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La Seconde Guerre [Terminé]

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MessageSujet: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMar 12 Aoû - 21:02



La Seconde Guerre

Personnage(s) Principal(aux) : Harry Potter, Drago Malefoy, Ronald Weasley, Hermione Granger, OC, etc
Résumé : Harry vient d'avoir dix-sept ans et il doit quitter les Dursley pour déménager square Grimmaurd, afin de débuter sa recherche des Horcruxes. Mais des évènements innattendus chamboulent ses projets . . .
Rating : T
Aussi, cette fic est une suite de mon autre fanfic Beauté Inquiétante. Les deux peuvent se lire séparément, mais je conseille tout de même de la lire.

Et une fois que vous l'aurez terminé, histoire d'en savoir un peu plus sur certains événements de l'histoire, je vous invite à aller faire un tour sur ces O.S. : Le plus beau jour de leur vie, Le fruit de leur amour, Pour l'amour d'une enfant et Double jeu.
Pseudo de l'auteur : Mayra
Commentaires : Lien
Fiche par Chadot pour Riddikulus


Chapitre 1 : Prologue : Où l'on renie ses origines

Le bruit de leurs pas contre le marbre noir du sol faisait écho dans la pièce vide. Ils longeaient les colonnes de marbre noir striées de rainures vert sombre pour rejoindre leur Maître. Arrivés à destination, les deux hommes s'agenouillèrent devant la personne assise nonchalamment dans son trône de pierre. Ce dernier les regardait pensivement, accoudé à l'accoudoir, le menton dans sa main.

L'un des deux hommes agenouillés sentait son cœur battre plus vite que la moyenne. Lui qui s'était toujours demandé si il en possédait un, maintenant, était fixé. Il sentait la peur suinter dans ses veines, il savait ce qui l'attendait. Heureusement pour lui, il portait un masque ce qui faisait que le Maître ne pouvait voir son état, mais le Seigneur des Ténèbres était aussi un légilimens accompli et le jeune homme savait qu'il ne mettrait pas longtemps à savoir ce qui se cachait dans sa tête.

- Albus Dumbledore est mort, Maître, dit l'autre homme, agenouillé à côté de lui.

La tension qui régnait dans la pièce se relâcha quelque peu. Mais le jeune homme ne se relaxa pas pour autant. Les personnes présentes dans la pièce étaient heureuses parce que Dumbledore était mort, mais lui savait parfaitement qu'un sort identique l'attendait.

Le Seigneur des Ténèbres ne récompensait pas l'échec.

- C'est très bien, Severus, enfin une bonne nouvelle.

Le calme revint dans la pièce. Tous étaient suspendus aux lèvres du Maître.

Et c'est là qu'il comprit. Comment avait-il pu ? Comment avait-il pu accepter de s'agenouiller devant cette personne ?

Si on pouvait appeler ça, une personne !

Un corps fin et longiligne, un visage plat et un nez qui existait à peine en dessous d'une paire d'yeux dont les pupilles étaient verticales comme celles d'un serpent et rouge comme les flammes. Un teint de peau si blanc qu'il en semblait maladif, et un esprit dérangé au delà de la moyenne acceptable.

Le jeune homme regrettait la proposition de Dumbledore. Pourtant, même si il avait douté à ce moment-là, maintenant, il savait que le vieil homme aurait pu les protéger lui et ses parents. Ou tout du moins sa mère. Son père était en prison et jamais il n'avait regretté ses actes. Il pouvait très bien rester y croupir, après tout, il ne lui devait rien à cet homme froid et distant qui ne l'appréciait que parce qu'il était là en tant qu'héritier.

Un claquement de porte lui fit légèrement lever la tête. Quelqu'un venait d'entrer dans la salle. Une personne arriva par la droite du Seigneur des Ténèbres, et s'assit à ses pieds. Ce dernier passa une main que l'on aurait pu qualifier d'affectueuse sur la tête du nouvel arrivant à travers la cagoule de ce dernier. Mais tous savaient qu'aucun sentiment positif ne possédait le Maître, et qu'il ne faisait ce geste que pour asservir la personne.

- Fais moi ton rapport, Severus.

Le Mangemort à côté de lui commença à raconter ce qu'il s'était passé. Le jeune homme sentit un frisson désagréable lui parcourir le dos. Quelqu'un le regardait fixement. Il leva légèrement la tête, assez pour croiser le regard invisible de la personne assise aux pieds du Seigneur des Ténèbres. Il ne l'avait pas bien regardée avant mais maintenant, il pouvait dire avec certitude que c'était une femme. D'après sa taille et sa corpulence, il pouvait supposer que c'était sa tante, Bellatrix Lestrange. Elle serait bien capable de se conduire ainsi, vu l'émerveillement avec lequel elle caractérisait le Maître. Elle était, en plus, sa préférée.
Oui, ça devait être elle, et c'était pour ça qu'elle le regardait.

Severus avait fini son rapport et tous ici présents, savaient maintenant que Drago Malefoy avait failli à sa tâche. Le silence était pesant dans la pièce et tous attendaient de connaître la sentence du Maître envers le jeune Malefoy.

- Tu n'es pas aussi fort que le laissait supposer ton père, Drago.

Il grimaça. Entendre son prénom dans la bouche de cette erreur de la nature était une sensation désagréable.

- Tu connais le sort réservé à ceux qui me désobéissent.

Il contracta sa mâchoire. Oui, il le connaissait. A son côté, Severus se tendit imperceptiblement.

- J'aimerais entendre la réponse de ta bouche, Drago. Endoloris.

Il tomba à terre, le dos arqué sous la douleur générée par le sortilège. Il serra encore plus fort ses mâchoires dans l'espoir de ne laisser passer aucun son, mais il ne pouvait empêcher les larmes de glisser le long de ses joues pâles. Sa gorge était serrée à l'extrême pour ne pas hurler. Il avait l'impression que tous ses muscles étaient en feu, que son squelette allait se disloquer d'un moment à l'autre et il n'avait plus qu'une envie, mourir. Mourir pour que cesse la douleur et le cauchemar environnant.

Il retomba sur le sol, essoufflé. Mais il se remit en position, comme si de rien n'était, et répondit au Seigneur des Ténèbres, d'une voix étouffé par la douleur encore cuisante dans tout son corps :

- Oui, Maître, je le connais.

Les lèvres du Seigneur des Ténèbres s'étirèrent dans un sourire sans joie, presque sadique, mais en tout cas impatient.

- Bien. Severus, ce sera toi que je chargerai de cette tâche. Emmène le dans . . .

Le Maître se tut subitement. Drago releva la tête, étonné par ce silence soudain. La personne aux pieds du maître s'était levée et avait posé une de ses mains manucurées sur le bras de celui-ci.

Elle était penchée sur l'oreille du Maître et semblait lui murmurer quelque chose. Celui-ci accentua son sourire et ses yeux s'agrandir de joie malsaine.

- Bien, Lia. Fais donc leur part de ton idée.

Drago sentit Severus se tendre encore plus à son côté, à l'entente du nom de la personne. La connaissait-il ? Pour sa part, Drago ignorait tout de cette femme, ne l'ayant même jamais aperçu jusqu'à ce jour, même pas le jour de son initiation. Alors pourquoi cette crainte subite de la part de son parrain ?

- Mangemorts !

La dénommée Lia reçut de la part de tous une attention toute particulière. Cela aurait dû étonner Drago car seul le Maître pouvait parler ainsi et recevoir autant d'attention. Mais la voix de la femme était comme le doux murmure du vent frais dans les arbres d'un été étouffant. L'entendre parler était comme une vision onirique, on ne voulait jamais s'en lasser, et l'écouter parler pour l'éternité. Pourtant, quelque part au fond de lui, il n'oubliait pas qu'elle était très dangereuse. Il fallait au moins ça pour qu'elle interrompe le Seigneur des Ténèbres, sans recevoir de châtiment face à cet affront. Il fallait qu'elle soit toute puissante pour que le maître lui fasse autant confiance et la laisse prendre la parole, au point même qu'elle lui suggère certaines choses.

Et cela ne rassurait pas Drago. Qu'avait-elle conseillé au mage noir pour que cela le réjouisse à ce point ?

- Je sais comme il est cruel de vous empêcher de vous repaître du spectacle qu'aurait dû être la mise à mort de notre jeune ami ici présent, mais je voulais que son châtiment soit à la hauteur de son échec. Qu'il soit long et douloureux.

Drago frissonna violemment. La voix de la femme n'était plus comme au début, on pouvait y sentir un plaisir sadique à le condamner ainsi à une morte lente et douloureuse.

- Je sais aussi que vous vous ennuyez mortellement par moment car vous n'avez pas toujours la chance d'avoir un moldu, un sang-de-bourbe ou un sang-mêlé à porter de main pour assouvir votre soif de torture.

Un murmure d'affirmation parcourut les rangs des Mangemorts. Drago craignait qu'il soit en train de comprendre ce que la femme allait proposer.

- Je propose donc que notre ami serve encore un peu la cause de notre Maître vénéré. Qu'il soit enfermé dans un cachot, et qu'il soit torturer jusqu'à ce que mort s'en suive. Je vous laisse champ libre, mes amis. Je vous laisse décider quels genres de tortures vous lui ferez subir. Je suis sûre qu'il appréciera grandement toutes vos petites attentions à son égard.

Drago trembla violemment.

Et pour la première fois de sa vie, il maudit son ascendance et son éducation. Même dans ces journées les plus noires durant ces derniers mois de calvaire, il n'avait jamais renié son nom, mais là, aujourd'hui, pour la première fois, il voulait plus que tout, le faire. Car ainsi, il aurait pu s'abaisser à agir tel que les autres et pleurer sa peur et hurler son envie qu'on l'achève ici et maintenant. La femme qui était retournée s'asseoir auprès du Maître venait purement et simplement de le donner aux Mangemorts, tel un jouet. Il serait leur chose jusqu'à ce qu'il meure ou que l'un d'entre eux mette fin à son calvaire.

Une chape de désespoir s'abattit sur lui. Jamais aucun serviteur du Seigneur des Ténèbres ne lui ferait ce cadeau. Comme l'avait si bien dit la femme, ils n'attendaient que ça, avoir un défouloir à leur folie à portée de main.

Quelqu'un le remit violemment sur pied et il se sentit vaciller. Il tint tout de même bon; il ne voulait pas les satisfaire de sa faiblesse.

- Je l'emmène.

Il changea de main et au ton de la voix, il sut que c'était son parrain qui venait de parler. Le ton froid et doucereux de Severus Rogue était inégalable.

Celui-ci le fit sortir de la pièce et le dirigea vers un escalier qui les mena à l'étage inférieur. Le Q.G. du Seigneur des Ténèbres était établi dans un manoir situé à quelques kilomètres d'un petit village moldu. Drago ignorait les raisons qui avaient poussé le Maître à s'établir sur ces terres, mais en tout cas, il l'avait bien choisie. La bâtisse était oubliée au fond d'une forêt sombre et entourée de multiples sortilèges et enchantements de magie noire pour la soustraire aux regards des autres. Toute personne n'étant pas un Mangemort ou un allié du Seigneur se voyait refuser l'accès au manoir et se faisait torturer longuement.

Le premier étage était composé uniquement de l'immense salle qu'ils venaient de quitter et qui servait aux réunions. On y avait accès grâce à un immense escalier de marbre noir dans le plus pur style colonial, qui partait du hall d'où on entrait par une porte de chêne immense. A bien y réfléchir, cela ressemblait fortement à Poudlard.

Drago et Severus quittèrent le hall en passant par une porte de bois cachée aux yeux de tous derrière une sculpture affreuse représentant une personne sous l'effet du Doloris. Drago se fit la réflexion saugrenue qu'il ne demanderait jamais au décorateur du Maître de venir refaire le manoir Malefoy.

Severus le guida ensuite dans un couloir sombre, lugubre et humide où l'on pouvait apercevoir de multiples portes. Son parrain ouvrit l'une d'entre elle et y poussa le jeune homme.

La pièce comportait en tout et pour tout que du vide. Mais sur le mur d'en fasse, Drago put voir une paire de chaînes. Il frissonna. On allait l'attacher comme un vulgaire morceau de viande.

Severus l'attrapa par le bras et le mena près du mur. Il l'y adossa et pas une seconde Drago ne pensa à se débattre. De toute façon c'était peine perdue, il ne s'échapperait jamais.

Le cliquetis des chaînes qui se verrouillaient sur ses fins poignets le ramena à la réalité. On lui avait enlevé son masque et sa robe de Mangemort. Il ne portait plus que son uniforme de Poudlard, composé d'un pantalon noir de coupe classique et d'une chemise blanche, abîmés par sa fuite hors du collège, ainsi que de sa cravate aux couleurs de sa maison, Serpentard.

Il sentit un souffle frais sur sa joue et comprit que Severus s'était penché vers lui.

- A bientôt, Drago.

Il recula et sortit de la pièce en fermant à clé derrière lui. Drago se retrouva seul, assis par terre, les bras tendus au dessus de lui.

Était-ce une promesse de la part de son parrain ? Allait-il revenir en même tant que les autres Mangemorts pour le torturer ? Il espérait que non, mais savait que son espoir était vain.

Severus Rogue était un Mangemort comme les autres, peut-être même plus habile pour réussir à tromper ainsi l'Ordre du vieux fou. Lucius Malefoy aurait drôlement été fier de voir son ami mener ainsi par le bout du nez le camp adverse.

Il fut pris d'un fou rire nerveux en pensant à ce qu'aurait pensé son père si il l'avait vu, ainsi prostré. Aucun doute qu'il l'aurait renié. Étrangement, cette pensée ne souleva aucun sentiment de rejet et d'objection. Il pouvait perdre la fortune des Malefoy, il n'en avait cure. A partir d'aujourd'hui, il haïssait son père pour lui avoir fait miroiter des choses qui n'existaient pas auprès du Seigneur des Ténèbres. En fin de compte, c'était le camp adverse qui avait raison. Le Maître était un être fou à lier qui méritait de mourir.

Son fou rire redoubla, teinté d'un zeste de démence.

Potter, Saint Potter avait raison. Cet abruti avait raison sur toute la ligne depuis le début, et si sa haine envers le Gryffondor n'avait pas été aussi virulente, il aurait peut-être pu échappé au destin qui était sien à présent. Nombre de fois au cours de l'année écoulé, il avait pensé abandonner sa mission et ravaler sa fierté Malfoyenne pour demander de l'aide au directeur.

Mais à chaque fois la pensée de sa mère le ramenait à la réalité et lui faisait comprendre que c'était impossible.

Finalement, il aurait peut-être dû écouter ce qui lui servait de conscience et envoyer balader les dix-sept ans d'éducation de son père qui n'avait fait que le mener à la déchéance et à la mort.

Un grincement lui fit stopper son fou rire et il releva la tête. Quelqu'un entrait dans le cachot, et Drago savait ce qui allait lui tomber dessus.

Et il l'affronterait le menton haut, aussi longtemps qu'il le pourrait.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMer 13 Aoû - 20:23

Chapitre 2 : Où l'on fait ses adieux


Tout était parfaitement calme dans ce quartier résidentiel de Surrey. Little Whinghing était réputé pour son inaction coutumière et son voisinage poli. Bien entendu, très peu de gens savaient qu'au numéro 4 de la rue Privet Drive, vivait un jeune homme hors des normes des habitants de cette petite ville. Tous les voisins du numéro 4 savaient que Harry Potter n'était pas un adolescent comme les autres, mais aucun ne savait réellement pourquoi.

Pour l'heure, Harry était dans sa chambre, le regard tourné vers la fenêtre, essayant d'apercevoir quelque chose d'intéressant par cette nuit noire. Il attendait simplement que minuit sonne, afin de pouvoir s'en aller.

Ses valises étaient prêtes, juste à côté de la porte. Il savait que son oncle, sa tante, et son cousin Dudley étaient en bas, attendant eux aussi impatiemment l'heure fatidique, mais pour d'autres raisons que le jeune homme.

A minuit pile, ils seraient le trente et un Juillet, et Harry aurait dix-sept ans. C'était aussi l'heure à laquelle prendrait fin la protection que lui conférait son sang. Le sang de sa tante. Le sang de sa mère.

Il avait été prévu avec la famille Weasley qu'il s'en irait définitivement à minuit passé, et qu'il passerait la fin de l'Été au Terrier. Il s'en allait pour protéger sa famille, mais il s'en allait surtout parce qu'il le voulait. Bien que les Dursley soit la seule famille qui lui reste encore en vie, il ne les avait jamais réellement aimés, comme ils ne l'avaient jamais réellement apprécié. C'était une délivrance pour lui que de s'en aller aussi tôt cette année.

Une nappe de tristesse l'enveloppa au moment où il repensa à ce qui s'était déroulé un an auparavant, dans cette même maison. Le professeur Dumbledore en personne était venu le chercher.

Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, mais il les essuya vivement, d'un geste empli de rage. De rage envers lui, de rage envers Dumbledore, de rage envers ce sale Mangemort.

Dumbledore avait eu une confiance absolue envers Rogue, et voilà comment il avait été remercié. Lâchement assassiné alors qu'il était extrêmement faible, et tombé au pied de la tour d'astronomie.

Son estomac fit un nœud et Harry combattit les larmes qui menaçaient de revenir. Ce n'était pas le moment de s'apitoyer. Il avait autre chose à faire.

Les Horcruxes, par exemple. Il se devait de les retrouver et de les détruire, s’il voulait pouvoir arrêter la guerre qui secouait le monde sorcier. Pour pouvoir assassiner Lord Voldemort, il lui fallait d'abord détruire les morceaux d'âmes qui étaient cachés à travers le pays.

Instinctivement, il passa une main sous son tee-shirt et sortit le médaillon dont il ne se séparait jamais depuis la fin de l'année scolaire précédente. Il l'ouvrit et relu le message qui y était caché.

Au Seigneur des Ténèbres,
Je sais que je ne serai plus de ce monde
Bien avant que vous ne lisiez ceci
Mais je veux que vous sachiez que c'est moi
Qui ai découvert votre secret.
J'ai volé le véritable Horcruxe
Et j'ai l'intention de le détruire dès que je le pourrai.
J'affronte la mort dans l'espoir
Que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille,
Vous serez redevenu mortel.
R.A.B.


A chaque fois qu'il relisait ces quelques mots, il ne pouvait s'empêcher de penser que Dumbledore était mort pour rien. Tous deux pensaient, en revenant à Poudlard, qu'ils avaient déniché un Horcruxe à détruire, un obstacle de moins à la chute du mage noir, mais quand Harry avait ouvert le médaillon, le soir de la mort de Dumbledore, il avait senti le goût amer de la défaite dans sa bouche. Quelqu'un était passé avant eux, et Dumbledore était mort pour rien.

Harry était persuadé que si le professeur n'avait pas été aussi affaibli par la potion qu'il avait bu dans la caverne, il aurait pu se défendre. Tout d'abord contre Drago Malefoy, qui les avait empêché de descendre, puis face aux Mangemorts montés dans la tour. C'était à cause de ça que Dumbledore avait été assassiné de manière si peu glorieuse.

Mais il fallait dorénavant trouvé ce mystérieux R.A.B, afin de savoir ce qu'il était advenu du vrai médaillon de Serpentard et savoir s’il avait réussi à le détruire. Harry espérait fortement que ce soit le cas, car jamais Dumbledore ne lui avait expliqué comment on détruisait un Horcruxe. Il allait devoir se débrouiller seul.

Harry jeta un coup d'œil machinal au réveil matin posé sur sa table de chevet, et sursauta en voyant qu'il y était inscrit qu'il était minuit moins cinq. Il était temps pour lui de descendre au salon.

Il se leva, prit sa valise, mit son Éclair de Feu sous son bras et attrapa la cage d'Hedwige. Il ouvrit difficilement la porte, puis sortit. Alors qu'il se tournait pour refermer la porte, il s'immobilisa, la main sur la poignée.

Il voyait pour la dernière fois cette chambre, qui avait été la sienne pendant sept ans. C'était ici que Ron et ses frères étaient venus le chercher en voiture volante, c'était ici qu'il avait eu ses correspondance avec Sirius, ici qu'il avait pleuré tous ses proches morts. Cette chambre avait été son seul refuge durant ses étés mornes, et il y tenait plus que ce qu'il avait imaginé. En partant, il laissait une part de lui ici.

Mais ce fut tout de même avec un énorme soupir qu'il referma la porte derrière lui. Il descendit silencieusement les marches, et s'arrêta à l'embrasure de la porte du salon. Son oncle et sa tante étaient assis dans le canapé face au téléviseur, et son cousin Dudley dans l'un des fauteuils. Tous trois fixaient l'écran, mais Harry savait qu'ils guettaient le moindre bruit suspect provenant de la rue.

Il s'éclaircit bruyamment la voix, attirant leur attention et dit :

- Bon bah, je crois qu'il est l'heure.

Il n'y eut pas un seul mouvement dans la pièce.

Il posa ses affaires, mais resta là où il était. Il regarda l'heure inscrite sur l'horloge posée sur la télé, et se dit qu'il ne patienterait pas plus de deux minutes.

Il passa ces deux minutes au même endroit à fixer lui aussi le poste de télévision, sans le voir.

Puis il entendit un bruit reconnaissable entre tous. Celui d'un transplanage. Instinctivement, il tourna son regard vers la porte d'entrée, et attendit qu'on sonne.

Le bruit strident de la sonnette vibra enfin, et Harry se précipita pour ouvrir, les Dursley attendant craintivement à l'orée du salon.

