nous faire un grand discours pompeux que je n'ai franchement pas le courage d'écouter.
- Malefoy, fais-je d'un ton sec, je te conseille fortement de fermer ta tronche si tu veux pouvoir jouer. Ça fait un mois que tu nous gonfles avec ce match contre les Serdaigle, et ça commence à bien faire. Alors tu te tais, tu t'assois et tu attends tranquillement que Bundy viennent nous chercher.
Mécontent, Scorpius croise les bras sur sa poitrine.
- Brown, je te rappelle que tu n'es pas capitaine et que si j'ai envie de parler, j'en ai parfaitement le droit.
- Certes. Mais tu t'exposes au risque de te prendre un sévère coup de balai sur la tête.
- Eve a raison, Scorpius, intervient Stanley. On subit tous ta mauvaise humeur depuis des semaines. Laisse-nous au moins respirer pendant les deux minutes qui nous restent avant le début du match.
Notre capitaine regarde du côté de Albus. Ce dernier doit sans doute lui faire comprendre que, effectivement, il a poussé le bouchon un peu loin avec nous. Du coup, il décroise les bras, récupère son balai d'un geste rageur et quitte le vestiaire en claquant la porte. Tout le monde respire beaucoup mieux d'un coup.
- Evelyne, le jour où tu apprendras à faire preuve de délicatesse, il pleuvra des licornes.
Pour toute réponse, je dresse un doigt injurieux dans la direction de Albus. Ce qui résume assez bien le fond de ma pensée. Puis, notre arbitre et professeur de vol, Mr Bundy, passe la tête par la porte et nous demande de nous mettre en place pour le coup d'envoi. Nous obéissons et rejoignons le terrain où se trouve déjà Scorpius, l'air particulièrement remonté. J'imagine qu'il est soumis à une forte envie de m'envoyer un vilain sort entre les deux yeux. Mais en même temps, il n'a qu'à apprendre à se contrôler. Et puis, ça lui servira de leçon pour la prochaine fois : ne pas emmerder les gens avec qui vous jouez au Quidditch.
Mr Bundy nous fait signe d'enfourcher nos balais. En face de nous, l'équipe adverse se met elle aussi en place. Le professeur de vol lâche ensuite les cognards et le vif d'or, lance le souaffle bien haut et siffle le début du match. Je m'envole très vite et le plus haut possible, ma batte à la main. Je vois aussitôt la batteuse des Serdaigle, Lyne Finch, une fille de mon année, donner un grand coup de batte dans le cognard le plus proche. Qu'elle envoie dans ma direction.
Je plonge pour l'éviter.
- Hey, t'as appris à jouer où ? Cries-je à la jeune fille. Dans une boîte de chocogrenouille ?
Sans répondre, elle se contente de me lancer un regard assassin. Tiens, c'est marrant, j'ai l'impression tout d'un coup de l'avoir remarqué ailleurs que durant les cours. Mais où ?
Je ne réfléchis pas plus à la question, car le second cognard du terrain s'approche dangereusement de Scorpius. La tentation est forte de le laisser se le ramasser en pleine tronche après toutes les misères qu'il nous a faites, mais je résiste à cette première impulsion et remonte pour intercepter la balle furieuse. D'un puissant coup, je l'envoies du côté de l'équipe adverse et Scorpius file vers les buts. Il marque le premier point, faisant éclater de cris de joies nos supporters.
Le cognard que je viens d'envoyer au milieu des poursuiveurs de Serdaigle revient dans ma direction, envoyée encore par Finch. Je me décale légèrement sur la gauche pour l'éviter, et il continue sa course un peu plus loin. Cependant, cela fait deux fois en moins de deux minutes de jeu que Finch me vise, alors qu'elle n'en a pas le droit. Je jette un œil vers le sol mais Bundy surveille les poursuiveurs et non les batteurs. Il ne peut donc pas constater la faute.
Je lâche un lourd soupir, et descends en pique quand l'un des cognards prend pour cible notre attrapeur. Albus le voit arriver et s'éloigne, me laissant tout l'espace que je veux pour filer le plus d'élan possible à la balle et l'envoyer chez l'adversaire. Le cognard a à peine fait trois mètres que Finch l'intercepte et le renvoie dans ma direction.
Le regard furieux qu'elle arbore encore ravive enfin ma mémoire : c'était l'une des deux filles qui accompagnaient Chloé Finnigan à Pré-au-Lard le mois dernier. Du coup, je crois comprendre pourquoi Finch s'amuse à me viser avec tous les cognards qu'elle croise. J'imagine que cette sale peste de Finnigan n'a pas digéré l'affaire avec Potter et lui aura touché à mot à ce propos.
Je sens que le match va être long.

O0o0O

La porte de l'infirmerie s'ouvre et pénètre, dans l'ordre, Albus, Scorpius, Lucretia, Shelly et - très étonnamment - James Potter. D'emblée, ils se dirigent vers le lit sur lequel je suis assise, le dos calé contre un coussin.
- Dis donc, tu ne l'as pas loupé, constate Albus, à peine arrivé au pied de mon lit, le regard rivé sur l'autre patient, dans le lit d'en face.
Je hausserais bien des épaules, histoire de lui signifier que je me fiche de ce qu'il dit mais ; petit un, je ne crois pas que mon épaule apprécierait et, petit deux, je ne m'en fiche pas parce que je suis quand même fière de moi.
- C'est vrai, renchérit Lucretia. Mais pourquoi tu as visé les gradins ? J'avoue que je n'ai pas tout compris.
- C'était Finch qu'elle voulait assommer, intervient Shelly, en regardant par la fenêtre au dessus de mon lit.
- Si c'était le bien le cas, contre Scorpius, Eve aurait visé de l'autre côté, tandis que là, elle ciblait les gradins de Serdaigle. Alors, on peut savoir pourquoi tu as voulu exploser la tronche de Finnigan maintenant ?
Je regarde le seul qui n'a pas encore ouvert la bouche jusqu'à présent, et qui est aussi la dernière personne que j'aurais pensé venir me voir à l'infirmerie.
- Potter, qu'est-ce que tu fiche là ? Demande-je avec un soupçon de curiosité.
- Je m'inquiétais, répond-t-il avec une franchise des plus désarçonnant. Tu as fait une chute de plus de dix mètres. Et je crois que c'est un petit peu de ma faute, non ? Ajoute-t-il en faisant un signe de la tête en direction du lit d'en face.
J'acquiesce d'un signe de tête. Sa justification est plausible.
- Attendez, je ne comprends pas tout, fait Lucretia en levant les mains. De quoi tu parles, Potter ? Tu sais un truc qu'on ignore ?
- Finch et Finnigan sont amies, explique-je à la place du Gryffondor. Et je pense que vous avez tous remarqué avec quelle zèle Finch s'est servie de moi comme cible pendant tout le match ?
Ils hochent tous les quatre de la tête.
Il faut dire qu'il aurait fallu être particulièrement inattentif au match, ou tout simplement aveugle, pour ne pas voir que ce qui se déroulait sur le terrain entre elle et moi n'avait rien de réglementaire. Dès que l'arbitre avait le dos plus ou moins tourné, Finch m'envoyait un cognard. J'ai réussi à les éviter pendant une bonne partie du jeu, mais comme je dois aussi protéger mes équipiers, avec le temps et la fatigue, c'est devenu de plus en plus compliqué.
Et puis, j'ai fini par perdre patience.
- Je ne vois pas trop le rapport entre Finch qui te mitraille de cognards pendant deux heures, et Finnigan qui se retrouve à l'infirmerie avec une commotion cérébrale, avoue Lucretia, sourcils froncés.
- Finch a agi à la demande de Finnigan, dis-je tout simplement. Cette débile n'a toujours pas dû digérer le coup de Pré-au-Lard.
Tous se tournent vers le lit d'en face, autour duquel se pressent quelques personnes, dont Lyne Finch qui me lancent des regards purement assassins toutes les cinq secondes. Œillades que je lui rends au centuple. Elle ne l'emportera pas au paradis, son harcèlement.
- Tu es sérieuse ? S'exclame Lucretia, abasourdie. Tout ça pour . . . Potter ?
Le ton sur lequel elle prononce le nom du Gryffondor n'échappe pas à ce dernier. Vexé, il croise les bras sur sa poitrine et serre les dents.
- C'est complètement exagéré, je te l'accorde, fais-je en détaillant la silhouette Potter. Mais je trouve que je me suis plutôt bien vengée.
- Tu as failli la tuer, fait remarquer Shelly qui a fini de contempler la vue qui donne sur le lac et une partie du parc, pour se concentrer sur ma petite personne.
- C'est tout ce qu'elle méritait cette sale garce !
Il y a au moins Lucretia pour me soutenir. Parce que Shelly n'est visiblement pas d'accord avec mes méthodes expéditives, et Albus et Scorpius échangent des regards las qui veulent tout dire. Il n'y a que Potter qui ne donne pas son avis. Mais en même temps, ce n'est pas comme si celui-ci m'importait.
- Et ton bras, ça va ? S'inquiète quand même Albus. Pourquoi Pomfresh ne s'occupe pas de toi ? Elle est où ?
Je suis moi aussi à l'infirmerie car, quand j'en ai eu marre de me faire matraquer par les cognards de Finch, j'ai décidé d'agir.
Notre équipe l'emportait largement sur les Serdaigle, et Albus semblait courser le vif d'or, d'après le commentateur ; alors j'ai repéré le cognard le plus proche, et je l'ai envoyé directement dans les gradins de Serdaigle, droit sur Finnigan. Comme elle ne regardait pas ce qu'il se passait sur le terrain, elle n'a pas pu l'éviter et se l'ait pris en pleine poire. Malheureusement pour moi, Finch me surveillait de près et, en comprenant sans doute ce que j'étais en train de faire, m'avait purement et simplement foncé dessus à toute vitesse. Le choc m'avait éjecté de mon balai, et je n'ai eu la vie sauve que grâce au réflexe incroyable de Scorpius qui était tout près, et m'avait rattrapé par la main. Sauf que l'arrêt soudain provoqué par mon rattrapage, additionné à la vitesse à laquelle je chutais, n'ont pas beaucoup plus à mon pauvre corps. Résultat, j'ai moi aussi atterri à l'infirmerie avec une épaule visiblement déboîté, et le bras qui me fait un mal de chien.
- Je me demande si elle n'a pas reçu de consigne de la part de Mcgonagall pour me laisser mijoter un moment dans mon jus, avoue-je, pendant que les autres scrutent l'infirmerie à la recherche de la vieille Pomfresh. Vu le regard que m'a lancé la directrice quand elle est passé s'enquérir de l'état de Finnigan il y a cinq minutes, je crois qu'elle se doute que ce n'était pas le banal accident auquel je veux faire croire.
- Non mais attends, c'est injuste ça ! S'insurge Potter. Finch te fonce dessus délibérément, et c'est toi qui prends tous les torts ?
Ce n'est pas ce que j'ai dit, mais si ça lui fait plaisir de le penser, je ne vais pas le contredire. Et puis, vu comment l'histoire est en train de tourner, je sens que Potter n'aura pas tellement tort finalement.
- Tu sais James, on a plus ou moins l'habitude, lui apprend son frère. En tant que Serpentard, nous sommes déjà catalogués comme des empêcheurs de tourner en rond. Et puis, on ne peut pas vraiment dire que tu as aidé Eve à se forger une réputation différente de celle qu'elle se trimbale.
Lucretia, Scorpius et Shelly confirment avec des hochements de tête véhéments.
- Eve et moi ne nous sommes jamais blessés intentionnellement, contre Potter.
- Sauf l'année dernière, quand elle t'a expulsé de ton balai et que tu t'es cassé le bras, rétorque Albus.
- Ce n'était pas intentionnelle de sa part, insiste Potter.
- Ah si, ça l'était, le corrige-je.
La tête outré qu'affiche Potter à cet instant fait éclater de rire Albus.
- Et quand tu l'as fait trébucher dans les escaliers au mois de mai, et qu'elle s'est foulé la cheville ? Rappelle Scorpius, en ignorant le fou rire de son meilleur ami.
- Et la fois où tu as changé l'herbe du parc en terrain glissant juste sous ses pieds, et qu'elle s'est foulé deux doigts ? Renchérit Lucretia.
- Et le jour où tu lui as envoyé un sort de Croque-en Jambe et qu'elle s'est assommée contre une armure ? Fait Shelly.
En fait, en y regardant de plus près, Potter a essayé de me tuer durant les cinq dernières années.
- Ce n'était pas intentionnel, répète Potter en réponse à toutes les accusations en fusillant Albus du regard. Et toi, arrête de rire !
Mais Albus ne fait que s'esclaffer d'avantage en se tenant le ventre avec ses bras. Je sens que Potter aurait bien envie de lui coller une torgnole, mais ils se trouvent chacun d'un côté de mon lit, alors il devra me passer sur le corps pour devoir le faire. Et je ne pense pas que cette idée le réjouisse tant que ça.
Finalement, le fou rire bruyant de Albus accompagné finalement par celui de Lucretia, a vite fait de rameuter Pomfresh qui déboule de son bureau en furie. Elle vire tout le monde de l'infirmerie à coups de pieds imaginaires au derrière, et finit par s'occuper de moi. Enfin.
Puis, elle m'annonce que je devrais passer le reste de la journée dans ce lit, à attendre que ma luxation à l'épaule ainsi que tous les os de mon bras, plus ou moins abîmés à cause du choc, se remettent correctement. Je passerais donc ma journée en tête à tête avec Finnigan, endormie chimiquement pour que les potions agissent plus efficacement sur sa commotion, puisque je ne pense pas que Pomfresh autorisera mes amis à revenir me tenir compagnie.
Je crois que je vais en profiter pour rattraper mon sommeil en retard.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeLun 18 Avr - 13:43

Chapitre 9

Le réveil-matin se met à hurler sa sonnerie stridente entre les murs de notre chambre. J'ouvre un œil, aperçois la main de Lucretia qui sort du lit pour attraper sa baguette et éteindre l'engin de malheur, puis je me tourne dans mon lit, bien décidée à grappiller encore quelques minutes de sommeil.
J'entends Lucretia qui s'agite, s'extirpe de son lit et commence à rassembler ses affaires pour se laver. Le bruit qu'elle produit dans la chambre finit par décider Shelly à sortir de son lit à son tour. En passant près du mien, elle pose sa main sur la seule partie de mon corps qu'elle peut atteindre, c'est à dire mes pieds, et me secoue légèrement.
Je grogne bien fort, histoire de lui signifier que je n'ai pas envie de me lever. Et elle en réfère immédiatement à notre amie :
- Lucretia, je pense qu'il va encore falloir que tu interviennes, annonce doucement Shelly dont la voix me parvient depuis le côté de la chambre où se trouve la salle de bain.
La réaction de ma deuxième colocataire ne se fait pas attendre.
- Eve, debout ! Hurle Lucretia depuis la salle de bain. Je sais que nous sommes mercredi matin mais ce n'est pas une raison !
Le mercredi est la journée de la semaine que j’exècre le plus. Sans parler du fait que l’entraînement de Quidditch de dix-sept heures se fait en compagnie de notre grand stressé de la vie de capitaine, c'est aussi le jour où je débute avec quadruple cours de Métamorphose. Comment avoir envie de se lever avec un tel emploi du temps ?
- Je te donne soixante secondes pour sortir de ton lit, poursuit mon amie. Une fois ce délai dépassé, j'emploierais les grands moyens.
Lucretia est doté d'un naturel autoritaire, doublé d'un penchant pour le sadisme. Elle serait bien capable de me faire prendre une douche froide directement dans mon lit pour m'inciter à en sortir. Je le sais, elle l'a déjà fait l'année dernière.
D'un geste rageur, je repousse mes couvertures. Le froid qui règne dans les cachots s'insinue aussitôt sous mon pyjama, achevant de me réveiller. Je saute rapidement hors de mon lit, attrape mes affaires que j'ai préalablement préparés hier soir et cours rejoindre mes copines dans la salle bain. La douche brûlante que Lucretia a actionné rend la petite pièce beaucoup plus accueillante que notre dortoir glacial.
- Je déteste être à Serpentard, grommelle-je en posant mon uniforme sur la chaise prévue à cet effet.
Je rejoins Shelly devant les lavabos et commence à me brosser les dents.
- C'est vrai qu'il fait un peu plus frais que d'habitude ce matin, dit Shelly. Il a dû neiger cette nuit.
Si elle le dit.
Je termine mes ablutions en silence et prends la place de Lucretia lorsqu'elle sort de la douche, Shelly occupant déjà la deuxième cabine. Je me réchauffe comme je peux à coup de jets d'eau bouillant, et ressors rouge comme une écrevisse. J'enfile ensuite mon uniforme, lace mes chaussures et rejoins les filles qui m'attendent dans le dortoir. Nous quittons notre chambre, traversons la salle commune déserte et atteignons la Grande Salle.
Lucretia s'installe aussitôt à une portion de la table particulièrement vide. Shelly s'assied à sa gauche, et moi à sa droite. Puis, notre petit-déjeuner se déroule dans le silence le plus complet.
- Tu es d'une humeur de dragon depuis ton passage à l'infirmerie samedi dernier, commence Lucretia au bout de cinq minutes.
J'avale ce que j'ai dans la bouche et rétorque :
- Si tu avais dû supporter les cris de McGonagall pendant vingt minutes, toi aussi tu serais de méchante humeur.
En fin de journée, peu de temps avant que Pomfresh ne m'autorise à rejoindre ma maison, la directrice avait de nouveau fait un crochet par l'infirmerie pour s'enquérir de l'état de santé de Finnigan. Rassurée de savoir que la Serdaigle allait mieux et qu'elle s'en sortirait sans séquelles, McGonagall avait profité de ma présence et de mon rétablissement pour m'offrir un sermon sur les dangers du Quidditch et, accessoirement, me menacer de me retirer de l'équipe si un incident de ce genre devait se reproduire.
- Toujours pas de nouvelles de tes parents ? Demande ensuite Shelly.
Je lève la tête vers le plafond de la Grande Salle, lourd d'épais nuages blancs. J'imagine que Shelly n'est peut-être pas tombée très loin en parlant de neige.
- Je pense que je risque d'en avoir ce matin, réponds-je en guettant l'arrivée des hiboux.
Parce que, non contente de m'avoir bousillé les tympans, McGonagall aussi eu la judicieuse idée de me coller une retenue et d'envoyer un courrier à mes parents pour leur raconter l'histoire. Du coup, j'attends avec fatalité la lettre incendiaire qu'ils ne vont certainement pas oublier de m'expédier.
Je baisse de nouveau le regard sur mon assiette de toasts. Quelques secondes plus tard, le capharnaüm que provoque l'entrée des volatiles dans la pièce m'annonce que l'heure de ma sentence est sans doute arrivée.
Je guette le ciel quelques instants en priant pour que le jugement dernier ne soit pas pour aujourd'hui, puis repère une petite chouette qui fonce dans ma direction.
Je peux arrêter de prier et commencer à rédiger mon testament.
La chouette se pose délicatement près de mon verre et me tend docilement sa patte. Je détache la lettre qui y est attachée, glisse les quelques noises qu'il faut dans la petite bourse accrochée à son autre patte et elle repart aussi sec.
Je lance un regard incendiaire à la lettre que je tiens dans ma main en me demandant si la réaction de mes parents a été aussi catastrophique que je l'imagine.
- Tu comptes l'ouvrir un jour ? me demande Lucretia en constatant que je me contente de fixer ma missive sans rien faire de plus.
- Je ne sais pas. Je me demande si je peux faire croire que je ne l'ai jamais reçu.
- Vu que tu viens de payer le hibou, ça m'étonnerait.
Je soupire, et glisse la lettre dans mon sac. Je préfère la garder pour cet après-midi. Je la lirais avant d'aller à l’entraînement, comme ça, je pourrais me défouler sur les cognards.

O0o0O

A la fin du cours de potion, je fonce à la salle commune en compagnie de Lucretia et Shelly, doublant tous les autres Serpentard de notre année, histoire de réquisitionner les meilleurs places de la pièce. Ce sont des fauteuils moelleux qui sont rassemblés près de la cheminée au feu ronflant jour et nuit. Avec le froid qui s'est installé dans les couloirs, c'est le moyen le plus rapide de se réchauffer. Alors aucune chance que je laisse les autres en profiter.
Nous arrivons les premières dans la salle commune, heureusement quasiment vide. Les sièges prisés sont libre et nous nous y précipitons. Je m'affale dans le mien avec un soupir d'aise et peu de dignité, les bras ballant de chaque côté des accoudoirs. A ma droite, mes deux amies se partagent le sofa aux couleurs de notre maison, il reste donc le fauteuil qui me fait face de libre.
Shelly ôte immédiatement ses chaussures en les envoyant valser plus loin, retire ses chaussettes montantes et agite ses petits orteils devant le feu. L'envie me prend de l'imiter mais je me vois mal afficher mes pieds nus devant les autres élèves. Shelly, elle, n'a pas ce genre de complexes.
A côté d'elle, Lucretia tort sa tête dans tous les sens, comme si elle avait la nuque raide. Ce qui est sans doute le cas, puisqu'elle ne tarde pas à masser le bas de son crâne du bout de ses doigts en lâchant échapper un petit gémissement de douleur de temps en temps.
- Pourquoi est-ce que les chaises du cours de potions doivent-elles être aussi raides ? Râle Lucretia en laissant son bras retomber le long de son corps.
Je hausse des épaules. Sa question ne demande pas particulièrement de réponse.
Le mur de l'entrée de notre maison bouge pour laisser entrer le reste de notre promotion, qui s'éparpille dans la pièce ou rejoint son dortoir. Avisant certains d'entre eux qui sortent parchemins et plumes de leurs sacs pour attaquer leurs devoirs, je décide de faire de même. Vu la complexité du sujet que nous a collé Mr Bradley, le professeur de métamorphose, j'ai plutôt intérêt de m'y mettre dès maintenant.
Je me penche par dessus l'accoudoir pour récupérer les affaires nécessaires dans mon sac de cours, en ressors plumes, encre et parchemins et pose le tout sur la petite table de salon qui trône entre les deux fauteuils et le sofa.
- Tu es sérieuse, là ? S'exclame Lucretia, les yeux ronds, en me voyant faire. Tu vas faire tes devoirs, maintenant ?
Shelly me lance un bref regard surpris, avant de retourner à la contemplation du feu. Lucretia secoue la tête, blasée.
- Tu es consciente que les ASPIC's sont l'année prochaine ? Demande-je à mon amie en retour.
- Ce qui te laisse deux longues années avant de t'en inquiéter, rétorque-t-elle. Quelle est le rapport avec le fait que tu deviennes une bêcheuse ?
Je roule des yeux et lâche un soupir exaspérée avant de replonger dans mon sac et d'en sortir la lettre de mes parents que j'agite sous le nez de Lucretia.
- Ils n'ont pas non plus exigé que tu ais Optimal à toutes les matières, tu sais.
- Sauf qu'à l'allure où je vais, c'est une nuée de Troll que je vais me taper aux examens, dis-je. Alors, je préfères assurer mes arrières.
Lucretia lève les bras et les yeux au ciel, signe qu'elle abandonne pour cette fois. Mais je sais que tôt ou tard, elle reviendra à la charge. Elle ne comprend pas pourquoi depuis le début de l'année, je me mets sérieusement au travail, et ce malgré que je lui ai fait un long résumé de mes vacances. En tant que seule héritière des Nott, Lucretia n'a pas à s'inquiéter de ce qu'elle fera de sa vie : elle n'aura qu'à faire fructifier l'argent de sa famille et le dépenser ensuite comme bon lui semblera. Nous n'avons pas tous cette chance, il faut donc que j'ai le maximum de ASPIC's possible pour pouvoir faire par la suite le métier de mon choix.
Je pose la lettre de mes parents sur la table et lui lance un regard torve. Je ne l'ai pas encore ouverte, par conséquent, j'ignore toujours ce qu'elle contient. Cependant, elle me surprend déjà par l'épaisseur qu'elle possède. C'est comme si il y avait plusieurs feuillets dans l'enveloppe. Pourtant, aux dernières nouvelles, mes parents ne sont pas des fanatiques du courrier.
Supposant que je ne peux plus retarder l'échéance, je soupire et décide de l'ouvrir. Je décachette l'enveloppe et en sors deux feuillets : un d'une couleur crème traditionnelle qui est certainement la lettre de mes parents, et un autre d'un ton bleu et dégageant une légère odeur de lilas. Je fronce des sourcils, décontenancée. De qui peut bien être la seconde lettre ?
Je décide de lire d'abord le courrier de mes parents, histoire de commencer par le plus déplaisant.
Evelyne,
J'imagine que tu peux aisément imaginer à quel point nous avons été surpris, ton père et moi, de recevoir un courrier de la directrice de ton école nous expliquant que tu avais envoyé intentionnellement une de tes camarades à l'infirmerie. Lui lancer un cognard en pleine figure, vraiment ? Nous pensions pourtant avoir été clairs lors de notre discussion sur ton comportement au mois de juillet.
Mais puisque c'est la première incartade depuis ton retour à Poudlard, nous avons décidés de passer l'éponge sur cet incident. J'espère tout de même que tu nous répondras en nous expliquant ce qu'il t'est passé par la tête. Es-tu au moins consciente de la gravité de ton geste ? Tu aurais pu la tuer ! Ton père pense que c'était un accident et que ta directrice à mal jugé les événements. J'espère vraiment qu'il a raison.
Autrement, tu as sans doute remarqué la seconde lettre qui accompagne la nôtre. Nous avons reçus ce courrier d'Amy la semaine dernière, elle nous demande de te le faire suivre.
Nous viendrons te chercher sur le quai 9 3/4 le vingt-trois décembre au soir. Nous espérons ne pas recevoir d'autres courriers du personnel de Poudlard d'ici là.
Nous t'embrassons,
Papa et maman.
Je repose la lettre sur la table lentement. Je n'arrive pas à y croire. Pas à cause de la surprenante tolérance dont mes parents font preuve, mais à cause du passage sur Amelia. Je n'arrive pas à croire que ma cousine m'ait écrit. C'est bien la première fois en cinq ans.
Je laisse mon regard couler sur le papier bleu qui trône encore sur la table. J'hésite à la prendre et à l'ouvrir. Quelle horreur peut-elle bien me réserver ?
- Alors ? Demande soudain Lucretia, me faisant sursauter.
Je lui jette un bref coup d’œil, constate son air impatient, et retourne à ma contemplation du papier bleu. J'angoissais à l'idée de découvrir la lettre de mes parents, mais ce n'était rien comparé à ce que je ressens à présent. Je ne peux m'empêcher de redouter le contenu de la missive de ma cousine. Qu'y-a-t-il de si important pour qu'elle ne puisse pas attendre les vacances de Noël pour me le dire ?
Prenant mon courage à deux mains, je finis par récupérer la lettre, la déplie et parcours rapidement les quelques mots que ma cousine a couché sur le papier.
Salut Eve !
Je t'envoies ce message pour t'inviter à la fête costumée que je donne au domicile de mes parents le soir du 25 décembre. Je vous attendrais, ton cavalier et toi, pour le lancement des festivités à vingt heures tapantes.
Sachant que le thème de la soirée est « Les couples connus », tu comprendras que je ne pourrais te laisser entrer si tu viens seule. Je serais moi-même accompagnée par Jérémy, que j'ai rencontré il y a quelques semaines. Il a 19 ans, est doué pour le dessin et étudie à l'institue Courtauld. Je te le présenterais à cette occasion.
A très vite ma cousine !
Bisous, Amelia.
Je ferme brièvement les yeux, intime à mon cœur de se calmer et d'arrêter de se faire avoir aussi facilement, puis les rouvre. Dans mon poing serré, la lettre ne ressemble plus à grand chose. Lucretia et Shelly me regardent avec beaucoup d'étonnement.
- Qu'est-ce qu'il te met dans cet état ? Demande Shelly.
Je pince les lèvres, les mots de la lettre de Amelia dansant devant mes yeux. Je reconnais bien là ma sale peste de cousine. Cette soirée et son invitation ne sont pas amicales. C'est seulement pour afficher son petit-ami et essayer de prouver sa supériorité sur moi. Elle s'attend sûrement à ce que je décline l'offre, faute de cavalier. Mais il est hors de question que je me laisse marcher dessus.
Sauf que je n'ai qu'un mois pour trouver un garçon qui voudra bien m'accompagner à une fête déguisée moldue. Et ce n'est pas gagné d'avance.

O0o0O

Je tire le livre vers moi, jette un œil au paragraphe qui m'intéresse, en retiens le principal et reformule le tout sur mon parchemin. Puis, je regarde autour de moi, toujours aussi surprise de constater le peu de monde présent. Grâce à cela, un silence studieux règne dans la bibliothèque de Poudlard en ce samedi après-midi pluvieux. J'ignore où sont passés les autres élèves, mais force est de constater qu'ils ne sont pas venus réviser.
Je me replonge dans mon livre rébarbatif, traitant des différentes façon d'entretenir les plantes mortelles, pour mon cours de botanique, puis je lâche un profond soupir d'ennui. Si je n'étais pas l'une des rares élèves à travailler dans la bibliothèque, j'aurais sans doute mieux supporter le silence ambiant. Mais là, j'ai vraiment l'impression d'être une bêcheuse, dixit Lucretia.
Je relève la tête du livre et jette un œil par la fenêtre au dessus de ma tête. La pluie semble avoir cessé de tomber, pour laisser place à une espèce de neige fondue qui va vite devenir consistante avec les températures qui dégringolent. Je ressers mon écharpe sur mon nez en sentant un courant d'air s'insinuer près de mon cou, puis décide de retourner à mon travail scolaire.
J'aperçois alors Potter qui s'approche. Il n'a pas son sac avec lui, donc j'imagine qu'il n'est pas venu réviser pour ses ASPIC's. Et vu qu'il ne me quitte pas des yeux, je crois qu'il est venu me voir. Il ne tarde pas à me prouver que j'ai raison, puisqu'il se glisse sur le siège libre me faisant face.
- Salut.
Je réponds d'un hochement de tête prudent. Nous n'avons pas eu de contacts depuis la semaine dernière, quand il est venu me rendre visite à l'infirmerie. Du coup, je me demande bien ce qu'il me veut.
- Je ne te dérange pas ? Poursuit-il en jetant un œil à mes livres. Tu révises la botanique ?
Il tourne vers lui le premier bouquin à sa portée et regarde le chapitre sur lequel je travaille, sourcille, remet le livre en place et me propose :
- Quand tu m'auras rendu les notes de potion que je t'ai prêté le mois dernier, je pourrais te filer celles de botanique, si tu veux.
- C'est une façon détourner de me dire que je te les accapare trop longtemps ? Demande-je.
Potter tique, surpris, puis esquisse un petit sourire en coin.
- Ben ouais, en fait. J'en aurais besoin pour un devoir que je dois rendre la semaine prochaine.
Je plonge dans mon sac, y farfouille quelques secondes, puis en ressors la liasse de parchemins emplis de l'écriture brouillonne de Potter. Je les lui tends gentiment, et il les récupère avec encore plus de surprise que plus tôt.
- Tu te trimbales toujours avec ?
- Je voulais te les rendre cette semaine, mais je n'ai pas trouvé l'occasion, réponds-je pour me justifier.
Il hoche de la tête, pose la liasse sur la table, mais ne fait pas mine de vouloir repartir.
- Tu voulais autre chose peut-être ? Demande-je en jetant un regard autour de nous pour vérifier que Mme Pince ne s'approche pas de trop près et ne nous choppe en train de parler.
- Oui.
Je me tourne pour le regarder. Sa réponse franche me surprend. Il glisse sa main dans sa poche et en sors un petit sache emplie d'une poudre bleu clair qu'il pose sur la table entre nous, avant de se pencher en avant et de chuchoter :
- C'est un cadeau de mes oncles, dit-il. Ils aiment bien me faire tester leurs nouvelles inventions avant de les mettre en vente, et j'ai pensé qu'on pourrait s'en servir sur Finch.
OK, là, j'ai dépassé le stade de la surprise. Je suis passée à l'effarement.
Weasley, Farce pour Sorciers facétieux est la boutique de farces et attrapes la plus connue du monde sorcier anglais. Leurs nouveaux produits sont soigneusement gardés sous clés jusqu'à leur mise en vente officielle. Que Potter se balade dans Poudlard avec un essai de leur prochain produit me surprend au plus haut point, mais qu'en plus il me propose de le tester avec lui me procure un sentiment d'effarement jamais inégalé. San compter le fait qu'il veuille s'en servir pour me venger.
Il doit remarquer la tête que je fais, parce qu'il se met soudain à rigoler. Discrètement, certes, mais il rit quand même.
- D'accord, fait-il, je reconnais que ça a de quoi surprendre, mais remets-toi !
Je secoue la tête, remettant mes idées en place, puis commence à ranger mes affaires, provoquant de nouveau l'étonnement de Potter.
- Allons discuter ailleurs, explique-je. Mme Pince ne va pas tarder à venir nous voler dans les plumes si on continue à parler ici.
Il acquiesce sans broncher, puis me suit hors de la bibliothèque. Je salue Mme Pince d'un signe de la tête lorsque nous passons devant son bureau.
Nous nous retrouvons dans le couloir glacial et je me demande où nous pourrions nous poser pour discuter tranquillement.
- Qu'est-ce qu'elle fait cette poudre ? L'interroge-je en commençant à marcher, sans trop savoir vers où.
- Mes oncles ne m'expliquent pas les effets de leurs inventions, répond-t-il en m’emboîtant le pas. Il me laissent le découvrir par moi-même.
- Alors comment tu sais que ça sera humiliant pour Finch ?
- Ça l'a toujours été pour toi.
Je le regarde, outrée, alors qu'il rigole, fier de lui. Je comprends un peu mieux comment il pouvait avoir autant d'imagination en matière de crasse : les idées n'étaient pas de lui !
- Ne te plains pas ! Poursuit-il. Au moins, cette fois-ci, ce ne sera pas pour toi. De toute façon, elles ne le seront plus jamais.
J'espère bien !
- Comment on opère alors ?
- C'est toi qui fera tout le boulot, dit-il. Il faut que tu arrives à glisser un peu de la poudre dans son verre du matin. Elle devrait agir toute la journée d'après mes oncles. Tu pourras faire ça discrètement ?
Je lui lance un regard ironique. Il sait très bien que j'en suis capable. Il répond par un grand sourire.
Je crois que nous sommes tous les deux conscients qu'une page importante est en train de se tourner. Si nous nous allions pour faire des farce à ceux qui nous embêtent, Poudlard risquent de ne pas s'en relever. Mais comme j'ai promis d'être sage, cette année, je m'impose de jouer un sale tour seulement à Finch. Et je m'empresse de le préciser à Potter.
- Que ça ne devienne pas une habitude, dis-je alors que nous traversons tranquillement le couloir du troisième étage. Tu sais très bien que j'ai décidé d'arrêter toutes ces gamineries suite aux remontrances de mes parents. Je peux déjà m'estimer heureuse qu'ils ne m'aient pas incendiés après que la directrice les ait prévenus pour le cognard.
- Elle leur a dit pour Finnigan ? S'étonne Potter. Dur. Et tes parents n'ont rien dit de spécial ? Les miens m'auraient tués.
Je ne le lui dis pas, mais je crois bien qu'ils ont lus la lettre que m'a envoyé ma cousine, et qu'ils ont tout de suite su que ma punition était finalement arrivée, sans qu'ils n'aient eu besoin d'intervenir. Ils savent très bien que je ne peux pas supporter Amelia, et à chaque fois que l'ambiance à la maison devient électrique, ils invitent mon oncle et ma tante à déjeuner à la maison avec leur fille. Ça a tendance à détourner mon attention. Du coup, cette histoire de soirée avec cavalier a dû bien les faire rire.
En parlant de cavalier . . .
Je glisse un œil sur le profil de Potter. J'ai très vite pensé à lui et aux faveurs qu'il me doit encore après l'arrivée de la lettre de Amelia. Objectivement, je sais qu'il n'est pas désagréable à regarder et ça risquerait d'agacer ma cousine bien comme il faut. De plus, si je signale que nous allons dans la même école, cela lui collera un sévère urticaire. Elle n'a jamais digéré que je sois une sorcière et pas elle.
Cependant, je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée d'y aller accompagner de Potter. Je ne pense pas qu'il refuserait, mais je me vois mal passer toute une soirée en sa compagnie, même si je dois bien avouer que cette journée à Pré-au-Lard ne s'est pas si mal passé que ça. Nous sommes restés plutôt civilisés l'un envers l'autre.
Mais je préfères quand même essayer de me trouver quelqu'un par moi-même, et garder Potter sous le coude au cas où. Car avec lui, hors de question de faire croire à Amelia que nous sommes un couple, en jouant des câlins et des bisous.
- Alors, tu es partante ? Demande Potter en me sortant de mes pensées.
Je le regarde et acquiesce d'un signe de tête. Il m'est inconcevable de laisser Finch s'en sortir aussi bien. Potter arrive à point nommé avec sa proposition, puisque je réfléchissais déjà à une idée pour lui faire payer mon « accident ».
Potter me glisse discrètement le sachet dans la main alors que nous croisons une bande de septième année de Serdaigle qui nous dévisagent, puis nous échangeons un sourire de connivence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMar 26 Avr - 9:00

Chapitre 10

Allongée sur mon lit, le regard rivé sur le plafond, je m'amuse à lancer une vieille balle de tennis en l'air et à la rattraper, l'esprit préoccupé. Cela fait déjà vingt-quatre heures que Potter m'a refilé la fiole de poudre bleu. Nous nous sommes mis d'accord pour en verser dans le verre de jus de citrouille de Finch lundi matin au petit déjeuner. Il ne me reste donc plus que quelques heures pour trouver comment faire.
Il semble assez logique que je ne le fasse pas moi-même. Sans parler du fait que les Serdaigle ne comprendraient pas ce qu'une Serpentard vient faire à leur table, ils ne seraient pas assez bêtes pour me laisser verser tranquillement ma petite poudre dans le verre de celle qui m'a envoyé faire un stage à l'infirmerie. Il me faut donc un complice.
Aucun de mes amis ne pourrait le faire, ils sont tous à Serpentard. Il faut que je trouve quelqu'un de Serdaigle, qui n'attirera pas les soupçons, mais je ne connais personnellement personne de cette maison. Et parmi les gens que je côtoie, certains ont-ils des affinités avec des élèves de là-bas ?
Je me redresse subitement, un sourire ravie aux lèvres, en laissant ma balle de tennis retomber sur mon lit. Je me souviens avoir vu Albus et Scorpius à Pré-au-Lard, en compagnie d'une jeune fille de Serdaigle. Il ne me reste plus qu'à voir avec eux si la jeune fille en question pourrait me rendre un petit service.
Je descends de mon lit, glisse mes pieds dans mes ballerines noires et quitte la chambre. Dans le couloir, je croise Lucretia qui me regarde avec surprise. Je m'arrête à sa hauteur et lui demande :
- Tu as vu Albus ou Scorpius dans la salle commune ?
- Euh ouais, du côté des fenêtres enchantées, répond-t-elle. Pourquoi ?
- J'ai besoin d'une des cousines Weasley, dis-je sans m'étendre plus sur le sujet.
Je l'abandonne là avec sa dizaine d'interrogations en tête et son envie de me secouer comme un vieux prunier pour m'extraire le maximum d'infos, qui s'affichent clairement sur son visage. Puis, je passe dans la salle commune, aperçois Shelly allongée de tout son long tout près de l'être de la cheminée pour profiter de la chaleur, et à l'opposée de la pièce, Albus et Scorpius attablés sous les fenêtres enchantées, comme l'a dit Lucretia.
Je les rejoins et m'assied sur une des chaises encore libres. En jetant un œil aux parchemins et livres étalés entre eux, je devine qu'ils étudient la défense contre les forces du mal.
- Je peux vous ennuyer quelques minutes ? Demande-je aux deux garçons qui n'ont même pas daigné lever la tête pour accueillir la nouvelle arrivante.
Albus consent tout de même à lâcher son parchemin du regard lorsque je m'adresse à eux. Il pose aussi a plume sur la table, croise les mains devant lui et dit :
- Puisque tu es exceptionnellement aimable, je suppose que tu attends quelque chose de l'un de nous deux.
Et vu le sourire en coin qu'il a du mal à retenir, j'imagine que ça l'amuse. Je déteste constater à quel point il me connaît bien. J'aime pas les gens observateurs.
- Tu supposes bien, avoues-je à contrecœur. J'aurais besoin que l'amie qui vous accompagnait à Pré-au-Lard le mois dernier me rende un petit service, si elle veut bien.
- Rose, ma cousine ? s'étonne Albus, m'apprenant ainsi le prénom de la jeune fille et sa filiation avec elle. Pourquoi tu aurais besoin d'elle ?
Je glisse la main dans la poche de ma veste et en ressors la petite fiole bleu de Potter, que j'agite sous le nez de Albus et de Scorpius, qui daigne enfin s'intéresser à moi.
- Ton frère et moi, on réserve une petite surprise à Finch. Mais pour cela, j'aurais besoin d'un Serdaigle qui s'occupe de verser un peu de cette poudre dans son verre du matin. Si je le faisais moi-même ou si je demandais à un Serpentard, ce serait trop suspect.
- Attends, t'as bien dit mon frère et toi ? Relève Albus en levant les sourcils si haut sur son front que je n'ai peur qu'ils ne disparaissent définitivement sous sa mèche affreuse. Depuis quand vous êtes devenus aussi proche ?
Est-ce que je lui demande à quel âge il a arrêté de mouiller ses draps moi ? Non, alors qu'il s'occupe de ses fesses.
- Là n'est pas la question. Tu penses que ta cousine peut me rendre ce service ou pas ?
Albus soupire et secoue la tête.
- Je sais pas, faut que je lui demande. Tu veux faire ça quand ?
- Demain matin.
- OK. Je vois ça avec elle, et je te donne sa réponse après le dîner.
Il tend la main pour attraper la fiole que j'ai posé sur la table, mais je suis plus rapide que lui. Je récupère mon bien avant qu'il n'ait pu le toucher. Il me lance un regard surpris.
- Je ne laisserais certainement pas cette arme entre tes mains, tant que je n'aurais pas eu la réponse de ta cousine. Si elle dit oui, on se retrouvera à neuf heures sous la tapisserie de Barnabé au second étage. Je le lui donnerai en main propre.
- Tu ne me fais pas confiance ? S'offusque Albus.
- Tu es un Potter. Ce n'est pas demain la veille que je vous ferais confiance aveuglément.
- Ça ne t'empêche pourtant pas de traîner assez longtemps avec James pour fomenter ce genre de plan.
Je vois Scorpius esquisse un sourire moqueur, alors qu'il s'est replongé dans ses devoirs. Il devrait pas être plus attentif à sa défense contre le forces du mal qu'à ce qui se dit à côté de lui ?
- Je ne traîne pas avec ton frère, riposte-je. Il se trouve seulement que nous avons un même objectif alors, exceptionnellement, nous nous entraidons. Et ça n'ira pas plus loin.
Enfin, espérons-le.
- On se voit après le dîner, dis-je en me levant de ma chaise.
Albus m'adresse un léger signe de la main pour me dire qu'on se voit plus tard, puis il se replonge dans ses devoirs. Je m'étonne de ne pas le voir insister sur la chose, lui qui aime me taquiner tout autant que son frère - bien qu'avec plus de sympathie, puisque nous sommes bons copains. Je retourne ensuite dans ma chambre, pour trouver Lucretia assise sur mon lit, les jambes croisés et visiblement impatiente.
- Non mais tu le fais exprès ou quoi ! S'écrie-t-elle en se levant brusquement de mon lit, à peine ai-je eu le temps de refermer la porte de notre chambre.
Bon d'accord. Qu'est-ce que j'ai fait encore ? J'ai beau réfléchir, je ne vois pas de quoi elle m'accuse.
Elle me fonce dessus, l'air plutôt furieuse, s'arrête devant moi et me fusille du regard.
- Écoute, si tu sors avec Potter, c'est ton problème mais arrête de t'afficher ! Tu fais de Serpentard la risée de toute l'école avec tes conneries.
Je papillonne des yeux, un peu perdue.
- Mais de quoi tu parles ? Demande-je avec un calme que mon amie est loin d'avoir.
Je scrute son visage à la recherche de signes qui tromperaient, soit une prise d'alcool musclée, soit la consommation de champignons hallucinogènes. Je ne vois que ça qui aurait pu lui faire croire que je sors avec Potter.
Lucretia roule des yeux, exaspérée.
- Je te parle de Potter, concentre-toi un peu ! Dit-elle d'un un peu plus calme en retournant s’asseoir sur mon lit. Écoute, je m'en fiche que tu sortes avec lui, d'accord ? Je te l'ai déjà dit, tu peux te taper qui tu veux, je comprends que tu veuilles t'amuser un peu. Mais pour lui, s'il te plaît, sois un peu discrète. Une Serpentard qui sort avec un Potter, ce sera juste bon à nous valoir une lapidation en public.
Je secoue la tête, complètement hallucinée. Non pas à cause de ce que pense Lucinda sur les conséquences d'une mise en couple avec Potter - c'est le truc le plus sensé de sa phrase - mais parce qu'elle croit dur comme fer que je suis avec Potter.
Finalement, j'opte pour les champignons hallucinogènes. Faut que je chope l'abruti qui lui a refilé ces merdes.
- Lucretia, je ne sors pas avec Potter, fais-je en le rejoignant sur le bord de mon lit.
- A d'autres ! Des Serdaigle avec qui je discute de temps en temps m'ont dit qu'ils vous ont vu vous promener main dans la main hier. Tu m'avais dit que tu allais réviser à la bibliothèque. Drôle de manière de réviser si tu veux mon avis.
Je bloque sur sa phrase un quart de seconde, juste le temps pour moi d'essayer de comprendre ce qu'il s'est passé. Effectivement, hier, je me suis baladé avec Potter dans les couloirs, mais ça n'a duré que quelques minutes. Et je me souviens aussi vaguement avoir croisé des gens pendant ce temps-là, et sans doute les potes Serdaigle de Lucretia. Mais je ne vois pas où ils ont vus qu'on se tenait la main.
- Tout ce que je te demande Eve, c'est de ne pas me mener en bateau. Tu me fais si peu confiance ? Tu t'envoies en l'air avec qui tu veux, y compris Potter, mais ne me sors pas des salades pour couvrir tes virées avec lui, s'il te plaît. Entre toi et moi, ce n'est pas moi la blonde.
Je la fusille du regard, exaspérée par la blague vieille comme le monde sur ma couleur de cheveux. Je glisse mes mains dans mes poches et tombe sur la fiole que m'a filé Potter. Tout d'un coup, ça fait tilt dans ma tête. Alors, j'éclate de rire. Finalement, entre Potter et moi, c'est une grand histoire de quiproquo.
- Ce que tes potes débiles ont pris pour un rendez-vous amoureux, c'était Potter en train de me refiler discrètement ceci, dis-je à mon ami, une fois que j'ai fini de rire, en lui montrant la fiole de poudre bleue.
- Qu'est-ce que c'est ? Demande-t-elle, sourcils froncés.
- C'est un produit de farces et attrapes Weasley que Potter m'a proposé de tester sur Finch. C'est pour se venger de m'avoir éjecter de mon balai la semaine dernière.
- Sérieux ?
- Sérieux, assure-je, amusée de voir qu'il n'aura fallu que la promesse d'une bonne part de rigolade à venir pour que Lucretia oublie toutes ces débilités sur Potter et moi.

O0o0O

- Shelly, où est ton sac de cours ? Demande Lucretia alors que nous quittons la salle commune.
Puisque j'ai une petite longueur d'avance sur elles deux, je dois me retourner pour comprendre ce que veut dire mon amie. Je regarde Shelly, son uniforme repassé, sa coiffure impeccable et, effectivement, son manque de sac. Cette dernière hausse des épaules et esquisse un léger sourire.
- Je ne le prends pas. Je n'ai pas envie d'aller en cours aujourd'hui.
Oh mince. Je roule des yeux, exaspérée. Shelly ne nous a plus fait le coup depuis la rentrée. J'ai fini par penser qu'elle en avait fini avec cette idiotie.
- Shelly, tu ne peux pas sécher les cours, tente de lui expliquer calmement Lucretia. Les professeurs le sauront tout de suite et tu seras en retenue.
Shelly hausse de nouveau des épaules, l'air de n'en avoir rien à faire de se prendre une semaine d'heures de colle pour absentéisme non justifié. Il faut dire aussi que ce ne serait pas la première fois.
- Qu'est-ce qu'on fait ? Me demande Lucretia. On l'oblige ?
Arrêtée au milieu du couloir, je regarde Shelly qui poursuit sa route comme si de rien n'était, me passe devant et bifurque pour rejoindre l'entrée du château.
- Je crois qu'elle est vraiment décidée à ne pas aller en cours, réponds-je. Laissons-la faire pour aujourd'hui.
- Et on donne quoi comme excuse aux profs ? Fait mon amie en me rejoignant dans le couloir.
- Rien, dis-je. Ils ne nous croiront pas de toute façon.
Et pour cause, au fil des ans, Lucretia et moi avons finis par nous retrouver à court de raisons valables pour excuser les absences de Shelly. Les dernières étaient tellement tirés par les cheveux ou répétitives que les professeurs ont systématiquement vérifiés nos excuses. La plupart du temps, ils la retrouvaient en train de flâner dans le parc ou de barboter dans le lac.
- Je ne comprendrais jamais comment il se fait qu'elle n'a pas déjà été renvoyé de Poudlard, dit Lucretia alors que nous prenons la direction de la Grande Salle. Vu le nombre de fois où elle a séché les cours depuis sa première année, elle ne devrait plus être là depuis des mois !
- Honnêtement, réponds-je, je ne pense pas que ce soit un motif de renvoi. Et puis, ses devoirs ne pâtissent pas de ses absences. Malgré son caractère, elle est l'une des meilleures élèves de notre promotion.
C'est surprenant mais c'est vrai. Shelly semble avoir de sacrés prédispositions en matière d'apprentissage. Je l'ai rarement vu un bouquin à la main, et je peux compter sur mes deux mains le nombre de fois où elle a eu une note inférieure à effort exceptionnel. Je pourrais la détester si elle n'était pas aussi adorable.
Arrivées dans la Grande Salle, je ne pense plus à Shelly, mais plutôt à mon repas. Comme c'est l'un de ses rares matins où j'ai de l'appétit, je ne me fais pas prier pour remplir mon assiette de tout ce que je peux trouver et qui me fait saliver. J'attaque ensuite férocement mon petit-déjeuner sous l’œil appréciateur de mon amie. Il y a des fois, je me demande si elle ne serait pas au bord de l'extase si je prenais quelques kilos en plus.
Alors que j'en suis à ma troisième saucisse, j'aperçois du coin de l’œil Finch qui pénètre dans la Grande Salle. Je me redresse et la suis du regard jusqu'à qu'elle se soit assise à sa table. Puis, je vois Scorpius, Albus et sa cousine Rose entrer à leur tour dans la pièce. La jeune fille se sépare aussitôt des garçons pour s’asseoir à sa table. Juste à côté de Finch.
J'esquisse un sourire et constate avec ravissement que les deux Serdaigle entament une discussion. Je me fiche du sujet de leur échange. Tout ce qui m'importe, c'est le discret mouvement de la jeune Weasley vers sa poche. Puis la main qui disparaît à l'intérieur de celle-ci, avant de l'en retirer, une petite fiole opaque serrée dans son poing.
- Arrête de les fixer comme ça, tu vas finir par faire griller Rose.
Toute occupée à regarder la table des Serdaigle, je n'ai même pas entendu Albus et Scorpius s'installer de part et d'autres de la table. Albus se glisse à ma droite, et son ami en face de lui, pour le plus grand malheur de Lucretia qui s'empresse de lui interdire tout sujet de discussion qui ressemble de près ou de loin à du Quidditch.
- Désolée de vouloir surveiller ta cousine. Je ne voudrais qu'elle fasse tout capoter.
- Tu peux lui faire confiance, me rassure Albus en prenant le dernier petit pain du panier. Ce n'est pas la première fois qu'elle nous rend service, à James ou à moi, et on a jamais eu de soucis jusqu'ici.
- Potter aussi ? M'étonne-je.
- Qu'est-ce que tu crois ? Riposte le jeune homme. Tu n'es pas la seule avec qui mon frère s'est chamaillé. Mais j'avoue que c'est toi la plus persistante. La plupart des gens abandonnent au bout d'une ou deux farces, ils savent qu'ils ne font pas le poids face à un Weasley.
- Vous êtes des Potter, rectifie-je.
- A moitié seulement. Ne nous enlève notre autre part d'héritage s'il te plaît.
Je regarde de nouveau dans la direction de la table des Serdaigle pour mettre fin au débat.
- Pourquoi Rose a mis la poudre dans une autre fiole ? Demande-je. Elle t'a expliqué son plan ?
Bien que j'ai rencontré Rose la veille au soir, j'ai seulement eu le temps de lui filer la fiole de poudre avant l'heure du couvre-feu. Elle m'a assuré qu'elle trouverait un plan en béton avant le petit-déjeuner, et j'espère que c'est bien le cas.
- Elle ne te l'a pas dit mais elle est plutôt connu dans sa maison pour la manière dont elle prend soin des autres élèves. Elle a pour habitude de leur donner un peu de fortifiant de temps en temps, quand ils lui semblent un peu pâle. Du coup, Rose a pris deux fioles ce matin, une avec la poudre, et une autre vide dans laquelle elle fera croire qu'il y avait le fortifiant si jamais Finch ou quelqu'un d'autre se méfie.
Je hausse des sourcils. En voilà une qui représente bien sa maison. Je ne pense pas que j'aurais pu imaginer un tel plan toute seule.
- Ce n'était pas con comme idée de demander de l'aide à Rose.
Je sursaute, surprise d'entendre la voix de Potter dans mon dos. Je me tourne pour le regarder, mais il est déjà en train de s'installer à ma gauche. Il se sert ensuite un verre de jus de citrouille frais et une tasse de café. J'échange un regard halluciné avec Lucretia.
- James, c'est la table des Serpentard ici, fait Albus à mi-voix avec un brin d'agacement. Tu ne penses qu'il y a suffisamment de rumeurs sur Eve et toi en ce moment ? T'essaies de faire quoi là, les alimenter ?
Je fronce des sourcils, me remémorant la discussion de la veille avec Lucretia. Je ferme ensuite les yeux, et inspire profondément en me pinçant l'arrête du nez. J'ai peur de comprendre ce que insinue Albus.
- Pitié, fais-je, dis-moi que ta cousine ne t'a pas parlé de Potter et moi surpris, samedi, main dans la main par des élèves de Serdaigle.
Scorpius en laisse tomber sa fourchette par terre. A côté de moi, Potter a arrêté de boire son café pour me regarder avec stupeur et Albus s'étouffe avec sa bouchée de pain. Lucretia fronce des sourcils.
- Hier, tu m'as certifié que c'était un malentendu ! S'écrie-t-elle ensuite, complètement outrée.
- C'est vrai ? S'étonne Albus d'une même voix.
Désespérée de voir autant d'idiots autour de moi, je me frappe le front du plat de la main. A côté de moi, remis de ses émotions, Potter se met à rigoler.
- Oh non les boulets, lâche-t-il dans un rire.
- Il ne s'est rien passé ! Fais-je d'une voix forte. C'est seulement une rumeur - encore.
Si Potter n'arrête de rire aussi fort, il va finir par tomber du banc. D'ailleurs, il commence à tomber dangereusement vers l'arrière.
- Si ça continue comme ça, je vais finir par croire que tout Poudlard veut nous voir ensemble, poursuis-je en posant ma main dans le dos de Potter pour l'empêcher de se vautrer par terre, avant d'ajouter à son adresse : Et toi, tu veux bien te calmer ?
Potter finit par s'arrêter de rire, et les trois autres nous regardent avec soulagement - bien qu'avec un brin de scepticisme j'ai l'impression.
Je reporte mon attention sur la table des Serdaigle et remarque que Rose s'est désintéressée de Finch pour parler à quelqu'un d'autre. Finch quant à elle, est en train de vider le contenu de son verre. Je ne peux retenir le sourire machiavélique qui s'étend sur mes lèvres.
Rose a rempli sa part du marché.

O0o0O

Le premier cours du lundi matin, c'est les potion. Finch y assiste avec Lucretia et moi - ainsi que Shelly habituellement, mais là, elle semble décidée à ne pas se montrer de la journée. Je m'installe sur les tables du fond, alors que Finch prend possession avec une de ses amies d'une des tables du premier rang. Aussi, sommes nous au premières loges lorsque les premiers effets de la poudre bleue signée Weasley se font sentir.
Inexplicablement, une fumée blanche et légèrement opaque s'échappe des oreilles de Finch. Ce n'est qu'un petit filet au début mais, les minutes s'écoulant, il devient de plus en plus épais. Le professeur la regarde d'un drôle d’œil, mais il doit sans doute penser qu'avec le temps qu'il fait, elle aura sans doute pris de la pimentine. Il n'y a certainement que la Serdaigle et son amie, ainsi que nous, pour savoir que ce n'est pas le cas et que ça n'a rien de normal.
Malheureusement, la fumée commence à jaillir de ses oreilles qu'un quart d'heure avant la fin du double cours de potions, aussi, une fois la cloche ayant sonnée, les deux Serdaigle se ruent hors de la salle. Elles vont sans doute profiter de la récréation pour essayer de palier au problème. Je leur souhaite bon courage.
Les deux heures d'après sont un cours de botanique auquel je me rends seule, sans Shelly pour m'accompagner. Finch ne suivant pas ce cours, je me dois de patienter jusqu'au déjeuner pour connaître la suite des événements. Mais déjà, ceux du cours de potions discutent avec les autres des oreilles fumantes de Finch, délaissant le cours de Londubat, pour mon plus grand bonheur.
A la fin du cours de botanique, je cours presque vers l'entrée, impatiente de croiser la Serdaigle et de voir par mes propres yeux ce que l'invention des oncles Weasley lui réserve. Je suis interceptée dans le hall par Potter, qui remonte des cachots. Sans un mot, mais avec un sourire de connivence, nous prenons la direction de la Grande Salle.
Nous ne pouvons que remarquer Finch debout au milieu de la pièce en pleine crise de nerfs. De la fumée s'échappe toujours de ses oreilles, descendant jusqu'à ses pieds et créant comme un brouillard autour d'elle, que le professeur Flitwick tente tant bien que mal d'endiguer. Le visage de Finch est devenu d'un rouge si vif qu'on dirait une ampoule géante et elle hurle dans une langue inconnue, mélange de cris de singes et de claquements secs de langues. Pour compléter le tableau, elle est en train de s'en prendre à Rose Weasley qui, faute de pouvoir faire autre chose, se contente de secouer la tête en tentant visiblement de contenir le fou rire qui ne demande qu'à sortir.
- Oh mon dieu, lâche-je à mi voix, je vénère tes oncles.
Sourire aux lèvres, Potter et moi échangeons un regard. Puis nous éclatons de rire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeVen 6 Mai - 9:46