La première personne que Harry découvrit sur le palier de la maison fut Remus Lupin et son grand sourire joyeux. Derrière lui, Harry reconnut aussi Fol Œil, qui surveillait assidûment la rue et Mr Weasley, qui lui aussi paraissait heureux de le revoir.

- Bonsoir à vous. Entrez, je vous en prie, fit-il en leur faisant signe de pénétrer dans la maison.

Les trois hommes pénétrèrent dans la maison, sans accorder un seul regard aux Dursley.

- Comment vas-tu, Harry ? Demanda Lupin avec un sourire fatigué.

- Ca peut aller.

Fol œil le dépassa et ramassa la valise d'Harry, posé à côté des Dursley, qui s'écartèrent à l'approche de l'ex Auror. Il leur fit un sourire en biais, rendu affreux par toutes ses cicatrices. Il rebroussa ensuite chemin, et revint se poster aux côtés d'Harry et des deux autres hommes.

- Molly t'attend avec impatience, lui dit Mr Weasley en lui enserrant fortement l'épaule.

Harry acquiesça de la tête et demanda :

- Où va-t-on ?

- Au Terrier, répondit Lupin. Tu sais transplaner, il me semble ?

Harry grimaça une réponse affirmative, bien qu'il n'avait pas son permis et qu'il détestait ce moyen de locomotion. La sensation d'étouffement et de broiement n'était pas vraiment pour lui plaire.

- Bien, je pense que nous pouvons y aller donc.

Lupin, Mr Weasley et Maugrey se préparèrent à sortir, alors qu'Harry se retournait vers les Dursleys pour leur faire ses adieux.

- Bon, eh bien . . .

Mais il ne savait pas quoi dire. Il avait vécu seize ans avec eux, mais ne savait pas quoi dire le jour où il les quittait définitivement. Il préféra alors se retourner, et sortir.

- Harry ?

Surpris, il se retourna.

Sa tante venait de l'interpeller. Elle triturait anxieusement ses doigts et évitait tous regards.

Son mari et son fils la regardaient bizarrement, comme s’ils ne l'avaient jamais vu auparavant.

- Oui, tante Pétunia ?

- Je . . . Je t'ai entendu parler . . . Dans ton sommeil, et je voulais savoir . . .

Elle hésita, mais Harry s'était figé.

Qu'avait-elle bien pu entendre ?

Son sommeil était constamment ponctué de cauchemars où se mélangeaient la mort de Dumbledore, et celle de Sirius ou de Cédric.

- Tu as dit une fois que . . . Dumbledore . . . était mort . . . . Est-ce que c'est vrai ?

Ébahi, Harry ne trouva rien à dire sur le coup. Il resta les yeux et la bouche grande ouverte, n'en revenant pas que sa tante lui demande une telle chose, avec cette lueur dans le regard qui semblait demander qu'il la contredise.

Ce fut tout de même avec la gorge serrée qu'il lui répondit :

- Oui. Effectivement, il est mort.

Alors la tante Pétunia fit quelque chose auquel il ne s'attendait vraiment pas, et qui surpris aussi son époux et son fils.

Elle sanglota.

Complètement dépassé, Harry ne savait pas quoi faire, ni où se mettre, alors que l'oncle Vernon essayait tant bien que mal de calmer sa femme par de petites tapes indécises et maladroites dans le dos. Puis, finalement, elle se reprit au bout de quelques secondes, sous les regards médusés des deux moldus et des quatre sorciers.

- Ca ne va pas être facile, n'est-ce pas ? Avec . . . Le meurtrier de tes parents revenu . . . Dumbledore mort . . . La guerre court à un dénouement catastrophique n'est-ce pas ?

Si Harry avait encore eu sa valise en main, il l'aurait certainement laissé tomber.

Pourquoi fallait-il qu'elle attende qu'il s'en aille pour qu'elle lui parle de tout cela ? Pourquoi avait-elle attendu le dernier moment pour parler de la magie à Harry ?

- Effectivement, avec Dumbledore mort, la guerre risque d'être sanglante, encore plus qu'avant, répondit Lupin à la place de Harry.

La tante Pétunia hocha la tête, ne lâchant pas Harry du regard.

- Il m'avait écrit une lettre le jour où il t'a déposé chez nous, où il expliquait tout. Tout ce qui s'était passé, et ce que t'a venu ici impliquait aussi. Je savais très bien qu'en te gardant sous notre toit, tu serais protégé Harry. Dumbledore m'avait écrit tout cela dans une lettre. Mais ça n'a pas été la seule qui m'a écrite. Il y en a eu d'autres, avant le décès de Lily. Il m'avait prévenu que vous étiez en danger. Tout particulièrement toi.

Harry eut l'impression qu'un bloc de glace lui était descendu dans l'estomac. Il n'en revenait pas que Dumbledore et la tante Pétunia ne lui aient pas parlé de ça avant.

- Je peux voir ces lettres ?

- Non désolé, je les détruisais une fois que je les avais lues.

- Alors . . . Tu savais tout ce temps-là. Tu savais.

Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieure.

- Oui et non. Je ne savais pas grand chose, seulement vos déplacements incessants et le danger qui planait au dessus de vous. Les lettres étaient courtes et concises.

Harry opina de la tête, complètement dépassé.

- C'est tout ce que tu avais à me dire ?

Elle acquiesça.

- Bien.

Puis il leur tourna leur dos pour sortir.

- Harry, tu pourras revenir quand tu voudras !

Il stoppa sur la dernière marche du perron, au même moment ou deux cris étranglés retentissaient derrière lui, signe que son oncle et son cousin n'étaient pas au courant de cette décision de la tante Pétunia.

Il se retourna lentement, les larmes aux yeux.

- D'accord, dit-il d'un ton étranglé. Je viendrai vous voir de temps en temps. Passer dire bonjour.

Harry remarqua l'humidité dans les yeux de sa tante, plus si haïe que ça finalement.

- Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.

La tante Pétunia eut un sourire d'excuse, bien consciente qu'elle n'avait pas fait autant qu'elle aurait dû, mais Harry s'en fichait. Le fait qu'elle lui ait permis de revenir à Privet Drive quand il voulait, lui prouvait qu'il faisait finalement un peu partie de la famille.

- Au revoir.

Il se détourna, définitivement cette fois-ci, au mot d'adieu de sa tante et rejoignit Lupin, Maugrey et Mr Weasley qui l'attendaient au milieu de la rue, prêts à transplaner. Il se posa à côté d'eux, face à la maison dans la nuit noire de ce mois de Juillet, et transplana avec eux. Il ressentit cette étrange sensation d'écrasement, d'étouffement, comme s’il passait difficilement dans un boyau étroit et finalement, il rouvrit les yeux sur un paysage familier.

La nuit était tombée sur la petite colline où était bâti le Terrier. De là où il était, Harry pouvait voir les lumière encore allumés dans la maison. Apparemment son arrivée était plus qu'attendue.

Il suivit les trois hommes le long du chemin, et arrivèrent quelque minutes plus tard à la porte d'entrée du Terrier qu'ils ouvrirent.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMer 13 Aoû - 20:24

Suite et fin du chapitre 2


A peine passer par l'embrasure de la porte, quelque chose lui tomba avec force dans les bras.

Il eut tout juste le temps d'apercevoir une tignasse brune et comprit qu'Hermione était en train de le serrer dans ses bras.

Il lui rendit son étreinte, et elle le lâcha.

- Comment vas-tu, Harry ? Demanda-t-elle, les larmes aux yeux.

- Ca va, répondit-il.

Puis il s'avança vers le reste des personnes présentes dans la cuisine.

Molly était debout devant l'évier avec un large sourire, et tous ses enfants étaient assis autour de la table, accompagnés de Fleur, la fiancée de Bill. Ron et Ginny se levèrent rapidement et vinrent saluer à leur tour Harry, pendant que Maugrey, Lupin et Mr Weasley posaient ses affaires au sol.

- Vous en avez mis du temps ! Fit Mme Weasley. Qu'est-ce qui vous a retenu ?

- La séparation d'Harry avec sa famille a été plutôt inattendue, répondit Lupin avec un sourire complice à l'adresse du brun à lunettes.

Harry sentit les regards curieux de Ron et Hermione sur lui mais n'en tint pas compte. Il leur parlerait plus tard de ce qu'il s'était passé. Pour l'instant, le plus intéressant, c'était la présence d'une personne qu'il ne connaissait pas.

Ou plutôt qu'il connaissait, mais seulement de vue.

Le jeune homme métis qui le regardait avec aplomb était un Serpentard de son année qui faisait partie de la bande de Malefoy.

Dire qu'Harry ne comprenait pas du tout ce qu'il faisait là était un euphémisme.

Mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Lupin prit la parole.

- Harry, je ne sais pas si tu le connais, mais voici Blaise Zabini, fit-il en montrant d'un geste de la main le jeune homme métis. Il est ici parce que nous devons le protéger de Voldemort, vu qu'il a refusé de lui faire allégeance.

Zabini ne bougea pas d'un poil et continua à fixer Harry, ne cillant pas, les bras croisés sur la poitrine.

Harry se dit finalement que c'était peut-être à lui de le saluer en premier.

- Salut, fit-il avec réticence, n'ayant jamais oublié ce que tous les Serpentard lui avaient fait.

Pourtant, contre toute attente, après qu'Harry ait dit ce simple mot, tout le monde sembla se détendre, et Zabini lui rendit son salut avec un sourire aimable, avant de s'asseoir entre Fred et Georges avec qui il commença à discuter.

Haussant les sourcils sous la surprise, Harry resta quelques secondes à fixer Zabini, sans bouger.

- Harry ?

Il se retourna à l'interpellation d'Hermione.

- Tu viens, on va t'installer.

Harry acquiesça et prit sa valise avant de suivre ses deux amis dans l'escalier.

- C'est vrai ce qu'a dit Lupin ? Zabini est là parce qu'il a refusé de faire allégeance à Voldemort ?

- Oui. Il est arrivé au début des vacances, c'est Fol Oeil qui l'a amené, répondit Ron. Apparemment ses parents ne sont pas des Mangemorts, mais le fait qu'il soit ami avec Malefoy en a fait un parfait prétendant au petit boulot de Mangemort aux yeux de Tu-Sais-Qui. Il a refusé, et en a parlé à . . .

Il s'arrêta là et jeta un coup d'œil anxieux à Harry avant de dire dans un souffle :

- Dumbledore. Il lui a dit qu'il passerait ses vacances avec des membres de l'Ordre pour le protéger.

Ron et Hermione évitèrent le regard d'Harry alors qu'ils s'asseyaient sur le lit du rouquin, et celui-ci prit la décision de les rassurer.

- Vous pouvez en parler, vous savez. Je ne vais pas vous mordre. Dumbledore est mort, et rien ne pourra changer ça, j'en suis pleinement conscient.

Hermione soupira de bien aise et fit un minuscule sourire à Harry, alors que Ron s'était levé et tapait dans le dos de son ami en disant :

- Bien dit Harry ! Je suis sûr qu'il n'aurait pas voulu que tu t'abattes pour ça. Au fait . . .

Il baissa d'un ton et demanda en murmurant :

- Pour les Horcruxes, tu fais comment maintenant ?

Harry soupira en repensant la discussion qu'ils avaient eu tous trois quelques semaines auparavant.

- Je suppose que vous êtes toujours décidés à m'accompagner.

Hermione et Ron hochèrent de la tête, véhéments, l'air décidé.

- Alors pour l'instant, je ne sais pas trop. Pour tout vous dire, je n'y ai pas trop réfléchi, plus focalisé sur mon voyage à Godric's Hollow. Je pense que je vais d'abord commencer par ça. J'aurais dû le faire depuis longtemps, soupira-t-il en s'asseyant lui aussi sur le lit de Ron.

- Tu sais, Harry, c'est normal que tu n'en ais pas ressenti l'envie avant, fit Hermione d’une voix douce. Tu étais, comment dire, trop jeune.

Harry se tourna vers elle, interloqué.

- Comment ça trop jeune ? Ce sont mes parents. Là où je vivais avec eux, là où ils sont morts. Et certainement là où ils sont enterrés ! Être trop jeune n'est pas une excuse pour ne pas y avoir été plus tôt !

- On peut aussi dire que tu n'en ressentais pas le besoin, car il y avait du monde autour de toi qui faisaient figure de parents, conclut Hermione, un peu gênée.

Harry ne dit rien.

Hermione avait peut-être raison. Il avait toujours eu Hagrid ou Dumbledore, ou Sirius. Mais maintenant que deux d'entre eux étaient partis . . .

- Je ne vous dérange pas ?

Harry releva la tête en même temps que ses deux mais pour voir apparaître Zabini dans l'encadrement.

- Molly a dit qu'il était l'heure de se coucher et m'a demandé de vous prévenir.

- Bon, les garçons, je vous laisse. Bonne nuit.

Et sur ces entre faits, Hermione sorti de la chambre de Ron, laissant les trois garçons dans un silence gêné.

Zabini était debout à côté de la porte le regard voyageant au plafond, alors qu'Harry était assis sur le lit et le regardait. Ron brisa le silence.

- Blaise dormira avec nous, Harry.

- Bien, rétorqua-t-il en se levant, remarquant au passage que Ron avait appelé Zabini par son prénom.

Il se changea, entendant derrière lui que les garçons faisaient pareils, et se glissa sur le lit posé au pied de celui de Ron. Zabini lui, dormait sur un matelas posé à la droite du lit.

Le silence s'installa dès que Ron éteignit la lumière, leur faisant entendre les voix des adultes qui discutaient encore à l'étage du dessous.

- Harry ?

Il grogna pour signifier qu'il avait entendu son meilleur ami.

- Je voudrais mettre un point au clair, maintenant, dit-il en rallumant la lumière et faisant grogner ses deux camarades de chambrées, agressés par la brusque clarté.

- Quoi ?!

- Blaise est là depuis plus de quatre semaines, et je voudrais que tu comprennes qu'il n'est pas comme tu le penses.

Harry se redressa dans son lit, et jetant un coup d'œil à Zabini qui écoutait la discussion avec attention, arrêta Ron d'un signe de la main.

- Ron, je t'arrête tout de suite, je ne pense absolument rien de Zabini. Je ne le connais pas, alors je ne me permettrais pas de le juger. Il est là parce que l'Ordre le protège de Voldemort (Harry ignora les tressaillements des deux garçons) et ça me suffit amplement. Après seul l'avenir nous dira comment cette histoire va évoluer. Maintenant, tu m'excuses, mais j'ai envie de dormir.

Sur ce, il se recoucha et passa sa couette par dessus sa tête, ignorant ainsi les deux jeunes hommes.

Il attendit que Ron éteigne la lumière et soupira.

Ce n'était pas que la présence de Zabini le dérangeait, mais il aurait du mal à lui faire confiance. Il ne portait pas spécialement les Serpentard dans son cœur, et même si celui-ci était une cible de choix pour Voldemort à cause de son refus d'adhérer à la caste des Mangemorts, il n'en restait pas moins qu'il avait côtoyé Malefoy et savait certainement ce qu'il avait manigancé toute l'année.

Alors dans ces cas-là, pourquoi était-il arrivé ce qui était arrivé en Juin ?
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeVen 15 Aoû - 17:16

Chapitre 3 : Où l'on fait évader quelqu'un


Ce qui le frappa le plus à son réveil, ce fut l'odeur.

L'odeur rance de l'urine et des selles.

L'odeur de la sueur.

L'odeur de la peur.

L'odeur de la mort.

Puis, vinrent les sons.

Le son de sa respiration précipitée et fatiguée.

Le son de l'eau qui s'égoutte quelque part.

Le son des pas dans le couloir et au dessus de sa geôle.

Sa vue ne captait rien d'autre que le noir de sa prison.

Son toucher était vide de sens, ses poignets attachés au dessus de sa tête, coupant l'arrivée du sang dans ses mains. Il n'y avait même pas ne serait-ce qu'un brin d'air qui caressait sa peau.

Il était sec, horriblement sec.

Le goût l'avait déserté depuis des jours, peut-être même des semaines. Cela faisait trop longtemps qu'il était là. Sa bouche était sèche, et voulait plus que tout, boire.

Un luxe qu'on lui offrirait, que quand il ferait ce qu'on lui demandait.

Ce qui n'arriverait jamais.

Il toussa un peu, mais cette simple réaction de son organisme lui érafla douloureusement la gorge.

Il entendit un bruit de pas s'arrêter devant sa porte et il releva la tête qui pendait lâchement sur son torse quelques secondes auparavant.

La porte s'ouvrit, laissant filtrer un peu de lumière qui agressa ses rétines. Il détourna la tête, les yeux plissés, mais eu quand même le temps d'apercevoir deux Mangemorts cagoulés entrer dans son cachot.

Il les entendit repousser la porte, et les ténèbres revinrent.

Il put se redresser à nouveau, porter le menton fier, leur montrer qu'il n'avait pas peur, même si intérieurement il était terrifié.

Qu'allait lui faire ces deux-là ? Un ou deux Doloris ? Quelques Sortilèges ou Maléfices de Tortures que les Mangemorts appréciaient par dessus tout ? Ou feraient-ils comme certains, et s'abaisseraient à utiliser les méthodes moldues pour le battre, presque jusqu'à la mort ?

- Lumos.

L'incantation illumina le bout d'une baguette, et Drago reconnut le visage de l'homme qui lui faisait face.

Il s'était demandé justement, quand est-ce qu'il viendrait le voir. Maintenant, il était inutile de continuer à se poser la question. Et qu'allait lui faire subir son parrain, Severus Rogue ?

- Drago, comment vas-tu ? Demanda-t-il en chuchotant.

Il s'était abaissé au niveau du jeune homme, et tenait sa baguette entre eux deux, pour regarder attentivement Drago.

- Quelle idée de poser une telle question ?! Fit une voix féminine derrière Severus, agitant les souvenirs de Drago.

Il n'avait entendu cette voix sublime qu'une seule fois dans sa vie, mais ne l'oublierait jamais. C'était à cause d'elle qu'il était enfermé depuis tout ce temps dans cette geôle, à la merci des autres.

Le Maître avait voulu le tuer, et elle l'avait jeté en pâture aux Mangemorts.

Il aurait encore préféré la sanction du Seigneur des Ténèbres.

La voix reprit :

- T'es légèrement débile, pour demander ça à Drago, Severus. Tu te sentirais comment à sa place ?

La personne s'abaissa aussi au niveau de Drago, lui permettant de voir son visage découvert.

Il étouffa difficilement une exclamation de surprise.

La femme était très jeune. A peine plus âgée que lui. Elle avait des cheveux bruns qui lui tombaient au milieu du dos, et un regard bleu vif qui gardait les traces d'une maturité trop vite acquise. La forme ovale de son visage, donnait envie à Drago de se nicher dans ses bras, pour se sentir protégé. Si on lui avait demandé de dessiner le visage d'une mère parfaite, il aurait fait le dessin de cette jeune femme.

Pourtant, il n'oubliait pas que c'était elle et sa cruauté qui l'avait envoyé dans ce cachot.

A sa grande surprise, alors qu'il la détaillait du regard, la femme lui sourit. D'un sourire doux et tendre, qui remua quelque chose au fond de lui.

- Severus t'a posé une question, Drago, répond lui, dit-elle d'une voix toute aussi douce que son sourire.

- Bien, répondit-il d'une voix rauque.

Il se racla discrètement la gorge, asséchée par ces heures sans boire. Parler lui était douloureux.

Il vit Severus se relever et pointer sa baguette sur ses fers. Un éclair vert frappa les menottes, et Drago les sentit s'ouvrir, faisant tomber ses bras. Heureusement qu'il était assis, parce qu'autrement, il se serait tout simplement vautré par terre.

Il se sentit perdre la force à se caler le dos contre le mur de pierre, et son corps dériver lentement sur la droite, quand la jeune femme l'attrapa et le tint serré contre elle, pour le garder un minimum droit.

Il ne voulait pas la toucher, n'avoir aucun contact avec elle, mais il n'avait pas la force de la repousser. Et elle dégageait ce parfum si doux, diffus, enjôleur, qu'il ne pouvait s'empêcher de respirer à plein nez. Elle sentait comme son jardin d'hiver au Manoir, celui qu'il avait toujours préféré et soigné avec beaucoup de délicatesse.

- Il ne pourra pas sortir d'ici par ses propres moyens, Severus, il va falloir le porter.

Son cerveau enregistra l'information plus vite qu'il ne s'y attendait et son esprit commença à s'échauffer.

Que se passait-il ? Que faisaient-ils ici, ensemble ? Pourquoi s'inquiétaient-ils de sa santé ? Où voulaient-ils l'emmener ?

Il sentit Severus passer un bras autour de sa taille, et le forcer à passer l'un de ses propres bras autour de la nuque de son parrain, pendant que de l'autre côté, la jeune femme faisait de même.

Ils le redressèrent en se levant, et Drago sentit ses forces l'abandonner. Il ne pouvait que s'appuyer sur eux, et laisser ses jambes traîner piteusement sur le sol, la tête tombant sur sa poitrine. Il n'était pas inconscient, mais il percevait son entourage de plus en plus difficilement.

- On a attendu trop longtemps avant de venir le chercher, Lia, fit la voix de Severus.

Drago remarqua cependant, malgré le brouillard qui régnait de plus en plus dans sa tête, que son parrain ne parlait pas comme d'habitude. Pas de ce ton froid et sec qu'il arborait en permanence. Sa vois s'était faite plus douce, plus humaine peut-être, malgré la colère sous jacente.