Chapitre 11

J'étouffe un bâillement derrière ma main et jette un coup d’œil à ma gauche sur Shelly qui dodeline de la tête. A ma droite, Lucretia préfère plonger le nez dans le dernier roman qu'elle s'est offert pour décompresser de notre double cours de défense contre les forces du mal, durant lequel notre professeur nous a collé un test surprise. Sans doute voulait-il savoir si nous serions capable de survivre en cas d'attaque.
Quelqu'un a-t-il pensé à lui préciser que la guerre était fini depuis plus de vingt ans ?
- Il parle de quoi ton bouquin ? Demande-je à Lucinda en regardant Shelly, me demandant si je dois surveiller son corps qui penche dangereusement.
- C'est un roman d'amour, dit-elle sèchement.
J'ai compris, son livre est tellement prenant qu'elle ne veut pas que je la dérange. Je soupire. Le corps de Shelly bascule tout doucement sur sa droite, menaçant de se rétamer par terre. Je l'attrape par l'épaule et la secoue vivement. Elle se redresse, surprise.
- T'endors pas, tu vas tomber, lui dis-je.
Elle s'étire langoureusement vers le haut, attirant le regard concupiscent d'un cinquième année de Gryffondor qui passe par là, et laisse retomber ses bras le long de son corps avec lassitude.
- Je crois que je vais aller faire une sieste, annonce-t-elle en se levant.
Je la regarde faire avec envie. J'irais bien aussi m'allonger pour le reste de la journée, vu que notre vendredi après-midi est exempté de cours, mais je sais que je ne trouverais pas le sommeil. Depuis le début du mois de décembre, Morphée me fuit.
Les yeux brûlant de fatigue et d'envie, je regarde la silhouette de Shelly s'éloigner pour rejoindre le château, et plonge le nez dans mon écharpe pour tenter d'échapper au vent glacial qui se met à souffler.
- Tu ne voudrais pas qu'on rentre se mettre au chaud ? Demande Lucretia en refermant son livre, non sans avoir soigneusement marqué la page à laquelle elle s'est arrêté de lire.
- Vas-y si tu veux. Moi je reste ici.
- Tu sais, ça fait une semaine que tu te poses sur ce banc dès que t'en as l'occasion, à la recherche de la perle rare. Je pense que si tu ne l'as pas trouvé au bout de sept jours, tu t'obstines pour rien. Parles-en à Potter et fais-toi une raison.
Je lance un regard halluciné à Lucinda.
- C'est toi qui me dit ça ? D'habitude tu es la première à me dissuader de faire quoi que ce soit qui impliquerait Potter. On peut savoir ce qu'il t’arrive ?
- J'en ai marre de me geler les fesses sur ce banc, réplique-t-elle sèchement. La fête de ta cousine est dans quinze jours. Tu ne trouveras pas un copain pour t'y accompagner en si peu de temps. Parle avec Potter ou aplatis-toi devant ta cousine. C'est tout ce qu'il te reste comme choix.
Ce n'est pas glorieux.
Je glisse les mains dans les poches de ma cape et bascule légèrement en arrière pour contempler le ciel blanc. Les épais nuages remplissant le ciel menacent de déverser quelques flocons. J'entends Lucinda s'éloigner d'un pas vif. J'imagine qu'elle a raison et qu'il est plus que temps que je me fasse une raison : je vais devoir aller à la fête de Amy avec Potter. J'aurais préféré utiliser les dettes du Gryffondor d'une autre manière.
Je soupire et mordille ma lèvre inférieure. Je vais devoir aller m'aplatir devant Potter pour lui demander de m’accompagner à la fête de ma cousine. Mais vaut mieux lui que Amy : au moins avec Potter, j'ai une chance sur deux de ne pas me faire charrier. Tandis qu'avec ma garce de cousine, je suis sûre qu'elle se vantera d'avoir un petit-ami dès qu'elle en aura l'occasion. C'est à dire, le lendemain de sa soirée en passant chez mes parents, prétextant sans doute passer leur souhaiter de bonne fêtes, mais venant juste pour me raconter la fabuleuse soirée que j'aurais loupé. J'en grince déjà des dents.
Je sors de mes sombres pensées en sentant un machin froid me tomber sur le bout du nez. Quelques flocons éparses tombent du ciel, comme prévu. Ils ne font que s'ajouter à ceux déjà délivrés par le ciel durant les derniers jours et qui ont transformés le parc en immense pataugeoire à boue.
Je me redresse, sentant ma nuque râler contre le traitement que je lui impose, et m'apprête à me lever pour partir à la recherche de Potter, quand je le vois à l'autre bout du patio. Debout, les mains dans les poches de son pantalon, il s'est arrêté sous le porche qui sépare le couloir de l'extérieure. Je n'en mettrais pas ma main à couper, mais je crois qu'il est en train de me fixer. Cependant, à l'instant où nos regards se croisent, Potter reprend sa route et m'adresse un sourire.
- Je viens de croiser Nott, elle m'a dit que tu me cherchais.
OK, je vais éviscérer cette chienne.
- Parait que t'aurais un truc à me demander, conclut-il en venant s’asseoir près de moi, à la place laissée par Shelly.
Je serre les dents et m'imagine en train de pendre Lucretia à son baldaquin par les entrailles. Ce serait du plus bel effet avec tout ce vert. Ce serait en accord avec Noël qui approche.
- Euh . . . Eve ?
Je sursaute. Je ne me fais toujours pas à l'idée de Potter m'appelant par mon diminutif, réservé aux amis. Ce n'est pourtant pas faute de lui avoir demandé d'arrêter, mais il semblerait que ça lui plaît. Et il aimerait bien que je l'appelle James. Il peut toujours aller se gratter.
- Ouais, minute, je n'ai pas eu le temps de me préparer psychologiquement.
Potter tique, surpris, avant de laisser son regard vagabonder de côté. Je pense qu'il est un peu perdu.
- J'aurais un service à te demander. Tu serais libre le soir de Noël ?
A la tête que tire Potter, je vois bien qu'il est complètement largué.
- Ma cousine, Amelia, m'a invité à une soirée costumée. Le problème, c'est qu'il faut venir avec un cavalier. Que je n'ai pas. Le rôle t'intéresse ?
- Tu ne peux pas y aller seule ? S'étonne-t-il, sourcils froncés.
Ça prendrait trop de temps d'expliquer toute l'histoire à Potter. Alors je lui sers la version courte :
- Amelia a organisé cette fête pour nous en mettre plein les mirettes avec son nouveau petit-ami tout beau tout neuf. Elle a spécifié que je n'entrerais pas si je ne suis pas accompagné, et si je n'y vais pas . . . disons que j'en entendrais parler pendant longtemps.
- Je crois que je comprends. Tu es en rivalité avec ta cousine ?
- Rivalité est un mot trop faible pour désigner notre relation. Si tu m'accompagnes, tu comprendras très vite de quoi je veux parler.
Potter esquisse un sourire amusé. Je crois même qu'il commence à se marrer. Je le laisse faire. Je sais bien que d'un œil extérieur, ma relation avec Amy est surtout risible. Mais c'est parce que les gens ne se doutent pas du potentiel de garce qui se cache en ma cousine.
- Si je me souviens bien, j'ai une dette envers toi, fait Potter en reprenant un peu son sérieux. Alors, disons que j'irais à cette soirée avec toi.
- En fait, t'en as deux. Essaye pas de gruger, Potter.
- James, rectifie-t-il. Et on se déguise en quoi ?
Non mais, il croit que j'ai eu le temps de penser à tout peut-être ?
- Je ne sais pas encore. Et sachant que c'est une fête moldue, hors de question d'utiliser des couples sorciers. Ah oui, j'ai oublié de te préciser, le thème de la soirée c'est « Couple connu ».
Potter sourcille et sourit.
- Dommage que ce ne soit pas une fête sorcière, on aurait pu incarner mes parents.
Il se croit drôle, là ?
Je soupire et secoue la tête d'un air affligée.
- Je vais réfléchir à une idée de déguisement, fais-je en me levant. Dès que j'ai trouvé, je te dirais, en espérant avoir une idée lumineuse avant les vacances. A plus !
Je m'éloigne de quelques pas, prenant la direction du couloir, puis j'entends Potter me rejoindre et s'arrêter à ma hauteur pour marcher avec moi.
- Tu sais que la plupart des gens disent « merci » dans ce genre de cas ?
- Ne me dis pas que tu t'attendais vraiment à des remerciements.
- Non, mais ça aurait été une agréable surprise.
- Et bah voilà, comme ça tu n'es pas trop déçu.
Potter roule des yeux, amusé.
- Et autrement, j'avais une question : on doit prétendre être un couple devant ta cousine ?
Je pile net. Pris au dépourvu, Potter continue de marcher pendant une demi-seconde avant de s'arrêter à son tour et de se retourner. Je n'avais pas pensé à ça. Devoir faire semblant de sortir avec Potter. Je sais que nous l'avons déjà fait à Pré-au-Lard, mais ce n'était rien comparé à ce qu'on va devoir faire pour convaincre ma cousine. Elle ne se contentera de nous voir côte à côte en train de discuter. Elle s'attendra à des câlins, des caresses et des baisers.
Merlin, j'ai envie de gerber.

O0o0O

Je jette un œil à ma montre bracelet qui affiche pas loin de dix-sept heures, puis je reporte mon attention sur mes quatre-vingt centimètres de parchemin dédié à un devoir de botanique particulièrement barbant. J'y écris la conclusion de mon essai aussi rapidement que possible, puis repose ma plume sur le plan de travail avant de m'étirer de fatigue. Je viens de passer les deux dernières heures à potasser le sujet donné par le professeur Londubat, profitant d'un temps de pause entre mon cours de potions et la séance d’entraînement de Quidditch du mercredi.
Je regarde brièvement par la fenêtre de la bibliothèque, constatant que le ciel continue de déverser des tonnes de neige, souvent accompagné de rafales de vent glaciales, puis je commence à ranger mes affaires dans mon sac. Je suis en train de rouler soigneusement mon parchemin quand une personne s'approche de ma table. Je sourcille en reconnaissant Logan. Depuis l'histoire de Pré-au-Lard fin octobre, je n'ai fait que le croiser dans les couloirs. Souvent en compagnie de Rebecca, d'ailleurs. Je n'ai donc pas eu l'occasion de beaucoup discuter avec lui.
- Tiens, vous ici, dis-je en guise d'accueil. Tu as perdu Rebecca ?
Logan, sourcils froncés, s'interrompt dans son geste alors qu'il s'apprêtait visiblement à s'installer en face de moi.
- Euh non, pourquoi ?
Je retiens le sourire amusé qui menace de s'étirer sur mes lèvres, et me contente de répondre :
- On ne te voit jamais sans elle ces derniers temps. A se demander si tu n'étais pas devenu son ombre. Mais ravie de constater que ce n'est finalement pas le cas.
Logan lâche un rire bref puis finit pas s’asseoir sur le banc d'en face.
- D'accord, c'est une façon comme une autre de me faire comprendre qu'attendre plus d'un mois avant de venir te voir était malavisé.
- Disons que ma curiosité n'a pas été assouvie et que je le regrette. Mais si tu pallies dès maintenant à ce manque, nous resterons en bons termes.
Logan hausse des épaules.
- Je pensais que James t'aurait mis au courant, vu tout le temps que vous passez ensemble. D'ailleurs, à cause de toi, je ne le vois plus beaucoup.
Je fronce des sourcils. Faut pas exagérer non plus, on ne passe pas tant de temps que cela ensemble. La preuve, la dernière fois que j'ai vu Potter, c'était la semaine dernière. Enfin, la dernière fois que je lui ai parlé plutôt. Parce que le voir, ça malheureusement, c'est tous les jours . . .
- Je ne traîne pas avec Potter, rectifie-je. Et pour info, c'est souvent lui qui me colle au train.
- Ah bon ? S'étonne Logan, sourcils dressés. Ce n'est pas toi qui vient de l'inviter à une fête pour Noël alors ? J'ai peut-être mal compris.
Je me pince l'arrête du nez en retenant le soupir exaspéré qui menace de sortir. Il faudrait sans doute mieux arrêter de parler de Potter, je sens que je vais m'énerver.
- Je ne pense pas que tu sois venu là pour qu'on parle de lui. Alors attaquons le sujet qui t'intéresse veux-tu, j'ai encore des choses à faire avant le début de mon entraînement dans une demi-heure.
Et pourquoi donc cette chose consiste-t-elle à chercher Potter ? Je dois être maudite, ce n'est pas possible autrement.
- Je voulais simplement encore te remercier de m'avoir rabiboché avec Rebecca. J'apprécie vraiment le geste.
Je hausse des épaules, peu concernée par ses remerciements.
- Tant mieux pour vous deux si tout se passe bien. C'est le cas, n'est-ce pas ?
- Ouais. Juste, si tu pouvais garder pour toi le fait que je t'ai embrassé . . .
Dire que je suis surprise est un euphémisme.
- Pourquoi ?
Logan fait une drôle de grimace, un mélange entre la gêne et la culpabilité. Très intéressant à regarder, mais qui enlaidit son si joli visage.
- Des copines à Rebecca lui disent nous avoir vu. Je soutiens le contraire mais je suis seul contre tous, alors j'accepterais bien un petit coup de main. Si jamais quelqu'un vient te voir et te pose la question . . .
- Je lui dirais d'arrêter la prise de champignons hallucinogènes et lui lancerais mon regard le plus dégoûté qui soit. Ça te va ?
Logan lève les deux pouces dans ma direction, visiblement ravi.
- T'es super ! Je savais que je pouvais compter sur toi.
J'acquiesce d'un signe de tête. Ce n'est pas non plus comme si j'allais crier sur tous les toits que Logan m'avait embrassé. Je ne suis pas débile à ce point-là.
- C'est un plaisir de discuter avec toi mais il faut que je te laisse, fais-je en me levant et en attrapant mon sac de cours.
- OK. A plus !
Il se lève à son tour et s'éloigne dans la bibliothèque, s'enfonçant entre les rayons. Devinant qu'il est venu ici avec une personne qu'il s'apprête à rejoindre, je lui demande un peu à contrecœur :
- Tu ne serais pas venu à la bibliothèque avec Potter par hasard ?
Logan se retourne, étonné et amusé, et secoue la tête. Je fais la moue mais le remercie tout de même et finis pas prendre la direction de la sortie. Je quitte la bibliothèque, non sans saluer Mme Pince au passage, et me retrouve dans le couloir bondé. Je crois qu'une bonne partie des élèves de Poudlard ont tous eu l'idée de venir réviser ici avant les examens de fin de trimestre.
Je regarde autour de moi, tentant d'apercevoir un bout de chevelure rousse qui pourrait être révélateur de la présence de Potter, mais à chaque fois que j'en vois, ça appartient à un de ses cousins. Enfin, il ne sont peut-être pas tous de sa famille. Autrement, ça ferait beaucoup de Weasley.
Finalement, je parviens à repérer Albus, Scorpius et Rose, installés dans un recoin de Poudlard, en pleine discussion. Je m'approche d'eux et fais taire leur conversation par ma simple présence, ce qui me facilite la tâche.
- Vous ne sauriez pas où je peux trouver Potter des fois ?
Albus esquisse un sourire joyeux. Comme à chaque fois que je prononce son nom de famille pour désigner son frère, depuis qu'il sait que je l'ai invité à une soirée moldue. Je commence sérieusement à me lasser de son petit manège. Ce n'est pas non plus comme si j'avais réellement invité Potter à sortir avec moi.
- Je viens de le voir passer dans le parc, réponds Rose en désignant la fenêtre dans son dos d'un signe de pouce. En courant, tu devrais le rattraper rapidement.
Je l'aime bien, elle.
- D'accord, merci.
Je m'éloigne, non sans entendre le rire moqueur de Albus retentir dans le couloir. Je me promets de lui faire payer ses moqueries le plus tôt possible, histoire de lui rappeler qui je suis.
En quelques minutes, je suis sortie du château. Je commence à fouiller le parc à la recherche de Potter, mais je ne connais pas beaucoup d'endroits où il aurait pu s'installer et être à l'abri de la neige qui tombe toujours en abondance. Je tente du côté du lac, mais tous les bancs sont libres. Je dois être la seule tarée à me trimbaler dehors par ce temps. Je finis même par me demander si Rose ne m'aurait pas mise sur une mauvaise piste. Mais je finis par le dénicher du côté de la cabane de Hagrid, le garde-chasse, assis sur un tonneau renversé, en train de caresser une bestiole qui n'a de chien que le nom.
Je m'approche prudemment de lui et garde un œil prudent sur le molosse. Je ne voudrais pas que ce machin me saute à la gorge. Je regarde ensuite autour de moi, mais aucune trace de Hagrid. Donc, personne pour retenir le fauve s'il a une fringale soudaine.
- C'est Crockdur qui te met dans cet état ? Me demande Potter, une fois arrivée à moins d'un mètre de lui et du monstre.
Je me demande si le nom du bestiau est révélateur de sa personnalité. J'espère pas.
- Il est très gentil, t'as rien à craindre, me certifie Potter. Viens, approche !
Je jette un regard sceptique au molosse, assis près du Gryffondor. Potter a toujours la main dans sa fourrure, et l'animal dégouline de bave.
- Non merci, ça ira. Je suis juste venue te prévenir que j'ai trouvé notre déguisement pour la soirée.
- Ah ouais ? On se déguise en quoi alors ?
- En Raiponce et Flynn Rider.
C'est un dessin animé que nous avons regardés à maintes reprises avec ma cousine, quand nous étions encore à un âge où la rivalité n'existait pas. Et je sais que jamais elle n'oserait avoir cette idée. Elle trouverait ça trop enfantin. Mais avec la magie, je peux donner à ce costume une toute autre dimension.
- C'est un couple connu ça, chez les moldus ? S'étonne Potter.
Oh mon dieu. Il connaît pas ses classiques.
- T'as jamais entendu parler des Disney ?
Potter me lance un regard de bovin, semblable à celui du chien qu'il caresse toujours, et secoue la tête. Je soupire avec un air. Si Potter ne connaît même pas le personnage qu'il va incarner, on va droit dans le mur. Je devais trouver quelque chose d'originale, pour éviter d'avoir le même déguisement que quelqu'un d'autre à la fête. Et malheureusement, je n'ai pas d'autres idées. Alors, je crois que je n'ai pas trop le choix, il me faut pallier au manque de culture moldu de Potter.
- C'est un dessin animé, dis-je. Tu sais ce que c'est au moins ?
- Ouais, j'en ai déjà vu quelques uns chez ma tante Hermione. Mais celui dont tu parles ne me dit rien, je n'ai pas dû le voir.
C'est bien ma chance.
- Tu crois que tu pourrais rectifier ça avant le 25 ?
- Euh . . .
La tête que tire Potter m'indique clairement que la réponse à ma question est non. Je soupire de nouveau. Il ne me reste plus qu'un choix à faire.
- Bon, bah je crois que je vais devoir t'inviter à passer chez moi pour regarder le film.
Je n'arrive pas à croire que je viens de dire ça ! J'imagine déjà Potter au milieu de mon salon avec mes parents. C'est surréaliste.
Et heureusement que Adrians n'a pas lâché son nom dans le courrier qu'il a adressé à mes parents l'année dernière parce qu'autrement, j'étais foutu. Là, ça peut encore passer. Faut juste que ma famille se fasse à l'idée de voir un sorcier pur souche débarquer chez elle. Ce qui n'est pas gagné d'avance.
- T'es sérieuse ? Fait Potter avec surprise en lâchant le chien et en se levant de son tonneau.
- Ouais. Parce que si je te colle une poêle à frire entre les mains le jour j, je ne suis pas sûre que tu comprennes tout.
Et pour cause, il est déjà à la ramasse. Il me regarde comme si il venait soudainement de me pousser une seconde tête à côté de la première.
Je sens que ça va être drôle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 5 Oct - 10:14

Chapitre 12

La gare de King's Cross est blindée. Enfin, plutôt le quai 9 3/4 où s'arrête le Poudlard Express. Il y a fort à parier que tous les élèves ont désertés l'école pour rentrer chez eux et fêter les fêtes de fin d'année en famille.
A cause de tout ce monde, se frayer un chemin sur le quai, bagages en main, est un véritable parcours du combattant. Je suis obligée de bousculer tout ceux que je croise, petit ou grand, sans même avoir le temps de m'excuser. Ou l'envie d'ailleurs. Seul Shelly, trois pas derrière moi, marmonne des « pardon » à tour de bras. Quant à Lucretia, en queue de peloton, elle se contente de foncer tête baissée dans les brèches que j'ouvre.
Je finis par nous extirper de la foule et nous trouve un coin plutôt tranquille près de la sortie du quai. Vu que c'est un lieu de passage, j'imagine que les parents n'ont pas voulu attendre leur progéniture de ce côté et prendre le risque de les rater à leur descente de train. Tant mieux pour nous.
Soupirant, je case ma grosse valise contre le mur et pose une main dessus.
- C'est dingue, le monde qu'il y a ! m'exclame-je. Je savais bien qu'on aurait dû attendre encore un peu dans le train avant de descendre !
Je fusille ensuite Lucretia du regard, celle par qui nous avons dû quitter la tranquillité de notre wagon avant l'heure prévue. Comme elle passe Noël chez de la famille qui vit loin et qu'ils doivent encore préparer leurs bagages pour leur vacances, les parents de Lucretia ont insisté pour qu'elle soit chez elle avant vingt heures. Sachant que l'heure d'arrivée du train est à dix-neuf heures, ça ne nous a pas trop laissé l'occasion de traîner.
- Je dois être chez moi dans vingt minutes, dit mon amie en jetant un coup d’œil rapide à sa montre bracelet. Je suis dans les temps.
Je roule des yeux. Si on doit encore se glisser dans la foule pour prendre la sortie, c'est pas dit qu'elle soit chez elle à l'heure.
- Shelly on te dit au revoir ici, fais-je en reprenant mon bagage.
Ses parents viennent la chercher sur le quai tous les ans, pour un transplanage d'escorte, la chanceuse. Lucretia aussi, d'ordinaire, mais à cause de leur vacances, Mr et Mme Nott n'ont pas pu faire le déplacement cette année. Quant à moi, j'ai pris l'habitude de subir les cahots du magicobus. Dont Lucretia va faire l'amer expérience incessamment sous peu.
- Passe de bonnes vacances, lui souhaite-je.
- Toi aussi, répond-t-elle avec un sourire amusée. Et passe une bonne soirée avec Potter.
Je grimace, exaspérée, et elle s'éloigne en nous faisant un signe de la main, que nous lui rendons.
- Vous êtes vraiment obligés de constamment me rappeler la soirée de ma cousine ?
Lucretia sourit et hausse des épaules.
- C'est tellement drôle, que oui.
Je grogne et roule des yeux avant de suivre Lucretia dans la foule qui se dirige vers la sortie du quai. Nous nous retrouvons coincées entre une famille sorcière, dont les parents ont essayés de s'habiller comme des moldus mais se sont loupés, et leur enfant tellement gêné qu'il semble avoir envie de se pendre ; et deux filles de Gryffondor en septième année. Il nous faut bien une dizaine de minutes avant de pouvoir franchir le passage et nous retrouver dans la gare, au milieu des moldus.
Je fais aussitôt signe à Lucretia de me suivre, et lui conseille de ne pas me perdre de vue si elle ne veut pas se retrouver seule au milieu d'une marée moldue. L'air épouvantée qu'elle prend m'amuse et je lui attrape la main pour la rassurer.
- Tu sais, ils ne vont rien te faire, lui dis-je. Et avec les vêtements que je t'ai prêté, ils n'auront aucun doute sur toi. Ils te prendront pour l'une des leurs, et pas pour une farfelue comme eux.
D'un geste de la main, je désigne les parents sorciers qui étaient derrière nous et qui attirent les regards abasourdis des moldus sur eux. Ils ont cependant l'air de s'en foutre royalement.
- Et lui là ? Rétorque-t-elle avec un signe du menton pour désigner une personne dans mon dos. Ils nous regarde bien. Tu ne crois pas que c'est parce qu'il a compris qu'on est des sorcières ?
Je me retourne et repère aussitôt le beau jeune homme dont elle parle. Effectivement, il nous fixe. Mais à la seconde où il voit que nous l'avons repéré, il nous sert un joli sourire et nous fait un léger signe de la tête pour nous saluer. Je refais ensuite face à Lucretia pour la regarder comme si c'était une attardée mentale.
- Sérieusement ? M'exclame-je. Tu n'es pas capable de reconnaître un mec qui te regarde parce qu'il te trouve jolie ?
Lucretia hausse des sourcils puis se penche légèrement sur le côté pour regarder de plus près le moldu. Elle lui fait un petit signe de la main avec un sourire charmeur. Amusée et exaspérée par mon amie, je finis par l'attraper par le bras et la force à me suivre hors de la gare.
- Je croyais que tu ne devais pas fricoter avec les moldus ? Lui dis-je en la tirant à ma suite alors qu'elle se tord le cou pour continuer à regarder le jeune homme.
- Ce n'est pas parce que je m'intéresse que ça veut dire que je vais l'épouser. J'ai le droit de m'amuser tant que ça ne parvient pas aux oreilles de mes parents.
Il y a des jours où je me demande si Lucretia déteste les moldus autant qu'elle se plaît à le dire.
Une fois hors de la gare, et plantées sur le trottoir mouillé de Londres, je cherche des yeux un coin tranquille d'où nous pourrions appeler le magicobus. Je repère tout de suite la petite rue exceptionnellement vide qui nous conviendra. Nous traversons la route, collant la plus grande frousse de sa vie à Lucretia à cause des voitures qu'elle n'a pas l'habitude de côtoyer, et rejoignons la rue. Je regarde de chaque côté pour vérifier qu'il n'y a personne puis fais un geste avec ma baguette.
Retentit aussitôt un bruit de pétarade et je tire Lucretia en arrière à temps pour éviter que le magicobus ne lui roule sur les pieds. L'engin s'arrête pile devant nous et les portes s'ouvrent pour laisser place à une jeune femme blonde au sourire avenant.
- Hey Evelyne ! S'exclame-t-elle dès qu'elle me voit. C'est déjà les vacances ?
- Tu veux plutôt dire enfin.
Je donne ma valise à Sara, puisque tel est son nom, et lui passe ensuite celle de Lucretia. Nous montons ensuite dans le magicobus, que mon amie scrute d'un œil inquiet.
- Vous êtes deux, cette fois-ci ? S'étonne Sara avant de nous donner à chacune un ticket.
- Oui, réponds-je. Et tu crois que Ernie pourrait déposer mon amie en priorité ? Si elle n'est pas chez elle dans cinq minutes, elle va se faire sévèrement remonter les bretelles.
Sara acquiesce d'un signe de tête, demande son adresse à Lucretia, puis toque à la fenêtre de la cabine derrière elle. A travers celle-ci, on peut apercevoir le crâne chauve du conducteur et les tâches de vieillesse qui constellent sa tête. Je ne sais pas depuis combien de temps exactement Ernie conduit le magicobus, mais déjà à l'époque où j'y suis montée pour la première fois, je me disais qu'il avait sans doute les deux pieds dans la tombe depuis un bon moment.
Lucretia et moi remontons l'allée jusqu'à trouver deux sièges de libre, et nous nous y laissons tomber à l'instant même où le bus se met en route, manquant d'envoyer mon nez dire bonjour avec le fauteuil de devant. Heureusement, l'expérience m'a appris à ne lâcher l'accoudoir de mon siège sous aucun prétexte tant que je ne suis pas arrivée à destination.
- J'avais déjà entendu parler de la manière affreuse dont le conducteur du magicobus traitait son engin, fait Lucretia à ma gauche, mais je n'aurais jamais cru que c'était à ce point.
Et moi, je le prends quatre fois par an. Je lui laisse deviner pourquoi j'ai le teint verdâtre à chaque fois que je prends le train pour Poudlard.
- Ernie est l'un des nombreux chauffeurs de magicobus qui travaillent pour le Ministère, dis-je à Lucretia. Mais comme il s'occupe principalement de prendre les Londoniens, il n'y a que lui que je connais. Je pense qu'un jour, j'en prendrais un autre, juste pour voir la différence.
Lucretia me lance un œillade hallucinée, tout en agrippant les accoudoirs de son fauteuil en chintz.
- Et si il n'y en a pas, de différences ? S'exclame-t-elle.
Je pince les lèvres et hausse les épaules d'un geste fataliste.
- Je serais quitte pour avoir la nausée le reste de la journée. Ce n'est pas non plus comme si je n'y étais pas habituée.
Lucretia ferme les yeux et secoue la tête. Sans doute essaye-t-elle de se convaincre que je ne suis pas aussi timbrée que je le laisse croire.
Soudain, Ernie freine brusquement. Je parviens, je ne sais pas trop comment, à retenir Lucretia dans le fond de son siège tout en m'évitant de finir aplatie contre le siège devant moi. Alors que j'essaye de calmer mon cœur qui n'a pas du tout apprécié l'apport brusque d'adrénaline, Sara s'approche de nous et annonce à Lucretia qu'elle est arrivée. Elle lui tend ensuite sa valise, et c'est presque en courant que mon amie descend du bus.
- On se revoit à la rentrée ! Me crie-t-elle depuis la rue, juste avant que les portes ne se referment et que Ernie fasse repartir le magicobus en pétaradant.
Je n'ai même pas le temps d'adresser un dernier signe de la main à Lucretia que le décor change, abandonnant les jolies pavillons sorciers pour les ruelles lugubres et mal famées de Londres. Le magicobus y dépose une vieille femme avant de repartir vers des contrées moins sordides. Sara se glisse près de moi, prend appui sur le fauteuil dans lequel Lucretia était précédemment installée, puis me dit :
- J'ai demandé à Ernie de te faire aussi passer en priorité.
Elle m'adresse un clin d’œil complice et je lui souris pour la remercier avant qu'elle ne s'éloigne. Quelques secondes plus tard, je reconnais ma rue en regardant par la fenêtre. Je me prépare à l'arrêt imminent, serrant plus fort mes accoudoirs. Le bus, fatalement, s'arrête devant ma maison dans un crissement de pneu si retentissant que je me demande si on en a pas perdu un ou deux au passage. Puis, je me lève et attrape ma valise que Sara me tend puis quitte le bus, non sans adresser un signe de salut à la contrôleuse. Le bus redémarre et disparaît dans un bruit de pétarade.
Je regarde autour de moi. La rue est silencieuse. A l'heure qu'il est, la plupart des Londoniens sont déjà attablés, réunis en famille durant ce premier jour de vacances commun que les enfants sorciers ont avec les enfants moldus. Mes parents doivent sûrement m'attendre d'ailleurs, avec une table garnie de tout mes plats préférés.
Remorquant ma lourde valise derrière moi, je me précipite dans l'allée de graviers, contourne la voiture de mes parents et me jette sur la porte d'entrée.
- C'est moi ! Cries-je en ouvrant.
Je pousse la porte derrière moi et l'envoie se refermer en claquant au moment où mes parents sortent du salon sur ma gauche. Ma mère se précipite aussitôt vers moi pour me prendre dans ses bras et me serrer contre elle. Je lui rends son étreinte, heureuse d'être de retour à la maison, puis me détache de son embrassade pour m'avancer vers mon père qui, lui, se contente de passer une main affectueuse dans mes cheveux et de me sourire.
- On t'attendait pour dîner, m'annonce-t-il en se penchant pour prendre ma valise.
- Ce soir c'est spaghettis à la carbonara et en dessert, bavarois à la mangue ! M'apprend ma mère pendant que mon père case ma valise dans un coin du couloir le temps que nous mangions.
Où est-ce que ma mère a bien pu se procurer de la mangue en plein mois de décembre ?
Je ne m'interroge cependant guère longtemps puisque la pile électrique qui me sert de maman m'attrape par la main et me tire à sa suite jusque dans la cuisine où est déjà dressée le couvert. Elle m'assoit de force à ce qui est ma place autour de la table ronde et s'installe à ma gauche.
- Alors, comment se sont passés tes cours ce trimestre ? S'enquiert aussitôt ma mère.
Je comprends immédiatement le sous-entendu. Si mes résultats sont bons, cela veut dire que j'ai arrêté mes conneries. Ce qui n'est pas un mensonge, puisqu'on peut compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où j'ai été en retenue durant les trois derniers mois. Sauf que la différence ne s'est pas vu sur mon bulletin scolaire.
- Euh . . . plutôt bien, je dois dire. Je me suis améliorée en cours de potions.
Le comble : c'est grâce aux notes de Potter.
- Et l'élève avec qui tu n'arrêtais pas de te chamailler ? Interroge mon père en remplissant mon assiette de pâtes.
Je l'ai invité à passer dans quatre jours, et je ne promets pas de vous rendre la maison dans son état d'origine.
- On a cessé de nous battre.
Et résultat, je me suis fait d'autres ennemis. Qui eux, ne comprendront jamais qu'ils ne doivent pas me chercher des noises. Je ne suis pas sûre que, finalement, mes parents aient gagnés au change . . .