- T'es bien gentil, Severus, mais j'ai fait comme j'ai pu, grogna la jeune femme, sous l'effort visible qu'elle faisait pour supporter le poids de Drago.

- Je sais, mais là, c'était vraiment trop long.

- Parce que tu crois qu'un appartement ça se trouve aussi facilement, toi ?! J'ai dû faire des pieds et des mains pour l'avoir ce foutu trois pièces !

- J'ai compris, c'est bon, pas obligé de monter sur tes grands chevaux !

Drago se fit la réflexion, à les entendre, qu'il avait l'impression de voir un vieux couple se disputer. Bien qu'il ne sache pas à quoi ressemblait un vieux couple qui se dispute !

Il sentit une secousse, et il comprit qu'ils bougeaient. Il sentait ses pieds traîner par terre, et les deux personnes l'entourant marcher à un rythme lent pour ne pas trop le secouer.

Il se demandait pourquoi est-ce qu'ils prenaient tellement de précautions. Qu'allaient-ils donc faire de lui ?

Il entendit un grincement et ferma brusquement ses yeux.

Ils étaient sortis du cachot et la lumière des torches accrochées aux murs lui agressait les rétines.

Il grogna sous la douleur.

- Tais-toi, entendit-il siffler Severus. Ce n'est pas le moment de nous faire remarquer.

Drago releva la tête, histoire de voir ce qu'ils étaient en train de faire et découvrit avec stupeur, un Mangemort stupéfixé au sol. Celui-là même qui gardait sa cellule.

Il comprenait de moins en moins ce qui était en train de se passer.

Ils repartirent et longèrent le couloir du sous-sol, sombre, lugubre et humide, passant devant de nombreuses portes de cachots vides ou pas.

Ils s'arrêtèrent devant une porte de bois, que Severus poussa d'un coup de pied. Elle grinça légèrement dans le silence du manoir, résonant dans le hall sur lequel elle donnait.

Ils passèrent tous trois dans le hall sombre de marbre noir, dépassèrent le grand escalier et s'avancèrent vers la porte, sans un bruit si ce n'était celui des pieds de Drago glissant sur le sol lisse.

- Attendez, souffla-t-il, faisant brûler sa gorge.

Les deux personnes se retournèrent vers lui en stoppant leur progression à quelques pas de la porte.

Il lâcha les deux personnes et se tint sur ses jambes. Il vacilla quelque peu, mais il avait retrouvé une partie de ses forces.

- Je vais pouvoir marcher seul, dit-il en murmurant.

Severus le lâcha aussitôt, mais la jeune femme qui les accompagnait continua à le tenir par la taille, bien que moins fort.

Il ne dit rien, sachant parfaitement qu'il pourrait avoir besoin de son aide, bien qu'il ne savait pas encore tout à fait pourquoi.

- Vous me faites évader ? Demanda-t-il.

Severus et la jeune femme ne répondirent pas et le forcèrent à avancer.

Son parrain ouvrit doucement la porte, jeta un coup d'œil à l'extérieur et leur fit signe de passer.

Une fois dehors, ses deux sauveurs remirent leurs masques et leurs capuchons en place. La jeune femme sortit une cape de sa robe et l'attacha sur Drago, avant de rabattre le capuchon sur sa tête. Ainsi affublés, ils longèrent le manoir silencieusement, jusqu'à l'angle. Là, Severus se pencha et vérifia qu'il n'y avait personne. Il leur fit signe qu'il n'y avait aucun danger et la jeune femme et Drago marchèrent le plus vite possible jusqu'au bois entourant la demeure.

Ils dépassèrent les premiers arbres et Severus les rejoignit.

- Il faut s'enfoncer un peu plus loin dans le bois pour pouvoir transplaner, signala la jeune femme.

Severus opina de la tête, muet comme une tombe.

Drago les suivit lentement à travers les arbres de la forêt sombre. De temps à autre, l'un des deux se retournait pour vérifier qu'il était toujours derrière, mais Drago était plus concentré sur son chemin que sur sa fuite possible. Et puis, il n'était pas bête, il savait très bien qu'ils l'aidaient à s'échapper du Manoir des Ténèbres, alors il n'allait pas essayer de s'enfuir.

Et aussi, il était très curieux de savoir ce que la jeune femme, qui semblait très proche du Seigneur des Ténèbres, faisait là. Malgré son intelligence, Severus ne s'était-il pas fait avoir ? Et puis, pourquoi l'aidait-il à s'échapper lui aussi ? Il avait toujours été un parfait petit Mangemort, pourquoi maintenant allait-il à l'encontre des ordres du Maître ?

Il comprenait de moins en moins les gens qui l'entouraient.

On lui dirait que Potter était le fils caché du Seigneur des Ténèbres, qu'il n'en serait pas plus étonné que ça !

- Chut !

La jeune femme leur fi signe de s'arrêter, et aucun d'entre eux ne fit un mouvement, allant même jusqu'à ne pas respirer trop profondément.

- Fenrir, lâcha-t-elle dans un souffle.

Les deux hommes se raidirent inconsciemment.

Si le loup-garou les sentait, c'était finit d'eux ! Heureusement que ce n'était pas la pleine lune, son odorat serait moins développé.

- C'est bon.

Ils reprirent leur marche, en faisant toutefois attention à ne pas faire de bruit, et à se diriger correctement dans la nuit noire.

Une chouette hulula quelque part au dessus d'eux, et ils sursautèrent.

- On y est, murmura la jeune femme.

Drago s'arrêta derrière elle, et elle se tourna vers lui.

- Prends mon bras et serre le très fort, je vais nous faire transplaner.

- J'ai mon permis, renchérit-il.

- Je le sais bien, mais tu ne connais pas notre destination, alors je vais te guider.

Drago retint un soupir et attrapa le bras de la jeune femme.

- Envoie moi rapidement un signe. Je viendrai voir comment vous allez, fit Severus rapidement en chuchotant.

- Tu ne viens pas avec nous ? S'inquiéta Drago.

- Non, répondit-il en se tournant ver lui.

Il posa ses main sur les épaules du jeune homme et le regardant dans le blanc des yeux, lui dit :

- Je sais que ça va être difficile pour toi, mais il faut que tu fasses confiance à Florelia. Elle va t'aider. Je te jure qu'elle ne te fera aucun mal, mais il faut que tu lui obéisses aveuglement. Elle seule saura te protéger. Je te donne ma parole qu'elle est digne de confiance.

Drago était sur le point de refuser de partir, mais le ton de son parrain et le souvenir de sa prison eurent raison de lui et il s'accrocha plus fortement au bras de la dénommée Florelia.

Ils transplanèrent.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeVen 15 Aoû - 17:17

Suite et fin du chapitre 3


La pièce était très éclairée. Le soleil entrait à flots par une grande fenêtre, illuminant un salon de taille moyenne, juste assez grand pour contenir un canapé dépliable et une table de salon faisant office de table à manger. Derrière le coin dérisoire pour vivre, se trouvait une minuscule cuisine de style américaine, sans séparation. A droite, se trouvait une porte vers une chambre accueillant simplement un matelas posé à même le sol, et à gauche une autre porte donnait sur une minuscule salle d'eau.

- Je sais que ça te change de ce dont tu as l'habitude, mais on est en cavale alors il ne faudra pas faire la fine bouche, dit Florelia en enlevant sa robe de Mangemort noire et en la posant sur le canapé.

En dessous, Drago remarqua qu'elle portait des habits moldus à la pointe de la mode. Un jean noir évasé aux pieds sur des baskets blanches et un débardeur bleu ciel un peu court qui laissait apercevoir son ventre blanc et plat. La jeune femme se laissa tomber sur le divan avec un soupir de bien-être.

- Bienvenue chez toi, Drago ! Dit-elle ensuite en ouvrant bien grand les bras, et en souriant au jeune homme.

Sourire qu'il ne lui rendit pas.

Il croisa les bras sur sa poitrine et regarda d'un œil hautain ce qui l'entourait.

Le divan était miteux, et la mousse ressortait de partout, la table basse avait une cale sous l'un des ses pieds et de là où il était, il pouvait apercevoir les tâches de moisissure sur les tables de travail de la cuisine.

Pas très reluisant tout ça.

Il s'approcha du coin cuisine, ouvrit un placard qui renfermait des assiettes, en ouvrit un second et tomba cette fois-ci sur les verres crasseux.

Il en prit un et se servit un verre d'eau, non sans avoir au préalable nettoyé dix fois le verre, tout cela en sentant le regard de la jeune femme sur lui.

Il but le contenu de son verre, et il crut goûter au paradis.

Il en avait tellement rêvé dans sa prison !

- Tu devrais aller t'allonger, tu as besoin de repos, et aussi de soins.

Il se retourna vers la jeune femme qui lui parlait et la toisa de son regard le plus dédaigneux.

Elle constata le regard de Drago, et son visage changea de tout au tout.

Alors qu'une seconde auparavant elle affichait un air aimable et enjouée, maintenant elle semblait prête à lui sauter à la gorge.

Elle s'approcha de lui, menaçante, et malgré lui, Drago lui trouva une certaine ressemblance avec le Seigneur des Ténèbres dans sa colère. Il tenta de reculer d'un geste instinctif d'autoprotection, mais fut stoppé par le plan de travail de la cuisine situé dans son dos.

- Écoute moi bien, mon beau, car je ne me répéterai pas, commença Florelia d'une voix douce mais teintée de colère en pointant un doigt sur le torse de Drago. En te faisant évader de ton cachot et en m'enfuyant avec toi, je prends un risque énorme. J'ai lâché ma couverture pour te sauver, et si ça ne te plait pas, il n'y aura rien de plus simple pour moi que de te ramener au Seigneur des Ténèbres. Je n'aurai qu'à lui dire que tu t'es enfui par n'importe quel moyen et que je t'ai rattrapé. Tu pourras dire tout ce que tu veux pour le nier, jamais il ne te croira. Alors tu vas être gentil et m'écouter bien attentivement. Nous allons vivre ici quelques temps, malgré la précarité de cet appartement. Je ne veux pas t'entendre te plaindre, faire ne serait-ce qu'une remarque. Tu participeras aux tâches ménagères. Et interdiction formelle de mettre un orteil hors de cet appartement sans mon autorisation. Tu n'ouvriras à personne, et ne t'approcheras pas des fenêtres en mon absence. Ai-je été claire ?

Drago déglutit difficilement et croassa un misérable " oui ".

Le ton de la voix de Florelia lui rappelait son père quand il le grondait, enfant, et avait rameuté de mauvais souvenirs qu'il avait chassé tout aussi rapidement qu'ils étaient apparus.

Drago comprit que malgré son air juvénile, la jeune femme était exactement comme il l'avait perçue au premier abord.

Froide et cruelle.

- Va t'allonger, fit-elle d'un ton doux et chaud, changeant encore une fois de caractère. Les Mangemorts n'ont pas été tendres avec toi, il faut que tu te reposes. Dors et détend toi, le temps que j'aille chercher de quoi te soigner. Tu dois être courbaturé.

Il ne dit rien, mais fit demi-tour et pénétra dans la chambre.

Le moins qu'on pouvait dire, c'est qu'elle était tout aussi miteuse que le salon. Le matelas était infiniment mince et une simple couverture était posée aux pieds du " lit ".

Mais son état de fatigue était tel qu'il n'en tint pas compte et s'allongea dessus.

Heureusement qu'ils étaient en été, il n'aurait pas trop froid la nuit. Mais il ne savait pas combien de temps, ils allaient rester ici. Si ils étaient encore dans cet appartement dans six mois, les nuits risquaient de leur être fatales.

- Drago ?

Il releva la tête légèrement, juste assez pour remarquer Florelia, adossée au chambranle de la porte qui le regardait d'un air coupable. Elle lui fit un petit sourire d'excuse et dit :

- Excuse moi de m'être emportée. Je n'aurais pas dû. Je sais parfaitement comment tu as été élevé et que ce sera difficile pour toi de t'acclimater à ce train de vie, mais il faut que tu comprennes que nous n'avons pas le choix. Ce n'est pas de gaieté de cœur que je nous fais vivre ici, mais toi comme moi, nous sommes en danger. Le Seigneur des Ténèbres ne tardera pas à remarquer notre absence et il va être furieux. Parce que toi tu lui aura échappé et moi parce que je l'aurais trahi. Pense aussi que Severus a pris des risque encore plus grands que nous car il peut être découvert à tout instant. Alors rien que pour le protéger au moins lui, je te demande de faire ce que je te dis. Je le fais pour te protéger et non pour t'embêter. Crois moi, si il y avait une autre solution, je la prendrais tout de suite. Mais c'est la seule que nous ayons pour l'instant.

Il hocha légèrement la tête pour signifier qu'il avait compris et la reposa lourdement sur le matelas.

Il n'arrivait plus à la soulever.

Ses paupières étaient lourdes et ne voulaient être que fermées.

Il voulait dormir, longtemps, profondément, partir loin de ce cauchemar et de la douleur qui se réveillait dans tous ses os.

Maintenant qu'il était calmé, loin de l'agitation, il ressentait les effets des tortures qu'il avait subies. D'ailleurs, pendant combien de temps les Mangemorts s'étaient ils amusés avec lui ?

- Combien de temps suis-je resté dans ce cachot ? Demanda-t-il d'une voix faible et fatiguée.

Florelia ne lui répondit pas tout de suite, et il crut qu'elle était repartie. Mais c'était seulement l'hésitation, comme il comprit après, qu'il l'avait fait ne pas répondre tout de suite.

- Un peu plus d'un mois, répondit-elle d'une voix lasse et douloureuse. Nous sommes le 31 Juillet.

Il ne bougea pas, mais il avait parfaitement compris ce qu'elle avait dit.

Un mois ?

Il avait l'impression d'y avoir passer toute une vie.

Ses yeux se fermèrent.

- Dors, Drago, je reviens très bientôt.

Il entendit la porte se refermer doucement, puis plus rien.

Il s'était endormi.

Il eut tout juste le temps de se faire la remarque absurde avant de sombrer, que le jour de son évasion correspondait à l'anniversaire du Survivant.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeSam 16 Aoû - 20:22

Chapitre 4 : Où l'on fête un anniversaire


Harry se réveilla le lendemain matin avec l'impression d'avoir un hippogriffe furieux sous le crâne. Il s'assit dans son lit, l'air hagard et essaya de calmer l'animal qui avait élu domicile dans sa tête.

Trente seconde plus tard, c'était chose faite, et il se remémora pourquoi il avait aussi mal au crâne ce matin-là : les dires de la tante Pétunia et la découverte d'un Serpentard, pas si Serpentard que cela en fait.

- Houlà, j'en connais un qui n'est pas très matinal !

Harry jeta un regard blasé à Zabini qui venait de parler et décida de retourner faire un tour sous sa couette. Quelque chose lui disait que sa journée n'allait pas être de tout repos.

Un truc lourd lui atterrit sur l'estomac et il étouffa une exclamation de douleur.

- Allez, Harry, fit la voix de Ron alors que son - soit disant - meilleur ami tapait son abdomen. Faut se lever, mon gars, maman ne va pas attendre. Elle dit qu'il y a plein de choses à préparer.

- A préparer pour quoi ? Grogna Harry en poussant Ron hors de son lit et en s'y asseyant, passant une main fatiguée dans ses cheveux déjà bien assez débroussaillés.

Ron le regarda comme s’il était particulièrement niais.

- Bah, ton anniversaire, mon vieux !

Harry plissa les yeux, pas sûr de tout comprendre.

- Comment ça mon anniversaire ?

- Maman organise une petite fête pour tes dix-sept ans ! Elle dit que c'est l'âge le plus important dans la vie d'un sorcier, alors tu te doutes bien qu'elle a sauté sur l'occasion pour égayer un peu la vie au Terrier.

- Elle n’était pas obligée . . . Grommela Harry, en se levant.

Ron éclata de rire.

- Ca lui fait plaisir, Harry !

Il s'abstint de répondre, une chaleur s'étant emparée de son être.

Mme Weasley voulait fêter son anniversaire. C'était la première fois qu'il allait avoir une fête d'anniversaire et il trouvait ça un peu bizarre, n'y étant pas du tout habitué.

Ron et lui descendirent à la cuisine et y retrouvèrent les jumeaux, qui venaient d'arriver, Zabini et les deux filles en train de petit-déjeuner.

- Joyeux anniversaire, Harry ! Lança d'un ton joyeux Mme Weasley en serrant le brun dans ses bras.

- Merci Mme Weasley.

- Oh, s'il te plait, Harry, depuis le temps, appelle moi Molly ! A chaque fois que tu m'appelles Mme Weasley, j'ai l'impression de prendre tente ans de plus ! Plaisanta-t-elle.

- Avec plaisir Mme, euh, Molly, rectifia-t-il avec le regard flamboyant de la mère de Ron posé sur lui.

Il s'assit ensuite entre Ron et Hermione qui lui avaient fait une place et commença à se servir en toasts.

- Où sont les autres ? Demanda Harry à Ron.

- Charlie et papa sont partis travailler, Bill et Fleur sont partis faire deux, trois visites pour le mariage et je crois que Lupin travaille pour l'Ordre.

- Lupin ? Il vit ici ? S’étonna Harry.

- Oui, répondit Molly, en se tournant vers lui avec une assiette pleine de toasts, alors que l'autre n'était même pas terminée. Il ne peut pas vivre au Square Grimmaurd pour l'instant, alors nous l'hébergeons en attendant qu'il puisse y retourner.

- Pourquoi est-ce qu'il ne peut pas y aller ? Il veut mon autorisation ? Mais, il n'y a . . .

- Ce n'est pas à cause de ça, Harry, le coupa Molly en plissant rageusement les lèvres. C'est à cause de Rogue. On ne peut pas retourner au Q.G. de l'Ordre à cause de lui. Il connaît son emplacement et pourrait y envoyer des Mangemorts. On attend simplement que de nouveaux Sortilèges y soient posés pour l'empêcher d'y entrer.

Harry ne dit rien, mais une rage sourde s'était emparée de son être quand Molly avait nommé Rogue. Toujours à cause de lui. Toujours ce sale Mangemort qui empêchait les gens de vivre comme ils l'entendaient.

- Personne n'est retourné Square Grimmaurd depuis le décès de Dumbledore, alors ?

- Non personne, Harry. Mais normalement, nous devrions pouvoir y retourner d'ici quelques jours, ils n'en auront plus pour très longtemps avec les sorts.

Harry acquiesça silencieusement en mangeant son toast à la confiture d'airelles.

Alors que les trois amis venaient de finir de manger, Harry leur fit signe qu'il voulait leur parler. Ils se levèrent et se retrouvèrent dans la chambre de Ron.

- Qu'est-ce qu'il y a Harry ? Demanda Hermione, un brin inquiète.

- Je vais commencer à partir à la recherche des Horcruxes, mais avant il me faut savoir qui est ce mystérieux R.A.B. Est-ce que l'un d'entre vous aurait une idée ? Tu l'as peut-être lu dans un livre Hermione ? Ou toi Ron, tu en as peut-être déjà entendu parler par ta famille ?

Ses deux amis eurent un signe de dénégation.

- Je suis désolé Harry, mais ça ne me dit absolument rien, fit Ron en s'asseyant sur son lit défait.

- A moi non plus, Harry, fit Hermione avec un air désolé en croisant les bras sur sa poitrine.

Il soupira et s'assit à côté de Ron.

- Il va bien falloir trouver qui il est pourtant. Sans quoi, je ne pourrais jamais retrouver le médaillon de Serpentard.

- On peut toujours mener des recherches, proposa Hermione. Dans le message, c'est marqué, Au Seigneur des Ténèbres, seulement, il n'y a que les Mangemorts qui le nomment ainsi. Il faut donc déjà chercher de ce côté-là.

- Hermione a raison, Harry, et il faut chercher du côté de ceux qui sont morts lors de la Première Guerre, dit Ron.

- La Première Guerre ? s'étonna Harry en se tournant vers Ron.

- Oui, répondit-il avec une légère rougeur au niveau des oreilles, signe de sa gêne. C'est papa et maman qui l'appellent comme ça, vue que nous sommes de nouveau en guerre et que celle-ci est la deuxième. Celle d'aujourd'hui, ils l'appellent la Seconde Guerre.

- Tout ça ne nous avance pas à grand chose, fit Hermione, agacée. Comment comptez-vous connaître les noms de tous les Mangemorts morts il y a plus de seize ans ? Qui pourrait le savoir ?

- Ceux qui ont participé à la Première Guerre, dit Harry sur le ton de l'évidence après un moment de réflexion.

Hermione fronça des sourcils et demanda :

- Certainement, mais a qui demandé, sans soulever d'interrogations ?

- Maugrey ? Proposa Ron.

- Non, c'est un ex Auror, il va se méfier, surtout si c'est l'un de nous qui demande, répondit Harry.

- Lupin, on peut faire une croix dessus, il réagira comme Fol Œil, fit Hermione, une main tapotant son menton, signe qu'elle réfléchissait.

Tous continuèrent à réfléchir en silence, puis . . .

- Sturgis Podmore ? Proposa Hermione.

- On ne le connaît pas assez, fit Ron. On a dû le voir en tout et pour tout, deux fois depuis le début des vacances. D'ailleurs, son séjour à Azkaban ne lui a pas fait le plus grand bien, chuchota-t-il ensuite à Harry.

Il comprenait parfaitement que Podmore ait un peu changé. Azkaban, même en l'absence des détraqueurs, devait rester une prison effroyable.

Harry continua à réfléchir sur une personne possible qui leur donnerait des noms, mais rien ne lui vint.

- Je crois que finalement, on va devoir se rabattre sur Lupin ou Fol Œil, dit Harry en désespoir de cause. Ce sont les seuls que nous connaissons assez bien et qui aient participé à la Première Guerre.

- Il va falloir se la jouer très fin alors, ne rien précipiter, fit Hermione, en les scrutant des yeux. Ils ne doivent se douter de rien, parce qu'autrement . . .

- Ils ne nous laisseraient jamais aller à la recherche des Horcruxes, termina Harry.

Le silence s'installa.

Il aurait voulu dire à ses deux amis qu'ils ne devaient pas l'aider dans cette tâche, qu'ils devaient retourner à Poudlard finirent leurs études, mais il savait pertinemment qu'ils refuseraient tout compromis. Ils l'accompagneraient, qu'il le veuille ou non, et malgré tout, cela rassurait grandement Harry. C'était toujours mieux d'avoir quelqu'un dans ces cas-là, surtout si c'était vos deux meilleurs amis.

- Harry, Ron, Hermione ! Descendez !

Les trois amis redescendirent à l'appel de Molly, et intrigué, Harry se demandait ce qu'elle leur voulait.
Ils la retrouvèrent dans la cuisine, occupée à préparer une espèce de crème jaune.

- Allez donner un coup de main aux jumeaux et à Blaise pour installer la table dehors. Je veux que ce soit prêt pour ce soir.

Harry s'apprêtait à suivre Ron et Hermione hors de la cuisine, quand Molly le rappela.

- Attends Harry ! Viens un peu par ici avant, fit-elle en essuyant ses mains sur un torchon et en passant dans le salon.

Harry la suivit. Molly se retourna et le prenant par les épaules, elle lui dit :

- Je voudrais que l'on discute de Blaise, Harry. Je l'ai déjà fait avec tous mes enfants avant son arrivée, et je vais le refaire avec toi.

Harry, étonné de voir tous ces gens vouloir absolument lui parler de Zabini, ne coupa pas Molly et décida de la laisser s'expliquer.

- Il faut tout d'abord que tu saches que les parents de Blaise ne sont pas des Mangemorts, mais ils adhèrent aux idées de Tu-Sais-Qui. C'est pour ça qu'ils ont un peu poussés leurs fils à devenir, lui, un Mangemort. Sauf qu'il n'en a jamais nourri l'idée et qu'il est en total désaccord avec les idées de Tu-Sais-Qui. Alors, s'il te plait, Harry, je connais ton dégoût pour tout ce qui à un lien avec Serpentard - tu n'es pas un Gryffondor pour rien - mais donne lui une chance. Il n'est vraiment pas comme tu le penses. Laisse de côté tes préjugés et parle avec lui, discute, et tu découvriras un garçon charmant. Fais moi confiance, Harry, avec lui, il n'y a rien à craindre.

Elle le laissa là et retourna à sa cuisine.

Harry sortit du salon tout en réfléchissant.

Pourquoi est-ce qu'ils voulaient-ils tous lui faire comprendre que Zabini était un gars bien ? Était-il donc marqué sur son front, " attention si vous êtes un vil serpent, éloignez vous ! " ?

Enfin parvenu dans le jardin, il regarda Zabini utiliser sa baguette pour faire voler les tables sur la pelouse, s'amusant à un féroce combat avec Ron sous le regard mécontent d'Hermione.

Harry soupira.

Peut-être que oui, il n'aurait pas voulu parler à Zabini s’il n'avait pas été au Terrier. Mais était-ce si incompréhensible ? Après tout, tous les Serpentard sans exceptions s'étaient moqué de lui, Zabini y compris.
Mais Molly et Ron n'avaient-ils pas raisons ? Il devrait peut-être lui laisser une chance . . .

Harry s'avança et rejoignit Hermione qui regardait maintenant les deux garçons se battrent contre les jumeaux, armés de chaises féroces.

- Hermione ?

- Oui ?

- Qu'est-ce que tu peux me dire sur Blaise Zabini ?

Quitte à savoir ce qu'il en était, autant demander à Hermione qui avait toujours été impartiale.

Elle avait eu le temps d'apprendre à le connaître un minium durant la semaine qu'elle avait passée chez les Weasley.

- Blaise ? Eh bien, tout ce que je sais c'est qu'il reste au Terrier le temps que le Square Grimmaurd soit remis en état afin qu'il puisse y aller jusqu'à la rentrée. Après, plus personnellement, c'est un jeune homme plutôt sympa .Je sais que Ginny l'aime bien et qu'ils s'entendent parfaitement. Il est plutôt du genre plaisantin aussi. C'est tout ce que je peux te dire, en plus du fait que je suis sûre et certaine que ce n'est pas un Mangemort

Harry acquiesça.

Tous lui disaient que Blaise était un gars plutôt bien, alors il ferait un effort et se rapprocherait de lui, afin d'apprendre à le connaître par ses propres moyens.

- Ginny et lui s'entendent bien tu as dit ? Elle est passée à autre chose ?

Hermione ouvrit la bouche, mais ne dit rien, alors elle la referma avec un regard triste.

- Honnêtement, Harry, je n'en ai aucune idée. Elle est la seule qui pourrait te le dire.

Curieusement, il n'en ressentit aucune tristesse. De savoir que Ginny pourrait ne plus l'aimer le laissait totalement indifférent. Était-ce normal ?

Un bruit de craquement le fit sortir de ses pensées et il remarqua que l'une des chaises des jumeaux s'était brisée, sous les éclats de rire du groupe.

- Il me semble vous avoir demandé de mettre la table, pas le désordre ! Leur parvint la voix furieuse de Molly depuis la fenêtre ouverte de la cuisine où son visage apparaissait.

- D'accord, maman, on met la table, lui répondit George en réparant la chaise d'un sort informulé.

Molly referma la fenêtre en leur jetant un regard furieux, et tous se mirent à la tâche, ne voulant pas attiser la colère de la femme.

Harry sortit sa baguette de la poche arrière de son jean et fut heureux de pouvoir pratiquer la magie en dehors de Poudlard sans avoir à essuyer des ennuis avec le Ministère de la Magie.

Il fit léviter des couverts de la cuisine au jardin avec un sourire ravi.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeSam 16 Aoû - 20:24

Suite et fin du chapitre 4


L’après-midi passa ainsi, les adolescents décorant le jardin pour l'anniversaire d'Harry. Il était plutôt gêné de toute cette attention, mais le simple regard heureux de Molly sur lui l'empêchait de lui faire part du fond de sa pensée.

En début de soirée, alors qu'ils étaient tous dans le salon, occupés à discuter ou à lire, on toqua à la porte.
Molly ouvrit pour laisser passer Tonks, la cousine de Sirius, arborant une coupe de cheveux rose en piques. Elle était accrochée au bras de Lupin qui semblait un peu gêné.

Harry sourit en voyant le teint rosé de l'homme.

Au moins il était heureux avec elle et c'était tout ce qui comptait à ses yeux.

- Joyeux Anniversaire, Harry ! Lança Tonks d'un ton claironnant en accourant vers lui, vêtue de sa robe de sorcière vert clair assortie à ses yeux.

Elle le serra dans ses bras et lui fit la bise sur les deux joues le faisant rougir sous les sourires goguenards des jumeaux et de Blaise.

- Je te souhaite un très bon anniversaire, Harry, dit Lupin en lui serrant la main une fois que Tonks l'eut finalement relâché.

- Merci. Je vois que vous êtes ensemble finalement.

Lupin passa une main gênée dans ses cheveux grisonnants en rougissant légèrement.

- Ah, euh, oui, tu as remarqué.

- Difficile de faire autrement pour être honnête, répliqua-t-il en s'empêchant d'éclater de rire. Vous avez l'air heureux ensemble et c'est tout ce qui compte.

Lupin lui ébouriffa gentiment les cheveux et s'éloigna.

Harry se rassit dans son fauteuil et reprit sa discussion avec Hermione sur ce que lui avait dit sa tante à son départ.

- C'est étrange, elle n'en avait jamais fait allusion auparavant. Ça m'a fait un de ces chocs quand elle m'en a parlé. Je crois que ça en a fait aussi un à Lupin.

Hermione resta muette quelques instants, semblant réfléchir à se que venait de lui dire Harry.

- Je pense qu'elle ne voulait rien dire tant que Dumbledore était vivant. Mais maintenant que ce n'est plus le cas . . . Elle sait que tu es, enfin était, en sécurité chez elle et c'est sans doute pour cela qu'elle t'en a parlé. Ça fait bizarre de se dire quelle était au courant de la prophétie ou de ce qu'elle disait.

Harry acquiesça, la mine sombre.

Il aurait voulu qu'elle lui en parle avant, car ainsi, il aurait peut-être pu en parler avec elle, avoir des vacances d'été plus joyeuses que celles dont il avait le souvenir.

On sonna à nouveau à la porte et Fol Œil entra.

Étonné, Harry se retourna vers Ron.

- Il n'y a aucune sécurité sur le Terrier ?

Ron ne sembla pas comprendre ce qu'il lui demandait et ce fut Blaise qui le fit :

- Si, un sortilège qui empêche toute personne portant la Marque des Ténèbres sur son bras de passer les limites du Terrier. Le même Sortilège est en train d'être posé sur le Square Grimmaurd.

Harry fronça les sourcils.

- Tu connais l'existence du Square ?

- Bien entendu, répondit Blaise sans lever les yeux de son bouquin. Dumbledore m'avait fait lire l'adresse un jour où j'étais dans son bureau, peu de temps avant sa mort.

Le fait que Blaise parle de la mort de Dumbledore lui fit penser qu'il avait quelque chose à lui demander, mais il ne dit rien car à ce moment-là Fol Œil s'avança vers lui pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.

Harry ne trouva plus l'occasion de parler avec Blaise de cela après, car les invités arrivèrent un par un. Il remarqua que c'était principalement des membres de l'Ordre du Phénix et qu'ils restaient entre eux pour discuter à voix basse.

Seuls restaient ensemble Hermione, Ron, Ginny, Blaise et lui-même, assis à l'un des bouts de la table installée dans le jardin, attendant que le dernier membre de la famille Weasley rentre au bercail, c'est à dire Arthur.

Harry entendait Ginny et Blaise plaisanter à côté de lui et Ron et Hermione se disputer pour une broutille comme à leur habitude. Est-ce qu'un jour ces deux-là s'avoueraient leur sentiments respectifs ? Harry l'espérait fortement, rien que pour cesser les entendre se disputer ainsi toutes les dix minutes.

- Ils sont toujours comme ça ?

Il sursauta quand il entendit la voix de Blaise si près de lui. Il ne l'avait pas vu se déplacer et prendre la place à sa droite que Ginny avait laissée en allant donner un coup de main à sa mère.

- Toujours. Ils sont malheureux s’ils ne se disputent pas trois fois par jour, répondit Harry le plus sérieusement du monde.

- Tu crois que l'un des deux fera le premier pas un jour ou l'autre ?

Harry éclata de rire.

- Quand les cochons se mettront à voler !

Blaise éclata de rire lui aussi et cela déclencha le début d'une discussion longue de quelques heures avec Ron sur le Quidditch (Hermione discuta avec Ginny pendant ce temps là), les cours et les professeurs (Binns en prit pour son grade et tous quatre évitèrent soigneusement de mentionner Rogue), ainsi que leurs repas préférés, avant de se faire interrompre par Molly qui appelait Harry.

- Harry mon chéri, approche s'il te plait, lui dit-elle avec un signe de la main à l'autre bout de la table.

Harry se leva et la rejoignit.

Soudain, les petites lucioles qui procuraient au jardin la lumière tamisée, s'éteignirent. Harry se raidit et mit une main dans la poche arrière de son jean, craignant une attaque.

Il comprit qu'il avait tout faux, quand il vit un immense gâteau, porté par Lupin et Tonks, qui avançait vers lui sous les chants d'anniversaire de l'assemblée.

Il soupira, se moquant mentalement de lui-même.

Il faudrait quand même qu'il se montre moins craintif à l'avenir, ou il risquait de blesser quelqu'un par inadvertance !

Lupin posa le gâteau, surmonté des dix-sept bougies, devant lui et Molly s'exclama :

- Allez, Harry, fait un vœu !

Un vœu ?

Elle en avait des bonnes, elle ! Quel vœu pourrait-il faire ?

Ah si bien sûr !

Trouver au plus vite, qui était le mystérieux R.A.B

Il souffla sur ses bougies et elles s'éteignirent toutes d'un coup, sous les applaudissements enthousiastes des gens présents.

- Joyeux anniversaire, Harry, hurlèrent-ils tous d'une même voix, faisant s'envoler les oiseaux des arbres du bois bordant le Terrier.

Une montagne de cadeaux apparut devant lui soudainement et Molly le pressa d'ouvrir les premiers paquets.
Il ne se fit pas prier et commença à déballer ses présents.

Il y trouva différentes confiseries offertes par Ron, Ginny et - cela le surpris - Blaise. Les jumeaux lui avaient offert toute une panoplie de Weasley Farce pour Sorciers Facétieux, Molly et Arthur lui avaient offert un magnifique album photo avec dessus, les différent moments qu'il avait passé à Poudlard ou pendant les vacances, Lupin et Tonks lui avaient offert une nouvelle montre et le reste des invités semblaient s'être arrangés pour lui offrir . . .

Un bon d'achat.

Les sourcils froncés, il se tourna vers Fol Oeil, Hermione et le reste de la famille Weasley. Ce fut son amie qui prit la parole.

- Nous avons trouvés avec Fleur qu'on en avait assez de te voir porter les vieux vêtements de ton cousin. Nous t'offrons donc un bon d'achat pour faire des petites emplettes dans les magasins moldus et sorciers.

Harry rigola et remercia chaleureusement tout le monde avant de retourner s'asseoir.

- Honnêtement Hermione, tu me vexes, plaisanta Harry. Moi qui pensait être une gravure de mode !

Les quatre adolescents éclatèrent de rire.

- Il te fait plaisir notre cadeau ? Lui demanda-t-elle.

- Tous vos cadeaux m'ont fait énormément plaisir, Mione.

Elle grogna un " j'aime pas ce surnom " en croisant les bras avant d'éclater de rire avec les autres.

La fin de la soirée se passa ainsi, sous les rires et plaisanteries de l'assemblée, comme si au dehors la guerre ne grondait pas.

Ce ne fut qu'aux alentours de deux heures du matin que Molly annonça qu'il serait peut-être temps de penser à aller se coucher. Les adolescents obéirent de mauvaise grâce et Harry, Ron et Blaise, se déshabillèrent tout en discutant.

Ce fut alors qu'ils étaient tous couchés et qu'un silence s'installait après avoir ressassé la soirée que Harry demanda à Blaise d'une voix sourde, ce qu'il voulait lui demander depuis qu'il était arrivé.

- Tu étais au courant pour la mission de Malefoy ?

Seule une respiration coupée se fit entendre dans le noir profond de la chambre, et un grincement lui fit deviner que Blaise avait bougé dans son lit.

- Oui, je l'étais. J'ai essayé de l'en dissuader, mais il n'a rien voulu entendre. Il devait faire cette mission, il devait la mener à bien.

- Pourquoi ? Questionna Harry d'un ton aigre.

Il ne voyait pas comment on ne pouvait pas empêcher quelqu'un de faire une tentative de meurtre.

- Parce qu'autrement Tu-Sais-Qui aurait assassiné ses parents. Et Drago aime sa mère plus que tout. Tu ne peux pas lui en vouloir d'avoir voulu protéger l'une des rares personnes qu'il aime.

Harry fronça les sourcils.

C'était étrange d'entendre dire que Drago Malefoy aimait. A le voir, on imaginait un être froid et insensible, incapable d'avoir ne serait-ce qu'un sentiment d'amour minime pour quelqu'un.

- Et toi, comment tu savais pour la mission de Drago ? Questionna Blaise à son tour.

- J'étais présent lorsque Dumbledore a été assassiné, répondit Harry d'un ton glacial.

Il revoyait danser devant ses yeux les personnes présentes ce soir-là dans la tour d'astronomie et revoyait à nouveau le corps de Dumbledore tomber après avoir été touché par le sortilège de la mort.

Des larmes menaçaient au coin de ses yeux, mais il se força à ne pas les laisser couler.

- J'aurais aimé l'empêcher de le faire, chuchota Blaise d'une voix mortifiée, comme s’il se parlait à lui-même. J'aurais aimé l'empêcher d'assassiner Dumbledore. Mais il m'évitait comme la peste. D'habitude, dans la salle commune, il restait avec moi, il n'y avait qu'au dehors qu'il remettait son masque de Malefoy. Mais à son retour des vacances, il avait changé et ne quittait plus Crabbe et Goyle. C'est Parkinson qui m'a appris ce qu'il s'apprêtait à faire. Mais je n'ai jamais pu lui parler seul à seul.

Blaise se tut et Harry dit, il ne savait trop pourquoi :

- Malefoy n'a pas tué Dumbledore, c'est Rogue qui l'a fait. Malefoy était prêt à accepter la proposition de Dumbledore de le mettre, lui et ses parents, en sécurité. Il lui proposait de les mettre sous la protection de l'Ordre du Phénix. Il commençait à douter quand les Mangemorts sont arrivés. Il aurait accepté, je pense . . .

Harry resta dans ses pensées.

Depuis combien de temps croyait-il à l'innocence de Malefoy ? Était-il certain de ce qu'il avançait ?
Tout son être répondait à l'affirmative.

Drago Malefoy était mesquin, mais il n'avait rien d'un meurtrier. Quand il l'avait trouvé dans les toilettes de Mimi Geignarde, il avait bien vu qu'il était à bout de force. Malefoy était peut-être très méchant, mais il ne l'était pas assez, pas cruel, au point de pouvoir assassiner des gens sans défense.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeLun 18 Aoû - 11:07

Chapitre 5 : Où l'on s'interroge beaucoup


Drago se réveilla en sursaut.

Les hurlements de son cauchemar résonnaient encore dans ses oreilles et il passa une main tremblante sur son visage en sueur.

Il ordonna à sa respiration de se calmer, ses coudes posés sur ses genoux pliés tout près de son corps. Il resta ainsi prostré de longues secondes qui lui parurent interminables à cause des images de son cauchemar qui revenaient sans cesse.

Une fois fait, il enleva son visage de la paume de ses mains et jeta un œil dehors à travers la minuscule lucarne de sa chambre.

Il faisait nuit.

Et il était dans cette misérable pièce que des gens osaient appeler chambre.

Finalement, ce n'était pas un rêve, il s'était bel et bien échappé des geôles du Seigneur des Ténèbres grâce à l'aide de son parrain Severus Rogue et d'une jeune femme, à peine plus âgée que lui, qu'il ne connaissait pas du tout.

A présent qu'il était un peu plus apte à réfléchir, il comprenait toute la bêtise de son geste.

Il avait peut-être sauvé sa vie, mais cela ne durerait pas. On n'échappait jamais éternellement au Seigneur des Ténèbres et ce n'était pas cette misérable bicoque qui allait le protéger de la fureur du Maître.

Protéger . . .

Le souffle coupé, Drago se leva en repensant à quelque chose d'absolument essentiel.

Sa mère.

Sa mère qu'il avait condamnée en s'enfuyant.

Comment avait-il pu oublier la menace qui pesait sur elle, l'épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête que le Seigneur des Ténèbres pouvait faire tomber à tout moment !

Il le savait, il savait que s’il désobéissait au Maître, sa mère paierait de sa vie.

En s'échappant de sa prison, il l'avait condamnée à mort.

Et cela il ne pouvait l'accepter.

Debout au milieu de la chambre, il jeta un regard perdu autour de lui.

Depuis combien de temps était-il dans cette appartement ? Quel jour étaient-ils ? Avait-il encore une chance de sauver sa mère en se rendant maintenant au Maître ? Ou était-elle déjà passée de vie à trépas ?

Il ouvrit la porte de sa chambre et jeta un coup d'œil dans la pièce. Elle était éclairée par la lune qu'on voyait apparaître au dessus des habitations à travers la large fenêtre du salon, permettant à Drago de distinguer dans la pénombre, le canapé déplié où dormait Florelia.

Il ne voyait d'elle que le derrière de sa tête et son dos, soulevés par sa douce respiration. Elle était allongée sur le ventre et avait passé ses deux mains sous son oreiller.

Il pénétra silencieusement dans la pièce et referma soigneusement et sans un bruit la porte derrière lui.

En se réveillant, elle penserait qu'il dormait encore et mettrait de longues heures à comprendre qu'il était parti.

Il fit un pas en avant et s'immobilisa quand il vit la jeune femme bouger dans son sommeil.

Elle se retourna et s'installa sur le dos, une main posée sur son ventre dénudé par le tee-shirt remonté au dessus de son nombril.

Drago pouvait voir son ventre plat se soulever et se baisser au rythme de sa respiration calme.

Il haussa un sourcil, se demandant subitement, pourquoi est-ce qu'une jeune femme aussi jeune et aussi jolie était devenue aussi proche du Seigneur des Ténèbres.

Jusqu'à ce qu'il se souvienne, en grimaçant, que le Maître était après tout, lui aussi, un homme. Et avait donc des envies bassement mortelles à assouvir.