O0o0O

- A quelle heure tu as dit qu'il viendrait ton ami déjà ? Me demande ma mère depuis la cuisine en haussant le ton pour se faire entendre par dessus le bruit de la télé devant la quelle mon père est collé depuis deux bonnes heures.
J'arrache mon regard de l'ordinateur et coule un œil vers mon père qui, à la question de ma mère, s'est raidi sur le canapé et dont le visage affiche une légère crispation. Je souris, amusée de voir dans quel état mon père se met à l'idée que sa fille invite un garçon à la maison. Et ce n'était pourtant pas faute d'avoir précisé une bonne dizaine de fois que ce n'était qu'un copain qui m'accompagnait à la soirée de Amy.
Le soir de mon retour, j'avais expliqué à mes parents que j'avais invité un de mes camarades d'école à m'accompagner à la fête de ma cousine. Sauf que, en tant que sorcier de bonne famille, il n'était pas trop au courant de ce qui se faisait chez les moldus, et qu'il passerait donc mardi après-midi pour que je fasse une mise au point avec lui. L'idée avait emballé ma mère. Mon père, un peu moins.
Je mets l'ordinateur en veille et quitte le bureau, passant derrière le canapé, pour rejoindre ma mère dans la cuisine. Elle est debout derrière la table, les mains dans la pâte à pain. Je résiste à l'envie de secouer la tête en voyant ma mère se plier en quatre pour pouvoir servir un dîner savoureux à Potter. Je me demande si je ne devrais pas lui dire qu'il est l'élève que Adrians citait dans son courrier de l'été dernier. Cela ôterait à ma mère l'idée de vouloir faire plaisir à Potter.
- Il devrait être là d'ici quelques minutes, dis-je à ma mère en jetant un œil à la pendule de la cuisine qui affiche treize heures cinquante-six.
- Tu devrais peut-être virer ton père du salon dans ce cas-là, fait-elle en passant le dos de sa main sur son front, y laissant au passage une petite trace de farine.
- Je vais le laisser terminer son film avant. Il ne devrait pas y en avoir pour plus d'un quart d'heure. Tu veux un coup de main en attendant ?
Ma mère regarde autour d'elle avant de secouer la tête.
- Non, je vais me débrouiller. Tu as rangé ta chambre ?
Je sourcille, surprise. Elle ne croit quand même pas que je vais inviter Potter à visiter ma chambre ? Et j'imagine assez bien la tête de mon père s'il nous voyait monter tous les deux. Je préfère lui éviter l'attaque cardiaque.
- Nul besoin, je n'ai pas l'intention de lui en autoriser l'accès.
Ma mère hoche de la tête sans s'émouvoir outre mesure. Supposant que la discussion est close, je m'apprête à faire demi-tour et sortir de la cuisine, mais elle reprend la parole, m'obligeant à rester là où je suis.
- Mais dis-moi, ce garçon . . . c'est quelqu'un que tu apprécies particulièrement ou . . .
Je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir en m'ordonnant de ne pas hurler à ma mère ce que je ne cesse de leur répéter depuis trois jours.
- Maman, je t'ai déjà dit que ce n'est qu'un copain qui me rend service, c'est tout. Arrête de t'imaginer des choses.
- Je sais, mais comme c'est plutôt rare que tu ramènes des garçons à la maison, je me dis que celui-ci doit avoir quelque chose de spécial.
Je tique lorsque remonte des tréfonds de ma mémoire le sourire charmeur d'un beau petit brun aux yeux verts, assis sur l'une des chaises de ma cuisine. Souvenir que je refoule aussitôt.
Le bruit de la sonnette de la porte d'entrée retentit alors dans la maison, m'évitant de devoir répondre à ma mère. Elle abandonne aussitôt ce qu'elle est en train de faire et me suit lorsque je traverse le couloir pour ouvrir à mon invité.
- Salut ! Dis-je à Potter.
Le Gryffondor se tient sur le pas de ma porte, me tournant le dos. Il me fait face lorsqu'il entend ma salutation.
- C'est marrant, les maisons se ressemblent toutes dans ton quartier.
Je papillonne des yeux, surprise.
- On ne t'a jamais appris à dire bonjour d'abord ? Réplique-je d'un ton sec.
Potter me tend un sourire insolent.
- Bonjour. Tu m'autorises à entrer ou je passe l'après-midi sur le perron ?
Je caresse un instant l'idée de lui refermer la porte au nez. Mais ma mère intervient avant que je n'ai pu mettre ma douce envie à exécution.
- Enchantée de te rencontrer James, fait ma mère en me poussant de son chemin pour tendre la main à Potter. Je suis Eugénie, la mère d'Eve.
Potter serre la main de ma mère, puis elle l'invite à entrer en s'effaçant. Mon père choisit cet instant pour faire son apparition, sourcils froncés. Sans que Potter ne s'en aperçoive, puisque accaparé par ma mère qui s'inquiète de savoir s'il a fait bon voyage et s'il a facilement trouvé notre maison, mon père le jauge de haut en bas en se rapprochant de moi.
- C'est lui alors ? Me chuchote-t-il.
Je ne sais quoi répondre. Je commence à en avoir marre de répéter à mes parents que ce n'est pas ce qu'ils pensent.
- Ton film est terminé ?
Mon père acquiesce d'un signe de tête puis fait deux pas en avant pour respecter les règles de bienséance et saluer le nouvel arrivant. Je reste en retrait, bras croisés, jusqu'à ce que mes parents aient terminés. Puis, ils disparaissent dans la cuisine et ferme la porte derrière eux en nous souhaitant un bon film.
- Ils sont sympas tes parents, fait Potter en me rejoignant sous l'arche qui sépare le couloir de l'entrée du salon.
J'esquisse un sourire en coin en me souvenant de la façon dont mon père appréhendait sa venue, et l'excitation de ma mère à l'idée que je ramène un garçon à la maison. Pas sûr qu'il les ait toujours trouvés aussi sympa s'il les avait vu à ce moment-là.
- Si tu le dis, réponds-je en le précédant dans le salon.
Potter m’emboîte le pas et regarde autour de lui avec curiosité. Je sais qu'il est issue d'une famille de sorciers mais ce n'est peut-être pas une raison pour se comporter de la sorte. A croire qu'il n'a jamais vu d'intérieur moldu avant aujourd'hui.
- Ça ressemble assez à chez moi, dit-il soudain en s'arrêtant devant une photo de famille prise lorsque j'avais onze ans, l'été précédant mon entrée à Poudlard. Sauf que nous n'avons pas d'appareils électrique.
- Et chez ta tante ? Demande-je en me souvenant qu'il m'avait dit avoir déjà regardé des films chez l'une d'elles.
- Chez Hermione ? S'étonne-t-il. C'est un peu un mélange des deux. C'est une enfant de moldus alors elle veut rester assez proche de ses racines, mais son mari, oncle Ron, n'est pas trop à l'aise avec tout ça. Alors chez eux, c'est un peu moitié-moitié.
Tout en glissant le CD dans le lecteur Blu-ray, je me fais la réflexion qu'il est très étrange d'entendre Potter parler de héros de guerre de cette manière, alors que je ne les connais qu'à travers les livres d'histoire. Et je me dis qu'il doit être encore plus étrange pour lui d'entendre parler de cette façon de sa famille dans ces mêmes livres.
- Tu peux t'installer sur le canapé, je vais lancer le film.
Potter obéit aussitôt et s'assied sur le sofa à trois place, en prenant celle du milieu. J'attrape la télécommande du lecteur et le rejoins. J'essaye de m'installer tout en ayant aucun contact physique avec lui, ne serait-ce qu'un effleurement, mais c'est mission impossible. Il n'aurait pas pu s'installer à un bout du canapé cet abruti ?
- Au fait, pourquoi tu m'as invité à dîner ? Demande soudain Potter, alors que j'attends l'apparition du menu afin de lancer le dessin-animé.
- Ce n'est pas de mon fait, mes parents ont insisté. Ils veulent apprendre à te connaître un petit peu avant de t'envoyer dans la cage aux lions.
Potter a un léger sursaut d'étonnement, puis fronce les sourcils d’inquiétude. Je lui explique donc :
- Quand nous serons chez Amy dans deux jours, tu pourras constater par toi-même que je tu n'es pas le seul à m'avoir fait des crasses ces dernières années. Et que si entre toi et moi c'était plutôt taquin, avec Amy c'est de la méchanceté pure.
- Pourquoi cela ? Vous êtes de la même famille !
- Quand tu auras rencontré ma cousine, tu comprendras. Maintenant tais-toi, le film commence.
Sur ces aimables paroles, j'augmente le son de la télévision et me plonge dans l'histoire de Raiponce et Flynn Rider.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMar 21 Avr - 19:52

Chapitre 13

Je m'essuie la bouche avec le coin de ma serviette puis la pose sur la table. Autour de moi, Potter et mes parents sont en pleine discussion. Le Gryffondor est intarissable. Il ne cesse de leur parler de Poudlard et répond à toutes leurs questions, chose que j'avais minutieusement tenter d'éviter jusque là, puisque je ne voyais pas l'intérêt de parler à mes parents d'un univers qu'ils ne pourront jamais côtoyer. Mais Potter n'a pas ce genre de scrupules.

Bien que le dîner se soit parfaitement déroulé, et ce malgré mes doutes, j'ai maintenant très envie de mettre Potter à la porte. Je vois l'excitation augmenter chez mes parents, au fur et à mesure que Potter leur décrit le château, le déroulement de nos cours, ce que nous pouvons faire pendant nos temps libre, et toutes les possibilités qu'offre une baguette magique et des cours convenablement acquis.

Je pince des lèvres, agacée. J'ai toujours voulu éviter cela, de peur que mes parents finissent par me considérer trop différente d'eux. Potter est en train de fiche en l'air des années de travail, pendant lesquelles j'ai réussi à tenir mes parents plus ou moins à l'écart de ma vie de sorcière.

- Il est déjà tard, non ? Fais-je soudain en me levant, faisant grincer les pieds de ma chaise contre le sol. Potter, tu devrais peut-être rentrer chez toi avant que ta famille ne s'inquiète.

Surprise, ma mère jette un œil sur sa montre-bracelet puis sourcille.

- Tu as raison, Eve, je n'avais pas vu le temps passer.

Au fond de moi, je soupire de soulagement. Je vais enfin pouvoir me débarrasser de Potter. A son tour, il se lève de sa chaise et fait un mouvement pour aider mes parents à débarrasser la table. Je l'interromps immédiatement en attrapant la main qu'il tend vers ses couverts et le tire à ma suite hors de la cuisine, sans attirer l'attention de mes parents qui partagent leur ressentis à propos des informations délivrées par Potter.

- Qu'est-ce qu'il te prend ? S'étonne le garçon lorsque je referme la porte du salon dans mon dos, non sans vérifier que mes parents sont toujours dans la cuisine et ne s'intéressent toujours pas à nous.

- T'étais obligé de faire ça ? L'attaque-je aussitôt, toute la colère amassée au cours du dîner ressortant brusquement.

A l'expression qu'arbore Potter, je devine qu'il ne comprend pas où je veux en venir.

- Pourquoi tu leur as tout dit sur Poudlard ? Précise-je. Tu avais quand même bien remarqué qu'ils n'y connaissaient rien, non ?

- Oui, bien sûr que j'avais remarqué, fait-il en haussant des épaules d'un geste désinvolte. Et d'ailleurs, je n'ai pas bien compris pourquoi ils en savaient si peu. Tu ne leur en parle jamais ?

- Bien sûr que non ! Explose-je, sidérée de voir autant de bêtise réunie en un seul corps. Mes parents sont moldus Potter ! Même toi tu peux comprendre ça !

A la tête qu'il affiche, non, il ne peut pas.

Je ferme les yeux brièvement, exaspérée, puis les rouvre, décidée à expliquer calmement mes raisons à Potter.

- Je suis une née-moldue, Potter, mais pour ça, je pense que tu es déjà au courant. Ca signifie, entre autre, que mes parents ne sont pas sorciers, qu'ils ne connaissent rien à la magie, et qu'avant l'arrivée du représentant du ministère de la magie le jour de mes onze ans pour m'annoncer que j'étais une sorcière, ils ne croyaient pas en son existence.

- D'accord, fait Potter, profitant d'une brève pause de ma part pour reprendre ma respiration.

- Imagine ce qu'ils ont dû ressentir le jour où ils ont découvert que j'étais une sorcière, poursuis-je. Imagine ce qu'ils ont ressentis le jour où ils m'ont laissé à la gare de King's Cross pour la première fois, sachant qu'ils ne me reverraient pas avant les vacances de Noël. A partir de ce moment-là, ils ont compris que je n'étais pas comme eux et que je ne le serais jamais. Je n'appartiens plus au monde des moldus, je suis différente d'eux, et je ne souhaite pas le leur rappeler à chaque instant qui passent.

Potter semble mal à l'aise tout à coup. Je crois qu'il commence à comprendre.

- Je ne veux pas qu'ils sachent comment ça se passe à Poudlard, je ne veux pas qu'ils apprennent à quoi ressemble le monde de la magie. Je ne veux pas m'éloigner d'eux encore plus que je le suis aujourd'hui. Mais avec ce que tu viens de leur raconter ce soir, une fois passé l'émerveillement de la découverte, que crois-tu qu'ils vont penser ?

- Euh . . . Je ne sais pas.

- Moi je sais ! Ils vont se mettre à douter. Ils vont avoir peur. Ils vont penser qu'un jour ou l'autre, je finirais bien par ne plus avoir de liens avec eux, que je serais trop attirée par le monde sorcier et toutes les merveilles qu'il recèle. Et je ne veux pas qu'ils se mettent à penser ainsi. Je ne veux pas qu'ils pensent qu'un jour je pourrais les abandonner pour le monde magique. Tu comprends ça ?

Potter acquiesce d'un mouvement de tête, mais le malaise à laisser place à autre chose. Il pince les lèvres et fronce des sourcils.

- Je comprends, mais je pense que tu te trompes. Je n'aurais pas la prétention de dire que je connais tes parents mieux que toi, ce serait ridicule, mais du peu que j'ai pu voir ce soir, je ne pense qu'ils réagiraient ainsi. Ils sont vraiment curieux de connaître notre monde. Et j'ai eu l'impression que, justement, ça leur manquait que tu ne leur en parle pas. Et d'un autre côté, tu ne penses pas qu'ils pourraient croire que tu t'éloignes d'eux justement parce que tu leur caches ta vie de sorcière ? Que ton silence ne leur met pas le doute ?

Je n'avais jamais vu la situation de cette manière. Et c'est affreux de constater que c'est Potter qui m'ouvre les yeux.

Presque inconsciemment, je jette un coup d'œil au mur qui nous sépare de la cuisine, de l'autre côté duquel, je le sais, mes parents sont encore en train de partager leurs avis. Leur ai-je vraiment fait du mal en me taisant ? Est-ce que Potter a raison ? Pensent-ils réellement que si je ne leur raconte pas ma vie à Poudlard, c'est parce que je voudrais m'éloigner d'eux ?

- Hey, Eve, fait soudain Potter en posant sa main sur mon bras. T'en fais pas pour si peu. Peut-être que je me trompe et que c'est toi qui a raison. Je te donnais juste mes impressions, tu sais.

Je le regarde en m'interrogeant sur lequel de nous deux devine juste à propos de mes parents. J'aimerais ce que ce soit moi, histoire de ne pas me ridiculiser devant Potter, mais d'un autre côté, j'espère que c'est lui car cela voudrait dire que je m'inquiète pour rien. Cependant, pour en avoir le cœur net, il faudrait que j'interroge mes parents. Et je ne me sens pas franchement prête à le faire.

- Bon, je vais y aller, dit Potter.

J'acquiesce d'un signe de tête puis me secoue mentalement pour revenir à l'instant présent et ne pas laisser les dires de Potter m'embrouiller encore plus.

- OK, on se voit jeudi pour la soirée chez ma cousine. Tu passes me prendre ?

Beurk, ça sonne comme un rendez-vous galant !

- Si tu veux, oui, répond-t-il en s'approchant de la porte du salon. Ah non ! S'exclame-t-il ensuite en se retournant, comme après une révélation.

Comment ça, « non » ? Qu'est-ce qu'il est en train de me jouer comme sale tour encore ? J'espère qu'il n'est pas en train de me poser un lapin ! De toute façon, il ne peut pas, c'est un service qu'il me doit. Et s'il revient sur sa parole . . . Bah, je ne sais pas encore ce que je lui ferais, mais je trouverais bien.

- J'ai oublié de te dire : mes grands-parents t'invitent à passer le repas de Noël avec nous jeudi. Ma famille aimerait bien te rencontrer.

Je fais les yeux ronds, peu sûre d'avoir bien compris, mais Potter est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Et à la tête qu'il tire, non, je n'ai pas mal entendu.

- Répète ça pour voir ?

Potter roule des yeux, mais je vois le coin de ses lèvres se redresser légèrement, comme s'il était amusé. Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?

- Oui, je sais, c'est surprenant. Même moi j'ai dû demander à ma mère de me le répéter une bonne dizaine de fois avant d'y croire, mais c'est bel et bien la réalité. Et sache que c'est une invitation qui ne se refuse pas. Ma grand-mère le prendrait très mal. Ainsi que tout le reste de la famille d'ailleurs.

Non mais j'hallucine là ! Pourquoi est-ce que sa famille voudrait me rencontrer ? Ce n'est qu'une soirée ! Ce n'est pas comme si on allait se marier !

Je plisse des yeux. Il y a comme un grand doute qui vient de se pointer.

- Dis-moi, tu as déjà parlé de moi à ta famille ?

- Avant de leur dire que j'allais à la soirée de ta cousine ? Plutôt ouais, répond-t-il en tentant (très mal) de refouler un sourire amusé. Rappelle-toi que mes oncles de la boutique de farces et attrapes m'ont refilé la plupart de leurs nouveautés à tester.

- Alors ils sont tous plus ou moins au courant de notre . . . Relation ?

Si le terme relation peut s'appliquer dans notre cas. Le mot « inimitié » aurait sans doute mieux collé.
Potter acquiesce d'un signe de tête en glissant les mains dans les poches de son jean.

- Pourquoi crois-tu donc que tu es invité ? Toute ma famille veut te rencontrer. Ils sont curieux de te connaître maintenant. J'imagine qu'ils ne comprennent pas trop comment on a pu passer du « je te hais » au « on sort ensemble ».

Instinctivement, j'ai un mouvement de recul. Ai-je bien compris ?

- Comment ça « on sort ensemble » ? Demande-je sur un ton suspicieux.

Potter rigole puis roule des yeux.

- Dans le sens strict du terme, pas au figuré, idiote !

- Eve ? Fait soudain la voix de ma mère, juste avant qu'elle n'ouvre la porte du salon. Oh, James, tu es encore ici ? Je te pensais parti.

- C'est ce que je vais faire, répond-t-il avec un sourire affable. J'annonçais juste à Eve qu'elle était invité à venir déjeuner chez moi le jour de Noël. J'espère que ça ne vous pose pas de problèmes ?

- Oh non, du tout, le rassure aussitôt ma mère.

- Tant mieux. Je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Merci pour le dîner, Mme Brown.

- De rien, j'espère que nous aurons le plaisir de te revoir.

Le sourire de façade que j'affichais pendant leur échange s'efface soudainement. Même pas en rêve que Potter se repointe ici ! Jamais !

- Allez, James, il est temps de rentrer chez toi, dis-je en l'attrapant par le bras et en le guidant jusqu' à la porte.

Ma mère lui adresse un signe de la main ainsi que mon père depuis la cuisine, un plat sale dans l'autre main, puis j'ouvre la porte d'entrée.

- Je passerai te chercher à onze heures jeudi, dit Potter. On passera certainement l'après-midi au Terrier, alors apporte avec toi tout ce qu'il te faudra pour la soirée de ta cousine. A plus !

J'acquiesce d'un signe de tête puis referme la porte dans son dos avant de souffler.

Elle promet la journée de jeudi.

O0o0O

Je vérifie rapidement que je n'oublie rien et que j'ai bien glissé toutes mes affaires dans mon sac, puis je quitte ma chambre. Je rejoins mes parents dans le salon, abandonnant au passage mon sac à dos près de la porte, et me glisse près d'eux sur le canapé. Ils sont en train de regarder l'un de ses traditionnels téléfilms de Noël que l'on connaît tous par cœur.

- Il est plus de onze heure, fait soudain ma mère en jetant un œil à sa montre. James est en retard.

C'est marrant mais ça m'étonne pas : je n'imaginais pas Potter être quelqu'un de ponctuel.

Je hausse des épaules pour signifier mon non intérêt envers tout ce qui concerne de près ou de loin le rejeton Potter. Mais ma mère, elle, semble plutôt encline à parler de lui.

- J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.

Je roule des yeux. Ce serait trop beau s'il se désartibulait en transplanant jusqu'ici.

- Tu t'inquiètes pour rien, Jane, intervient mon père. Il n'est que onze heure et deux minutes.

- A ma montre, il est onze heure six, rétorque ma mère. Il peut se passer beaucoup de choses en six minutes.

- Maman, fais-je, James est sorcier. Alors à part éparpiller son corps aux quatre coins du pays, il ne peut rien lui arriver de grave.

A la tête que tire ma mère et au regard meurtrier que m'envoie mon père, je n'aurais sans doute pas dû prendre la parole. Heureusement, on choisit cet instant là pour sonner à la porte. Et j'imagine que le « on » n'est autre que Potter.

Je me lève précipitamment du canapé et cours jusqu'à la porte. Par le judas, je constate que c'est bel et bien Potter qui vient d'arriver. Je fais demi-tour, récupère mon sac et enfile mon manteau accroché au portemanteau du couloir tout en disant au revoir à mes parents.

- Ne rentre pas trop tard, me conseille mon père alors que je prends la direction de la sortie.

- Je sais. Et au cas où, j'ai pris mon portable. Si je sais que je ne serais pas rentrée pour minuit, je vous envoie un message.

Sur ces mots, je tire la porte d'entrée et me glisse dehors, obligeant Potter à libérer le perron. Un courant d'air frais se glisse immédiatement sous mon manteau que j'ai mal fermé et me fait frissonner.

- Salut, dis-je en verrouillant la porte derrière moi.

- Bonjour. Tu as passé un bon réveillon ?

Je me tourne vers lui, en me demandant si la réponse l'intéresse vraiment ou si c'est simplement une formule de politesse. Dans le doute, je reste évasive.

- Ouais, et toi ?

- C'était correct. On y va ?

- Je te suis.

Potter nous conduit vers une ruelle à quelques pas de chez moi. Nous vérifions tous les deux que personne ne nous regarde, puis Potter me tend son bras.

- Tu as déjà fait un transplanage d'escorte ? Me demande-t-il.

- Oui.

Sans ajouter un mot de plus, j'attrape sa main que je sers fermement. Aussitôt, je retrouve cette sensation désagréable de passer dans une machine à laver en plein essorage. Quand la sensation s'estompe, nous sommes au sommet d'une colline balayée par un vent violent transportant des petits flocons de neige. Sous nos pieds, l'herbe crisse.

- Tu peux me rendre ma main ?

Je regarde Potter, puis ma main qui enserre toujours la sienne.

- Oh pardon, fais-je en lui rendant aussitôt son bien. C'est le transplanage d'escorte, j'aime pas trop ça.

- Je sais ce que c'est. Moi non plus, j'aimais pas ça.

J'attends mes dix-sept ans avec impatience, histoire de pouvoir passer mon permis et ne plus avoir à subir, entre autre, le magicobus.

- J'aurais sans doute dû t'en parler l'autre fois, fait soudain Potter, mais j'espère que tu n'as pas peur des grandes réunions de famille.

Je sourcille.

- Grande comment ?

Potter paraît soudain gêné.

- Eh bien, avec toi, nous serons vingt-deux. Oncle Percy passe Noël dans la famille de tante Audrey, alors ils ne seront pas là cette année, ni leurs enfants.

J'acquiesce, bien que je me fiche de cette précision comme de ma première paire de chaussettes. Vu que je ne les connais pas, qu'ils soient là ou non aujourd'hui ne me fait ni chaud ni froid. Mais je dois quand même encore mémoriser les noms et les visages d'une vingtaine de personnes. Au secours.

Je suis Potter du regard lorsqu'il entame son ascension de la colline et me demande - pour la énième fois depuis qu'il m'a transmis l'invitation de sa famille - dans quel guêpier j'ai bien pu encore me fourrer et à quelle sauce je vais bien pouvoir être mangé. Ce n'est qu'à ce moment-là que je remarque ce qui aurait dû me sauter aux yeux bien plus tôt.

Au pied de notre butte, coincée entre d'autres collines identiques et entourée d'arbres, se trouve une maison que l'on ne peut qualifier que de tarabiscotée. Elle donne l'impression d'avoir été construite au fur et à mesure, par des propriétaire divers et variés n'ayant jamais pris en compte l'architecture déjà présente de la demeure. Du coup, ça donne un petit charme hétéroclite, bien vite effacé par la peur qu'elle suscite. Certain morceaux ne tiennent que par l'opération du saint esprit - ou celui d'un puissant sorcier. Des pièces entières ne sont rattachées au reste de la maison que par de ridicules pans de murs, de sols ou de plafonds. Elle donne l'impression de pouvoir s'effondrer à tout instant.

Trop surprise par l'aspect étonnant de la maison Weasley, j'ai laissé Potter prendre une avance considérable. Je le rattrape en courant, mon sac à dos battant contre mes reins au rythme de mes pas, et lui demande en arrivant à sa hauteur :

- C'est la maison de tes grands-parents ?

Potter confirme d'un signe de tête.

- Et c'est une maison sûre ? Non parce qu'elle donne un peu l'impression de pouvoir perdre un morceau à tout moment.

Il éclate de rire alors que nous approchons du portail, gardant en sécurité dans le jardin une dizaine de poules odorantes.

- Ne t'inquiètes pas, le Terrier tient debout depuis plus de quarante ans, et même la guerre ne lui a pas fait une seule égratignure.

Je suis à peine rassurée car plus on s'approche d'elle, moins la maison semble solide. Je crois même la voir vaciller à cause d'une brise un peu plus forte que les précédentes.

Potter me tient le portail lorsque nous pénétrons dans la propriété puis referme derrière moi. D'où je suis, je peux entendre les bruits des discussions qui viennent de l'intérieur de la maison et même un rire tonitruant.

Lorsque nous arrivons près de la porte d'entrée, cette dernière s'ouvre violemment sur un homme hilare, qui s'échappe de la pièce en s'exclamant :

- Je t'assure maman, ton pudding n'a rien ! Il a juste pris un petit coup de froid, ça va vite passer.

Une spatule en bois traverse soudainement la porte ouverte et l'homme se penche suffisamment à temps pour ne pas se la prendre en pleine poire. La spatule finit son vol au milieu des poules qui, effrayées, s'éparpillent en criant.

- Oncle Georges, qu'est-ce que tu as fait ? S'exclame Potter lorsque nous parvenons à hauteur de l'homme roux qui jette un œil à travers la porte pour vérifier que tout danger est écarté.

- Ah James, te revoilà ! S'écrie l'oncle de Potter en lui donnant une petite tape sur l'épaule. Tu connais ta grand-mère et son pudding . . .

Il ne finit pas sa phrase, son regard s'est posé sur moi. Je tente un sourire, mais trop gênée, je ne parviens qu'à esquisser une espèce de grimace.

- Tu dois être Eve ?

Je suis brièvement surprise de m'entendre appeler par mon surnom de la part d'un homme que j'ai rencontré i peine trente secondes. Puis, je me souviens qu'en dehors de Potter, Albus me connaît lui aussi.

- C'est ça, c'est elle, dit Potter. Eveline Brown.

Potter et son oncle échangent un regard, puis un sourire qui ne me disent rien qui vaillent. Je la sens mal cette journée. Je veux rentrer chez moi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMar 21 Avr - 19:53

Chapitre 14

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la maison des grands-parents Weasley bouillonne d'activité. Il n'y a pas un mètre carré de la pièce qui ne soit inoccupée, et toutes les personnes présentes sont plus ou moins occupées.

C'est dans la cuisine que se trouve le plus grand nombre. Celle que je devine être la doyenne, Mme Weasley Senior, est près de la cuisinière, occupée à faire mijoter quelque chose dans une immense casserole en fonte. Elle est en grande discussion avec une autre femme, plus jeune, à la chevelure rousse flamboyante que je reconnais comme étant la mère de Potter, pour l'avoir croisé plusieurs fois sur le quai neuf trois quart. Elle découpe un pain en morceaux qu'elle dispose dans une corbeille en osier.

Autour de l'immense table de la cuisine se trouvent cinq autres personnes : trois femmes et deux hommes. Je reconnais immédiatement Harry Potter, le brun maigrichon, pour avoir vu sa tête dans les livres d'histoires et dans la Gazette du Sorcier plus de fois que je ne l'aurais voulu. Étrangement, je me sens toute chose à la simple idée de me trouver dans la même pièce que cet homme. Je n'ai pourtant découvert la vérité sur les sorciers et leur histoire que six ans auparavant. Ca ne devrait pas me mettre autant mal à l'aise de me retrouver en présence de sorciers aussi connus.

Discutant avec Harry Potter, deux autres héros de la guerre : Hermione et Ron Weasley, ses meilleurs amis. Trop absorbés par leur échange, ils ne voient même pas Potter fils se glisser près d'eux, sans doute pour annoncer notre arrivée.

De l'autre côté de la table, les deux femmes restantes, une grande blonde magnifique et une noire athlétique s'occupe d'un pudding. L'une le tient fermement tandis que l'autre le menace de sa baguette magique. Qu'est-ce qu'elles lui veulent à cette pauvre pâtisserie ?

Soudain, le pudding éternue et tressaute entre les mains de la jolie blonde. Surprise, je sursaute. Qu'est-ce qu'il lui arrive à ce pudding ?

- Il n'est toujours pas désensorcelé ? S'écrie soudain Weasley Senior en se détournant de sa cuisinière pour menacer les deux femmes de sa cuillère en bois dégoulinant de sauce aux airelles.

- On essaye, s'exclame la femme à la peau sombre qui me tourne le dos, mais je ne trouve pas le contresort.

Au moment où une gerbe d'étincelle rose sort de sa baguette, j'entends Potter dire à son père :

- Nous sommes là ! Je vous présente Eve, ajoute-t-il avec un large signe de la main dans ma direction.

Tous abandonnent ce qu'ils sont en train de faire pour me scruter. J'ai soudainement envie de disparaître dans un trou de souris. Ah oui, et d'étrangler Potter aussi.

J'entends son oncle tenter d'étouffer un rire dans mon dos. Je me demande ce qu'il trouve de si drôle dans la scène qui se déroule en ce moment sous ses yeux. Moi je ne lui trouve absolument rien de marrant.

- Toi ! S'écrie Weasley Senior, faisant sursauter tout le monde et menaçant à présent l'homme derrière moi de sa cuillère. Rend à mon pudding son état originel ou je m'occupe de ton cas !