Drago résista à l'envie de vomir quand il imagina brièvement Florelia au lit avec le Maître et se promit de ne plus jamais avoir ce genre de visions mentales.

Il avança encore d'un pas et passa derrière le canapé-lit, frôlant au passage les vêtements de Florelia, qui se trouvait par terre. Il passait devant la porte de la salle de bains entrouverte, quand il aperçu quelque chose.

Sur le rebord du lavabo crasseux et rouillé, se trouvaient des vêtements d'hommes.

Il eut un sourire en coin dans la plus pure tradition Malefoy et pénétra dans la petite salle d'eau pour les prendre. Quitte à se présenter devant le Maître, autant le faire bien habillé.

Car ce n'était pas avec ces fripes déchirées et couvertes de sang qu'il allait faire bonne impression - non pas qu'il en ait besoin. Mais un Malefoy devait toujours être bien sous tout rapport.

Il enleva sa chemise devenue marron de poussière et de sang à cause du mois passé au cachot, et son pantalon tellement déchiré qu'il hésitait encore à le nommer ainsi. Il ne garda sur lui que son caleçon et revêtit le pantalon de coupe classique noir et la chemise blanche ressemblant étrangement à ce qu'il portait avant.

Elle avait été chercher les vêtements à Poudlard ou quoi ? Manquait plus que l'écusson de Serpentard sur la chemise pour parfaire le tableau.

Il ressortit de la salle de bains et ce fut là qu'il y pensa.

Sa baguette.

Il n'avait plus sa baguette magique qui lui avait été confisquée d'autorité par il ne savait quel Mangemort lors de la première visite dans les cachots.

Il frissonna en y repensant mais refoula bien vite ses pensées orageuses. Les mauvais souvenirs devaient rester au fin fond de sa mémoire, là où il ne les reverrait jamais ! Un Malefoy ne craquait jamais !

De toute façon, il n'aurait pas besoin de sa baguette pour transplaner, alors ce n'était pas bien grave.

Il avança doucement vers la porte d'entrée, posa sa main sur la poignée pour l'ouvrir . . . Et reçu une décharge de magie qui le fit reculer en agitant vivement sa main, comme s’il s'était brûlé.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il sursauta et fit volte face.

Florelia était à genoux sur son lit, le visage froid et dur, sa baguette pointée sur le cœur de Drago. Il se dépêcha de reconstituer son masque de froideur, pour ne pas lui laisser voir qu'il avait été surpris et qu'il était agacé de s'être fait prendre.

- Je m'en vais, répondit-il, s'attendant à recevoir un Stupéfix entre les deux yeux.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle, sans baisser sa baguette, mais avec un peu plus de douceur dans la voix, comme si elle était réellement intéressée par la réponse à venir.

Drago fut étonné de la répartie de Florelia. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui en demande la raison.

- Il faut que je retourne auprès du Maître.

Elle soupira et abaissa sa baguette, s'asseyant sur ses talons.

- Peux tu me dire ce qui a bien pu te passer par la tête pour que tu décides rejoindre le Seigneur des Ténèbres ? Es-tu seulement conscient que ce serait un suicide pur et simple ?

Drago la fusilla du regard, en croisant les bras, en une attitude froide.

- Il tuera ma mère.

Florelia ouvrit la bouche, complètement ébahie.

Il ne le montra pas, mais il était fier de lui avoir rabattu son caquet. Il n'en avait pas vraiment eu l'occasion depuis qu'ils étaient ensemble, et il était content de la voir ainsi.

- Tu crois vraiment que je t'aurais fait échapper sans mettre ta mère en sécurité ? S'écria-t-elle, totalement abasourdie.

Drago en laissa tomber ses bras.

- Vous saviez pour ma mère ?

Elle grimaça outrageusement et répondit en s'asseyant plus convenablement sur son lit :

- Bien entendu que je le savais. Je connais le Maître comme si je l'avais fait. Je sais pertinemment comment il agit, et je savais que ta mère était menacée. Je l'ai mise en sûreté avant de venir te chercher dans les cachots. Et par pitié, ne me vouvoie pas !

Drago en eut le souffle coupé, mais il s'efforça de ne pas le montrer.

Son père lui avait enseigné que montrer ses émotions était une faiblesse et que c'était ainsi que la plupart des traîtres à leur sang étaient morts.

- Où est-elle ?

- Narcissa est protégée par le Sortilège Fidelitas. Elle ne craint rien.

Drago savait très bien ce qu'était ce sortilège et il était étonné que sa mère y soit soumise.

- Où est-elle ? Répéta-t-il.

Florelia soupira en se pinçant l'arrête du nez.

- Je ne suis pas le Gardien du Secret alors je ne peux pas te le dire, mais je te jure que là où elle est, elle ne craint absolument rien.

- Si ce n'est pas toi, qui est-ce alors ?

- Severus.

Il fronça des sourcils.

Severus était un Mangemort et il l'avait maintes fois prouvé. Comment alors, Florelia pouvait lui faire autant confiance ?

- Comment peux-tu savoir qu'il ne dira rien au Maître ? demanda-t-il fraîchement, lui en voulant déjà de faire prendre des risques inconsidérés à sa mère.

Elle eut un petit rire jaune.

- Je sais des choses que tu ignores, Drago, et ce n'est pas parce que j'ai l'air d'avoir ton âge que je suis aussi ignorante que toi.

Une rage sourde monta en lui.

Il était loin d'être ignorant et cette satanée femme le mettait au défi de le prouver.

- Je ne te permets pas de dire que je suis ignorant. Je suis loin de l'être. J'ai toujours eu les meilleures notes à Poudlard, et mes parent m'ont enseigné beaucoup de choses sur la magie noire ainsi que de . . .

Il se tut quand il vit le regard glacé de Florelia sur lui et se maudit immédiatement d'être aussi faible face à elle. Comment arrivait-elle à faire ça, aussi bien que le Seigneur des Ténèbres ?

A chaque fois qu'il croisait son regard, il avait l'impression de redevenir un gamin qui aurait fait une bêtise, ou d'être un Mangemort ayant failli à sa mission.

Ce fut d'un ton aussi glacial que le pôle Sud que Florelia lui répondit :

- Je parlais d'ignorance en terme de vie, Drago. Tu as reçu une éducation scolaire, certes. Tes parents t'ont bien élevé, bien qu'on se demande si le mot " bien " convienne, mais bon. Par contre pour ce qui est de vivre, tu ne t’y connais absolument pas du tout. T'es tu déjà retrouvé cerné de Mangemorts voulant ta peau ? As-tu déjà encouru des risques mortels pour toi, simplement pour protéger une personne que tu aimes ? As-tu déjà couru, plus vite que le vent, simplement pour échapper à un funeste destin ? As-tu déjà ressenti la douleur de la mort, de l'abandon ou de la haine ? Tu ne connais absolument rien de la vie, Drago, et je vais me faire un plaisir de te l'enseigner.

Drago n'en montra rien - ou en tout cas, il l'espérait fortement - mais le discours de Florelia avait un sentiment de vécu. Comme si tout ce qu'elle avait dit, elle l'avait déjà ressenti.

Pourtant, elle ne semblait pas avoir eu le temps de les vivre et d'en parler de la sorte. Elle n'était pas plus vieille que lui après tout.

Il croisa son regard et fronça des sourcils.

Quelque chose d'étrange montait en lui.

Cette sensation de vertige au creux de son ventre. Cette gorge serrée, qui ne savait pas quoi dire. Ces mâchoires serrées indécises. Cette augmentation des battements de son cœur. Sa tête qui tournait.

Était-ce cela qu'on appelait le doute ? Était-ce ça que les gens ressentaient, quand tout ce à quoi ils croyaient, s'effondrait comme un château de carte ?

Il y avait un arrière goût étrange dans le discours de Florelia. Ces yeux bleus étaient vrillés à son regard gris et il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Contrairement à lui, elle lui permettait de savoir ce qu'elle ressentait.

Et au fond de ses yeux, Florelia avait cette souffrance, cette rage de vaincre. Il y retrouva ce qu'il avait aperçu la première fois qu'il avait croisé son regard : cette maturité acquise trop vite.

Qu'avait-elle vu, ou fait, pour posséder un tel regard ?

Il s'avança doucement, précautionneusement et s'écarta de la porte. Il rejoignit le lit ou Florelia était assise et s'installa à côté d'elle.

Il fit alors une chose que jamais il n'aurait penser faire. Il prononça des mots que jamais personne vivante n'avait entendus :

- J'ai peur.

Et étrangement, cela sembla apaiser Florelia.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeLun 18 Aoû - 11:09

Suite et fin du chapitre 5


Il bougea alors que les dernières brumes du sommeil s'éloignaient. Il sentit une résistance au niveau de son ventre, et ouvrit les yeux sur un spectacle inattendu.

Il était allongé sur le dos, dans le lit de Florelia et la jeune femme dormait à côté de lui, un bras en travers de son ventre. Voilà d'où venait la résistance.

Se demandant comment il en était arrivé à ça, il força ses souvenirs de la veille à se rassembler.

Après qu'il lui eut fait cet aveu, le comportement de Florelia avait changé du tout au tout. Elle s'était faite prévenante et douce, rassurante et attentive, abandonnant son ton froid et furieux.

Il avait reçu de sa part, ce que si peu de personnes lui avaient offert.

Une épaule sur laquelle pleurer.

Étrangement, sans aucune gêne, ni honte, il avait pleuré et sangloté entre les bras de Florelia, qui lui avait caressé le dos et les cheveux, tout en lui murmurant des mots de réconfort dont il ne se souvenait pas. Ensuite, c'était le trou noir. Certainement qu'il s'était endormi.

Il repoussa délicatement le bras de la jeune femme, veillant à ne pas la réveiller, et s'assit en baillant ostensiblement.

Il se leva et passa dans la cuisine voir s’il y avait quelque chose de comestible à se mettre sous la dent dans les placards. Il y trouva - fort heureusement - des paquets de gâteaux qu'il ne connaissait pas mais qu'il jugea comestible et il retourna s'asseoir sur le lit, ses pensées tourbillonnant dans sa tête.

Il y avait quelque chose de bizarre avec Florelia et il se posait de nombreuses questions sur elle. La première étant : Qui était-elle ?

Car pour l'instant, la seule chose dont il était sûr, c'était qu'elle s'appelait Florelia. Pour le reste ce n'était que spéculation de sa part.

D'où venait-elle ? Qui étaient ses parents ? Quelle lien avait elle avec le Seigneur des Ténèbres (il refusait de repenser à l'idée qui l'avait effleurée la veille) ? Pourquoi faisait-elle tout ça pour lui ? Et comment pouvait-elle être certaine de l'entière coopération de Severus ?

Même lui ne mettrait pas sa main à couper qu'il savait tout de son parrain. Il était peut-être l'une des personnes les plus proches du maître des potions, mais il était loin de pouvoir se vanter de bien le connaître. Severus était tellement secret . . .

Et puis, qu'allaient-ils faire à présent ? Ils étaient planqués dans un appartement miteux, au milieu du Chemin de Traverse, et Florelia était persuadée qu'on ne les y trouverait pas.

Il ne préférait même pas essayer de penser comme elle, c'était beaucoup trop fatiguant et son cerveau n'avait pas l'air de fonctionner comme tous les autres. Pourtant, contre toute attente, elle semblait être convaincue que jamais les Mangemorts ne viendraient les chercher ici.

D'accord, il était très difficile d'imaginer Drago Malefoy dans un tel lieu, mais ne disait-on pas que la fin justifie les moyens ? Il fallait dire qu'entre un appartement rudimentaire et la mort, le choix était vite fait.

Et les restrictions qu'elle lui avait données ? Ne pas sortir, n'ouvrir à personne en son absence, ne pas s'approcher des fenêtres, pourquoi faisait-elle tout cela ? Pourquoi cherchait-elle à le protéger avec autant de force ?

Il eut une idée.

Et si c'était sa mère qui le lui avait demandé ?

Il rejeta immédiatement cette pensée très loin.

Jamais Narcissa Malefoy n'aurait fait une telle chose. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, elle avait toujours été une grande partisane du Seigneur des Ténèbres, et à ses yeux, les paroles du Maître avaient force de loi. Même si elle avait demandé à Severus de faire le Serment Inviolable.

Encore maintenant, Drago ignorait tout des termes de ce Serment. Quelles en avaient été les paroles exactes ? Peut-être que son parrain accomplisse sa mission à sa place s’il n'y parvenait pas ? Qu'il tue Dumbledore à sa place ?

Ses mains tremblèrent et son esprit le ramena automatiquement en haut de la tour d'Astronomie, cette fameuse nuit.

Il ne voulait pas s'en souvenir, mais irrémédiablement, au moment où il s'y attendait le moins, ces souvenirs l'assaillaient. Combien de fois durant le mois qu'il avait passé en captivité, il avait revu ce corps tomber de la tour sous le Sortilège de Severus ? Cent, deux cent fois ? Peut-être plus ?

Il laissa tomber sa tête entre ses paumes ouvertes, appuyant fortement sur ses yeux, à tel point qu'il commença à voir des flashs de lumière sous ses yeux et que sa tête se mit à lui lancer.

Il sentit un mouvement dans le lit et il se retourna.

Florelia gigotait, signe qu'elle ne tarderait pas à se réveiller.

Et effectivement, ses yeux papillonnèrent et s'ouvrirent. Elle fixa un point invisible au plafond, l'air triste et perdue, puis elle tourna la tête vers Drago, retrouvant un visage neutre.

Alors elle aussi portait un masque en toute circonstance ?

- Bonjour Drago.

- Bonjour.

Il restèrent là à se regarder en chien de faïence, puis Florelia sembla subitement prise d'un poussé d'énergie car elle se mit debout sur le lit en tendant un doigt vers lui et une main sur la hanche et, d'un air impérieux mais avec une note d'humour dans la voix, elle lui dit :

- Drago Malefoy, obéit à ta maîtresse et va me chercher un verre de lait.

Ébahi, il ne savait pas s’il devait rire ou pleurer, il se contenta donc de la regarder d'un air impassible.

Puis sans cri égard, elle fit un bond sur le lit et atterrit totalement allongée, manquant de peu de l'éborgner avec son pied droit. Sa tête s'enfonça dans l'oreiller et elle atterrit les bras en croix et l'air boudeur.

- Drago, on va en avoir pour un bout de temps dans cet appart miteux, alors s'il te plait, fais de ton mieux pour m'aider à alléger l'atmosphère.

- C'est à dire ?

- Connais-tu le sens du mot " humour " ?

Drago la fusilla du regard alors qu'elle lui adressait un demi sourire taquin.

- Si tu me demandes si je sais plaisanter, la réponse est oui.

Elle eut une mimique de doute.

- Mouais, j'ai comme l'impression que ton humour n'est pas du tout le même que le mien.

- Pour l'instant, tu ne m'as pas du tout montré de tentatives d'humour, renchérit Drago en agitant le paquet de gâteaux pour voir s’il en restait.

Malheureusement pour lui, il semblait qu'il l'avait terminé.

Il soupira et Florelia passa dans son champ de vision.

Elle venait de se lever et s'était rendue dans la cuisine où elle ouvrit un à un les placards, de manière plutôt violente.

- Et merde, va falloir que j'aille faire des courses, marmonna-t-elle en jetant un regard furieux à un paquet de chips vide.

Elle balança ledit paquet par dessus son épaule et celui-ci atterrit dans la poubelle derrière elle et l'avala avec un rot sonore.

Drago leva un sourcil étonné.

Étrange, la poubelle.

D'ailleurs il n'était pas le seul, car Florelia la regarda, elle aussi, avec un sourcil relevé et étonné.

Elle regarda ensuite Drago et annonça :

- Je vais aller me laver et j'irai ensuite faire quelques courses, histoire qu'on ne crève pas de faim. Tu as besoin de quelque chose ?

- Non, sauf si tu peux me ramener deux ou trois vêtements de rechanges.

Elle secoua la tête.

- Non, Severus nous les apportera s’il peut, autrement j'irai les chercher.

Puis elle passa dans la salle de bains, sans autre forme d'explications. Drago lui, pataugeait dans la semoule. Il avait passé à peine vingt-quatre heures avec la demoiselle, et déjà il ne comprenait plus rien.

Soudain, une boule enflammée apparut au dessus de lui et il se leva précipitamment du lit, histoire de s'en éloigner le plus possible. Il vit le feu s'éteindre rapidement et laisser place à un oiseau au plumage magnifique qui alla se percher sur le dossier du canapé d'un air digne.

Drago le regarda, les yeux ronds.

Cet oiseau, c'était . . .

- Fumseck !

Drago sursauta au cri de joie de Florelia qui venait de sortir de la salle de bain, seulement habillée d'une serviette dans laquelle elle s'était soigneusement enveloppée.

Le moins que l'on pouvait dire c'est qu'elle avait un corps à rendre un homo hétéro.

Elle dépassa le jeune homme et s'avança vers l'oiseau qui l'accueillit avec un cri mélodieux.

- Cet oiseau, ce ne serait pas . . . Commença Drago.

- Si, le coupa-t-elle en caressant le plumage de l'oiseau et en détachant la lettre qu'il avait à la patte et qu'il n'avait pas remarquée.

- Qu'est-ce qu'il fait ici ? Demanda-t-il.

Florelia ne répondit pas, mais décacheta l'enveloppe et déplia la lettre qu'elle contenait avant de la lire.

Drago avait la furieuse envie de lire derrière son dos, mais quelque chose lui disait qu'elle n'apprécierait pas des masses.

Les yeux de la jeune fille parcouraient rapidement le parchemin d'un bout à l'autre et un sourire victorieux commença à fleurir sur ses lèvres.

- Une bonne nouvelle ? demanda Drago alors qu'elle repliait la lettre avec des gestes lents, le regard perdu.

- Une très bonne nouvelle même, répondit-elle en se retournant et en lui tendant la lettre. Lis-la, tu verras par toi-même. Je vais finir de me laver pendant ce temps.

Drago prit la lettre et suivit du regard, Florelia qui retournait dans la salle d'eau.

Qu'y avait-il donc d'écrit dans cette lettre ? Et de qui venait-elle, pour que ce soit le Phénix de Dumbledore qui l'apporte ? A qui était-elle adressée ?

Voulant couper court à ces interrogations, Drago s'assit sur le lit défait, déplia la lettre, et commença à la lire, les battements de son cœur s'accélérant quand il lança un rapide coup d'œil au destinataire et émetteur de la lettre.


Cher Harry,

Cette lettre risque de t'étonner beaucoup, mais j'espère grandement qu'elle t'ouvrira les yeux.
Sache tout d'abord que cette lettre ne te sera pas adressée tant que je ne serai pas mort. Si aujourd'hui tu la tiens entre tes mains, c'est que ma vie sur cette bonne vieille terre s'est achevée. Je t'écris pour que deux ou trois choses soient mises au clair.

Tout d'abord, je dois te parler de la personne qui te remettra cette missive en main même.

Malgré tout ce que pourra te faire ressentir Florelia, sache qu'elle n'est en rien ton ennemi.

Elle a vécu des choses aussi terribles que toi, voire plus, et elle combattra Lord Voldemort à tes côtés jusqu'à son dernier souffle. Ne refuse pas l'aide qu'elle pourrait t'apporter et écoute la, comme tu m'aurais écouté, moi. Si jamais elle venait à te demander de l'aide, ne la lui refuse pas, comme je ne la lui aurais jamais refusée. Tu la trouveras étonnante, inquiétante parfois, souvent agaçante, mais sache que jamais elle ne te fera de mal, ni à toi, ni à toutes les personnes qui oeuvrent pour terrasser le mal.

J'espère au moins qu'entre nous, cela est clair.

Ensuite, j'aborderai avec toi, un point qui je sais, te rebutera. Lis cette lettre jusqu'au bout, Harry, avant de me maudire.

Je dois t'avertir que tu dois faire confiance à Severus Rogue. Si, comme je le pense, il m'a assassiné, je dois t'avertir que c'est à ma demande. Oui, Harry, tu as très bien lu, et non, je ne suis pas fou (comme beaucoup se plaisent à le croire ). Seulement, il faut que tu saches que plusieurs choses ont fait que je suis arrivé à obliger Severus à me tuer si cela s'avérait nécessaire. Le jeune Drago Malefoy a reçu l'ordre de Lord Voldemort de m'assassiner, sous peine que lui et sa mère ne soient tués si il échouait. Je sais pertinemment qu'au long de ses nombreux mois, tu l'as suspecté de préparer quelque chose et que tu devais être furieux de voir que je ne prenais pas tes avertissements au sérieux. Seulement, j'étais déjà au courant de la mission de Drago, Severus me l'ayant rapporté. Avant la rentrée, Severus avait fait le Serment Inviolable à Narcissa Malefoy de veiller, de protéger son fils et de mener à bien sa mission lui-même, si le jeune Malefoy n'y arrivait pas. Je te ferai grâce des longues discussions et des nombreuses disputes qui ont découlé de ces révélations, mais le fait est que j'ai fait promettre à Severus de me tuer, si’il s'avérait que Drago n'y arrivait pas, pour le protéger. Et je sais pertinemment qu'il ne l'aura pas fait. Malgré ses grands airs, Harry, Drago Malefoy n'a pas la cruauté nécessaire pour tuer de sang froid.

Alors, ne refuse pas les informations que pourrait te donner Severus. Dès que tu seras prêt à recevoir à nouveau ces informations, fais en lui part grâce au moyen de communication habituel des membres de l'Ordre. Il attend de vos nouvelles impatiemment, bien qu'il doit aussi appréhender le moment où il se retrouvera de nouveau face à face avec les membres.

Je pense avoir tout dit, et espère que tu prendra mes conseils avec le plus grand sérieux, Harry. N'oublie pas que tu es le dernier espoir pour le monde sorcier de vaincre Lord Voldemort, et que tout se joue autour de toi.

Je te souhaite aussi beaucoup de chance et beaucoup de courage pour mener à bien la mission que je t'ai confiée tout au long de nos rendez-vous.

Et n'oublie pas, Harry, aie confiance en Florelia et en Severus, comme tu avais confiance en moi.

Avec toute mon affection,

Le 12/04/1997 à Poudlard,

Albus Dumbledore.


Ses mains tremblaient.

Sa gorge était nouée, et il devait se faire violence pour ne laisser aucun son sortir de ses lèvres.

Deux sillons étaient tracés sur ses joues, par les larmes qui s'écoulaient de ses yeux.

Il savait. Dumbledore savait pour sa mission et pour le Serment Inviolable. Il avait ordonné à Severus de le tuer, si jamais lui n'y arrivait pas. Toujours, Dumbledore avait su pour sa mission et n'avait rien fait pour l'en empêcher.

- Je vois que tu as fini de la lire.

Drago sursauta violemment et vit Florelia, les bras croisés, adossée au chambranle de la porte de la salle de bains, habillée des mêmes vêtements que la veille.

Il sécha ses larmes aussi discrètement que possible, alors qu'elle faisait peser sur lui un regard d'une douceur extrême.

- Je pense que tu as compris pourquoi je fais totalement confiance à Severus, maintenant.

Il hocha la tête, ne pouvant lâcher des yeux le morceau de parchemin qu'il tenait à la main.

- Ne t'inquiète plus alors, ta mère est en sécurité.

Il hocha à nouveau la tête, totalement perdu, et se moquant bien du fait qu'elle le voit.

Le silence s'installa entre eux, aucun des deux ne faisant mine de bouger.

Enfin, Drago posa une question qui lui brûlait les lèvres depuis longtemps :

- Qui es-tu ?

Un sourire mystérieux lui répondit.

- Bien des gens se sont posés la question, et continueront à se la poser. Malheureusement, seule une poignée d'entre eux connaissent la vérité. Et pour toi, il n'est pas encore l'heure. Mais promis, un jour, tu sauras.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 10:40

Chapitre 6 : Où l'on fête un évènement


Il volait.

Il volait loin au dessus des cimes des arbres de la forêt interdite.

Sans balai, sans rien. Il volait tout simplement. Les bras en croix, ses cheveux ébouriffés par le vent. Il volait.

Un sifflement.

Il baissa la tête. Il y avait quelqu'un en bas.

Il se retrouva instantanément dans la Grande Salle, assis dans le siège d'or du directeur et regardant les premières années s'avancer vers le Choixpeau.

Lord Voldemort s'avança et laissa Dobby, le directeur adjoint lui poser le choixpeau miteux sur la tête. Une large bouche se fendit sur le chapeau et annonça :

- Serpentard.

Voldemort se leva et cria en tapant du pied.

- Non, non, non, moi je veux être à Gryffondor !

Alors, Hagrid se leva de la table des Poufsouffle et cria à son tour :

- Non ! Moi je veux qu'il aille à Poufsouffle, comme ça on pourra se faire plein de bisous !

Hagrid s'approcha alors du siège d'or du directeur et en le regardant dans les yeux, suppliant d'une petite voix :

- Harry, S'il te plait, Harry . . .

Ses yeux étaient larmoyants.

- Harry.

Sa voix se faisait de plus en plus aiguë.

- Harry.

Pourquoi avait-il l'impression qu'on le secouait comme un vieux prunier ?

- HARRY !

Il se réveilla en sursaut et croisa le regard chocolat d'une certaine demoiselle de sa connaissance.

- Ah bah, enfin ! Dépêche toi de te lever, Molly nous attend dans la cuisine.

Harry grogna, et se retourna dans son lit, recherchant la douce chaleur de sa couette, alors que le soleil continuait de faire dodo au dehors.

- Et ne te rendors pas, fit la voix d'Hermione sur le pas de la porte.

Il résista à l'envie de lui envoyer son coussin à la figure et s'assit dans son lit en se frottant les yeux et en baillant ostensiblement.

- Quelqu'un peut me dire pourquoi elle m'a réveillé ? Demanda-t-il aux deux jeunes hommes qui se réveillaient eux aussi difficilement.

Il vit un Ron complètement échevelé sortir de sous sa couette et de regarder autour de lui d'un air perdu.

Ce fut un Blaise tout aussi à côté de la plaque que les deux autres, qui lui répondit :

- Je crois que Mme Weasley nous attend en bas.

Harry s'étira difficilement, en repensant à la soirée de la veille.

Comme tous les soirs depuis deux semaines, les trois adolescents s'étaient couchés tard, après avoir passé la journée à aider aux préparatifs du mariage, et la soirée à plaisanter et décompresser dans l'intimité de la chambre de Ron. Depuis la fête de son anniversaire, Molly avait passé tous les jours à mettre tout en ordre pour le mariage de Bill et Fleur . . .

Qui avait lieu le jour même !

Il se leva précipitamment, et secoua vigoureusement les deux autres jeunes hommes qui menaçaient de se rendormir.

- Hey, les gars, vous rendormez pas !

- Pourquoi ? Grogna la voix de Ron. Le soleil n’est pas levé, et tu ne t’appelles pas Hermione, il me semble.

- C'est vrai, mais si tu ne veux pas arriver en retard au mariage de ton frère, tu ferais mieux de te lever, fit Harry avec justesse en essayant de sauter dans un jean bleu.

L'ambiance changea du tout au tout dans la pièce, quand Blaise et Ron sautèrent hors de leur lit, furetant dans la chambre pour rechercher de quoi s'habiller pour prendre leur petit-déjeuner.

Deux minutes plus tard, ils étaient attablés à la table de la cuisine et mangeaient aussi vite que possible, évitant de croiser le regard furieux que Molly faisait peser sur eux.

- C'est la dernière fois que vous vous couchez aussi tard, si vous n'êtes pas capable de vous lever tous seuls !

Elle posa une assiette de toasts grillés devant eux, et Ron se jeta dessus comme un affamé, sous le regard hilare des jumeaux déjà apprêtés et ceux dégoûtés d'Hermione et Ginny.

A travers la fenêtre de la cuisine, Harry pouvait voir le soleil commencer à se lever, et baigner d'une lueur rose le jardin des Weasley, décoré pour la cérémonie.

Des tables rondes, d'une dizaine de convives chacune, avaient été disséminées face à une grande estrade qui accueillerait un orchestre, sous un chapiteau blanc décoré de fleurs rose jaune et blanche. Il leur avait fallu toute la journée de la veille pour tout mettre en place, sous les cris exaspérants de Fleur qui résonnaient encore aux oreilles d'Harry. La cérémonie ne devait débuter qu'à dix heures du matin, mais ils avaient tous été réceptionnés aux aurores pour pouvoir se préparer tranquillement et pouvoir accueillir les premiers invités dans le jardin de derrière où aurait lieu le mariage.

Harry descendit rapidement son bol de chocolat chaud, et se leva en même temps que Ron et les jumeaux.
- On revient d'ici une heure, maman, dit Fred. Juste le temps de régler deux ou trois trucs à la boutique et de nous préparer.

- D'accord, mais ne soyez pas en retard, menaça-t-elle avec un mouvement de spatule dans leur direction.

Ils acquiescèrent et sortirent de la maison pour transplaner.

Harry et Ron commençaient à monter les escaliers, quand Molly les rappela. Ils retournèrent dans la cuisine, et Harry remarqua plusieurs chouettes qui avaient atterrit sur la table.

- Vos lettres de Poudlard, dit-elle alors qu'Hermione, Blaise et Ginny prenaient déjà notes de leurs parchemins.

Harry s'avança vers la chouette qui portait la lettre à son nom, et son cœur se serra douloureusement quand il l'attrapa.

Il n'avait aucunement l'intention de retourner à Poudlard cette année, et même quand il avait su que finalement l'école rouvrait ses portes, malgré les doutes du professeur McGonagall quelques semaines auparavant, il n'avait pas changé d'avis. Sa priorité était de trouver les Horcruxes afin d'éliminer Voldemort une bonne fois pour toutes. Malheureusement, ce n'était pas en allant en cours qu'il arriverait à mener à bien sa mission.

Un cri suraigu le tira de ses pensées, et il croisa le regard doux et compréhensif d'Hermione qui avait compris à quoi il pensait, avant de tourner son regard vers Ginny qui sautillait sur place, les larmes aux yeux.

Il se rappela alors qu'elle venait certainement de recevoir ses résultats de BUSE.

- Oh Merlin, Ginny ! S'exclama Molly, les larmes au bord des yeux, elle aussi. Tu as eu six BUSE ! Six ! Comme je suis fière de toi ma petite fille !

Ginny disparut soudainement dans l'étreinte de sa mère et en évitant soigneusement de croiser le regard de Ron, Harry s'efforça de ne pas éclater de rire, ça aurait pu être mal vu. Son regard croisa alors celui de Blaise, qui lui sembla triste.

Qu'avait donc le métis ?

- C'est bon, maman, j'ai compris, je crois que tu peux me lâcher maintenant.

Molly fit un pas en arrière et dit à sa fille, en passant une main affectueuse dans ses cheveux :

- Ma petite fille est une grande maintenant.

Ginny réussit finalement à échapper à sa mère, et Molly se retourna alors vers Hermione qui regardait quelque chose dans sa main et ne semblait ne pas en croire ses yeux.

- Hermione ? Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Harry.

- Je . . . Je, fit-elle, incapable de répondre, en montrant ce qu'elle avait dans la main à son ami.

Harry attrapa l'insigne et y découvrit les initiales P-e-C. Il ne put retenir un sourire resplendissant de joie pour la jeune femme et la félicita tout en lui rendant son insigne.

- Honnêtement Hermione, je crois que tu t'en doutais, déclara Ron qui avait regardé par dessus l'épaule d'Harry.

Une légère teinte rosée s'empara des joues de leur amie, et tous trois éclatèrent de rire.

- Félicitation Hermione, dit tout simplement Blaise, alors qu'elle disparaissait à son tour dans l'étreinte de Molly.

Harry lui, était très fier d'elle. Tous savaient parfaitement qu'elle aurait l'insigne, il ne pouvait en être autrement, mais de penser qu'elle avait décidé de délaisser tout ça, seulement pour l'accompagner dans sa recherche, lui fit prendre la décision d'essayer à nouveau de dissuader ses amis de le suivre. Si là encore, ils refusaient de rester en arrière, alors il ne pourrait plus rien faire. Il n'allait pas non plus les attacher à une chaise !

- Allez, maintenant, montez vous changer tous, les invités ne vont plus tarder à arriver, dit Molly en faisant signe aux adolescents de déguerpir de la cuisine.

Les cinq jeunes gens ne se firent pas prier, et ils retournèrent dans leur chambre.

- Tu as lu la liste ? Demanda Ron à Harry.

- Non pas encore, fit celui-ci. Et puis de toute façon, à quoi ça me servirait, ajouta-t-il d'un ton plus bas. Je n'ai pas l'intention de retourner à Poudlard cette année, tu le sais bien.

Ron eut un hochement de tête résigné. Sans doute avait-il cru qu'Harry allait changer d'avis.

Les trois garçons pénétrèrent dans la chambre et commencèrent à se changer en silence.

Harry, qui ne possédait qu'une seule robe de soirée qui était dorénavant trop petite pour lui, devait se résoudre à porter ses plus beaux vêtements moldus, hérités de Dudley. Inutile de dire que ce n'était pas très élégant.

- Ouah, Harry, fit Blaise avec un air dégoûté, tu ne vas tout de même pas mettre ça pour le mariage !

- Bah, je n'ai pas vraiment le choix, répondit-il en rougissant. La seule robe de soirée que j'ai date du bal de Noël de la 4ème année, alors . . .

- N'en dis pas plus, j'ai compris, le coupa Blaise en levant la main. Mais il devient vraiment urgent qu'on t'emmène au Chemin de Traverse pour refaire ta garde robe, même moldue.

Harry eut un vague sourire d'excuse et rangea sa baguette dans la poche arrière de son jean trop grand.

Il détestait qu'on fasse des remarques sur ses vêtements, mais le fait était que Blaise avait raison : il était temps qu'il prenne un peu soin de lui.

Les trois garçons sortirent ensuite de la chambre, apprêtés - du moins pour Ron et Blaise - et rejoignirent les premiers invités présents dans le jardin.

A sa plus grande joie, Harry découvrit que Hagrid était présent et quand celui-ci le vit, il lui fit de grands gestes de la main pour lui faire signe de le rejoindre.

Harry, Ron et Blaise rejoignirent donc le demi-géant qui discutait avec Maugrey.

- Harry, ça fait plaisir de te revoir, s'extasia Hagrid en le serrant dans ses bras, manquant de l'écraser comme un vulgaire moucheron.

- Oui, moi aussi, Hagrid, répondit Harry d'une voix un peu étouffée après que Ron l'ait délivré de l'emprise du colosse, sous les rires à peine cachés de Blaise. Alors, comment se passent vos vacances ?

- Oh, très bien, Harry, je te remercie. J'ai passé trois semaines en France avec Olympe. Tiens d'ailleurs, en parlant de ça, fit-il en glissant une main dans l'une des poches de son manteau, avant d'en ressortir une chose qu'Harry avait du mal à apparenter au domaine du liquide ou du solide.

C'était transparent et vaguement rond, et ça ondulait tel de l'eau dans un sac plastique plutôt résistant. Cela avait la taille de la main d'Hagrid.

- C'est pour ton anniversaire, dit Hagrid en le lui mettant dans la main. Je n'ai pas voulu te l'envoyer par hibou, j'avais peur qu'il ne s'abîme au cours du vol. C'est Olympe qui m'a aidé à le trouver. C'est une nouvelle invention des Français. J'ai pensé que cela pourrait te servir un jour ou l'autre.

Harry était touché par le cadeau, mais il ignorait totalement ce qu'était la masse gélatineuse qu'il avait dans la paume de sa main.

- Et qu'est-ce que c'est au juste ?

Hagrid parut ravi et déclama :

- C'est une Provisu.

- Une Provisu ? Répéta Harry, échangeant une œillade perdue avec Ron.

- Oui, cela sert à projeter les pensées d'une personne.

Devant l'air hagard des trois garçons devant lui, il pouffa et continua :

- En fait, il faut une pensine pour qu'elle fonctionne. Tu mets les souvenirs dans la pensine et ensuite tu mets la Provisu par dessus en la drapant sur les rebords. Grâce à ça, tout le monde peut voir la teneur des pensées, sans avoir besoin d'y plonger. Pratique, non ?

- Euh oui, effectivement mais, je ne possède pas de pensine, Hagrid.

Hagrid parut subitement mal à l'aise, et dit d'une petite voix :

- Eh bien, en fait, euh . . . Nous avons lu le testament de Dumbledore, et il te lègue sa pensine, ainsi que tous les souvenirs qui l'accompagnent.

Harry sentit un frisson lui parcourut le dos et les larmes piquer le coin de ses yeux, mais il se força à ne pas en verser une seule.

- Pour l'instant, continua Hagrid en regardant Harry d'un air triste, elle est chez moi. Tu n'auras qu'à passer venir la chercher quand tu auras repris les cours.

Harry hocha la tête tel un automate et remercia Hagrid pour son présent, avant qu'il ne s'éloigne en direction d'Arthur et Maugrey qui discutaient.

- Eh bah dis donc, Harry, fit Ron. Ca, c'est un sacré cadeau. Et ça a du lui coûter une fortune, compléta-t-il en fronçant les sourcils.

- Mme Maxime a dû participer, répondit Harry d'un ton absent, bien trop occupé à penser que Dumbledore l'avait couché sur son testament.

Son cœur se serra à cette pensée, et il se promit de trouver quelqu'un pour savoir exactement de quoi il en retournait. C'était tout de même assez étonnant que le directeur ait voulu lui léguer sa pensine.

" Pas tout à fait, murmura une petite voix dans un recoin de son cerveau. Après tout, il possède certains souvenirs qu'il ne faut pas mettre les mains de n'importe qui. "

Oui, il était vrai que tout ce qui était en rapport avec Voldemort était à manipuler avec soin.

- Je crois qu'on devrait y aller, fit soudain la voix de Blaise, sortant Harry de ses pensées. La cérémonie ne va plus tarder à commencer.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 10:42

Suite et fin du chapitre 6


Harry était assis à l'une des nombreuses tables rondes, avec Ron, Hermione, Ginny, Blaise, les jumeaux, Charlie et sa cavalière, et Gabrielle Delacour, la sœur de Fleur.

Il avait une bouteille de bièraubeurre à la main, et regardait valser les couples sur la piste de danse.

Il était cinq heures de l'après-midi, et le mariage battait son plein, après les deux heures soporifiques à écouter un mage marieur à déblatérer sur la vie commune, et blablabla et blablabla. Harry, tout comme bon nombre de ses amis, avait failli s'endormir. Heureusement que le regard et les coups de coudes d'Hermione l'avait tenu éveillé, bien que la jeune fille avait semblé, elle aussi, faire des efforts pour ne pas roupiller.

Finalement, la cérémonie s'était terminée sans ronflements et les invités avaient pu repasser de l'autre côté de la maison et trouver leurs places attribuées autour des différentes tables. Harry avait été plus qu'heureux de se retrouver ainsi placer, car il pouvait discuter avec Ron et Hermione sans être interrompu. Blaise avait beaucoup discuté avec les jumeaux, Charlie avait été obnubilé par sa cavalière, et Ginny et Gabrielle avaient descendu en flammes la mariée qui les avaient forcées à porter leurs robes inconfortables de demoiselles d'honneur toute la journée.

Maintenant, Charlie dansait avec sa compagne, Fred avait invité sa petite sœur, Blaise évoluait sur la piste avec Gabrielle, et George avait invité le professeur McGonagall, qui semblait quelque peu éméchée.

Ne restait donc plus que les trois amis à la table, bien qu'Harry se sentait étrangement seul.

Ron et Hermione évitaient soigneusement le regard de l'autre, et leur ami cherchait une idée pour les forcer à briser ce silence insoutenable et aller danser ensemble, tout cela sans se prendre un Impardonnable.

Harry avisa soudain Hagrid seul à sa table. Il semblait regarder les quelques couples plus ou moins bien assortis sur la piste, et tapait du rythme avec son pied, faisant trembler le sol.

Harry ne l'avait pas remarqué au début, mais il voyait à présent les marques sur le visage de son ami, et comprit qu'il avait dû effectuer une mission pour l'Ordre peu de temps auparavant.

Et là, la lumière se fit dans son esprit.

Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ? C'était pourtant simple comme bonjour.

Il se leva précipitamment et annonça distraitement à ses amis :

- Je vais rejoindre Hagrid, alors vous n'avez qu'à danser ensemble vu que vous ne me laisserez pas seul.

Il s'éloigna de sa table, non sans avoir clairement entendu ses deux amis étouffer une exclamation abasourdie.

Harry évita soigneusement Fred et Ginny qui ne semblaient pas très doués pour la valse, ou faisaient peut-être seulement exprès de ne pas savoir danser, et arriva à la table d'Hagrid.

- Oh, Harry, tu ne danses pas ? S'étonna Hagrid alors qu'Harry s'asseyait sur la chaise à la droite du demi-géant

- Non, mais vous non plus à ce que je vois, répondit malicieusement Harry.

Hagrid parut gêné et répondit :

- Oh, tu sais, moi la danse . . .

- Oui, je suis pareil, sourit Harry.

Maintenant qu'il était là, il ne savait pas trop comment aborder le problème. Il n'allait tout de même pas y aller franco sans une bonne explication, ça paraîtrait suspect.

Il se creusa les méninges en silence pendant quelques minutes, puis il trouva une idée. Pas super, mais une idée tout de même.

- Vous savez, Hagrid, commença-t-il, hésitant exprès pour montrer sa gêne, je me pose souvent des questions sur la Première Guerre.

Hagrid ne dit rien, mais à son attitude raide, Harry comprit qu'il avait toute son attention.

- J'ai toujours voulu savoir, combien de personnes étaient mortes avant mes parents, que ce soit aussi bien de notre côté que dans celui opposé. Je me suis toujours demandé combien de personnes est-ce que Voldemort avait réussi à tuer avant de disparaître, ajouta-t-il, malgré lui, tout bas.

Il ne dit rien de plus, plongé dans ses pensées.

Il avait dit ça, simplement pour mieux amadouer Hagrid, mais force était d'admettre que c'était vrai. Il avait toujours été curieux de savoir comment s'était déroulée la Première Guerre, certainement parce qu'il voulait savoir ce qui l'attendait. Après tout, toutes les guerres se ressemblaient, et celle-ci ne ferait pas exception à la règle.

- Eh bien, fit Hagrid, je ne suis pas le mieux placé pour te renseigner. Je ne me souviens pas de tout, seulement de ceux que j'ai personnellement connu, mais il me semble que Fol Œil garde une liste avec tous les noms et leur date de décès chez lui. Tu pourras peut-être lui demander.

Harry se retint de soupirer et lança un regard absent sur la piste, où il entraperçut Ron et Hermione danser, mal à l'aise.

- Ce serait une bonne idée, mais Maugrey me poserait plein de questions avec sa paranoïa habituelle.