- Man, je te l'ai déjà dit, il a juste attrapé un coup de froid. Il retrouvera son état de lui-même d'ici moins d'une heure, tu verras.

Weasley Senior est hors d'elle. Elle glisse la main dans la poche de son tablier fleurie et attrape sa baguette qu'elle dirige droit sur son fils. Ce dernier se glisse aussitôt derrière moi, se servant de mon corps comme d'un bouclier.

- Hey ! m'indigne-je. Non mais, vous gênez pas surtout !

- Merci, Eve, je te revaudrai ça un jour, promis.

- Laisse cette fille tranquille, Georges ! Hurle Weasley Senior en lançant un sort que je n'évite que grâce à mes réflexes de batteuse aguerrie.

Non mais franchement, c'est quoi cette famille de taré ?

Heureusement, Potter vient à ma rescousse. Il me tire par le bras, m'arrachant à la poigne de son oncle et me met à l'abri du côté de son père.

- Bonjour, me salue-t-il aussitôt, vite imité par ses deux amis.

Je réponds, tout en gardant un œil prudent sur ce qu'il se passe dans la cuisine. On sait jamais, des fois qu'un sort se perde . . .

- Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas toujours ainsi, fait la femme aux cheveux bruns crépus. Seulement, Georges n'aurait pas dû s'en prendre au pudding de Molly. Je suis Hermione, et voici mon mari, Ron. Tu connais sans doute déjà Harry.

- En fait, je vous connais tous. Vous êtes dans les livres d'Histoire de la magie.

Raclement de gorges et regards gênés de la part des trois. D'accord, donc, ne pas en parler.

- Euh, merci pour l'invitation.

- C'est Ginny, ma femme, qui en a eu l'idée, fait Mr Potter. Elle voulait absolument rencontrer la fille qui occasionne toutes ses retenues à James.

- Hey, je ne suis pas à l'origine de toutes ! Me défends-je aussitôt.

- D'une grande partie quand même, intervient Potter.

- Parce que tu te prends pour un enfant de cœur peut-être ? Toi, tu es à l'origine de toutes mes retenues. L'inverse n'est pas valable. Ton frère me l'a confirmé juste avant les vacances.

- Bah tiens, comme c'est pas étonnant. Et c'est de votre faute ça ! Si vous arrêtiez de lui refiler toutes vos inventions, je verrais Minerva beaucoup moins souvent.

C'est la mère de Potter qui vient de parler, en filant un coup de poing sur l'épaule de Ron Weasley. Je crois comprendre. Ron et Georges Weasley tiennent la boutique de farce et attrape, d'où l'accusation hautement justifiée.

- D'ailleurs, fais-je, histoire de bien enfoncer le clou, James m'a lui-même avoué que vos frères lui donnaient leurs inventions spécialement pour me pourrir la vie.

Potter me regarde aussitôt avec effroi, puis me fusille du regard. En retour, je lui tends un sourire isolent.

Ginny Weasley explose, à l'instar de sa mère quelques instants plus tôt. Ron lui, a déjà pris ses jambes à son cou, et a attrapé au passage son frère Georges (qui a fini par se débarrasser de la fureur de Weasley Senior) pour se mettre à l'abri.

- Revenez ici tout de suite ! S'écrie Ginny en coursant les deux hommes.

Je crois que je viens de déclencher la troisième guerre mondiale.

- La prochaine fois, si tu pouvais tenir ta langue, ce serait apprécié.

Je me tourne vers Potter, croisant les bras.

- Et pourquoi cela au juste ? Tes oncles étaient de mèches depuis le début, mais c'est toujours toi qui a tout pris. Un peu d'équité, non ?

- Tu n'as pas idée de ce que va leur faire endurer ma mère.

J'esquisse un sourire en coin mauvais. Oh que si je sais. J'ai entendu parler du fameux sortilège de chauve-furie de Ginny Weasley. Sa réputation n'est plus à refaire à Poudlard.

- Je dirais que ton amie en sait plus sur Ginny que tu ne l'imagines, James, fait Hermione. Mais, Eve, ce n'était pas une raison pour manipuler Ginny comme tu viens de le faire.

Je hausse des épaules.

- Je ne manipule personne. J'ai seulement donné à Mme Potter ce qu'elle devait avoir. Pourquoi ce serait à James de prendre toute la responsabilité quand il n'est pas le seul fautif ? Et vous ne pouvez pas imaginer tout ce que j'ai enduré avec leurs inventions.

- Oh si, je peux, je t'assure. Mon mari ramène beaucoup de travail à la maison.

- Hey, tu oublies que leur dernière trouvaille n'a pas servi contre toi.

- Tu as la mémoire courte, Potter. Ils te l'ont envoyé pour que tu t'en serves contre moi, et c'est toi qui as changé d'avis en cours de route.

Potter ouvre la bouche pour riposter, mais il ne trouve rien à dire. Alors il se contente de rester silencieux.

- Et c'est toujours comme ça entre vous deux ? Demande le père de Potter en souriant avec amusement.

- Non, réponds-je, d'habitude c'est pire.

Il sourcille.

- Je comprends mieux.

Sur ces mots, il s'éloigne pour passer dans la pièce d'à côté. Son amie le suit, et je me retrouve seule dans la cuisine avec Potter.

- C'est pas triste chez toi, remarque-je.

- C'est parce que c'est Noël et que nous sommes tous rassemblés. D'habitude, c'est plus calme. D'ailleurs, je profite qu'on soit exceptionnellement seuls pour te demander quelque chose.

Je pose mon sac près d'une chaise de la cuisine en attendant la demande de Potter.

- Est-ce que tu pourrais éviter de mentionner Scorpius aujourd'hui, s'il te plait ?

Je sourcille, surprise. J'étais loin de m'imaginer ce genre de demande.

- Pourquoi ?

- Papa ne s'entend pas avec la famille Malefoy et il a beaucoup de mal à se faire à l'idée que Albus soit ami avec leur rejeton. Alors, on évite d'aborder le sujet. Pour les nerfs de papa.

- Scorpius n'est pas méchant. Qu'est-ce qu'il lui reproche ton père ?

- A lui, rien. Mais son père, c'est une autre histoire. D'ailleurs, toute la famille déteste plus ou moins les Malefoy. Alors, s'il te plait, n'en parle pas. Fais comme si Albus n'avait pas d'amis à Serpentard.

- Hey, m'indigne-je, il m'a moi.

Potter éclate de rire.

- Ah bon ? Tu fous souvent tes amis à poil, toi ?

- On appelle ça l'amour vache. Et figure-toi que Albus n'est pas en reste quand il s'agit de me faire des crasses. La preuve, il me semble qu'il ne s'est pas fait prier pour t'aider avec le coup du tatouage.

Potter sourit au souvenir de cette mauvaise blague.

- D'ailleurs je n'ai jamais su comment ça c'était fait. Albus t'a fait entrer dans notre maison ou il a fait le sale boulot à ta place ?

Le sourire de Potter s'élargit et devient mutin.

- Elle est très mignonne ta nuisette Hello Kitty.

Je plisse des yeux. Serre les poings. Potter reconnaît aussitôt le signal de départ. Il détale dans la direction des escaliers qui se trouvent dans un coin de la pièce et je me lance à sa poursuite.

J'espère pour lui qu'il a fait son testament.

O0o0O

Je crois n'avoir jamais été assise à une table autour de laquelle était rassemblées autant de personnes. Et je n'aurais jamais imaginé que la cuisine puisse contenir tout ce beau monde. J'ai compté et confirmé le chiffre que Potter m'a donné un peu plus tôt dans la journée : nous sommes bel et bien vingt-deux pour ce repas de Noël.

En plus des personnes que j'ai rencontrés en arrivant, j'ai bien sûr retrouvé ceux que je connais déjà : Albus, Lily et Rose. J'ai aussi vu d'un peu plus près d'autres Weasley que je côtoie quotidiennement à Poudlard, sans avoir de rapports particuliers avec eux ; c'est à dire Hugo, le petit frère de Rose, ainsi que Dominique, Louis et Fred.

Dominique et Louis sont les deux plus jeunes enfants de Bill et Fleur Weasley, la magnifique blonde présente dans la cuisine à mon arrivée. J'ai fais la rencontre de Bill, le seul roux de la famille qui se dégarnit sévèrement, en passant au salon après ma petite discussion avec James sur la nuisette qu'il n'aurait jamais dû voir.

Fred est l'aîné des enfants de Georges et Angelina, la noire athlétique. Il a une petite sœur, Roxanne, qui doit entrer à Poudlard l'année prochaine. Elle est très mignonne avec son teint chocolat au lait et ses yeux clairs. Et puis, elle a une pêche d'enfer. Elle n'arrête pas de courir partout, une vraie pile électrique.

Dans le salon, j'ai aussi pu faire la connaissance du patriarche, Mr Weasley. L'homme chauve m'a fait bonne impression dès ses premiers mots. C'est un passionné de moldus avec lequel j'aurais bien aimé discuter un peu plus que je l'ai fait, mais j'ai plus ou moins eu l'impression que toute la famille s'est relayé pour me garder à l'écart de lui le plus possible. Dommage.

Enfin, j'ai rencontré Teddy et Victoire, qui sont arrivés les derniers. Victoire est la fille aînée de Bill et Fleur, fiancée à Teddy Lupin. Si j'ai bien tout compris, Teddy est le filleul de Harry Potter et il n'a aucun lien de sang avec les Weasley. Cependant, comme il les a côtoyé toute sa vie, c'est un peu comme si il en était un malgré tout. A un moment pendant le repas, James et Albus m'ont parlé de lui et ont brièvement mentionné un lien de sang avec Scorpius, mais ils n'ont pas pu aller plus loin dans leurs explications puisque leur père a louché méchamment de notre côté.

La cuisine de la famille Weasley semble encore plus surchargée qu'elle ne l'est réellement à cause de tout le bruit qu'il y a dans la pièce. Chacun discute avec une personne qui n'est pas forcément celle la plus proche de lui, ce qui donne des échanges de voix tentant de surpasser ceux des voisins. C'est tellement la zone dans la cuisine que j'arrive à peine à entendre ma voisine, Dominique (en sixième année, comme moi) avec qui j'essaye de discuter du devoir de potions que l'on doit rendre pour la rentrée. J'ai presque envie de lancer un sort de mutisme à James, à ma droite, qui crie pour se faire entendre par son oncle Georges qui se trouve à cinq ou six places de lui.

Dominique doit comprendre à ma tête que j'en ai marre de ne pas pouvoir avoir une discussion normale avec elle car elle finit par cesser de parler et me fait signe de la suivre. Elle se lève de table, laissant la moitié de la dinde intact dans son assiette, attrape son verre et passe dans le salon. Je la suis en récupérant moi aussi mon verre emplie du délicieux de jus de citrouille servie par Molly, puis nous nous installons dans un des sofas abîmés par le temps qui passe et je pousse un soupir d'aise. Au moins ici, je n'ai plus l'impression que l'on met mes tympans à sac.

- Ca va mieux ? S'enquiert Dominique.

- Oh que oui ! M'exclame-je. Vos réunions de famille sont toujours aussi bruyantes ?

Dominique acquiesce d'un signe de tête, l'air las.

- Je ne sais pas comment vous faites pour le supporter, lui confie-je.

- L'aisance de l'habitude, répond-t-elle en passant une main dans ses magnifiques cheveux blonds, hérités de sa mère.

La voir faire me rappelle ce que je pensais d'elle avant de faire réellement sa connaissance aujourd'hui. Jusqu'ici, lorsque je croisais Dominique dans le couloirs de Poudlard, elle me faisant penser à une dinde, identique à celle qui a finit sur la table des Weasley pour le déjeuner. A chaque fois que je la voyais, elle gloussait avec ses amies ou faisait de l'œil aux garçons. Rien dans son comportement ne laissait penser qu'elle pouvait être autre chose qu'une fille sans cervelle.

Maintenant, je sais que Dominique est plus que cela. J'ai appris qu'en dehors des couloirs de Poudlard, c'est une bosseuse. On a comparé nos notes, et je suis loin derrière. Elle a des Optimal dans presque toutes les matières. C'est aussi une sale garce quand on la cherche, un peu comme moi. Elle m'a raconté quelques unes des crasses qu'elle a pu faire à certaines personnes et elle n'a rien à m'envier.

- On parlait du devoir de potions, non ? Fait Dominique. Je reprends mes explications depuis le début ?

Je l'encourage d'un signe de la tête et nous revoilà parties. Plus le temps passe et je découvre avec étonnement que je m'entends super bien avec Dominique. Je ne l'aurais jamais cru. Après qu'elle m'ait expliqué ce que je n'avais pas compris en potions, nous reparlons des différentes crasses que nous avons pu faire. Nous comparons celle que nous avons faites à James, et je constate que Albus avait raison lorsqu'il m'a dit que je n'étais pas la seule à me fritter avec son frère.

Dominique et moi devons passer un long moment dans le salon puisque Hermione finit par passer la tête dans l'embrasure de la porte et nous annoncer :

- On passe au dessert les filles, vous revenez à table ?

Nous ne nous faisons pas prier. Nous retournons dans la cuisine et retrouvons nos places. La mienne est occupée par Albus, qui s'est rapproché de son frère pour discuter sans avoir à hurler sans doute.

- Tu te pousses de là ? fais-je à Albus, tout juste arrivée à sa hauteur.

Interrompue dans sa discussion, Albus rétorque :

- Toujours aussi aimable à ce que je vois.

Il roule des yeux avec un air amusé et se lève pour me laisser ma chaise. Je m'assieds et pose mon verre sur la table.

- C'est quoi ça ? S'exclame soudain James en montrant mon verre du doigt.

Je sourcille.

- Mon verre de jus de citrouille, pourquoi ?

Il regarde ensuite son frère qui fait le tour de la table pour reprendre sa place et affiche un air horrifié.

- Oh merde, lâche-t-il dans un souffle.

Je regarde Albus d'un peu plus près pour essayer de comprendre ce qui peut bien mettre James dans cet état, et constate que le jeune homme est reparti avec son verre à la main. Je regarde le mien, reporte mon regard sur celui qu'Albus pose devant son assiette avant de s'asseoir, puis plisse des yeux. Je crois que je comprends.

- Qu'est-ce que tu as mis dans son verre ? Demande-je à James en coulant un regard las dans sa direction.

Mais il ne m'écoute pas. James est occupée à tenter d'attirer l'attention de son oncle Georges en faisant de grands signes de la main. Tout le monde autour de la table le remarque, sauf le principal intéressé, plongée en pleine discussion avec Harry.

J'attrape le bras de James pour l'empêcher de continuer à gigoter dans tous les sens et repose ma question :

- Qu'est-ce que t'as foutu dans son verre, Potter ?

- Ca ne lui était pas destiné, répond James, l'air embêté. C'était pour toi, une dernière petite farce pour fêter notre réconciliation et notre amitié.

Il est bête ou quoi ? De un, on est absolument pas amis, et de deux, où est-ce qu'il l'a vu qu'on fêtait une réconciliation en emmerdant l'autre ?

Je n'ai pas l'occasion de faire part de mes pensées à James puisqu'une épaisse fumée rose apparaît soudain autour de Albus, attirant l'attention de tout le monde. La fumée englobe entièrement le garçon pendant un court instant, puis elle disparaît. Albus pousse alors un long cri strident d'horreur, tout à fait compréhensible. Il vient d'être dotée d'une jolie et épaisse longue chevelure brune, ainsi que d'un joli 90C. Albus pose ensuite ses mains sur son entrejambe, alors que tout le monde est trop abasourdi pour faire ou dire quoi que ce soit, et son visage devient subitement très blanc.

Il semblerait qu'il lui manque un petit truc . . .
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 22 Avr - 18:53

Chapitre 15

Les gens présents autour de la table mettent un peu de temps à comprendre ce qu'il se passe, laissant Albus hurler comme il lui plait. Puis, au bout de quelques secondes, Ginny finit par quitter sa place et s'approcher de son fils, très inquiète. A ma droite, Potter se raidit sur son siège.

- Qu'est-ce que tu as mis dans son verre, au juste ? demande-je pour la énième fois, mais à voix-basse cette fois-ci, puisque la cuisine est beaucoup plus silencieuse qu'auparavant.

- Une potion Intersexe, répond-t-il sur le même ton, l'air ennuyé. C'est la toute dernière invention de mes oncles, ça permet de changer le sexe d'une personne pour une durée temporaire.

Mon cerveau a vite fait de faire l'addition. Je serre mon poing gauche et utilise ma main droite pour pincer violemment la cuisse de James la plus proche de moi. Il sursaute et lâche un petit cri ridicule qui passe totalement inaperçu dans le tumulte soudain de la cuisine.

- Tu voulais me changer en mec, trois heures avant le rendez-vous chez ma cousine ? Siffle-je, furieuse.

- La potion ne dure que deux heures, se justifie-t-il. Tu aurais repris ton apparence naturelle à temps pour te préparer, je t'assure ! Par contre, elle était dosé pour ton gabarit. Alors, je sais pas trop combien de temps elle va durer pour Albus . . .

A la fin de sa phrase, nous regardons tous les deux son frère, qui a plus ou moins finit par se calmer. Il se contente de pincer des lèvres et de fusiller son oncle Georges du regard. Et tout le monde a vite fait de faire comme lui.

Ils sont loin d'être idiots dans la famille.

- C'est pas moi, c'est James qui s'est planté ! Se défend-t-il aussitôt en désignant honteusement son neveu du doigt.

- Hey ! S'insurge l'accusé. Espèce de traître !

- James n'aurait pas pu faire la potion lui-même, dit Ginny en s'approchant dangereusement de son grand frère. Il l'a bien trouvé quelque part.

- Elle était destiné à Eve à la base, explique Georges en se levant de sa place pour échapper à la fureur de sa sœur. C'est James qui s'est foiré en se trompant de verre dans lequel verser la potion.

- Ça va durer combien de temps ? Demande Harry en regardant Albus d'un air épouvanté. Il va pas rester longtemps comme ça j'espère ?

- Normalement, pas plus de deux heures, répond Georges en faisant le tour de la table, poursuivit lentement par sa sœur. Gin', je te jure, je n'en avais pas après Albus. C'était pour Eve !

- Peu importe pour qui c'était ! S'exclame Mme Weasley, se levant à son tour et contournant la table dans le sens inverse de sa fille, histoire de ne laisser aucune échappatoire à l'oncle Georges. Tu n'avais pas plus le droit de fomenter ce mauvais coup contre cette jeune fille. Et toi, jeune homme, tu ne perds rien pour attendre.

La dernière phrase est adressée à James, derrière lequel elle passe au même moment. Elle lui file une tape du bout de sa baguette sur le sommet de son crâne. Cette dernière crache trois étincelles vertes qui effrayent James.

- Pardon mamie, je le ferais plus, s'excuse-t-il aussitôt en se tassant sur lui-même. Et désolé Albus, c'était vraiment pas contre toi.

Son frère, enfin calmé et rassuré de savoir qu'il ne sera une fille que pour une durée maximum de deux heures, se contente de fusiller James du regard. Quelque chose me dit qu'Albus ne laissera pas cette erreur impunie. Et mon voisin de table doit s'en douter, lui aussi.

Les excuses de James semblent sonner le glas pour Georges. Sa sœur et sa mère ont fini par l'attraper et le tirent vers le salon, promesse de milles tortures. Je n'ai pas pitié pour lui. Après tout, à la base, c'était moi qui était visé.

O0o0O

Je pose mon sac à dos sur le lit. Mme Weasley m'a autorisé à utilisé une des anciennes chambres de ses enfants pour me préparer pour la soirée d'Amy. James lui, est dans la pièce d'en face, avec les affaires que j'ai ramené pour lui. Puisqu'il ne connaît le dessin animé Raiponce que depuis quelques jours, j'ai préféré m'occuper personnellement de son déguisement. J'ai même emprunté une poêle à ma mère, que j'ai métamorphosé pour qu'elle ressemble un maximum à celle de Flynn Rider.

J'ôte la longue robe du sac lorsqu'on toque à ma porte. Je me retourne au moment où elle s'entrouvre pour laisser passer le visage de Dominique.

- Besoin d'un coup de main ?

- Euh . . .

Je jette un coup d'œil sur mon déguisement. Je l'ai trouvé dans une boutique de Londres, mais elle est loin de ressembler à ce que je voulais porter. De plus, malgré qu'elle soit neuve, elle est déjà un peu abîmée. Il y a quelques retouches à faire dessus, si je ne veux pas avoir l'air miteuse. Le hic, c'est que je suis une vraie bille en couture. Je ne voulais demander de coup de main à personne, fierté des Serpentard oblige, mais puisque c'est elle qui le propose . . .

- Pourquoi pas, dis-je en regardant d'un peu plus près un magnifique accro que, sans magie, je n'aurais sans doute jamais pu avoir la chance de faire disparaître. Tu crois pouvoir faire quelque chose avec ça ?

Je lui tends aussi sec le vêtement. Dominique referme la porte de la chambre derrière elle et attrape la robe. Elle la regarde avec une moue dubitative. Cela veut tout dire.

- MAMAN ! Crie-t-elle soudain, me faisant sursauter.

La vache, j'aurais jamais cru que la Gryffondor puisse avoir autant de voix !

- Pourquoi t'appelles ta mère ? Lui demande-je, une fois la surprise passée.

- C'est une très bonne couturière, m'explique-t-elle. Je suis sûre qu'elle pourra faire quelque chose pour . . . Ça.

Cette fois-ci, c'est carrément un ton dégoûtée qu'elle prend en secouant mon déguisement rose pâle et mauve, censée représenter la robe de Raiponce. Je résiste à l'envie de le lui arracher des mains. C'est bon, je sais que c'est pitoyable comme déguisement, mais ce n'est pas à une fête sorcière que je me rends. Alors, tant pis si j'ai l'air un peu cruche. De toute façon, on aura tous l'air cruche. Fête déguisée moldue oblige.

Sauf peut-être Amy.

Non, c'est sûr, Amy aura au moins l'air classe. Pour ne pas dire sublime. Elle se sera débrouillé pour choisir un couple à représenter qui ne lui aura pas demandé de se rendre dans une boutique de déguisement du centre de Londres. Sale garce.

- Dominique, qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça dans la maison ?

La voix de Fleur me sort de mes pensées. Je constate que Dominique l'a fait entrer dans la chambre et, à la question de sa mère, elle lui donne la robe en expliquant que c'est ce que je suis censée porter pour la fête.

Fleur grimace de la même manière que sa fille quelques instants plus tôt. C'est fou ce qu'elles se ressemblent . . .

- Et, tu es censée ressembler à qui avec cette horreur au juste ?

Je me retiens de rouler des yeux à la question de Fleur. Mais tout juste. C'est sûr que, venant de deux beautés, comme cette mère et sa fille, ce doit être impensable de porter cette robe.

Je me penche sur mon sac pour en sortir le plastique qui enveloppait le costume que j'ai acheté et à l'intérieur duquel se trouve un morceau de papier avec un dessin de Raiponce. Je le leur donne et attend le verdict.

Qui tarde un peu à venir.

- Alors ? Fais-je au bout de dix secondes, à bout de patience.

- Elle est à toi cette robe ? Me demande Fleur. On peut y faire ce qu'on veut ?

- Euh . . . Oui.

- Parfait, je reviens. En attendant, Dominique et Victoire vont te coiffer. Dom, va chercher ta sœur.

La jolie blonde s'exécute aussitôt. C'est presque si elle ne lui a pas fait un salut militaire avant de sortir de la pièce. Fleur la suit, embarquant ma robe et le dessin de Raiponce. En attendant le retour de Dominique, je m'assois sur le lit. Elle revient avec sa sœur, moins d'une minute plus tard, un flacon de potion à la main.

Je fronce des sourcils. Elles comptent me manger à quelle sauce au juste ces deux-là ?

- Maman est allé voir ce que tu as refilé comme déguisement à James. Comme il y a des chances que ce soit la même horreur que ta robe, Ginny et Angelina vont s'occuper de lui. Tu vas voir, on va faire de vous de vraies œuvres d'arts.

Alors que Victoire m'installe de force sur une chaise et enduit ma chevelure de la potion malodorante qu'elles ont ramené, je me demande s'il n'aurait pas été plus judicieux de refuser l'aide de Dominique.

O0o0O

Une heure plus tard, je dois avouer que laisser les Weasley s'occuper de mon cas est sans doute la meilleure idée que je n'ai jamais eu. En me regardant dans le miroir de l'armoire de la chambre, je constate qu'elles ont fait un travail sublime.

La potion dont Victoire a arrosé mes cheveux était un accélérateur de pousse. Du coup, voilà que je me retrouve avec des cheveux qui doivent faire pas loin de deux mètres de long. C'est impressionnant - et un chouia encombrant. Pour éviter que ma chevelure ne m'embête toute la soirée, elles l'ont tressé de façon à ce que ça ressemble plus ou moins à la natte de Raiponce dans le dessin animé, petites fleurs comprises. Je suis épatée. Et je ne parle même pas de la robe . . .

Quand Dominique m'a dit que sa mère était une excellente couturière, elle ne plaisantait pas. Fleur m'a appris elle-même, pendant que j'enfilais la robe merveilleuse qu'elle m'a confectionné à partir de la bouse que je lui ai filé, qu'il lui arrivait à l'occasion de créer des vêtements qu'elle mettait en vente chez Mme Guipure. Et dans le rayon haute couture, s'il vous plaît.

Je suis officiellement jalouse de Dominique.

- Alors ?

Je regarde ma nouvelle copine comme si elle était idiote. Honnêtement, qui aurait l'audace de critiquer quoi que ce soit, quand on voit ce à quoi je ressemble ? Je n'ai même pas l'impression que ce soit réellement moi dans le miroir.

- Comment ta mère a-t-elle fait pour qu'on ait l'impression que la robe de Raiponce ait réellement existé ?

Dominique sourit mais ne répond pas. Nul besoin en même temps.

- Je suis curieuse de savoir ce qu'elle a réussi à faire avec le costume de James, dis-je en faisant face à la Gryffondor.

Impossible d'appeler cela des déguisements maintenant. Ce serait faire injure à Fleur.

- On n'a qu'à aller voir, propose Dominique. Je pense qu'il doit être prêt lui aussi.

- Il y a plutôt intérêt, fais-je en attrapant mon sac à dos. On doit être chez ma cousine dans vingt minutes.

Nous sortons de la pièce. D'un simple coup d'œil, nous constatons qu'il n'y a plus personne dans la chambre d'en face alors nous descendons les escaliers qui nous ramènent au rez-de-chaussée. La cuisine est moins encombrée que lorsque je suis monté me changer. Tout le monde a visiblement plus ou moins émigré vers le salon, alors nous suivons le mouvement.

Là, toute la famille Weasley est rassemblé autour de James pour admirer son costume embelli par les soins de Fleur. Je dois avouer que je comprends leur intérêt. Même moi j'ai du mal à reconnaître le déguisement que je me suis procuré dans la boutique où j'ai trouvé ma robe.

- Vous avez fait un super travail, là aussi Fleur, dis-je en m'approchant de James, appréciant ses cheveux roux envolés et remplacés par un joli brun, le faisant d'autant plus ressembler à son père.

Ce dernier se tourne vers moi. Il me regarde de haut en bas et a un sourire appréciateur.

- Je suis d'accord avec Eve, Fleur. T'es géniale.

Derrière lui, la femme apprécie le compliment a sa juste valeur. Son mari passe un bras autour de sa taille, lui pique un baiser sur la tempe et lui murmure quelques mots à l'oreille. Elle rougit. Sans doute lui a-t-il glissé quelques compliments supplémentaires. Ou bien alors, des commentaires coquins, va savoir.

- On doit y aller, dis-je en regardant James dans les yeux. On va devoir transplaner assez loin de la maison de mon oncle si on ne veut pas attirer l'attention. Je connais un parc, non loin de chez eux, qui est généralement vide à cette heure-là. On devrait pouvoir y apparaître sans trop de problèmes.

James hoche de la tête. Derrière lui, je vois alors Albus qui a retrouvé son apparence normale. Je lui glisse un sourire amusé. Il me fusille du regard. Durant les deux heures qu'ont duré sa transformation en jeune fille, Albus s'est planqué dans la remise de son grand-père au fond du jardin. Il n'y a que ses parents qu'il a autorisé à venir le voir. Albus a dû être un peu traumatisé par l'expérience.

Faudra quand même que je pense à me procurer cette potion, moi . . .

Nous quittons la maison des grands parents Weasley en faisant de larges signes de la main dans notre dos. Ils nous souhaitent tous de passer une bonne soirée, jusqu'à ce que nous dépassions le portail qui signale l'entrée de la propriété. Arrivés là, je tends mon bras à James pour qu'il y pose sa main. Un fois fait, je transplane.

Comme je m'en doutais, le parc est désert. La petite brise glacial qui souffle sur Londres fait pivoter un tourniquet vide, émettant un grincement assez sinistre dans la nuit. Je frissonne, resserrant les pans de ma cape autour de moi. Le bon côté du choix de nos célébrités, c'est que nous avions tout ce qu'il faut pour compléter nos costumes. Merci à la société sorcière d'être resté coincé à l'ère du Moyen-Age.

- Suis moi, lance-je à James en grelottant. C'est par là.

Il m'emboîte le pas lorsque je nous conduis hors du parc. Je trouve déjà plus rassurant de nous retrouver sous la lumière des réverbères. Nous ne marchons que cinq petites minutes avant d'apercevoir le pavillon de mon oncle et ma tante. Enfin, si on peut appeler cela un pavillon.

Mon oncle travaille dans le bureau du premier ministre britannique, je ne sais plus exactement à quel poste. Donc, sa famille vit plutôt bien, comme l'atteste leur maison. Je me suis toujours dit que c'est sans doute aussi à cause de leur richesse que ma cousine est devenu une sale peste en grandissant.

- Jolie maison, commente James en levant la tête vers le premier étage où la vaste chambre de ma cousine possède sa propre terrasse.

- Pitié, ne dis pas ça devant Amy, le supplies-je en l'arrêtant devant le portail de la demeure. Ne lui donnons pas plus de raisons d'avoir les chevilles qui enflent. Crois-moi, elle est parfaitement consciente de la beauté de la maison de ses parents.

Je prends une profonde inspiration et jette un œil sur le jardin. Je vois que toutes les lumières du rez-de-chaussée sont allumées, mais on ne voit pas ce qu'il se passe à l'intérieur à cause des rideaux.

- Avant de rentrer, dis-je en lui faisant face de nouveau, il serait peut-être bon qu'on se mette d'accord sur ce qu'on s'autorise ou pas à faire.

James hausse des sourcils.

- A propos de quoi ?

- Je te rappelle qu'on est censé faire croire à ma cousine que nous sommes un couple.