Il marqua une pause, voulant faire croire qu'il réfléchissait, et proposa du bout des lèvres :

- Vous pourriez peut-être le lui demander pour moi ? Je suis sûr qu'avec vous, il ne sera pas étonné.

Hagrid lui lança un regard pénétrant, et Harry se sentit mal l'aise, bien que n'en montrant rien. Est-ce qu'il se doutait de quelque chose ?

- Il n'y a aucun souci, je lui demanderai.

Apparemment non, il ne se doutait de rien.

- Après tout, c'est normal que tu t'intéresses à ça. Cette guerre te concerne de tellement près. C'est triste qu'aussi jeune, tu doives déjà savoir te défendre conter la mort, soupira Hagrid.

Harry ne dit rien, mais n'en pensait pas moins.

Comme Hagrid ignorait à quel point il était proche de la vérité. Seulement, il ne savait pas qu'Harry ne se cantonnerait pas à se défendre. Il tuerait aussi.

- Harry, Hagrid ! Fit une voix joyeuse près d'eux.

Harry releva la tête et croisa le regard miel de Lupin.

- Professeur Lupin, s'exclama-t-il.

- Harry, soupira Lupin en s'asseyant en face de lui, combien de fois vais-je devoir te dire de ne plus m'appeler professeur. C'est à Tonks qui faut le dire maintenant.

Perdu, Harry répéta :

- Tonks ?!

- Oui, c'est votre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Elle était drôlement contente quand Minerva lui a annoncé la nouvelle.

- Mais, n'était-elle pas assignée à la protection de Poudlard ?

- Un autre Auror va la remplacer.

- Oh. Mais c'est super pour elle, alors.

- Oui, et elle a vraiment hâte !

Harry et Lupin échangèrent un sourire au moment où Hermione proposait à un Hagrid rougissant de danser avec elle.

Harry pensa qu'elle était bien courageuse pour demander au demi-géant une valse. Après tout, il n'était pas un modèle de légèreté et il avait tendance à marcher sur les pieds.

- Au fait, Harry, est-ce que Molly t'a prévenu ?

- De quoi ? Demanda Harry, les sourcils froncés.

- Les sortilèges ont enfin été installés au square Grimmaurd et nous réaménageons les lieux dès demain.

Étonné, Harry ne put que rétorquer un " Ah bon ?! ".

- Oui, maintenant nous sommes sûrs que ni Rogue, ni aucun Mangemort ne pourra entrer. Le sortilège refuse l'accès à la maison à tous ceux qui portent la Marque des Ténèbres.

Harry acquiesça de la tête, trouvant que c'était une excellente idée. Ainsi, ils étaient sûrs que le Q.G de l'Ordre du Phénix était bien protégé.

- Comment allez vous faire pour le gardien du secret ? Demanda Harry.

Lupin soupira en passant une main lasse dans ses cheveux grisonnants.

- Nous ne pouvons rien faire. A sa mort, Dumbledore était toujours le gardien du secret et nous ne pouvons plus rien y faire. Aucune personne de plus ne pourra entrer dans la maison et nous ne pourrons pas choisir un autre gardien. De tous les côtés, nous sommes totalement bloqués. Mais ce n'est pas bien grave, si on a vraiment beaucoup d'autres personnes qui nous rejoignent, nous ouvrirons un second Q.G.

Harry opina de la tête.

- Je t'ai entendu parler avec Hagrid, tout à l'heure.

Harry se raidit sur sa chaise.

Ca, c'était pas bon pour lui, s’il en jugeait par le regard désapprobateur de Lupin.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de vouloir cette liste. En plus, elle risque de rouvrir de vieilles blessures.

- Il n'y a que moi qui la lirai, ou Ron et Hermione s’ils le veulent. Je ne la montrerai à personne d'autres si c'est qui vous inquiète.

Lupin soupira en baissant la tête, jouant avec une serviette en papier abandonnée sur la table.

- Ce n'est pas que je voulais dire mais, que même sur toi cela pourrait avoir des conséquences. Il y a des gens dont tu as déjà entendu parler sur cette liste, et d'autres qui t'intrigueront, et tu ne pourras pas t'empêcher de poser des questions douloureuses aux gens qui t'entourent. La Première Guerre a vraiment fait des ravages, Harry et il y a eu des milliers de morts.

Harry se sentit soudain mal à l'aise. Il comprenait que Lupin parlait en connaissance de causes, et qu'il pourrait être une des personnes à qui il poserait des questions.

- Je ne dirai rien, fit Harry.

Lupin secoua la tête avec un petit rire.

- Tu es un Gryffondor, Harry, et en tant que tel, tu es trop curieux pour ton propre bien. Cela t'a déjà joué des tours, il me semble.

Harry sourit en comprenant le sous entendu rapporter à sa troisième année. Cette fois-ci, il aurait pu y laisser sa vie si Sirius, son parrain, en avait vraiment eu après lui. Ensuite, il s'était retrouvé nez à nez avec Lupin lors de sa transformation, et avait réellement failli y laisser sa vie. Et sans compter son âme qui avait failli être avalée par les détraqueurs.

Effectivement, Lupin avait raison de s'inquiéter.

Mais Harry savait aussi qu'il n'avait rien à craindre. Quel mal pourrait lui faire cette liste ?

- Ne vous inquiétez pas, je serai prudent.

Cette fois-ci, Lupin éclata de rire réellement.

- Combien de fois n'ai-je pas entendu ton père me dire la même chose, avant chaque mission ! Et pourtant à chaque fois on le retrouvait à St Mangouste.

- Missions ? Demanda Harry.

- Oui, pour l'Ordre. Nous étions tous très actifs à l'époque, vu que nous étions peu. Même ta mère, bien que James essayait à chaque fois de la cantonner chez eux. Mais Lily n'était pas une Gryffondor pour rien, et bien souvent James a failli perdre ses bijoux de famille !

Harry grimaça en imaginant la scène et éclata de rire.

- Remus, tu viens danser ?

Tonks, absolument ravissante dans une robe moldue dans les tons bleu pastel, tendait la main à son cavalier qui ne se fit pas prier pour la prendre.

- Que ne faut-il pas faire pour plaire à ses dames, murmura-t-il à Harry avant d'accompagner Tonks sur la piste.

Harry les regarda s'éloigner et, avisant qu'il n'y avait personne à sa propre table, il se leva et sortit de l'ombre de l'auvent rendu au dessus de la salle de fête.

Il s'éloigna un peu et passa son regard sur le paysage . . .

. . . Avant de planter son regard sur la colline, n'en croyant pas ses yeux.

Là se trouvait trois Mangemorts cagoulés qui, visiblement, surveillaient la réception.

Décontenancé, Harry hésita entre s'en occuper soi-même, ou avertir un membre de l'Ordre.

Mais avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit, les trois Mangemorts transplanèrent.

De plus en plus perdu, Harry resta quelques secondes le regard fixé sur la colline à présent vide.

Que faisaient ici ces trois serviteurs du mage noir, et pourquoi n'avaient-ils rien fait ?
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeDim 31 Aoû - 12:26

Chapitre 7 : Où il est question des Weasley


Drago jeta un regard ennuyé par la fenêtre du salon et soupira.

Cela faisait deux semaines à présent qu'il passait ses journées dans l'appartement, le plus souvent en compagnie de Florelia, mais parfois comme aujourd'hui, elle disparaissait pendant des heures, sans dire où elle allait.

Drago s'écarta de la fenêtre, par laquelle il voyait qu'il n'y avait pas beaucoup d'activité sur le chemin de Traverse, se souvenant des directives de Florelia.

Il ne devait pas s'approcher des fenêtres. Si quelqu'un le voyait et le reconnaissait, et si ce quelqu'un était lié d'une manière ou d'une autre aux Mangemorts, ils seraient dans de beaux draps.

Drago étouffa un bâillement et s'avachit sur le divan. Les journées étaient trop longues, quand on avait strictement rien à faire. Il s'ennuyait tellement qu'il avait nettoyé les trois pièces de fond en combles.

Lui, un Malefoy, nettoyer ! Si ce n'était pas la preuve qu'il s'ennuyait à mourir.

Il joua quelques instants avec un accroc dans le pardessus du canapé.

Au moins une bonne nouvelle était parvenue ce matin-là : d'ici quelque jours, ils allaient sortir pour faire des achats.

Alors que Drago ne s'y attendait vraiment pas, il avait reçu la traditionnelle lettre de Poudlard lui demandant d'acheter ces nouveaux effets pour l'année, et lui apportant son billet de train.

La seule différence sur la lettre était la signature. Elle portait le nom de la directrice, Minerva McGonagall.

Comme à chaque fois que quelque chose lui rappelait les évènements survenus en haut de la tour d'astronomie, son cœur s'était serré douloureusement.

Quand il avait questionné Florelia sur ces effets de son corps, celle-ci avait ri et avait simplement déclaré :

- Tu t'y feras, Drago, t'inquiètes. C'est seulement le chagrin et la culpabilité qui te font sentir ainsi. Et c'est bon signe. Tu apprends à devenir humain, contrairement à tout ce que t'a enseigné ton père.

Ca aussi, c'était nouveau. Florelia s'était mise en tête de lui réapprendre à vivre comme un homme normal. Elle lui avait demandé de balayer toute l'éducation qu'il avait reçue de son père - étrange, comme elle précisait seulement de son paternel - et de lui inculquer de nouvelles valeurs.

Autant dire que certains trucs ne passaient pas.

Quand ils en étaient venus à parler des sangs purs et tout le tintouin, ils avaient failli en venir aux mains.

Florelia était partisane de l'égalité des chances, tout le contraire de Drago qui pensait que seuls les sorciers descendant de sorciers avaient le droit d'apprendre la magie. La discussion avait duré des heures, jusqu'à ce que Florelia abatte une carte décisif et lui dise :

- Ne connais-tu donc personne qui soit né de parents moldus et qui te battent dans pratiquement toutes les matières ?

Et là, bien malgré lui, son esprit avait hurlé Hermione Granger.

Il avait soupiré et baissé la tête, ce qui avait fait comprendre à Florelia qu'elle avait gagnée.

L'une des choses qu'elle lui avait aussi demandé d'abandonner était le masque qu'il portait constamment pour toujours cacher ses émotions. Il lui avait rétorqué que montrer ses émotions était montrer ses faiblesses, mais elle lui avait répondu que montrer ses faiblesses à ses alliés pouvait s'avérer salutaire. Quand l'ami connaissait tes points faibles, il pouvait mieux t'aider. Mais il ne fallait pas qu'il abandonne totalement son masque, il devait le garder seulement, en présence d'ennemis potentiels ou sûrs.

En deux semaines, il avait pratiquement balayé seize ans de vie et d'éducation. Cela lui avait fait un choc, la première fois qu'il s'était regardé dans un miroir ensuite.

Sans qu'il comprenne pourquoi, suite à tous ces nouveaux préceptes dans son esprit, son visage et son corps semblaient plus détendus, plus sereins. Et force était d'avouer qu'il était bien plus beau quand il souriait normalement, et non pas de son rictus Malefoyen qu'on lui avait ordonné d'échanger avec le sourire banalement affligeant du commun des mortels.

Drago entendit un bruit de clé que l'on glisse dans la serrure, et la porte d'entrée s'ouvrit pour laisser passer Florelia, visiblement exténuée.

Drago sauta sur ses pieds et s'avança vers elle pour lui faire des reproches. Après tout, elle avait disparu depuis plusieurs heures, bien avant le déjeuner, et il était pratiquement l'heure de dîner.

- Où est-ce que tu étais ? Demanda-t-il d'une voix accusatrice, les bras croisés et le regard froid, alors qu'elle passait devant lui pour s'asseoir sur le divan.

- J'étais à un mariage, répondit-elle simplement en enlevant ses chaussures.

- Hein ?! Fit-il intelligemment en abandonnant tout faux semblants de colère.

- Ouais, j'étais au mariage de Bill et Fleur Weasley. Trois Mangemorts ont surveillé de loin la réception pour voir si nous y étions. Très franchement, pourquoi est-ce qu'ils ont pensé qu'on serait là-bas ? Je les connais même pas !

- Les Weasley font partie de l'Ordre du Phénix, ce n'était peut-être pas pour nous qu'ils étaient là-bas, répondit Drago d'une voix dédaigneuse à souhaits.

Les sourcils froncés, Florelia demanda :

- Comment sais-tu ça ? Tu es sûr qu'ils en font partie ?

Drago afficha une mine dégoûtée et répondit :

- Bien sûr. Le plus jeune fils est le meilleur ami d'Harry Potter. Et Potter passe toujours ses vacances avec les Weasley.

Florelia parut réfléchir pendant quelques instants, le menton emprisonné dans l'étau d'une de ses mains.

- Weasley . . . Weasley . . . Ce nom ne m'est pas inconnu. Où est-ce que j'en ai entendu parler ? Pensa-t-elle tout haut, alors que Drago se rasseyait à côté d'elle.

- Peut-être au chemin de Traverse, l'aida-t-il. Les jumeaux Weasley tiennent une boutique de farces et attrapes, il me semble.

En fait, il en était même sûr. C'était chez eux qu'il avait acheté la poudre d'Obscurité Instantanée qui avait permis aux Mangemorts d'entrer dans Poudlard quelques semaines auparavant.

Florelia tapa du poing dans sa main en un geste victorieux.

- Bien entendu ! Weasley Farces pour Sorciers Facétieux !

- Si tu le dis.

Florelia se leva en disant :

- Toujours très aimables ces deux-là, Fred et George, je crois. Leurs employés aussi, bien que je les vois moins souvent.

Drago se redressa, une intuition se faufilant dans son esprit.

- Tu es déjà entrée dans leur boutique ?

Avec un air étonnée sur le visage, Florelia se tourna vers lui depuis le coin cuisine et dit sur le ton de l'évidence:

- Oui, bien sûr. Leur magasin est très connu ces temps-ci sur le chemin de Traverse. Ils font des trucs extra. Tu ne le savais pas ?

- Comment veux-tu que je le sache, je ne suis pas sorti d'ici depuis deux semaines, répliqua Drago d'un ton aigre.

Florelia posa lentement le bol de riz qu'elle avait à la main et dit :

- Je sais, oui, excuse moi. Mais tu sais que je fais ça pour te protéger.

- Me protéger de quoi ? s'écria vivement Drago avec un geste de la main vers la fenêtre où apparaissait la rue entièrement vide. Tu crois vraiment que les Mangemorts patrouillent dans la rue ?

- Non, mais certains d'entre eux viennent régulièrement sur le chemin de Traverse, répondit la jeune femme, les yeux flamboyants. Ils ont aussi une vie Drago, et à chaque fois que je sors j'en repère toujours un ou deux. Et tant que tu ne pourras pas sortir accompagné, tu resteras ici.

Drago se rassit, furieux, mais ne répliquant pas, de peur de dire quelque chose qu'il pourrait regretter.

Un lourd silence s'installa alors entre eux, tandis que Florelia préparait leur dîner.

Drago détestait quand ils se disputaient, surtout que c'était toujours sur la même chose : l'absence de permission de sortie. Il fulminait à l'idée que Florelia, qui n'était guère plus âgée que lui, voire même plus jeune, pouvait sortir et rentrer comme bon lui semblait, alors que lui devait rester cantonné dans le miteux trois pièces. Pourtant, tous deux couraient exactement les mêmes risques. D'accord, elle, elle avait vécu plus de choses que lui, et avait certainement une connaissance des méthodes des Mangemorts quasi parfaite, mais ça ne l'empêchait pas de pouvoir le prendre avec elle deux ou trois fois, histoire qu'il ne passe pas ses journées entières à s'ennuyer. Même les très rares visites de Severus avaient un goût de paradis pour Drago. Et pourtant, Severus ne lui faisait que les mêmes recommandations que Florelia.

- Écoute Drago, je comprends ce que tu ressens, et je te promets que ça va s'arranger.

Drago coula un œil dubitatif à Florelia assise à côté de lui, qui lui tendait une assiette emplie de riz et d'un généreux morceau de poisson cuit dans la margarine.

- Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Florelia sourit, alors que Drago prenait son assiette.

- Seulement le fait que j'ai trouvé deux membres de l'Ordre du Phénix qui vont pouvoir nous aider.

- Et comment, si ce n'est pas indiscret ?

- Je vais demander à Fred et George de m'arranger un rendez-vous avec quelqu'un de l'Ordre qui nous permettra de passer nos derniers jours ensembles à leur Q.G.

Drago recracha dans son assiette le morceau de poisson qu'il venait de mettre dans sa bouche.

- Pardon ?! S'étouffa-t-il. Tu veux demander de l'aide aux Phénix ?

- Oui, pourquoi ? C'était mon plan depuis le début. Pourquoi crois-tu que je sorte tout le temps ? C'est pour tomber sur quelqu'un que je sais travailler pour l'Ordre.

- On est obligés de passer par eux ? Supplia-t-il du regard la jeune femme.

- Bien sûr, répondit-elle, totalement perdue. Pourquoi, il y a quelque chose qui te dérange là dedans ?

Si il y avait quelque chose qui le dérangeait ?! Elle en avait des bonnes, elle. Tout le dérangeait dans cette affaire ! Il ne voulait pas mettre, ne serait-ce qu'un orteil dans ce Q.G, où il serait entouré de la famille belette au complet ! En plus, Potter y serait certainement, sans compter la sang - pardon- Granger. Alors, oui, il y avait décidément quelque chose qui le dérangeait. En plus, il ne voulait même pas imaginer l'accueil qu'on lui ferait, au moment où on remarquerait sa présence. Il pourrait dès lors dire adieu à ce monde. Potter et Weasley se feraient un plaisir de le tuer, si ils en étaient capables. Ce qui était n'était pas sûr, donc ce serait Azkaban à vie. L'un comme l'autre ne l'attirait pas des masses.

- C'est juste que les personnes qui vivent dans ce Q.G. ne me portent pas forcément dans leurs cœurs. Et l'inverse est tout aussi vrai.

- Eh bien vous devrez apprendre à vous supportez, parce que c'est là que nous irons, dès que j'aurai réussi à convaincre mon rendez vous de ma bonne foi. Ce qui ne devrait pas être très difficile.

Drago grogna.

- Et comment vas-tu le persuader ? Demanda-t-il, certain que sa bonne foi ne soit pas tout à fait convaincante.

- Le simple fait qu'Albus m'ai faite Gardien du Secret de l'emplacement du Q.G. de l'Ordre du Phénix avant sa mort, devrait réussir à les convaincre.

Drago faillit se taper la tête contre le dossier du divan.

Avec ça, il n'y avait aucun doute, ils allaient être acceptés dans ce foutu Q.G. !

C'est alors qu'il résistait à l'envie de se fracasser le crâne contre le sol, histoire de mourir plus vite, qu'une information essentielle passa dans son cerveau.

- Excuse moi, Lia, mais ne viens-tu pas d'appeler Dumbledore par son prénom ? Questionna Drago, avec un air étonné, en se tournant vers elle.

Celle-ci eu un sourire hilare alors qu'elle mâchait ce qu'elle avait dans la bouche.

- Si, fit-elle en avalant. A force de passer mon temps libre dans son bureau, ça a créé des liens. Si tu veux tout savoir, je le tutoyais aussi.

Drago passa outre, le " je le tutoyais " plutôt déconcertant, et reprit :

- Comment ça tu passais tout ton temps dans son bureau ?

Florelia continua d'arborer son sourire.

- Comment crois-tu qu'Albus savait autant de choses sur le Maître ? Dit-elle en lui lançant un regard perçant.

Drago en resta coi pendant trente secondes.

- Tu espionnais le Seigneur des Ténèbres pour lui ?! S'exclama-t-il enfin, une fois que Florelia se soit levée pour nettoyer ses affaires.

- Effectivement, fit-elle le plus sérieusement du monde. Depuis que j'ai quatorze ans. Dès qu'il est revenu, j'en ai immédiatement averti Albus, bien qu'il le savait déjà. En fait, je l'ai averti quand le Maître est venu me récupérer, ajouta-t-elle un ton plus bas, le regard perdu.

Drago ne dit rien, pressentant qu'il fallait qu'il la laisse seule avec ses pensées.

Il s'était levé à son tour et avait déposé ses affaires sales dans l'évier, que Florelia nettoya avec automatisme, alors qu'elle le lui laissait habituellement.

Dans le regard de la jeune fille, il aperçut cette lueur qu'il avait remarquée la première fois qu'il l'avait vue à visage découvert : cette souffrance et cette maturité.

Quoi qu'ait pu avoir vécu Florelia, cela l'avait marqué définitivement dans son âme.

Et pour la souffrance que ces personnes inconnues lui avaient fait subir, Drago avait l'envie folle de la venger. Il voulait retrouver les personnes qui avaient fait ça, et leur faire subir un calvaire mille fois pires.

Drago soupira en retournant dans sa chambre.

Depuis combien de temps exactement était-il attaché de la sorte à la jeune femme ? Comment une simple camaraderie avait laissé place à un sentiment si fort, que Drago n'avait ressenti qu'une seule fois dans sa vie ? Quand il était avec elle, il avait l'impression de se retrouver à côté de Blaise. Lui aussi arrivait à le faire parler de lui, mais sans aller jusqu'à lui faire tomber ce masque, que Florelia avait abattu si facilement.