- Alors, on a qu'à faire comme si nous étions vraiment un couple, répond-t-il en haussant des épaules d'un geste désinvolte. On se tiendra la main, on se fera des messes basses et ainsi de suite. Rien de très compliqué quoi.

- Ouais, mais pas trop démonstratif, le couple, de préférence.

- Je te dégoûte à ce point ? Demande James en passant près de moi pour ouvrir le portail.

- Là n'est pas la question, réponds-je en le suivant. Mais je ne suis pas très à l'aise avec l'idée de devoir s'embrasser. Même si c'est pour faire semblant.

- On avisera en temps voulu. Et puis, je te rappelle que c'est toi qui a tenu à ce que je vienne ce soir. Tu aurais tout aussi bien pu demander à un élève de notre école ou à un copain moldu qui te plait.

- J'ai rabiboché le seul mec qui m'intéressait avec sa copine, tu te souviens ? Dis-je au moment où il frappe trois coups sec à la porte.

James sourit, amusé.

- Logan t'en remercie encore d'ailleurs.

- Ouais, je suis trop gentille, fais-je avec aigreur avant d'endosser un sourire de façade à destination de ma cousine qui ouvre la porte d'entrée.

James et moi nous tenons côte à côte sur le perron de la porte. Nous avons à peine dix minutes de retard, mais vu le bruit qui s'échappe par la porte ouverte, nous sommes visiblement parmi les derniers.

- Eve ! S'écrie Amy avec une voix faussement enjouée avant de me prendre dans ses bras. Tu as pu venir, c'est génial ! Je n'y croyais plus !

Je coule un regard en biais à James. Il a les sourcils tellement hauts qu'ils vont presque disparaître dans ses cheveux.

A contrecœur, j'entoure la taille de ma cousine pour un câlin qui dure une demi-seconde, puis Amy se recule. Je désigne ensuite James de la main.

- Je te présente mon cavalier, James Potter.

Le Gryffondor lui tend une main qu'elle serre brièvement avec un sourire poli.

- Entrez, je vous en prie. Eve, tu ne m'as jamais parlé de lui. Comment vous êtes vous rencontrés ?

J'esquisse un sourire ravie et mon corps pourrait presque trembler d'impatience tellement je sens que ça va être bon.

- Nous étudions dans la même école, réponds-je.

Amy pile au milieu du couloir, nous forçant à nous arrêter nous aussi. James ne se départ pas de son air surpris. Ma cousine se tourne légèrement, mais c'est suffisant pour que nous constations tous les deux sont sourire crispée.

- Vraiment ? Quel joie . . .

Elle regarde James d'un peu plus près, le jaugeant de la tête aux pieds, mais avec une moue dégoûtée cette fois-ci.

- Enfin, venant de ta part, ce n'est pas surprenant. Tu ne peux sans doute pas faire mieux.

Je tique. Serre les poings. Me convainc que notre famille comprendrait assez mal que je lui ai collé une droite, deux minutes à peine après notre arrivée.

- Et ton Jeremy ? Demande-je en calmant mes nerfs.

Amy retrouve aussitôt son sourire d'hypocrite.

- Il est dans le salon, avec des amis. Suivez-moi, je vais vous le présenter.

Je laisse ma cousine prendre deux pas d'avance sur nous, puis j'attrape James par le bras pour le forcer à rester près de moi alors que nous la suivons.

- Ta cousine sait que tu es une sorcière ? me murmure-t-il à l'oreille.

- Oui, je réponds sur le même ton. Tu comprends maintenant ?

- Elle déteste les sorciers ?

Nous passons dans le salon, dont la plupart des meubles ont été repoussés conte les murs pour permettre à une vingtaine d'adolescents de pouvoir se déhancher sur de la musique forte, au centre de la pièce.

- C'est un peu plus compliqué que ça. Elle n'a jamais accepté que je sois une sorcière et elle non. C'est de la jalousie, et c'est la seule manière qu'elle a trouvé pour l'exprimer.

- Et tu m'as amené dans ce guêpier ?

Je lui adresse un sourire de serpent.

- Pourquoi crois-tu que je fais jouer l'une des dettes que tu me dois ? Il était hors de question pour moi d'inviter une personne que j'apprécie dans l'antre du démon.

James me jette un regard horrifié. Et il peut. Nous ne sommes là que depuis quatre minutes. Il peut sans doute aisément deviner comment va se dérouler le reste de la soirée.

Nous arrivons enfin à hauteur de trois jeunes hommes, dont deux s'éloignent aussitôt pour laisser un peu d'intimité à leur ami. Ce dernier nous tourne le dos, mais sa silhouette et ses cheveux noirs me laissent une sensation désagréable. Avec un froncement de sourcils, je constate que je le connais probablement.

- Voici ma cousine, Eve, et son cavalier, James, nous présente Amy en forçant son petit-ami à se retourner pour nous regarder.

Instinctivement, j'ai un mouvement de recul qui surprend James et Amy. Malheureusement, ma première impression n'était pas désagréable pour rien.

- Evelyne ? S'étonne l'enfoiré de premier ordre qui me regarde avec surprise.

Je pince des lèvres. Si je n'étais pas certaine de n'avoir jamais présenté Jeremy à Amy, j'aurais pu croire qu'elle l'a fait exprès pour me pourrir un peu plus la vie. Mais je ne lui ai jamais parlé de lui, principalement parce que je ne voulais pas entendre de commentaires acerbes de la part de la petite fille pourrie gâtée.

- Vous . . . Vous connaissez ? Demande ma cousine avec un brin d'hésitation dans la voix, son regard voyageant entre nous deux.

Si quelque chose pouvait se passer ici et maintenant, qui pourrait empêcher ce bellâtre de répondre, peu importe quoi, je suis preneuse. Même une attaque de Mangemorts, je suis pour.

- On est sortis ensemble, répond Jeremy, ouvrant le sol sous mes pieds. On a rompu, il y a un an à peu près. Eve, comment tu vas depuis le temps ?

Ça allait très bien, jusqu'à ce que je tombe sur mon enfoiré d'ex !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeVen 24 Avr - 14:41

Chapitre 16

Je serre les poings pour la deuxième fois de la soirée, et ce, en moins de deux minutes. Cette fête commence fort. Je sens que je vais passer le meilleur 25 décembre de ma vie.

- Je vais bien, réponds-je avec aigreur après avoir pris une profonde inspiration pour me donner le courage nécessaire de répondre à Jeremy sans lui coller un coup de genou dans les parties. Tu m'excuseras de ne pas m'enquérir de ta santé en retour, tu dois te douter que je n'en ai absolument rien à taper.

Je ponctue ma dernière phrase d'un bref sourire ironique. Son regard me confirme qu'il a très bien compris.

- J'aimerais être sûre d'avoir bien compris, intervient Amy, sourcils froncés. Vous êtes sortis ensemble . . . Tous les deux ?

Je ne prends même pas la peine de répondre à ma peste de cousine (Jeremy réglera ses comptes avec elle tout seul) et attrape le bras de James pour le forcer à me suivre loin de ce couple insupportable. Je nous tire jusqu'à une longue table recouverte d'une nappe blanche immaculée et de tout un tas de mignardises. Puis, je relâche le bras de James et pose les deux mains sur le rebord de la table, tentant de faire redescendre ma pression artérielle.

La vache, j'aurais jamais cru que quelqu'un d'autre que James Potter pourrait avoir cette effet sur moi. Mais je n'avais imaginé la possibilité de retomber sur Jeremy dans une ville aussi grande que Londres.

- Euh . . . Eve . . . Tu te sens bien ?

Je prends une dernière grande inspiration pour terminer d'apaiser mes terminaisons nerveuses puis adresse un sourire rassurant à mon pauvre cavalier.

- Oui, ça va. Il faut juste que je reste éloigné de ces deux-là, et tout devrait aller pour le mieux.

James jette un regard dans notre dos, sans aucun doute sur le couple démoniaque, puis reporte son regard inquiet sur ma personne.

- Donc . . . Ton ex, hein ? Il t'a laissé une sacré impression, dis-moi.

Loin de moi l'envie de m'épancher sur mes problèmes de cœur devant James, et encore moins sur une histoire qui appartient au passé. Enfin, techniquement.

- N'en parlons pas, tu veux ? Vu qu'on a fait le déplacement, j'aimerais passé une soirée aussi bonne que possible.

James hésite un court instant.

- Je suis d'accord avec toi. Au fait, je suppose que tout ce qu'il se trouve sur la table est pour nous.

- Tu supposes bien, réponds-je en attrapant un toast de caviar (je sais que c'est du vrai, il n'y a que chez mon oncle que j'ai déjà eu l'occasion d'en goûter). Tiens, essaye-ça.

Sans peur, Gryffondor oblige sans doute, James enfourne le toast. Et fait aussitôt la grimace.

- C'est salé, se plaint-il.

Magnanime, je lui tends ensuite un verre de jus d'orange. Je vais attendre un petit peu avant de lui faire tester le Coca-Cola . . . coupé au whisky. Ça va le changer de la bièraubeurre.

- C'est donc à cela que ressemble la musique qu'écoutent les moldus maintenant, fait soudain James en regardant la piste de danse où seuls quelques garçons font les fous sur une musique techno que je n'ai jamais entendu.

Sans doute cette chanson est-elle sortie pendant les quelques mois que je viens de passer à Poudlard. Depuis mon retour, je n'ai pas vraiment eu le temps de me mettre à la page. Je crois que c'est ça le plus chiant avec le fait d'être une sorcière : pendant plusieurs mois, je suis complètement coupée du monde moldu, et du coup, j'ai un retard fou à rattraper quand je reviens, histoire de ne pas paraître trop bizarre auprès des autres.

- Il y a plusieurs styles de musiques, expliqué-je à James. Celle-ci ne fait pas partie de mes préférés. Je préfère, et de loin, un son plus pop rock.

James finit son verre et le pose sur la table.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Je le regarde et hausse des épaules. Je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que l'on ferait une fois arrivés à la fête de ma cousine. Le plus important pour moi était de prouver à Amy que moi aussi je pouvais venir à cette soirée, parce que je ne suis pas la tâche qu'elle se complait à imaginer.

Soudain, je sens quelqu'un tirer sur ma natte. Ce n'est pas un geste méchant, c'est plutôt fait pour attirer mon attention.

- Eve ? Oh la vache, j'adore ton costume. Comment est-ce que tu es arrivée à un tel résultat avec tes cheveux ?

Ayant reconnue la voix rauque, je me retourne en souriant pour faire face au visage souriant et poudrée d'Ellen.

- J'ai posé des rajouts, quelle question.

- Je n'arrive pas à croire que tu sois là ! S'étonne-t-elle alors que je la prends dans mes bras, toute contente de la revoir.

Ellen est une bonne amie d'Amelia, elles se sont rencontrées à l'école primaire, quelques années avant que je ne reçoive ma lettre pour Poudlard. Ma cousine me l'a présenté peu de temps après leur rencontre, puis nous sommes devenues un trio de filles toujours collées ensemble. Avec mon entrée dans le monde des sorciers et la jalousie d'Amelia, j'ai peu à peu perdu le contact avec Ellen. Cela fait donc à peu près quatre ans que je ne l'ai pas vu. Autant dire que ça date.

- Ouais, je sais que c'est surprenant mais c'est le cas, réponds-je à Ellen avant de la boire du regard.

Elle n'est plus blonde, comme dans mon souvenir, mais a teint ses cheveux en noir. Je ne sais pas si c'est permanent ou si c'est seulement pour coller avec son déguisement de Cléopâtre. Déguisement qu'elle a certainement trouvé dans la boutique qui m'a vendu les miens d'ailleurs.

Je me demande avec qui Ellen est venu, si je le connais, et si lui est venu déguisé en Jules César.

- Qui est-ce ? Demande Ellen en faisant voyager son regard entre moi et James, en retrait juste derrière moi.

- Oh oui, pardon. C'est James Potter, mon cavalier. Nous étudions dans la même école. James, voici Ellen Carter, une amie de longue date.

James lui adresse un bref signe de tête et un sourire poli, qu'Ellen lui rend généreusement.

- Tu étudies toujours dans cette institution privé en Écosse, alors ?

Le bobard que mes parents ont servi à tous ceux que nous connaissons, mis à part mon oncle et ma tante. Il est plus facile d'expliquer mes longues absences en prétextant que j'ai intégré un pensionnat à des centaines kilomètres de Londres.

- Oui, toujours. Et toi ? Tu étudies dans le même lycée privé qu'Amy, j'imagine.

- Eh non. Nous sommes dans des établissements différents maintenant, mais on sort souvent ensemble le week-end.

Elle n'ajoute rien mais elle et moi pensons la même chose. Lorsque nous n'avions que dix ans et que nous imaginions notre vie d'adolescentes, on se voyait toutes les trois faisant des virées shoppings et sortant le samedi soir comme toutes les jeunes filles de seize ans. Aujourd'hui, elles ne sont plus que deux. J'ai dû me faire de nouvelles copines pour les sorties.

- Tu repars quand ? On devrait se voir avant ta rentrée.

J'acquiesce avec joie.

- Je ne dois prendre le train de retour que le 2 janvier. On peut se voir avant.

- Ce serait génial, confirme Ellen avant de voir Amy lui faire de grands signes de la main depuis l'autre bout de la pièce. Je vous laisse. Ne quitte pas la soirée avant qu'on ait posé une date !

- Promis !

Ellen s'éloigne ensuite pour rejoindre ma cousine, nous laissant de nouveau seuls, James et moi. Pendant notre discussion, il s'est attelé à goûter tout ce qui lui a semblé comestible.

- Tu es sérieux là ? Tu as encore faim après tout ce qu'on a mangé chez ta grand-mère ?

- Pas vraiment, mais ce serait dommage de ne pas découvrir ce que les moldues mangent. C'est pas mauvais, ça, ajoute-t-il ensuite en désignant des sushis au saumon sur un plateau en argent.

- Laisse tomber la bouffe, James. Allons plutôt nous installer dans un coin du jardin avec une bonne bouteille. Il est temps pour toi de goûter à l'alcool moldu.

- Pourquoi ? C'est différent du nôtre ?

- Tu verras bien, dis-je en attrapant une bouteille pleine de whisky, une deuxième de Coca que je lui colle dans les bras d'un geste autoritaire et de le forcer à me suivre hors de la pièce.

O0o0O

Deux heures plus tard, la bouteille de Coca est complètement vide et celle de Whisky bien entamée. Un peu comme nous d'ailleurs.

Nous avons élu domicile dans le coin du jardin le plus éloigné possible de la maison, la piscine faisant obstacle entre nous et elle, posés sur des transats et gardés au chaud par des lampes que mon oncle a dû loué quelque part pour le confort des invités de sa fille. Nous ne sommes pas les seuls dans le jardin, mais pas les plus atteints par l'alcool. Au moins, moi, je n'ai pas ôté mes vêtements et plongé dans une piscine dont l'eau ne doit pas excéder les huit degrés.

James regarde la bande d'adolescentes éméchées batifoler dans l'eau d'un œil intéressée. Je suis peut-être bourrée mais pas encore complètement aveugle.

- Franchement Potter, je te pensais plus intelligent que ça. C'est ce genre de fille qui te plait ?

James quitte la piscine des yeux pour me regarder comme si j'étais la dernière des demeurés.

- Tu te fiches de moi, Brown. Ces filles n'ont absolument rien d'intéressantes. Par contre, je me demande combien de temps il leur faudra avant de commencer à virer au bleu.

Je ricane. Sans doute pas longtemps.

Je porte mon verre à ma bouche mais je constate avec dépit qu'il est vide. Je le pose au sol, déçue. La Terre tourne un peu trop à mon goût pour que je me lève chercher une autre bouteille de Coca. Quand j'irais un peu mieux, peut-être que j'aurais le courage d'aller chercher le ravitaillement.

Me souvenant soudainement que j'ai promis à mes parents de rentrer avant minuit, j'attrape mon téléphone portable que j'ai glissé dans la poche de ma cape et vérifie l'heure qu'il est. Il ne me reste plus qu'une heure avant mon couvre-feu alors j'aurais plutôt intérêt à y aller mollo sur la bouteille si je ne veux pas me prendre un savon dont je me souviendrais toute ma vie.

- J'ai faim, dit soudain James, au moment où mon estomac se met à gargouiller.

Nous nous regardons avant d'éclater de rire.

- OK. Mais il faudra sans doute que tu me soutiennes. Je ne pense pas pouvoir tenir debout toute seule.

- Ca devrait pouvoir se faire, me rassure James en se levant de son transat. Allez viens, ajoute-t-il ensuite en me tendant ses mains pour m'aider à me mettre debout.

J'attrape ses mains et je me hisse sur mes jambes. Le sol tangue un peu, mon estomac fait un looping ou deux puis ça se calme.

- Tu peux marcher ? Me demande James, amusée, mes mains toujours dans les siennes.

- Ouais, mais ne me lâche pas. Je ne suis pas certaine de la fiabilité de mes jambes.

James ne se démet pas de son sourire et me lâche complètement, contrairement à ce que je viens de lui demander.

- Hey ! m'insurge-je aussitôt, sentant le monde se remettre à tourner.

Il se baisse pour ramasser sa poêle à frire et revient aussitôt près de moi pour passer un bras autour de mes hanches. Je préfère ça. Je passe mon propre bras autour de la taille de James pour assurer mon équilibre. Il se met ensuite en route et je suis bien obligée de le suivre.

- Je dois te prévenir, dis-je, je ne suis pas certaine qu'il restera grand chose à manger sur la table.

- Je me contenterais de ce qu'il y aura.

Nous rentrons dans le salon qui a perdu beaucoup de sa luminosité depuis notre départ, et où il y a beaucoup plus de gens en train de danser. La musique a l'air un peu mieux aussi. Nous nous frayons un chemin entre les corps ondoyants et parvenons à nous approcher de la table où il reste, contrairement à ce que je pensais, pas mal de nourriture. Par contre, les boissons se sont toute volatilisées.

Nous nous jetons sur la nourriture comme la misère sur le monde. Boire, ça creuse. James fait une razzia sur les sushis tandis que je m'occupe de faire leur fête aux tranches de cake. Je ne sais pas qui a confectionné tout cela, mais c'est vraiment bon. J'imagine que c'est ma tante : Amy est incapable de cuisiner puisqu'elle refuse obstinément de mettre les pieds dans une cuisine, sauf pour y chiper de la bouffe.

- Hmmm, ces trucs-là aussi sont pas mal ! s'exclame James, la bouche pleine, en jetant son dévolu sur des feuilletés après avoir fini le plat de sushis.

Je scrute mon cavalier, étonnée de le voir engloutir autant de nourriture aussi vite. Encore que, ça ne devrait pas autant me surprendre après le spectacle qu'il m'a infligé lors de notre sortie à Pré-au-lard, lorsqu'il a fini mon assiette chez Mme Rosmerta.

Je sens tout à coup quelqu'un me tapoter l'épaule. Je me retourne pour découvrir la dégoûtante présence de Jeremy, lequel est tout sourire, comme si la dernière fois qu'on s'était vus, on était les meilleurs amis du monde.

- Qu'est-ce que tu veux ? Demande-je assez sèchement, la félicité dû à l'alcool complètement envolée.

- Tu n'as pas besoin d'être aussi hargneuse. Je ne t'en veux plus, tu sais.

Je lâche une exclamation de consternation face à son sourire enjôleur.

- Toi, tu ne m'en veux plus ? Je crois que tu inverses les rôles mon grand. Moi, j'ai des raisons de t'en vouloir, pas le contraire.

Jeremy secoue la tête, un sourire aux lèvres, avec la tête de celui qui se trouve indulgent face à la bêtise de son interlocuteur.

- On ne va quand même pas remettre le sujet sur le tapis ? Allons danser plutôt, non ? Ajoute-t-il en me tendant sa main.

Je n'ai pas le temps de réagir que quelqu'un lui frappe violemment la main pour la faire tomber. James apparaît aussitôt à ma droite et passe un bras possessif autour de ma taille et me serre contre lui. Voilà qui est assez surprenant. Je le pensais accaparé par le buffet et trop alcoolisé pour comprendre ce qu'il se passait autour de lui. Il faut croire que je pense mal.

- Je ne connais pas votre histoire commune, mais du peu que je viens d'entendre, je ne pense pas qu'Eve ait envie de passer plus de temps en ta compagnie. Alors, si tu veux bien nous excuser . . .

Après un regard condescendant sur la personne de Jeremy, James nous fait faire demi-tour pour rejoindre l'autre bout du buffet. Mais l'indésirable ne semble pas en avoir terminé.

Il s'interpose entre nous et notre but, main en avant, frôlant la poitrine de James.

- Mec, je crois qu'il est de mon devoir de te mettre en garde. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es avec Eve, mais tu devrais te méfier. Elle cache bien son jeu. Ce n'est pas le genre de fille avec qui un mec sérieux devrait sortir.

Attends là, qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Qu'est-ce qu'il raconte cet enfoiré !

- Eve n'est pas le genre de fille à se contenter d'un seul mec, tu sais, poursuit Jeremy, visiblement très fier de son petit numéro de raclure de bas étage. Quand on était ensemble, elle . . . Elle ne se gênait pas pour voir d'autres gars. Des potes à moi, en plus.

Mon sang ne fait qu'un tour. Alors, là, c'est la goutte de trop. Il est hors de question de laisser passer ce qu'il vient de dire.

J'attrape la poêle abandonnée sur la table par James et prend l'élan nécessaire pour frapper Jeremy. Un coup en pleine tête, qui lui exploserait son nez de looser, voilà qui devrait lui remettre les idées en place.

Mais James doit me connaître un peu trop bien maintenant : il intercepte mon mouvement avant même que l'enfoiré qui nous fait face n'ait compris ce qui était sur le point de lui arriver. Il m'arrache la poêle des mains et la garde loin de moi.

- Je crois plutôt que c'est toi qui ne la connaît pas bien, fait James d'une voix froide en toisant Jeremy. Eve n'est absolument pas la personne que tu dépeins. C'est une fille bien, loin d'être égoïste ou nombriliste. Des traits de caractère assez peu compatible avec l'infidélité, tu ne crois pas ? Je pense plutôt que tu rejettes tes propres torts sur elle, ce qui explique qu'elle ait envie de t'exploser la tête avec ce joli accessoire en fonte.

James soulève la poêle pour que Jeremy la voit bien et la fait tourner et tressauter pour qu'il constate bien à quel point elle est lourde.

- D'ailleurs, je crois que je vais la laisser faire finalement, poursuit-il avec un sourire mauvais en me rendant la poêle. Mon instinct me dit que tu mériterais de te faire refaire le portrait.

Ravie d'avoir récupérer mon arme, je la lève bien haut pour pouvoir reprendre là où on m'avait interrompu mais quelqu'un s'interpose encore. Amy, cette fois-ci, et en criant d'un ton indigné qui plus est.

- Qu'est-ce que vous faites ? Eve, à quoi tu joues, là ?

- C'est un jeu qui s'appelle « Exploser la tronche de son ex avec une poêle à frire », tu veux essayer ?

Amy me fusille du regard et vient se poster près de son petit-ami, l'air menaçant.

- Baisse ça tout de suite, je ne te permets pas de faire un tel scandale à ma fête de Noël.

- C'est bien dommage, parce que ce sera à peu près le seul truc amusant qui va se passer pendant ta fête merdique, réplique-je, en colère et bien décidée à me défouler sur quelqu'un ou quelque chose.

Amy lâche un soupir incrédule.

- Et moi qui t'ait invité pour faire plaisir à mes parents, je savais bien que j'aurais dû leur dire d'aller se faire voir. Franchement, qui voudrait d'une ratée dans ton genre chez lui ?

Ce genre de réflexion mesquine, c'est tout à fait le style de ma cousine. Je la reconnais bien là.

Je ferme les yeux et prends une profonde inspiration, histoire de me calmer. Mais contrairement à d'habitude, ça ne fonctionne pas. Il faut dire qu'entre cette sale peste et son enfoiré de nouveau chéri, mes nerfs ont de quoi être mis à rudes épreuves.

Oh et puis merde, hein ! Qu'ils aillent tous au diable ! Il y en a marre de jouer aux gentilles petites filles. Prends ça dans les dents, cousine.

- Une ratée ? Amelia, tu ne trompes personne. Je sais parfaitement que tu es jalouse de moi depuis l'instant où je t'ai annoncé que j'étais admise dans cette école en Écosse. Aussi loin que je me souvienne, dès que j'avais quelque chose qui te plaisait, tu t'arrangeais pour avoir la même chose, mais en mieux. Seulement, le collège, c'était hors de ta portée et de l'influence de ton père. Et ça t'est toujours resté en travers de la gorge. Accepte-le ma grande : tu ne seras jamais comme moi. Quoi que tu fasses.

Ma cousine a l'air d'être sur le point d'exploser, ce qui me ravit au plus haut point. Depuis le temps que j'avais envie de lui cracher la vérité en face, c'est maintenant chose faite.

- Sors de chez moi, siffle-t-elle entre ses dents.

- Avec plaisir. Loin de moi l'envie de rester une seconde de plus avec vous deux, fais-je en regardant simultanément ma cousine et l'enfoiré qui lui sert de cavalier. Allez, viens James.

- Oh ça, tu ne me le diras pas deux fois, fait-il en partant en premier. Je n'ai jamais vu une fête aussi pourrie.

Je lui emboîte le pas et le suis hors du salon. Mais avant de passer dans le couloir, je me retourne une dernière fois et assène à Amy :

- Au fait, j'ai oublié de te dire : vous formez un très joli couple tous les deux. Je trouve que vous vous êtes bien trouvés. Avec un peu de chance, vu toutes les nanas qu'il se tapent en même temps, il t'aura déjà refilé une MST. Bonne soirée.

Je quitte la fête sur cette dernière précision et rejoins James qui m'attend dehors, de l'autre côté du portail.

Je n'arrive pas à croire que j'ai prononcé tous ces mots en face d'Amy. Jusqu'à présent, je m'étais toujours contrôlé car je ne voulais pas que ma famille comprenne à quel point je ne pouvais plus voir ma cousine en peinture. Mais ce soir, franchement, entre elle et l'autre abruti, c'était mission impossible. On ne peut pas demander autant de contrôle à une personne normale.

- Ta cousine est d'une gentillesse et d'une amabilité rare, tu sais ? Je comprends que tu l'apprécies autant.

James et moi nous regardons. Puis éclatons de rire. Très fort. Et longtemps. Nous mettons tellement de temps à nous calmer que je m'étonne que ma cousine ne sorte pas de la maison pour nous virer de son trottoir.

- Oh Merlin ! S'exclame James en essuyant ses yeux pleins de larmes de rire, une fois calmé. Je n'arrive pas à croire qu'un tel mec puisse exister. Non mais quel chien, je te jure ! Et t'es sorti avec ?

- Personne n'est parfait, dis-je pour ma défense. Et je dois avouer qu'il cachait bien son jeu. Je n'ai réellement compris qui il était que quand je l'ai pris sur le fait.

C'était dix jours avant Noël, l'année précédente. Je rentrais de Poudlard, c'était juste à la sortie de la gare. Je l'ai vu avec une nana de mon quartier, une gentille fille en plus. Je ne me suis jamais sentie plus conne qu'à ce moment-là. Lui qui m'avait reproché tout l'été d'être trop proche de gars qui n'étaient que des potes, et qui était à deux doigts de me traiter de salope, s'était amusé à sauter sur tout ce qui bougeait quand j'avais eu le dos tourné. Je les avais rejoins aussitôt, l'avais arraché à la bouche de cette fille et lui avais administré la plus belle gifle de sa vie. Dommage que les sorciers n'aient pas le droit de faire usage de la magie contre les moldus. Je m'en serais donné un cœur joie sinon.

- Ne restons pas là, ajouté-je en jetant un regard peu amène sur la maison de mon oncle et de ma tante. Ça me donne envie de gerber.

Nous nous mettons en route, prenant automatiquement le chemin du parc, là où nous pourrons transplaner tranquillement.

- Au fait, t'as été génial, dis-je soudain. La manière dont tu as remis Jeremy à sa place et la petite pique lancée à Amy. Crois-moi, elle va te maudire le reste de ton existence pour avoir osé critiquer sa fête.

James hausse des épaules d'un air détaché.

- Je préfère que ce soit elle plutôt que toi. Elle, au moins, ne possède pas de baguette. D'ailleurs, si jamais un jour l'envie te prend de leur jouer un sale tour à ces deux-là, tu n'hésites pas à m'envoyer un hibou. Je suis sûr que mes oncles te dénicheront un petit truc sympa à tester sur eux.

Je souris, ravie et amusée.

- Quand je repense à la manière dont ta cousine m'a regardé quand tu lui as dit que j'étais un sorcier, fait-il alors que nous arrivons dans le parc. J'ai rarement vu autant de mépris dans un regard. Même toi, tu ne m'as jamais regardé de cette façon. Et pourtant, t'en as eu des raisons de le faire ! Je ne sais pas comment tu as fait pour la supporter aussi longtemps.

Je continue à sourire. Je me trouve un peu bête. C'est sans doute un reste d'alcool et la joie d'avoir remis Amy à sa place qui me met dans cet état de joie quasi euphorique.

- T'as encore faim ? demande-je à James, en sentant mon estomac commencer à protester.

- Un peu. Les trucs que ta cousine servait ne suffisent pas à nourrir un homme. Pourquoi ?

- J'ai encore un peu de temps avant de devoir rentrer. Suis-moi, je te paye un McDo.

- C'est quoi ? Demande-t-il en me suivant hors du parc.

- Tu verras. Je suis sûre que tu vas adorer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 6 Mai - 13:01

Chapitre 17



Le téléphone de mes parents sonne deux fois, avant que mon père ne décroche. J’imagine qu’il n’arrive pas à dormir tant que je ne suis pas rentrée s’il répond aussi rapidement.

- Eve ? Devine-t-il aussitôt, sans que je n’ai eu besoin de prononcer un seul mot.

- Oui papa, c’est moi. J’appelais juste pour t’avertir que je ne serais pas à l’heure à la maison.

J’entends le mécontentement de mon père dans sa voix lorsqu’il me demande :

- La fête d’Amy est si bien ?

Puisque je préfère attendre demain matin pour expliquer en détail à mes parents ce qui s’est passé à la soirée de ma cousine, avant que mon oncle n’appelle chez nous pour avoir une petite explication sur mon comportement qu’il jugera certainement déplacée une fois qu’Amy aura tout réarrangé à sa sauce, je lui donne la version courte :

- Je ne suis plus chez oncle Stanley, je suis avec James au Macdonald. On a eu un petit creux alors on s’est arrêté en chemin.

- Ok, fait mon père après un petit soupir. Tu penses être rentrée pour quelle heure ?

- Je ne sais pas, papa. Mais je te promets de ne pas revenir trop tard, d’accord ? Mais toi, vas te coucher. Il ne m’arrivera rien, ne t’inquiètes pas. J’ai une poêle à frire avec moi et je sais m’en servir !

Mon père émet un petit rire amusé à l’autre bout de la ligne.

- Sois là avant deux heures, ou j’appelle les flics.

- Compris chef. A demain, papa.

- A demain. Et sois prudente !

Je raccroche et remets mon portable dans la poche de ma cape.

James et moi sommes installés dans un recoin du Macdonald, deux plateaux chargés de nourriture entre nous. En voyant tous les sandwich proposés, James est tombé en émerveillement et a voulu tout tester. Bien entendu, je lui ai fait promettre de me rembourser dès notre retour à Poudlard : lui offrir un menu, je peux, mais tout le magasin, c’est hors de ma portée !

Le fast-food est loin d’être plein à cette heure avancée de la nuit. J’aurais imaginé plutôt le contraire pour un établissement ouvert 24h/24h, mais il faut croire que le soir du 25 décembre, les gens préfèrent rester chez eux à étrenner leurs cadeaux tout neuf.

J’attrape l’un des hamburgers de la pile et le déballe avant de croquer dedans. En face de moi, James en est déjà à son second sandwich et a vidé la moitié de sa boisson. Par contre, il n’a pas spécialement l’air attiré par ses frites.

- Qu‘est-ce que tu as prévu de faire du reste de tes vacances ? Me demande soudain James, entre deux bouchées.

- Rien de spécial. Je vais réviser, je pense, et puis essayer de voir mes amis moldus. Oh, mince ! M’exclame-je soudain, en tapant mon front du plat de la main.

- Quoi ? S’étonne James.

- J’étais tellement en pétard contre ma cousine et Jeremy que je suis partie sans prendre le numéro d’Ellen ! Zut, je lui avais promis qu’on se verrait pendant les vacances.

- Tu ne sais pas où elle vit ?

- Je sais où elle vivait il y a quatre ans, mais je crois que ses parents ont déménagé. J’espère qu’ils sont dans l’annuaire, c’est la seule option qu’il me reste.

- Au pire, ta cousine aura bien son numéro, non ?

Au sourire en coin qu’il ne peut retenir, je comprends qu’il plaisante. Ah ah.

- Et toi, tes vacances, tu vas les passer à faire quoi ? Lui demandé-je en retour.

- Sans doute à éviter Albus et à vérifier qu’il n’a rien glissé dans ma nourriture ou ma boisson. Je risque d’entendre beaucoup ma mère me rappeler que je n’ai plus l’âge de faire des enfantillages. Et puis, s’il me reste un peu de temps, réviser pour mes ASPIC’s et aller voir Teddy et Victoire dans leur nouvelle maison.

Je souris et tente d’endiguer le rire qui menace de pointer, au souvenir d’Albus avec une paire de seins et couinant comme une fille après avoir découvert qu’il en était devenue une. Malheureusement, c’est assez difficile, surtout une fois que Potter commence lui aussi à rire. Pourtant, je devrais lui en vouloir puisqu’à la base, la potion m’était destinée.

- Sérieux, James, tu as de drôles de manières d’enterrer une hache de guerre, tu sais ? Si ton plan avait fonctionné, crois-moi, je t’aurais fait la misère une fois de retour à Poudlard.

- Je comptais sur ton sens de l’humour pour bien le prendre. Et puis, en désespoir de cause, je m’étais préparé à boire moi aussi la potion en gage de ma bonne foi.

J’ouvre des yeux ronds. Il est sérieux, là ? En voyant ma tête, James hoche la sienne pour confirmer mes doutes.

- Georges voulait tellement me voir transformé en fille qu’il a prié Merlin toute la journée d’hier pour que tu prennes la potion pour une déclaration de guerre.

Abasourdie, je secoue la tête. Je crois que je ne comprendrais jamais Georges Weasley. Cette manie qu’il a de faire des farces à toute sa famille . . . Comment ils font pour le supporter ? Et est-ce qu’il fait la même chose à sa femme et ses enfants ? Je n’espère pas pour eux.

Un courant d’air entre dans le restaurant, lorsque la porte qui donne sur l’extérieur s’ouvre. Je frissonne, n’ayant plus ma cape sur le dos, et me retourne pour jeter un œil aux nouveaux arrivants. Je sursaute lorsque je reconnais le profil et le déguisement d’Ellen. Ca, pour une surprise . . .

- Ellen, interpellé-je mon amie à voix forte, sans avoir besoin de crier pour me faire entendre puisque qu’il n’y a que nous et un petit groupe d’amis dans le restaurant.

Elle se tourne vers nous à mon appel et l’étonnement se peint aussi sur son visage. Elle fait signe au gars qui l’accompagne, déguisé en Jules César comme je m’y attendais, de la suivre quand elle nous rejoint.

- Quelle coïncidence ! S’exclame-t-elle une fois arrivée à notre table. Et moi qui me demandais où vous aviez bien pu passer. Je t’ai cherché chez Amy avant de partir, mais je n’ai pas réussi à te mettre la main dessus. Je comprends mieux pourq . . .

- Ian ? S’exclame d’un coup James d’une voix forte, interrompant Ellen et attirant nos trois regards surpris sur sa personne.

- Oh la vache ! James ! Mais je ne t’avais pas reconnu avec ton costume ! S’exclame à son tour Jules César en tendant la main à James pour qu’il la serre. Qu’est-ce que tu fais là ?

Le dénommé Ian me jette un coup d’œil interrogateur, avant de reporter son attention sur James, à qui il lâche la main.

- Euh . . . Vous vous connaissez ? S’étonne Ellen.

- Ouais, répond Ian, on est dans la même école.

Pardon ?

J’étudie d’un peu plus près le profil de ce jeune homme. Il doit avoir l’âge de James, des cheveux blonds coupés très courts, les yeux marrons, le teint un peu plus bronzé que la moyenne anglaise. Il doit faire à peu près 1m80 et n’a pas l’air très épais. Mais j’ai beau essayer de creuser ma mémoire, je ne me souviens pas de l’avoir déjà croisé à Poudlard.

Bon, en même temps, ce n’est pas comme si je connaissais tout ceux qui étudient là-bas.

- Mais, et vous deux ? Demande-je ensuite à Ellen. Comment vous vous connaissez ?

- C’est mon demi-frère, répond Ellen. Tu te souviens, mon père s’est remarié il y a cinq ans. Et toi et ton ami, vous vous êtes rencontrés comment . . . ?

Je regarde James. Je regarde Ian. Je regarde Ellen.

- Tu te rappelles, cette école privée perdue au beau milieu de l’Écosse où j’étudie . . .

Ellen ouvre des yeux ronds comme des soucoupes. Au moins, je suis fixée, elle connaît le secret de son demi-frère.

- Oh putain ! Tu . . . Ian et toi . . . Vous . . . Ah bah merde alors, finit-elle par s’exclamer en se laissant tomber à côté de moi sur la banquette. Ça explique pas mal de choses, du coup.

J’éclate de rire, plus sidérée que amusée par les évènements. Si j’avais su . . .

- Tu m’excuseras, mais je ne me souviens pas de toi, fais-je à l’intention de Ian, en attendant qu’Ellen assimile ce qu’elle vient d’apprendre à mon propos.

- Il y a pas de mal, moi-même, je ne te replace pas vraiment.

- C’est Evelyne Brown, intervient James en regardant Ian comme si il essayait de communiquer avec lui par la pensée.

- Ah, c’est donc toi, cette fameuse Evelyne. Ravi de pouvoir mettre un visage sur ton nom.

Je coule un oeil sur James.

- Dis, il y a des gens dans ton entourage qui ne sont pas au courant de mon existence ?

James fait semblant de réfléchir pendant une demi-seconde avant de me répondre.

- Non, je ne crois pas.

Super.

- Ian est de mon année, mais il est à Poufsouffle, précise James. C’est le président du club d’échec aussi.

Cette dernière précision n’était pas forcément nécessaire.

- Je n’arrive pas à croire que tu sois une sorcière, fait soudain Ellen, ne prenant garde à ne pas parler trop fort. Ca ne t’a pas fait bizarre quand tu l’as découvert ?

Si très. Mais au moins, ça expliquait pourquoi à chaque fois que ma mère m’achetait un truc que je n’aimais pas, il finissait toujours inexplicablement par disparaître.

- Mais, tu as le droit d’être dans le secret ? M’enquis-je. Tu n’es pas vraiment de la famille proche de Ian alors . . .

- Et ta cousine, c’est de la famille proche peut-être ? Intervient James. T’es plutôt mal placée pour faire ce genre de réflexion.

- Mon oncle, ma tante et ma cousine sont au courant, pace que ce crétin de membre du Ministère a cru bon de débarquer m’annoncer que j’étais une sorcière quand ils étaient invité à prendre le café chez mes parents. Si j’avais eu le choix, crois-moi qu’Amy n’aurait jamais su ce que j’étais réellement.

- Mais du coup, c’est à cause de ça que vous pouvez plus vous supporter avec Amy, comprend soudain Ellen.

- Rectification : c’est à cause de ça que Amy ne peut plus me supporter. C’est elle qui est monté sur ses grands chevaux et qui a commencé à me traiter comme un monstre parce que je suis partie étudier la magie.

- Tiens, ça me rappelle quelqu’un, marmonne Ian dan son coin.

Je ne cherche pas à comprendre de quoi il parle, ça ne me regarde très certainement pas.

- Sa mère est une sorcière, m’explique Ellen alors que je ne lui ai rien demandé. Son père ne le savait pas, mais quand Ian a reçu sa lettre pour Poudlard, elle a bien été obligé de le lui dire. Suite à ça, son père s’est barré.

James, Ian et moi la regardons avec consternation.

- Quoi ! S’exclame-t-elle ensuite à l’adresse de son demi-frère. Ce n’est pas non plus un secret d’ordre mondial, ça va !

Je secoue la tête en souriant. J’avais oublié qu’Ellen ne connaissait pas le concept de vie privé.

- Ca vous dérange si on se joint à vous pour manger ? Demande Ellen. J’adorerais que tu me parles de ton expérience à Poudlard. Ian en parle très peu.

Sur ces paroles, elle envoie un regard agacé à son demi-frère. Ce dernier se contente de hausser les épaules.

- C’est juste une école, tu sais. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Ohlà, il est sûr qu’on étudie dans la même école ? Parce, personnellement, je ne parlerais pas de Poudlard en ces termes. Au contraire, il y a énormément de choses à dire sur cette école.

- Vous pouvez venir manger avec nous, si ça ne dérange pas James.

Je me tourner vers ce dernier qui secoue aussitôt la tête pour me signifier que lui non plus, ça ne le dérange pas. Ellen et Ian nous quittent donc aussitôt pour aller passer leur commande.

- Eve, dit James en se penchant vers moi par dessus la table, puisque ton amie est venue avec son frère, tu pouvais donc venir avec n’importe qui, toi aussi.

Je secoue la tête, blasée. A ce que je vois, James n’a pas tout fait compris le mode de pensée d’Amélia.

- Pas du tout. Amy accepterait de bon cœur qu’Ellen vienne avec un garçon qui ne soit pas un petit copain, mais pour moi, ce ne serait jamais passé. Elle aurait été trop heureuse de pouvoir m’interdire l’accès à sa fête, sur le seul motif que je sois venue avec un pote.

- Je ne suis pas sûr, contredit James. On a rien fait qui puisse faire penser à qui que ce soit qu’on était plus que des amis.

- C’est parce qu’il y a eu Jeremy. Si on était resté avec les autres, au lieu de s’exiler dans le jardin, on aurait passé toute la soirée sous les yeux d’Amy et crois moi que là, on aurait dû lui prouver qu’on était bel et bien un couple.

- Du coup, heureusement qu’il était là.

Euh, ouais . . . Mais non.

O0o0O


Est-ce que c’est galère de se garer près de la gare de King’s Cross le week-end avant la reprise des cours ? Totalement. A un tel point que je me demande pourquoi je n’ai pas plus insisté auprès de mon père pour que l’on fasse comme d’habitude, et que je me rende à la gare par magicobus. Ça va faire bientôt une demi-heure que l’on tourne en rond dans le quartier pour essayer de stationner la voiture. A cette allure, je vais rater mon train.

Dès que je croise James, il faudra que je pense à le remercier. C’est à cause de lui si mes parents ont voulu m’accompagner à la gare aujourd’hui. Ils ne l’avaient jamais fait, sauf pour ma rentrée en première année. Mais maintenant, ils veulent être plus impliqué dans ma vie de sorcière parce qu’ils sont curieux de connaître mon univers.

Si je pouvais, je remontrais le temps et je mettrais du cyanure dans le poulet rôti que ma mère a servi à James au début des vacances.

Je jette un coup d’œil sur ma montre. Elle indique onze heures moins dix. Là, il faut vraiment que j’y aille.

- Papa, dépose moi devant la gare, on a plus le temps. Je vais finir par louper mon train si vous insister pour venir avec moi.

Il ne daigne même pas me répondre. Seule ma mère se retourne depuis le siège passager pour me lancer un regard froid. Je grimace puis soupire. C’est bien ma veine, tiens.

Soudain, mon père pousse un cri victorieux et appuie sur la pédale d’accélération trop vivement, ce qui me plaque contre mon siège. Mince, il a finit par la trouver sa place de parking.

- Tout le monde descend ! S’écrie-t-il en sortant de la voiture. Il nous reste moins de dix minute pour rejoindre le quai.

Il sort ma valise du coffre et se met à sprinter vers l’entrée de la gare, ma mère sur les talons. Je ferme les yeux et secoue la tête, priant pour que je sois en train de rêver. Puis, il se met à pleuvoir. Pour éviter d’attraper la mort à cause de la grosse averse qui se déverse sur Londres, je cours aussi vite que je peux, rattrapant mes parents.

Lorsque nous déboulons dans l’entrée de la gare, nous sommes tous les trois essoufflés et trempés. Autour de nous, c’est la cohue. La rentrée des sorciers correspondant à celle des moldus cette année, il y a beaucoup de monde à King’s Cross.

Nous nous frayons un chemin au milieu de la foule pour rejoindre le mur qui sépare les mondes magique et moldu. Je l’aperçois très vite et constate que je suis loin d’être la dernière car beaucoup d’élèves se pressent autour de la barrière.

- Papa, donne moi ma valise, fais je en m’arrêtant à quelques mètres la voie 9 ¾. Il ne me reste que cinq minutes pour embarquer.

- Tu seras sage, d’accord ? Me conseille ma mère en me prenant dans ses bras. Ton premier trimestre s’est bien passé, on aimerait que ça continue comme ça.

- Pas de soucis, la rassuré-je. A condition que les autres élèves n’attentent pas à ma vie, bien entendu.

Ma mère me fait les gros yeux en me lâchant, laissant assez d’espace à mon père pour qu’il vienne m’embrasser sur la joue.

- Écris-nous un peu plus souvent, me demande-t-il. N’attends pas le mois de Juin pour donner de tes nouvelles.

J’acquiesce d’un signe de tête, attrape ma valise et m’éloigne d’eux. Je passe la barrière et me retrouve sur la voie 9 ¾.

Là aussi, c’est la cohue. Sauf qu’il n’y a quasiment que des adultes sur le quai. Tous mes camarades sont déjà dans le train, ou en train d’y monter. Je dois me dépêcher.

Je serpente entre les adultes et les enfants qui ne sont pas encore en âge d’aller à Poudlard, et rejoins le wagon le plus proche avant d’y grimper. J’arrive pile à temps car, à peine ais-je fermer la porte derrière moi que le train siffle, donnant le signal de départ. Je souffle, heureuse de ne pas avoir rater le train. Je me demande comment j’aurais fait dans le cas contraire. Je vois assez mal mes parents tenter de rejoindre l’Écosse en voiture, pour que j’arrive à temps pour le banquet.

Armée de ma valise, je remonte le couloir à la recherche d’un compartiment libre - ce qui est absolument sans espoir - ou d’un visage amical. Je croise beaucoup de Serdaigle dans le premier wagon, de nombreux Poufsouffle dans le second et quelques jeunes Serpentard dans le troisième. Ce n’est qu’arrivée au quatrième wagon que je crois des têtes connues.

- Salut Eve !

Sortant d’un compartiment bourré à bloc, Dominique me stoppe.

- Bonjour.

- Tu cherches un compartiment ? Il nous reste encore de la place ici, si tu veux.

Je jette un œil dans son dos. Je reconnais les filles qui y sont, ses copines, qui me jettent des regards peu amènes.

- C’est gentil de ta part, mais je pense que je vais continuer à chercher Lucretia et Shelly. A plus tard !

Dominique m’adresse un grand sourire et un signe de la main enthousiaste lorsque je m’éloigne. J’imagine que je risque de tomber assez souvent sur elle à Poudlard, tant que je ne lui aurais pas raconté la soirée de ma cousine, comme je le lui avais promis lorsqu’elle m’avait aidé à me préparer.

Je trouve enfin mes amies dans le dernier compartiment du wagon. Mais elles sont loin d’être seules. En fait, elles sont même en train d’empêcher Barry Wilkes et Michael Flint, deux potes de classe, de se battre avec trois autres gars. Que, malheureusement, je reconnais très vite. Pourquoi est ce que Logan Crivey, Ian Carter et James Potter se trouvent dans ce compartiment ?

- Mais foutez le camp ! Hurle Barry par dessus Lucretia qui le retient de se jeter sur son adversaire en s’interposant entre eux. Vous n’avez rien à faire ici, on vous dit !

- Ce n’est pas à toi de décider si on a le droit d’être ici ou pas, mon pote. Les compartiments sont à tout le monde à ce que je sache.

Je laisse ma valise dans le couloir et ouvre la porte du compartiment. Shelly, qui retient mollement Michael par le bras parce qu’il ne semble pas aussi hargneux que son ami, se tourne aussitôt vers moi et me salue d’un sourire.

- Coucou Eve. Tu as passée de bonnes vacances ?

Son intervention a le mérite de calmer tout le monde dans le compartiment. Barry cesse de vouloir étrangler ses adversaires, ce qui donne l’opportunité à Lucretia de pouvoir le lâcher suffisamment pour me faire un signe de la main avec un air las. James, Logan et Ian, quant à eux, se retournent avec surprise pour constater que je suis bel et bien là.

- Je peux savoir ce qu’il se passe ?

Barry ouvre la bouche, sans doute pour répondre à ma question, mais James est plus rapide que lui.

- Enfin te voilà ! J’ai cru que tu avais loupé ton train dis donc.

Je lâche un petit cri moitié apeurée et moitié surprise lorsqu’il m’attrape par la nuque en même temps qu’il parle, pour coincer ma tête sous son bras avant de frotter mes cheveux avec ardeur. Aïe.

En réponse à son attaque, je lui file un coup de pied dans le tibia. Il me lâche aussitôt et s’écroule sur la banquette la plus proche en grimaçant et en frottant sa jambe.

- Merci de ta considération, James, mais comme tu peux le constater, je suis arrivée à temps. D’ailleurs, c’est de ta faute si je suis en retard. Si tu n’avais pas convaincu mes parents de se mêler de ma vie, ils n’auraient jamais insistés pour m’accompagner à la gare et ils ne m’auraient pas mise en retard. Enfin bref, ça ne répond pas à ma question. Qu’est-ce qu’il se passe ?

Je passe au dessus des regards surpris de Lucretia, Barry et Michael et concentre mon attention sur Shelly, la seule qui sera suffisamment imperméable à l’incongrue de la situation pour me répondre.

- Potter et ses deux amis ont voulu rester avec nous dans le compartiment pour attendre ton arrivée. Nous n’étions pas d’accord, ils ont insistés, Barry s’est énervé et tu as assisté à la suite.

Clair et concis. J’adore cette fille.

- Pourquoi vous vouliez me voir ? Demande-je à Ian et Logan, ignorant James qui continue à faire son bébé sur la banquette.

- Sans vouloir te vexer, fait Logan, on n’avait pas particulièrement envie de te voir, nous. C’est James qui a insisté.

Il ponctue sa phrase d’un signe du pouce en direction de son pote.

- Eve et moi, on est amis maintenant, clame-t-il avec assurance. J’ai donc le droit de venir la voir dans son wagon si ça me chante, et de passer du temps avec elle. N’est-ce pas ?

La question s’adresse à moi, bien entendu.

Je regarde les personnes qui m’entourent. Ian et Logan sont sans doute trop habitués à James pour pouvoir s’inquiéter de son comportement. Michael et Shelly ont plus l’air intrigués par ce qu’il se passe qu’autre chose. Quant à Barry et Lucretia, ils me regardent avec effarement et horreur.

La rentrée commence fort.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 6 Mai - 13:04

Chapitre 18

Une fois que j'ai réussi à virer James et ses deux potes hors de notre compartiment, Lucretia se tourne vers moi, poings sur les hanches et l'air furieuse. Shelly, quant à elle, reste fidèle à elle même : assise près de la fenêtre, elle regarde le paysage défiler d'un air rêveur en mangeant quelques douceurs. Barry et Michael assistent à ce qui se prépare en silence, conscients du caractère de Lucretia.

- Alors ? S'exclame-t-elle.

Je regarde les garçons assis sur les banquettes l'un en face de l'autre. Heureusement qu'ils sont là, ils vont me donner un excellent moyen de diversion.

- Alors quoi ? Répété-je. Ce serait plutôt à toi de m'expliquer ce qu'il se passe ici, tu ne crois pas ?

Je ponctue ma phrase d'un signe de tête en direction de Barry et Michael. Aux dernières nouvelles, le cœur de Lucretia balançait entre les deux. Incapable de se décider sur lequel méritait le plus son attention, elle s'amusait depuis la rentrée à faire croire aux deux garçons qu'il était celui qu'elle préférait. Par conséquent, une petite animosité était née entre les deux Serpentard qui se battaient pour les faveurs de mon amie.

Du coup, j'aimerais bien savoir ce qu'ils font là, tous les deux, sans même nous faire le plaisir de s'éviscérer un peu.

- Oh ça ? Fait Lucretia d'un ton désinvolte en ne prenant même pas la peine de regarder nos camarades de classe. C'est de l'histoire ancienne. Michael a finit par lâcher l'affaire, par conséquent, je sors avec Barry maintenant.

Lucretia se penche vers moi et chuchote à mon oreille en guise de complément d'informations :

- Je crois qu'il vient de se découvrir un faible pour Shelly, il n'arrête pas de la coller depuis qu'on est monté dans le train.

Oh mon Dieu, le pauvre . . .

- Maintenant que ta curiosité est satisfaite, tu peux satisfaire la nôtre en retour ? Intervient Barry avec un regard aigre sur la porte fermée du compartiment. C'est quoi cette histoire avec Potter ?

Je renifle, passablement agacée. Barry et moi, on a pas élevé les porcs ensemble. Je ne vois absolument pas de quel droit il vient se mêler de ma vie de cette manière. Nous n'avons jamais été spécialement proches, et j'irais même jusqu'à dire que je suis déçue de voir mon amie finir avec ce type. Je le trouve un peu trop attardé à mon goût.

Bref . . .

- James a quelque peu exagéré les choses, réponds-je en regardant Lucretia dort dans les yeux.

Barry comprend instantanément la signification de mon indifférence à son égard et lâche un grognement de mécontentement, suivi d'un reniflement hautain. Fais gaffe mon gros, tu me connais mal. Je me suis déjà énervée pour moins que ça.

- J'imagine que parce que j'ai été un peu sympa avec lui, il me considère comme son amie, poursuivis-je. Mais une fois que nous serons à Poudlard, il comprendra assez rapidement que ce n'est pas mon cas. Je n'ai absolument pas l'intention de le côtoyer.

Ma mémoire se rappelle alors à mon bon souvenir, en me rappelant que James me doit du fric.

- Enfin, jusqu'à ce qu'il m'ait remboursé ce qu'il me doit, ajoute-je à mi-voix à ma seule intention.

A son regard exaspéré, je comprends que Lucretia a entendu ma dernière remarque à propos des dettes de James.

Explications faites, je dépasse Lucretia pour hisser ma valise dans le filet prévu à cet usage. Michael se lève aussitôt pour me prêter main forte.

- Quelque chose me dit que tout ne va pas se passer exactement comme tu l'as prévu, fait soudain Shelly d'une voix douce sans quitter la fenêtre du regard alors que je m'installe entre elle et Michael.

Je grimace. J'espère qu'elle a tort. Enfin, je crois.

O0o0O

A la descente du train, comme d'habitude, c'est la cohue. Vu que nous sommes parmi les plus grands, nous parvenons à pousser les plus jeunes hors de notre chemin, histoire de ne pas avoir à poireauter trop longtemps sous la pluie glaciale qui s'est mise à tomber vers midi. Nous dépassons un groupe de quatre premiers années de Poufsouffle qui se serrent les uns contre les autres. Je me demande pourquoi ils font ça.

Michael et Barry prennent la tête de notre groupe et courent jusqu'à l'une des calèches prises d'assaut. Ils y montent dès leur arrivée, puis Michael passe la tête par la porte pour nous hurler de nous presser. Nous accélérons l'allure.

- Aïe !

Lucretia et Shelly me passent devant alors que je trébuche sur une pierre mal placée. Mais je me redresse aussitôt, en sentant une goutte d'eau mal placée me dégringoler le long de la colonne vertébrale. Hors de question de rester une seconde de plus sous cette pluie battante, même si ma cheville me fait un mal de chien.

Cependant, lorsque je parviens à la hauteur de la calèche, je constate que j'arrive trop tard. Stanley Davies, mon co-batteur dans l'équipe de Quidditch de Serpentard, est arrivé juste avant moi. A peine la porte s'est-elle refermé sur son dos que la calèche se met en branle.

Je lâche un juron et regarde rapidement le reste des calèches à travers le rideau de mes cheveux trempés. Je crois reconnaître le profil de Dominique un peu plus loin alors je me précipite derrière elle en espérant qu'elle ne soit pas la dernière à monter dans sa calèche. Je parviens à poser le pied sur le première marche au moment où elle finit de pénétrer dans l'habitacle. Elle s'assied et je demande :

- Est-ce qu'il vous reste une place de libre ?

- Bien sûr, monte !

Ce n'est pas Dominique qui a répondu. C'est James.

Et mer . . . credi.

En la voyant courir vers la calèche, seule, je m'étais persuadée qu'elle allait retrouver les copines que j'avais vu dans son compartiment un peu plus tôt. Jamais je n'aurais imaginé rejoindre James, Logan, Albus et Rose. Non pas que ce soit extrêmement dérangeant. Mais je n'aime pas vraiment ce genre de surprise.

Je pénètre entièrement dans la calèche et la porte se referme sur moi. Je parviens à me glisser sur la banquette entre Dominique et Rose, faisant ainsi face à Logan. Dans l'habitacle sec, je sens l'eau dégouliner partout sur mes vêtements. Je frissonne, glacée jusqu'aux os par la désagréable sensation.

Ma cheville droite me rappelant à son bon souvenir, je me penche pour constater les dégâts. Il ne semble rien avoir de grave, c'est juste douloureux. J'espère tout de même ne pas m'être fouler le pied.

- Tu n'es pas avec tes chiens de garde ?

Sentant un regard sur moi, je lève les yeux pour croiser ceux de James.

- Tu veux sans doute dire mes amis. Tu ne peux pas vraiment leur en vouloir de ne pas t'avoir cru tout à l'heure.

- Non, effectivement, réponds James avec un demi sourire aux lèvres. Mais Wilkes avait plus l'air hargneux que surpris. C'est ton copain ?

Oh mon dieu, la nausée est en train de monter . . .

- Tu me prends pour qui au juste ? J'ai une tête à me taper des trolls ?

La calèche éclate de rire. Enfin, ceux qui sont à l'intérieur plutôt, mais vu le bruit que cela fait, ça doit presque revenir au même. Je suis sûre que dans les autres calèches, ils doivent se demander si nous ne sommes pas sur le point d'exploser.

- Je te trouve quand même un peu injuste, dit Dominique après s'être plus ou moins calmée. Wilkes n'est pas si moche que cela.

- Je ne faisais pas allusion à son physique.

Je crois qu'on vient de perdre Albus. Le pauvre est obligé de se tenir le ventre tellement il rigole, la tête contre la paroi de la calèche et une main devant la bouche pour s'empêcher de faire trop de bruit.

- Tu as passé de bonnes vacances en dehors de ça ? Me demande Rose. D'ailleurs, James n'a rien voulu nous dire sur votre soirée. Il préférait te laisser l'honneur de la raconter. Était-ce si mémorable ?

Je regarde James. Je le remercie du regard de ne pas avoir étalé ma vie privée au grand jour. Puis, me souvenant de la fin de la soirée, je lui souris. En retour, il me fait un clin d'œil.

- Vous êtes sérieux, là ? S'exclame Albus, totalement abasourdi. Quand je vais raconter à Scorpius à quel point vous vous êtes rapprochés vous deux, il ne va jamais me croire.

Je ne prends pas la peine de répondre à Albus. Que pourrais-je dire de toute manière ? Ce n'est pas comme si il avait tout à fait tort. Mais il est hors de question de lui donner raison.

O0o0O

Lorsque nous quittons tous les six la calèche, j'ai largement eu le temps de raconter la fête de Noël organisée par ma cousine. Au passage, je ne me suis pas gênée pour cracher tout mon soûl sur cette pourriture de Jeremy et pour descendre en flamme Amelia, soutenue par James. Dominique et Rose se sont immédiatement rangé de mon côté, Albus a feint l'indifférence et Logan, lui, a plus été surpris par le fait que nous ayons croisé un de leur pote après la soirée que par tout le reste.

- Espérons que le prochain garçon sur qui tu jetteras ton dévolu ne soit pas un débile profond, dit Dominique en remontant rapidement les escaliers pour échapper à la pluie toujours battante.

- Si c'est un gars de Poudlard, je ne vois pas comment je pourrais.

Et ce qu'il se déroule ensuite dans le hall d'entrée ne peut que confirmer ce que je viens de dire. J'imagine qu'un petit malin a cru drôle de se servir de toute l'eau laissée par les élèves qui ont rejoins la Grande Salle pour créer une patinoire géante. Résultat, tous ceux qui veulent se mettre à l'abri de la pluie se retrouvent immanquablement sur les fesses.

Dominique et moi y compris.

Je dérape sur une plaque de gel, me foule de nouveau ma pauvre cheville déjà mise à mal un peu plus tôt dans la soirée et me retrouve les quatre fers en l'air. Je ne me gêne pas pour exprimer ma douleur à grands renforts de gros mots plus ou moins imagés. Dominique, elle, se contente de se mettre prudemment à genoux avant de frotter son fessier en grimaçant.

Dans mon dos, j'entends soudain Rose crier, suivi de plusieurs fracas. En regardant derrière moi, je constate que James, Logan, Albus et Rose se sont eux aussi fait surprendre par la nouvelle attraction du hall d'entrée. La Serdaigle a atterri sur l'estomac de Logan, ce qui explique sans doute la jolie teinte verte qu'il prend soudain. Heureusement pour lui, elle a vite fait de remarquer son coussin amortisseur quelque peu particulier et s'éloigne aussi sec. Elle dérape de nouveau et cette fois-ci, atterri durement sur les fesses, comme tous les autres.

- Alors, là, je ne vois pas comment on va pouvoir rejoindre la Grande Salle sans se manger de méchantes gamelles, dit Dominique à quelques centimètres de moi, toujours dans la même position.

Je suis son regard et constate que d'autres élèves tentent par tous les moyens de traverser la patinoire improvisée. Certains d'entre eux, à force de prudence, semblent plus ou moins y arriver, mais la plupart ne tardent pas à se retrouver à nouveau les fesses collées contre la glace.

Je ne sais pas depuis combien de temps est-ce que le sol du hall d'entrée est dans cet état, mais je m'étonne que personne n'ait encore pensé à avertir un professeur, à défaut de pouvoir utiliser la magie. Ou tout simplement, que l'un de ces mêmes professeurs n'ait pas remarqué le bazar qui règne ici. Nous sommes au moins une cinquantaine d'élèves à compter nos bleus.

- Logan, James, vous qui êtes en septième année, vous n'avez pas un sort pour nous sortir de là ? Demande Dominique en se tournant prudemment vers eux.

- Ca aurait été avec plaisir cousine, mais loin de moi l'envie de me prendre une retenue pour avoir fait usage de ma baguette dans les couloirs. Ma mère a été très clair sur l'accueil qu'elle me réserverait en juin si je ne me tiens pas à carreau durant les six prochains mois.

Voilà une information plutôt intéressante. Je la range dans un coin de mon cerveau, des fois qu'elle puisse servir.

- Bon, marmonne-je dans ma barbe inexistante. Aux grands maux, les grands remèdes.

Je prends une profonde inspiration et hurle à m'en décoller les poumons :

- PROFESSEUR !

Je n'appelle personne en particulier, je souhaite seulement qu'un adulte arrive au plus vite, histoire d'arrêter toute cette pagaille. Parce qu'en plus, derrière nous, il y a toujours des élèves qui entrent et qui atterrissent sur ceux restés à l'entrée du hall. Je vous raconte pas l'embouteillage que ça fait.

- La vache, je ne pensais pas que tu pouvais avoir une telle puissance dans tes poumons, fait soudain la voix de James.

Je ne l'avais pas vu se rapprocher. Il se trouve à ma droite, à quatre pattes sur la glace, en train de se frotter l'oreille de gauche. J'imagine que c'est comme ça qu'il nous a rejoint.

- Qu'est-ce qu'il se paaargh !

Déboulant du couloir qui mènent aux cachots, le professeur Londubat s'est fait surprendre par la glace, tout comme nous. Et le voilà, lui aussi, en train de grimacer après la douloureuse rencontre entre le sol et son arrière-train.

Quand j'avais demandé un professeur, j'aurais peut-être dû préciser utile. Pas balourd. Heureusement pour nous, il n'est pas seul, et le professeur Adrians apparaît dans l'encadrement de la porte que le professeur Londubat vient de passer. Il jette un coup d'œil sur le hall d'entrée puis agite sa baguette. Instantanément, toute la glace disparaît.

Un énorme soupir d'aise résonne dans l'immense entrée, poussé par la cinquantaine d'élève présents, qui peuvent enfin rejoindre l'escalier de marbre sans craindre de se casser une patte.

Une main apparaît soudain dans mon champ de vision, rattachée à la silhouette de James. J'accepte son aide et attrape sa main. Il me tire vers lui pour me remettre d'aplomb. Seulement, ni lui ni moi n'avions prévu que ma cheville mise à mal refuserait de faire son boulot correctement. A peine l'ai-je posé à terre qu'elle se dérobe sous mon poids et je ne dois qu'aux réflexes de James de ne pas me casser de nouveau la figure.

- Ca va ? S'inquiète aussitôt le Gryffondor, mon nez contre son torse. C'est ta cheville ?

Je me redresse du mieux que je peux sans poser mon pied par terre et fusille ensuite ma cheville du regard.

- Ouais, je crois bien que mon petit vol plané sur la glace n'a pas arrangé les choses. J'ai dû me la fouler.

James passe sa tête sous mon bras gauche et passe son bras autour de ma taille.

- Accroche-toi à moi, dit-il. Je t'accompagne à l'infirmerie.

Je n'ai même pas le temps d'émettre la moindre objection. James nous mène déjà vers l'escalier.

- Qu'est-ce que vous faites ? S'étonne Albus qui apparaît soudain à notre gauche.

J'ai envie de lui envoyer un vacherie bien sentie, histoire de lui apprendre à poser des questions débiles, mais James me devance. Encore. La vache, ça commence à devenir une sale habitude !

- Eve s'est sans doute foulée la cheville, lui apprend son frère aîné. Je l'accompagne à l'infirmerie. Logan, tu me files un coup de main ?

Ce dernier, qui vient de se faufiler à ma droite, acquiesce d'un signe de tête. Tout comme son ami un peu plus tôt, il passe aussitôt sa tête sous mon autre bras et colle son propre bras au dessus de celui de James dans mon dos. Je dois faire des jalouses.

Clopinant, nous parvenons à peu près à monter les escaliers de marbre. Heureusement, il y a Dominique et Rose derrière nous, qui assurent plus ou moins notre équilibre en posant leurs mains dans le creux de nos reins quand tout menace de s'écrouler. Les élèves qui nous suivent et nous dépassent rigolent de nous. Si je n'avais pas la cheville qui enfle à vue d'œil, je leur aurais fais passer l'envie de se foutre de moi.

- Je pense pouvoir me débrouiller tout seul maintenant, fait James à l'intention de Logan, une fois arrivés en haut de l'escalier. On se retrouve plus tard.

- Ok, je te garde une place à table.

Logan me lâche aussitôt, non sans s'assurer de ne pas me déséquilibrer au passage. Avec un soutien de moins, je vacille quand même un petit peu.

- Albus, tu pourras prévenir Lucretia et Shelly que je suis à l'infirmerie s'il te plaît ?

- Tiens, t'as pris des cours de politesse pendant les vacances ? Réplique Albus, mutin.

Ca me fait pas rire.

- Ta gueule et fais ce qu'on te dit.

- Je me disais aussi . . .

Il paraît cependant plus amusé qu'autre chose. Il a finit par comprendre ma manière d'être finalement ?

Nous lâchons Logan, Dominique, Albus et Rose devant la Grande Salle et poursuivons notre chemin en prenant la direction de l'infirmerie. Coup de chance pour nous, cette année, elle se situe au premier étage, ce qu'il veut dire qu'il n'y a plus d'escalier à escalader. Par contre, il faut traverser tout le château puisqu'elle se trouve dans l'aile ouest. Autant dire qu'on a du parcours à faire.

Histoire de passer le temps, je demande à James :

- Au fait, pendant que j'y pense, qu'est-ce qu'il t'a pris de te pointer dans le compartiment de mes amis ce matin ? Tu voulais déclencher la Troisième Guerre Mondiale ?

- C'est marrant mais il me semblait avoir déjà répondu à cette question ce matin-même et dans ce fameux compartiment. Ton cerveau aussi a pris un coup lors de ta chute ?

- Ah ah. Trop drôle. Tu vois comme je me plie de rire ?

James roule des yeux, un léger sourire aux lèvres.

- Ta réponse de ce matin ne m'a que moyennement convaincu, poursuis-je. Alors ?

- Alors je t'ai dit la vérité. Je te considère à présent comme mon amie et si j'ai envie de te voir ou de te parler, le fait que tu sois en présence de tes amis Serpentard ne m'arrêtera pas. Et surtout pas ce lourdaud de Wilkes.

Je ne sais pas quoi répondre. Mince, ça me fait quand même tout bizarre de savoir que James me voit comme ça à présent. Ca ne fait quand même que quelques semaine que nous avons enterrés la hache de guerre. Très peu de temps, comparé aux cinq années durant lesquels on s'est tapés dessus dès que l'occasion se présentait.

- D'accord, je veux bien te croire. Mais laisse à mes amis le temps de se faire à l'idée, ok ? Et moi aussi, accessoirement.

James ne semble pas en revenir.

- Attends, t'es sérieuse là ? Après la journée qu'on a passé ensemble, t'as pas compris qu'on s'entendait bien ? Et encore, moi je l'avais compris bien avant ça. Je trouve qu'on fait un super duo. Toi et moi, on pourrait faire trembler les fondements de Poudlard. Aïe !

A force de raconter des conneries, il s'est pris une taloche sur la joue la plus proche de ma main. Bon, je l'avoue, une petite.

- Je te rappelle que ta mère t'a à l'œil, alors je serais toi, je passerais mes ASPIC's sans faire de vagues. Et puis, plus vite tu seras parti, plus vite tu me ficheras la paix.

- C'est vraiment ce que tu veux ?

Je n'ai pas le temps de comprendre ce que sous entend sa question qu'il commence déjà à me lâcher. Vu que je perds mon support, j'ai le réflexe idiot de poser le pied par terre. Mauvaise idée.

- Aïe !

Je relève aussitôt mon pied et m'accroche au truc le plus proche, c'est à dire James qui, en fait, n'a pas bougé d'un poil. Il s'est juste contenté de me faire croire qu'il se barrait. L'enfoiré.

- Alors, tu veux toujours que je m'en aille le plus vite possible ? Demande-t-il avec un sourire rusé que j'ai envie de lui arracher.

Je le fusille du regard.

- Amène-moi à l'infirmerie et arrête tes conneries. On va louper le banquet.

Nous reprenons notre route, en silence cette fois-ci. Il nous faut bien une dizaine de minutes pour parvenir à l'infirmerie. En pénétrant dans la pièce, je me fais soudain la réflexion que la vielle Pomfresh est peut-être déjà parti au banquet. J'aurais sans doute dû y penser plus tôt.

James m'aide à m'installer sur un lit puis disparaît dans le fond de la pièce pour aller chercher l'infirmière. Moins d'une minute plus tard, le voilà qui réapparaît, accompagné de Mme Pomfresh. Ouf, elle n'était pas encore partie.

- C'est bien la première fois que je vous vois accompagner Miss Brown dans mon infirmerie, Mr Potter. Vous avez des remords ?

James et moi partageons un regard d'incompréhension, avant de la lumière ne se fasse dans mon cerveau. L'infirmière sait très bien qu'à chaque fois que l'un de nous se retrouve chez elle, c'est à cause de l'autre. Mais c'est bien la première fois qu'on y vient ensemble.

- James n'y est pour rien, Mme Pomfresh, l'innocente-je aussitôt. Un élève a transformé le hall d'entrée en patinoire et je crois que je me suis foulé la cheville en glissant sur la glace.

Elle nous lance un regard surpris, mais j'ajoute pas un mot. Elle se contente d'attraper un tabouret à roulettes qu'elle approche de mon lit, de s'y asseoir et de prendre mon pied pour le regarder de plus près. Après avoir ôté ma chaussure et ma chaussette, elle ausculte ma cheville rouge et boursouflée. Ca fait mal.

- Il semble que vous vous soyez fracturé la cheville. Vous allez devoir rester avec moi pendant quelques heures, le temps de ressouder les os. Mr Potter, vous pouvez rejoindre la Grande Salle.

Sur ces mots, Mme Pomfresh s'éclipse pour récupérer ce dont elle aura besoin pour me soigner.

- Je te ramène quelque chose du banquet ? Me propose James.

- T'embêtes pas, Lucretia et Shelly passeront sans doute à la fin du repas.

- Comme tu veux. A demain, alors ! Dit-il en s'éloignant.

- Attends ! Qu'est-ce qu'il te fait croire qu'on se verra demain ? M'étonne-je.

- On se croise toujours dans les couloirs le lundi matin, m'apprend-t-il avant de sortir de l'infirmerie.

Comment il sait ça, lui ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitimeMer 6 Mai - 13:05

Chapitre 19

En ce premier lundi de la nouvelle année, c'est un vacarme assourdissant qui me réveille, me faisant sursauter dans mon lit. Je me tourne vers celui de Shelly, d'où provient la cacophonie.

- Mais c'est quoi ce bordel ? S'égosille Lucretia, elle aussi réveillée, se faisant miraculeusement entendre.

Shelly sort une main d'entre les rideaux de son baldaquin et attrape sa baguette qu'elle agite dans tous les sens. Aussitôt, les cris de cochons qu'on égorge s'éteignent.

Je n'y crois pas . . . Ce bruit provenait de son réveil.

- Tu es sérieuse là ? fais-je à Shelly, sans vraiment savoir si elle m'entend. Pourquoi tu as mis un tel bruit pour te servir de réveil ?

La tête mal réveillée de notre amie apparaît entre les rideaux verts de son lit. Elle se contente de hausser des épaules pour toutes réponses.

Énervée, je me laisse retomber dans mes oreillers sans aucune douceur et en émettant un grognement d'incrédulité. Je crois bien entendre Lucretia faire la même chose de l'autre côté de la chambre.

- Levez-vous les filles, le petit-déjeuner sera servi dans moins d'une heure, dit Shelly le plus normalement du monde en passant devant mon lit, ses bras chargés de vêtements.

Elle plane de plus en plus haut cette fille. Elle n'a même pas l'air d'avoir capté que son réveil fait des bruits digne des pires films d'horreurs. Je ne suis même pas sûre qu'un jour mon cœur se remettre de la frousse qu'elle m'a collé.

- Tu crois qu'on peut faire un arrêt cardiaque à seize ans ? Me demande Lucretia depuis le fin fond de son lit.

- Non, mais il faudra en convaincre mon cœur parce que j'ai bien l'impression qu'il est sur le point de lâcher.

Nous soupirons toutes les deux, résignées que nous sommes. Cela fait six ans que nous partageons notre chambre avec Shelly, des choses bizarres, on en a vu passer. Et comme à chaque fois, nous faisons comme si rien n'était.

Je repousse mes couvertures et sors du lit, bien décidée à suivre Shelly dans la salle de bain. Quitte à être réveillée, autant bien commencer la journée.

- Allez Lucretia, lève-toi. Profitons de notre réveil en fanfare pour arriver tôt dans la Grande Salle et avoir du choix pour le petit-déjeuner.

Sur ces mots, j'attrape mon uniforme passe devant le lit de mon amie d'où s'échappe un grognement d'approbation et rejoins Shelly dans la salle de bain.

Une demi-heure plus tard, nous débarquons toutes les trois dans la Grande Salle où il n'y a presque personne. Nous nous installons à notre table, le plus près possible des portes et entamons notre repas. J'ai à peine le temps de me servir un jus de citrouille que Barry et Michael nous rejoignent.

Crotte.

Michael s'installe à côté de Shelly le plus simplement du monde mais Barry se croit obligé de nous exposer sa manière de rouler un patin à sa petite amie.

Beurk.

Je repose mon toast dans mon assiette sans même l'avoir entamé. Cet imbécile vient de me couper l'appétit.

- Ta cheville va mieux ? Me demande Michael avec sollicitude.

- Elle est comme neuve.

Et heureusement, vu comment j'ai douillé hier soir pendant que la potion faisait effet. Quand je suis retourné au dortoir vers vingt-deux heures, je n'avais peut-être plus mal au pied mais la potion m'avait tellement retourné l'estomac que j'avais l'impression d'avoir passé les deux derniers jours dans un grand huit. Heureusement, ce matin tout allait mieux.

Je me tourne vers Lucretia et Barry qui n'en finissent pas d'échanger leur salive.

- Dites, ça vous ennuierait pas d'attendre d'être seuls pour faire ça ? Demande-je en me penchant légèrement dans leur direction. Je n'ai pas mangé hier soir et je voudrais bien pouvoir prendre mon petit-déjeuner sans avoir droit à ce genre de vision d'horreur.

Ils font semblant de ne pas m'entendre. Je fronce des sourcils.

- Eve va s'énerver, entends-je murmurer Shelly en face de moi.

Et elle a tout à fait raison. Je déteste que l'on m'ignore. Alors, histoire de bien faire comprendre que je suis là et que j'aime bien que l'on m'écoute quand je parle, je balance un violent coup de pied dans la jambe de Lucretia. Dommage qu'elle soit la seule que je puisse atteindre, j'aurais préféré que ce soit celle de Barry.

- Ca ne va pas, non ! S'étonne Lucretia en s'arrachant enfin de son babouin.

- Je vous ai demandé poliment d'arrêter de vous bécoter mais vous avez fait mine de ne pas m'entendre. J'ai été obligé de me montrer plus persuasive.

- Ce n'est pas une raison pour être aussi violente ! Tu n'avais qu'à nous le redemander. On avait peut-être pas entendu.

Je lui coule en regard dubitatif en biais.

- Tu te trouves à moins de cinquante centimètres de moi et je n'ai pas fait dans la discrétion. Si tu ne m'as pas entendu, ça veut dire qu'embrasser un gros porc rend sourd, donc petit conseil : cesse tout de suite.

Je vois Barry se raidir et son visage se teinter de colère. Ouais, je viens de t'insulter, tu as tout à fait compris, mon gros.

- Ce serait trop te demander de faire preuve d'un peu plus de politesse envers mon petit-ami ? me réplique Lucretia avec un brin de lassitude.

- Pourquoi faire ? Réplique-je. Je n'ai jamais caché les sentiments que j'éprouve envers Barry et ce depuis le premier jour. Je ne vois pas pourquoi maintenant, je devrais faire l'hypocrite.

Pour cause, dès que Lucretia m'avait fait part de son projet de se taper ledit Barry, je lui avais fait remarquer que la zoophilie était interdite par la loi. Y compris chez les sorciers.

- Parce que je suis ton amie, peut-être ?

- Si tu me considères vraiment comme ton amie, épargne-moi ce genre de spectacle quand tu sais que ça me retourne l'estomac. D'autant plus que tu sais parfaitement que je n'ai rien mangé depuis hier midi et que par conséquent, je crève la dalle. Si vous voulez vous roulez des patins, grand bien vous fasse, mais pas devant moi. Dans le cas contraire, attendez vous à des représailles.

- Tu devrais sans doute mieux choisir tes amies, Lucretia, intervient soudain Barry en me toisant.

Je lui jette un regard étonné, avant d'esquisser un demi-sourire ravi.

Mon gros, tu viens de prononcer des mots que tu n'aurais jamais dû dire. Merci de m'avoir facilité les choses.

- Je te demande pardon ? Fait Lucretia en se tournant vers Barry et en détachant chaque mot avec lenteur.

Sa réponse provoque un étonnement non-feint chez Barry. Il ne devait pas s'attendre à une telle réponse. Et cela prouve qu'il connaît très mal Lucretia, contrairement à moi.

Je retourne d'ailleurs à mon petit-déjeuner, toute ragaillardie et bien décidée à profiter du spectacle en sirotant mon jus de citrouille frais que je peux enfin déguster tranquillement.

- Je ne te permets en aucun cas de critiquer mes amies, poursuit Lucretia en redressant le dos, prenant ainsi sa pose « aristocratique«. Maintenant, si tu voulais bien me faire le plaisir de te tirer d'ici, j'apprécierais. Je pense que finalement, Eve a plus que raison en te traitant d'abruti.

- Quoi ? S'exclame Barry. Attends, tu romps avec moi ?

Je roules des yeux, exaspérée. T'as tout compris, l'horreur. Maintenant, dégage le terrain.

- Pourquoi, ça te pose un problème ? Réplique Lucretia.

Barry ne trouve rien à répondre. Il se contente de s'éloigner avec un regard assassin dans ma direction et en faisant signe à son pote Michael de le suivre, lequel s'empresse de s'exécuter, non sans adresser un regard d'excuse à Shelly qui semble même pas s'en apercevoir.

- C'était du rapide, dit-elle pour seule commentaire devant ce qu'il vient de se passer.

- Moi, j'ai trouvé ça trop long.

- Oh, c'est bon Eve, réplique Lucretia avec lassitude en se réinstallant. J'ai compris ton point de vu, c'est tout ce qui compte.

- Tu m'aurais écouté dès le début, on n'aurait pas eu besoin de jouer une telle scène dès le matin.

- Je voulais seulement faire plaisir à mes parents en m'intéressant à un sang-pur.

A-t-on déjà vu une raison plus idiote ? Je ne crois pas.

- Des sang-pur, ce n'est pas ce qui manque à Poudlard, réplique-je en jetant un regard autour de nous. Et aucun n'est pire que Barry. Même James Potter serait mieux.

Et ça en dit long sur ce que je pense de Barry Wilkes.

Lucretia tique à la mention de Potter. Mais pas de la même manière que d'habitude. Au lieu de faire une grimace de dégoût, son visage se teinte d'un intérêt soudain.

- Tu as raison. Potter pourrait parfaitement faire l'affaire.

Je la fixe, les yeux ronds.

Elle déconne, là ?

0Oo0O


Bah non, elle plaisantait pas, cette idiote.

En témoigne les grands yeux ronds de James quand à l'interclasse du matin, alors qu'il me fait signe pour me saluer lorsque nous nous croisons dans le parc à l'heure où les septième année quittent leur classe de Botanique que les sixième année rejoignent, Lucretia me devance. Elle est la première à répondre au signe du Gryffondor, agrémenté d'un sonore :

- Bonjour James ! Bien dormi ?

Il est tellement surpris ce con, qu'il en oublie de baisser sa main lorsqu'il poursuit sa route vers le château. Moi, je regarde mon amie de travers.

- Tu étais sérieuse au petit-déj' ? Tu sais, quand j'ai mentionné Potter, c'était juste un exemple, pas une incitation !

- Je sais, mais tu as raison. James Potter est un sang-pur, quoi qu'en dise certains puristes. Dans son arbre généalogique, il n'y a aucun moldus, et seulement une née-moldue, même si c'est sa grand-mère.

Il me faut un moment pour me souvenir de tout ce que j'ai pu entendre sur Harry Potter depuis mon entrée dans le monde de la magie et pour comprendre qu'elle parle de Lily Potter, qui s'est sacrifié pour sauver son fils.

- Ouais, et ? Ce n'est pas une raison pour jeter ton dévolu sur lui.

Lucretia me tient la porte de la serre numéro quatre, où vivent les plantes les plus dangereuses et l'endroit où nous allons passer toutes les deux la prochaine heure. Shelly, elle, est partie en cours de Divination, une matière aussi perchée qu'elle. Elles ne pouvaient que bien s'entendre.

- Bien sûr que si. Je t'explique : ce sont mes parents qui me tannent pour que je fasse un peu plus attention à mes choix de garçons. Avec Barry, ils ont étés ravis. Alors imagine ce que ce sera avec Potter !

Oh, j'imagine très bien. Trop bien, même. Je visualise parfaitement le joli cercueil en bois blanc que ses parents lui offriront pour son enterrement, et le discours qu'ils feront sur le tragique accident dans l'escalier qui aura emportée leur fille unique et bien-aimée.

Finalement, je me demande si le fait d'avoir échanger sa salive avec Wilkes n'a pas abîmé son cerveau plus ce que je craignais. J'en viens même à me demander si je ne devrais pas l'accompagner à l'infirmerie de toute urgence.

Comme j'hésite à déposer mon sac de cours avec ceux de mes camarades de classe près de la porte d'entrée de la serre, Lucretia poursuit son explication :

- Quand ils vont découvrir sur qui s'est porté mon choix final - et j'ai bien l'intention de les saouler jusqu'à plus soif à propos de mon amour inconditionnel pour Potter - ils finiront par oublier leur obsession de gendre au sang-pur si ça peut leur éviter de se coltiner le fils aîné du Survivant.

Je sourcille.

- Attends, tu veux dire que ton intérêt soudain pour James, c'est juste un stratagème pour faire chier tes parents ?

- En gros, ouais. Maintenant, il faut juste que je trouve un moyen d'enrôler Potter dans ma combine. Ni lui, ni moi n'avons envie de faire ça pour de vrai.

Je soupire de soulagement. Heureusement qu'elle ne préfère pas sortir réellement avec James Potter. Barry et elle ont suffisamment nourri mes cauchemars comme ça, inutile d'en rajouter. Par contre, tout ça me rappelle à quelque chose . . .

- Dis donc, ce n'était pas toi qui me disait, lorsque tu pensais que je sortais avec James, que je devais le faire discrètement sous peine de faire de Serpentard la risée de tout Poudlard ?

Lucretia fronce des sourcils alors que nous rejoignons notre table où nous attend déjà nos binômes Serdaigle. Apparemment, elle avait oublié ce détail.

- C'est vrai, je n'y pensais plus. Le problème c'est qu'il faut que mes parents pensent que c'est vrai. Et pour ça, va bien falloir que je m'affiche avec lui dans les couloirs de Poudlard.

Je vois presque son cerveau s'agiter tandis qu'elle cherche une solution à son dilemme. Le professeur Londubat choisi ce moment pour entrer dans la serre et demander à la classe de se taire et de lui porter toute son attention. Il me faudra donc attendre la fin du cours pour poursuivre cette conversation.

0OoO0


Lucretia passe le reste de la journée à me faire part de toutes les idées qui lui passent par la tête pour mener son plan à bien. Elle me confie aussi bien penser à mettre tous les élèves de Poudlard dans la combine qu'ensorceler James Potter avec un philtre d'amour de sa propre fabrication - et comme je connais la moyenne de mon amie dans cette matière, je frémis à l'idée de ce qu'il pourrait arriver à cet idiot.

Au dîner, lorsque nous nous retrouvons toutes les trois autour de la table dans la Grande Salle, Lucretia n'a toujours pas trouvé comment faire pour convaincre James de sortir avec elle, ni comment faire croire à ses parents qu'elle est vraiment amoureuse de lui sans devenir le mouton noir des Serpentard.

Pendant notre discussion, je vois clairement les regards noirs que Barry Wilkes me jette depuis l'autre bout de la table, malgré l'apparente discussion houleuse qu'il entretient avec son pote Michael. J'ai comme l'impression qu'il me rend responsable de sa séparation avec Lucretia. Ce qui n'est, certes, pas très loin de la vérité, mais je ne peux pas non plus endosser l'entière responsabilité de sa débilité congénitale. Pour ça, il faut remercier ses géniteurs.

- Toi aussi tu trouves qu'il te regarde d'une drôle de manière ? Fait soudain Shelly après avoir avalé une part de pudding.

Je constate que, à mon instar, elle regarde les deux garçons. Ce qui, contrairement à moi, ne l'empêche pas de manger.

Personnellement, je suis consciente que l'apparente bêtise de Barry Wilkes pourrait m'apporter des problèmes plus graves que lorsque je me chamaillais avec James. Barry n'est pas plus réputé pour son intelligence que pour son amabilité. S'il a décidé de me prendre en grippe, j'aurais tout intérêt à bien réviser mes contre sorts et mon charme du bouclier.

- Je préfère me méfier de cet idiot, réponds-je à Shelly, toutes deux ignorant royalement Lucretia qui continue de son côté à réfléchir à haute voix à une solution à ses problèmes. Je me souviens très bien de ce qu'il a fait à Stanley quand il l'a choppé avec June.

Mon collègue batteur s'était trouvé un attrait pour notre poursuiveuse cadette alors que celle-ci sortait déjà avec l'abruti de service. L'attirance de Stanley pour June était parvenu jusqu'aux oreilles de Barry, qui avait coincé le pauvre garçon à la fin d'un entraînement. Suite à ça, Stanley avait passé cinq jours à l'infirmerie, sans que personne ne sache ce qui lui était arrivé exactement. On aurait pu aussi ne jamais avoir de soupçon à propos de Barry si Scorpius et Albus ne les avait aperçus de loin en train de discuter. Malheureusement, les deux garçons n'avaient pas pensé que leur camarade de Quidditch avait des problèmes, autrement ça se serait sans doute fini différemment.

Coup de chance quand même, June avait fini par ouvrir les yeux et larguer Barry. Elle avait aussi eu la présence d'esprit d'attendre quelques semaines avant de courir se jeter dans les bras de Stanley.

- Faut me le dire si ce que je vous raconte ne vous intéresse pas, fait soudain Lucretia, nous arrachant à notre contemplation.

- Ce n'est pas du tout ça, répond Shelly. Seulement, on se méfie . . .

Comme je n'ai aucune envie d'impliquer Lucretia dans mes affaires en lien avec son ex petit-ami éclair, je m'empresse d'interrompre Shelly :

- Je pense que je peux t'aider à convaincre James de sortir avec toi.

Ça a le mérite de laisser muette mes deux amies.

- Tu te souviens qu'il a encore une dette envers moi ? Poursuivis-je. Je peux essayer de l'utiliser pour toi.

Lucretia plaque les deux mains sur son cœur, émue. Elle en pleurerait presque.

- Tu ferais ça pour moi ? Vrai ? Tu accepterais de laisser tomber cette occasion en or de lui faire une magnifique crasse juste pour m'aider ?

Bon, visiblement, elle n'a toujours pas imprimer que la guerre entre James et moi était terminée. Ce n'est pas grave, ça finira bien par rentrer.

- J'ai dit essayer, Lucretia, insiste-je en enfournant un morceau de poulet rôti dans ma bouche. S'il refuse, je ne pourrais rien y faire. Et avec un peu de chance, il pourra peut-être même nous aider à régler ton deuxième souci, à savoir mettre tes parents au courant sans mettre le feu aux poudres dans tout Poudlard.

- Pourquoi est-ce que toutes les deux, vous êtes certaines que le fait que James Potter puisse sortir avec une Serpentard aurait de telles conséquences ? Demande Shelly. Ce n'est qu'un garçon comme un autre.

- Parce que nous ne sommes pas n'importe quelles Serpentard, Shelly, se rengorge Lucretia. Pour ma part, étant la fille de Pansy Parkinson et connaissant ses relations houleuses avec Ginny et Harry Potter, ça générera forcément des tensions. Les autres sang-pur puristes me tomberont dessus avant que je n'ai eu le temps de comprendre. Pareil pour Eve, bien que pour elle, c'est surtout parce sa relation avec Potter a fini par faire oublier à quasiment tout le monde qu'elle née-moldue, et non pas une sorcière de sang pur.

Si ce n'était pas mon amie, je me sentirais vexée. C'est fou ce que ces histoires de sang -complètement obsolète pour la plupart des sorciers de nos jours - peuvent me hérisser le poil. Pourquoi la soi-disant pureté de leur sang régit leur vies, je ne comprendrais jamais. Mais je comprends et j'apprécie tout particulièrement que Lucretia essaye de se défaire de cette vieille et sinistre tradition familiale.

En espérant qu'au passage, elle n'y laisse pas sa peau.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Potter is my king  Empty
MessageSujet: Re: Potter is my king Potter is my king  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Potter is my king

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Potter is my king
» Harry Potter [Fanfictions]
» Mémoire sur les fans d'Harry Potter

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Riddikulus :: Archives :: Corbeille-