Chez Severus aussi, il avait vu que Florelia avait réussi à percer la coquille. Quand il était avec elle, il arborait un visage que Drago n'avait jamais vu chez lui. Celui de la sérénité et de la paix. Pourtant, durant toutes les années où il l'avait connu, à toutes heures, Severus avait eu l'air mortifié et préoccupé, comme si un poids énorme pesait sur ses épaules.

Drago sourit dans la solitude de sa chambre, imaginant ce que cela donnerait une Florelia au milieu des membres du Phénix.

Ca risquait d'être mémorable !
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeDim 31 Aoû - 12:28

Suite et fin du chapitre 7


- Sérieux Drago, grouille toi !

- Tu permets, oui, je me prépare.

- Mais ça fait une heure que tu es dans la salle de bains ! Même à moi, il ne me faut pas autant de temps, et pourtant, je suis une fille !

Drago lança un regard las à son reflet dans le miroir et répondit à travers la porte fermée :

- Peut-être, mais c'est la première fois que je mets les pieds hors de cet appart depuis deux semaines, alors j'ai bien le droit de me pomponner un peu !

- Tu es un mec, Drago, tu n'as pas besoin de te pomponner ! A moins que tu sois accro au maquillage, ironisa Florelia.

Drago se retint de l'envoyer chier de la plus vulgaire manière qu'il soit et inspira profondément en se tenant l'arrête du nez.

- J'en ai plus pour très longtemps, je mets juste encore une touche de gel dans mes cheveux.

Drago entendit un grognement derrière la porte, et il lissa une dernière fois ses cheveux en arrière.

Il soupira.

Il n'y avait rien à faire, sans sa baguette, il n'arrivait pas à tenir ses cheveux en place. Le gel moldu n'était pas pratique et n'était pas facile à mettre ce qui faisait que ça lui prenait plus de temps que d'habitude.

Abandonnant tout espoir de réussir à faire une coiffure convenable, il passa sa tête sous l'eau froide et enleva tout le gel qu'il y avait mis.

Il se sécha ensuite les cheveux avec une serviette et se les peigna.

Il jeta un regard noir aux mèches blondes qui retombaient devant ses yeux et sortit de la salle de bain.

- Voilà, je suis prêt, annonça-t-il à une Florelia assise sur le canapé, feuilletant la Gazette de la veille.

Elle se tourna vers lui et fronça les sourcils :

- Je ne vois pas beaucoup de gel dans tes cheveux, dit-elle avec une voix accusatrice.

- Je l'ai enlevé, ça ressemblait à rien. Si j'avais eu ma baguette, ça aurait été plus simple, répondit-il hargneusement.

Florelia se leva et attrapa sa cape et tendit la sienne à Drago, en répondant :

- Tu la récupéreras que le jour où tu en auras besoin. Pour l'instant ce n'est pas le cas, alors arrête de prendre ces yeux de cocker triste, ça ne marche pas avec moi.

Drago fit la moue en suivant Florelia hors de l'appartement, vexé de ne pas avoir réussi à l'amadouer. Pourtant, quand il faisait cette tête là, personne ne lui résistait habituellement !

Même sa mère n'y voyait que du feu !

Drago et Florelia descendirent les escaliers qui les séparaient du rez-de-chaussée, et sortirent dans la rue.

Bien malgré lui, Drago sourit en sentant la caresse du soleil et de la brise délicate de l'été sur son visage. Cela faisait si longtemps qu'il attendait le moment de pouvoir respirer de l'air frais !

- Ne t'éloigne pas de moi, Drago, il y a du monde aujourd'hui.

Il jeta un œil autour de lui, et effectivement, la rue était beaucoup plus bondée qu'à l'habitude.

Il se souvenait du jour où il était venu ici, un an auparavant, et de la rue pratiquement déserte.

Maintenant, bien que les gens savaient que la menace planait toujours au dessus de leurs têtes, ils comprenaient aussi qu'il valait mieux vivre pleinement. Ils sortaient donc, discutaient joyeusement avec les gens qu'ils connaissaient, faisaient comme si la guerre n'existait pas, bien qu'on sentait en eux une attention toute particulière. Il n'oubliait pas qu'une attaque pouvait survenir à tout moment !

Florelia commença à marcher et Drago lui emboîta le pas, prenant bien garde à baisser la tête, pour éviter que quelqu'un le reconnaisse. Lui et Severus étaient toujours recherchés par les Aurors ! L'un pour le meurtre de Dumbledore, et l'autre pour avoir permis à des Mangemorts d'être entrés dans l'école. Comment ferait-il alors, quand il retournerait à Poudlard, s’il y retournait ? A peine aurait-il mis un pied dans le train, que dix Aurors lui tomberaient dessus et l'arrêteraient.

- De quoi as-tu besoin ? Demanda Florelia, en marchant à ses côtés.

Il sorti sa liste et la parcourut rapidement.

- De nouveaux ingrédients de potions, il ne m'en reste plus beaucoup. Et de nouvelles robes aussi, à mon avis les autres sont trop petites.

Florelia fit un signe de tête et les conduisit vers l'apothicaire le plus proche.

- C'est toi qui vas payer tous mes frais scolaires ? Demanda Drago, intrigué en entrant dans la boutique.

- Non, ta mère me remboursera après. Je lui ai dit que ce n'était pas la peine, mais elle y tenait, alors.

- Tu as vu ma mère ? Questionna-t-il, d'une voix plus forte que besoin, s'attirant le regard curieux de l'apothicaire, devant lequel ils passaient pour parcourir les étalages.

Drago tourna rapidement la tête, pour éviter qu'elle ne voit son visage découvert par la capuche de sa cape et attendit la réponse de la jeune femme.

- Je l'ai vu il y a trois jours, je suis passé vite fait lui donner des nouvelles.

- Elle n'a rien dit pour moi ? Demanda encore Drago avec espoir.

Florelia attrapa une fiole de sang de chauve-souris et répondit :

- Si, elle te passe le bonjour, t'embrasse fort, et te dit de ne pas faire de bêtises.

Drago haussa un sourcil sceptique et Florelia lui tendit un sourire malicieux.

- Tu te fiches de moi, c'est ça ?

- Bien Drago, t'arrives à faire la différence maintenant.

Il plissa les yeux et envoya un coup de poing amical dans l'épaule de la jeune fille.

- Arrête de te foutre de moi !

Florelia rigola discrètement et lui fit signe d'attendre dehors, pendant qu'elle réglait l'apothicaire.

Elle le rejoignit quelques instants plus tard, et ils prirent la direction de la boutique de Mme Guipure, pour les robes de Drago.

- Tu ne prends rien pour toi ?

- Qu'est-ce que je pourrais me prendre ? S'étonna Florelia.

- Je ne sais pas moi. Mais à chaque fois que tu fais des achats c'est pour la nourriture ou pour moi, alors je me disais que tu pouvais bien te faire plaisir.

C'était rare qu'un Malefoy s'inquiète pour quelqu'un d'autre que lui, et encore plus quand il s'agissait de Drago. Et pourtant, cela lui semblait tout naturel, comme si c'était normal qu'il pense à Florelia pour lui faire plaisir. Cette fille l'avait vraiment changé, et il commençait à se demander si sa nouvelle personnalité ne lui plaisait pas plus que l'ancienne. Ce n'était pas toujours simple de faire le bien, mais cela apportait une joie et une sérénité comme il n'en avait jamais connu, et il commençait à vraiment aimer ça.

Drago regarda Florelia, attendant une réponse.

Il croisa un regard mélancolique et lointain.

A quoi pouvait-elle bien penser ?

- Oui, tu as raison. Ca fait longtemps que je ne me suis pas fait plaisir. Ca te dit d'aller visiter le côté moldu de Londres ?

Étonné qu'elle lui demanda son avis, il ne sut quoi répondre.

Premièrement, c'était rare qu'elle le fasse, et deuxièmement, il n'avait encore jamais mis les pieds dans quoi que ce soit de moldu, et encore moins leur monde.

- Eh bien, hésita-t-il, je ne sais pas trop. Je n'y ai jamais été, alors je ne sais pas à quoi m'attendre.

Florelia sourit et lui attrapa la main.

- Alors il est temps de rectifier cette erreur. Le monde moldu est fascinant, et ils sont de plus en plus ingénieux au cours des années. Je suis sûre que tu vas adorer. On va directement aller là-bas, on viendra prendre tes robes un autre jour. Comme ça, ça te donnera une bonne raison de sortir, ajouta-t-elle avec un clin d'œil discret.

La bonne humeur subite de Florelia fut contagieuse, et il se surprit à répondre à son sourire joyeux.

Celle-ci pencha alors la tête sur le côté avec un air penseur, sans se départir de son sourire et dit :

- Tu es bien plus beau quand tu souris comme ça. Tu ne devrais jamais t'arrêter.

Puis elle commença à courir en slalomant entre les passants, entraînant avec elle Drago, qui lui tenait toujours la main.

Drago trouva cela très déplacé, mais subitement, il envoya bouler cette pensée et ne pensa plus qu'aux raisons qui rendaient heureuse Florelia.

Sa vie n'avait certainement pas été facile tous les jours, si elle avait été élevée par le Seigneur des Ténèbres, comme elle l'avait laissé deviner, alors il pouvait bien faire ça pour elle. Et puis, ça ne le déplaisait pas tant que ça. Les plaisirs simples de la vie étaient vraiment les meilleurs.

Ils traversèrent, toujours en courant, le Chaudron Baveur devant les regards médusés des rares clients et du patron.

Drago se surprit à éclater de rire en voyant les regards abasourdis de l'assistance, et soudain il se retrouva sous un soleil éclatant, dans une rue animé et bruyante.

Il était du côté moldu de Londres.

Ce qui le frappa en premier ce fut l'odeur.

Et bien malgré lui, cela le ramena à son réveil dans les cachots le jour où il s'était évadé.

A croire que le nez était le premier des cinq sens à être agressé.

L'odeur était âcre, mais pas désagréable. C'était juste inconnu.

Ensuite, il remarqua que les gens ici, semblaient insouciants, et Drago se souvint que eux n'étaient pas au courant des risques qu'ils enduraient, n'étaient pas au courant qu'un homme - enfin presque un homme - voulait à tout prix les tuer.

Florelia repoussa son capuchon et enleva sa cape, en lui faisant signe de faire de même. Il obéit rapidement, alors qu'elle expliquait :

- Il ne faut pas que les moldus nous remarquent. Ils doivent nous prendre pour l'un d'entre eux. Fais comme moi et tout se passera bien.

Drago se retrouva donc en pantalon noir et chemise blanche, alors que Florelia portait un jean bleu ciel avec un tee-shirt noir moulant où se lisait l'inscription " Faites l'amour, pas la guerre ".

Il remarqua qu'elle s'habillait pratiquement de la même façon que la plupart des moldues qui l'entouraient. Sans doute était-ce la mode chez eux.

Florelia commença à marcher, et Drago la suivit, lançant un regard intrigué aux engins bruyants et imposants qui roulaient. Il reconnut là une voiture, pour en avoir déjà entendu parler dans la gazette quelques années auparavant.

Il grogna en songeant que c'était, encore une fois, grâce à Potter et Weasley.

A croire que ces deux-là, même loin de lui, voulait continuer à polluer ses pensées !

- Bon, on va commencer par toi, déclama soudain Florelia, alors qu'ils pénétraient dans une rue marchande. Je pense que tu devrais essayer des vêtements moldus pour voir ce que tu en penses. Et ne t'inquiète pas, je ne te forcerai pas à en prendre, rajouta-t-elle en le voyant ouvrir la bouche pour protester.

Ils pénétrèrent dans la première boutique de vêtements pour garçon qu'ils trouvèrent, et Drago se trouva plongé dans une ambiance tamisée où quatre adolescents un peu plus loin, rigolaient autour d'un cinquième qui semblait faire des pitreries.

Drago jeta un regard autour de lui, alors que Florelia s'avançait d'autorité vers un rayon où s'entassaient des chemises de toutes les couleurs sur des cintres.

Il trouva ces vêtements très agréable à regarder, et décida d'en essayer quelques uns. Après tout ça ne l'engageait à rien.

Florelia et lui passèrent donc en revue tous les rayons, et Drago trouva nombres de choses à son goût. Florelia s'amusait à le voir empiler les pantalons de lin, les jeans, les tee-shorts, les chemises, les pulls et les sous-vêtements, lui qui détestait d'habitude tout ce qui avait attrait aux moldus.

- Eh bien dis donc, j'espère que ta mère a un bon pécule de côté, plaisanta Florelia.

- Je les essaye juste pour voir ce que ça donne, j'ai jamais dit que je les achèterais, se défendit Drago.

- C'est bon, ce n'était pas un reproche, c'était plutôt . . . Un compliment. Je vois que finalement, tu ne te fiches plus autant de ce que font les moldus, et c'est déjà un grand pas de fait dans ta rééducation, commenta Florelia alors qu'ils s'approchaient d'une des cabines d'essayage.

Drago leva les yeux au ciel, excédé devant le commentaire.

- J'ai l'impression d'être un délinquant quand tu dis ça.

- Et c'est ce que tu es, en quelques sortes. J'efface en toi tout ce qui a fait que tu as voulu devenir un Mangemort, pour y remplacer tout ce qui fera de toi un vaillant combattant de la lumière !

Drago se retourna et lança un regard moqueur à la jeune fille.

- Ce n'est pas parce que j'ai . . .

Mais il ne put terminer sa phrase qu'une interpellation abasourdie lui fit tourner la tête vers le groupe d'adolescents moldus qui se tenaient à la cabine d'essayage.

- Drago ?!
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeLun 1 Sep - 22:56

Chapitre 8 : Où ne l'on s'y attendait vraiment pas


- On se réveille, Harry. Allez, debout.

Harry envoya son coussin à la figure de Blaise qui était penché sur lui et lui murmurait à l'oreille ces quelques mots.

Il l'entendit éclater de rire, et il s'assit dans son lit.

- Et pourquoi je devrais me lever ? Demanda-t-il en jetant un œil par la fenêtre où un grand soleil inondait le jardin de sa lumière.

- Parce que aujourd'hui, nous quittons le Terrier, tu as oublié ?

Harry jeta un regard étonné à Blaise, et se leva.

- Ah oui, Lupin me l'avait dit hier, mais j'avais totalement oublié.

- Alors dépêche toi de te lever, Molly veut qu'on soit prêt à partir dans deux heures, et nos valises ne sont même pas encore faites.

Sur ce, Blaise quitta la chambre, laissant Harry se lever.

Harry s'étira en baillant et entreprit de défaire son lit avant de s'habiller et de descendre dans la cuisine, où les parents Weasley, ainsi que Ron, Ginny, Hermione et Blaise prenaient déjà leur petit-déjeuner. Harry s'installa entre Mr Weasley qui lisait la gazette et Hermione qui était plongée dans un livre.

Il se servit en toasts sur lesquels il déposa une généreuse cuillerée de marmelade à l'orange, écoutant Mr Weasley qui lisait un article :

- Nos journalistes ne savent toujours pas ce qu'il se passe, mais il semblerait que la mission que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom à ordonné à ses Mangemorts soit de rechercher quelque chose. Plusieurs personnes ont déjà alerté les Aurors pour avoir aperçu des Mangemorts furetant dans tous les coins du pays. Vous-Savez-Qui aurait-il perdu une chose à laquelle il tienne énormément ? C'est étrange tout de même, continua Mr Weasley en repliant le journal, nous ne l'avons encore jamais vu agir de la sorte. Il n'y a même pas eu une seule attaque depuis la fin Juillet. Nous n'allons pas nous plaindre, mais c'est vraiment bizarre.

- Vous pensez qu'il a réellement perdu quelque chose ? Demanda Blaise.

Mr Weasley parut réfléchir, puis dit :

- Honnêtement, je ne sais pas, mais il y a deux semaines que les membres de l'Ordre n'ont plus rien eu à faire, à part pister les Mangemorts reconnus, et ils semblent effectivement rechercher quelque chose. Certains de nos membres les ont même entendus dire qu'ils recherchaient une, voire plusieurs personnes. Certains d'entre nous pensent que sans doute quelques partisans de Vous-Savez-Qui ont dû déserter leurs rangs et qu'il souhaite le leur faire payer. On aura bientôt d'autres morts aux nouvelles, soupira-t-il en terminant son bol de café.

Les nouvelles de ce matin n'étaient pas étonnantes pour Harry. Elles étaient les mêmes depuis de nombreux jours, les journalistes furetant à droite et à gauche pour savoir ce que faisaient les Mangemorts exactement.
" Au moins, pensa Harry, Scrimgeour leur laisse écrire ce qu'ils veulent, ce n'était pas comme Fudge qui leur disait quoi imprimer. "

Mais les nouvelles n'étaient pas rassurantes pour autant. Si Voldemort mettait autant d'acharnement à retrouver ces personnes ou quoi que ce soit, c'est qu’elles avaient un rôle primordial à jouer dans la guerre. Et il fallait donc que l'Ordre mette la main dessus avant eux.

Harry soupira.

Sauf qu'il n'était pas un membre de l'Ordre du Phénix, qu'il n'y rentrerait pas avant la fin de sa scolarité, et que s’il en parlait à quelqu'un, il y avait peu de chances qu'on le croit, comme toujours.

Harry finit son bol et suivit Ginny qui sortait elle aussi de la cuisine.

- Qu'est-ce que tu penses de tout ça, Harry ? Demanda-t-elle en se retournant pour lui permettre de la rattraper.

- Comme ton père, c'est étrange.

- Moi je pense qu'il recherche quelque chose d'important. Autrement, il n'y aurait pas mis toutes ses forces.

Harry lui sourit, heureux de voir qu'il n'était pas le seul à penser ainsi.

- Tu as tout à fait raison, je le pense aussi.

Ginny eu un sourire espiègle et lui chuchota :

- Tu vas faire quelque chose ?

Il secoua la tête.

- Si je bouge ne serait-ce qu'un poil hors des limites, j'ai tout l'Ordre qui me saute dessus et m'attache à une chaise.

Ginny éclata de rire et le laissa devant la porte de sa chambre.

Il la regarda retourner dans sa propre chambre en réfléchissant. C'était étrange comme les sentiments pouvaient changer en aussi peu de temps. Quelques semaines auparavant il se croyait éperdument amoureux de Ginny, mais aujourd'hui, il ne la considérait pas plus que comme une amie.

- Elle est très jolie.

Harry sursauta en entendant la voix de Blaise à côté de lui, qui regardait aussi l'endroit où venait de disparaître Ginny.

- Vous sortez ensemble, non ? Lui demanda-t-il.

Harry secoua la tête.

- On était ensemble à la fin de l'année précédente, mais nous ne le sommes plus.

- Oh ! Alors . . . Heu, hésita Blaise, le regard vrillé au sol et les mains dans les poches, ça ne te dérange pas, si . . .

Harry qui s'attendait à voir ressurgir le sentiment de jalousie qu'il avait au creux de l'estomac quelques mois auparavant lorsque Ginny sortait avec Dean, mais il ne ressentit qu'un très léger pincement.

- Non, tu peux tenter ta chance, mais je serais toi, je me mettrais d'abord les frères dans la poche. Même pour moi ça n'a pas été simple.

Blaise parut tout de suite plus soulagé.

- Merci du conseil, Harry. J'ai préféré te demander, parce que je ne savais pas trop quels rapports vous entreteniez.

Harry réfléchit intensément, les yeux plissés, sondant ses sentiments véritables envers Ginny, et dit :

- Pour moi, elle est comme une petite sœur. Alors, t'as intérêt de faire gaffe à ce que tu fais avec elle.

Blaise éclata de rire.

- T'inquiète donc pas, je sais très bien ce que je fais.

- Et qu'est-ce que tu fais ? Demanda soudain la voix de Ron qui le rejoignait, curieux.

Blaise sembla complètement paniqué, et Harry décida de lui filer un coup de pouce.

- C'est rien, il m'a seulement demandé si je pouvais lui prêter mon Eclair de Feu. Je lui ai dit que j'y tenais énormément, et qu'il devait y faire très attention.

Blaise lui envoya un sourire soulagé, alors que Ron passait devant eux avec un haussement d'épaule ennuyé.

Préparer leur départ leur prit au bas mot une heure et demi, sans compter le reste de demi-heure que Molly avait utilisé pour leur hurler dessus toutes les cinq minutes depuis le bas de l'escalier pour les dépêcher de terminer leurs valises. Ron dût courir pendant un quart d'heure dans toute la maison pour essayer d'attraper Coq qui ne voulait pas entrer dans sa cage, avant qu'il ne se souvienne qu'il pouvait utiliser sa baguette. Un accio plus tard, les hiboux étaient dans leurs cages et Pattenrond ronronnait de plaisir dans les bras d'Hermione, alors qu'ils étaient tous devant la maison.

- Bien, nous allons transplaner jusque là-bas, dit Mr Weasley en se postant devant eux. Ginny, tu transplaneras avec maman, Blaise je te guiderai simplement et pour les autres, visualisez simplement le parc qui se trouve près du Square Grimmaurd. Tout le monde a bien compris ?

Il y eut un murmure d'approbation et Harry entendit Ron à côté de lui prier pour ne pas se désartibuler. Il jeta ensuite un coup d'œil à Molly qui pinçait sèchement les lèvres, certainement pas d'accord de permettre à deux adolescents de transplaner sans permis, puis il se prépara à disparaître.

Il fit un demi-tour sur lui-même, et ressentit cette impression d'écrasement et d'étouffement extrême, qui disparut bien vite.

Il fut content de voir qu'il s'habituait de plus en plus à la sensation occasionnée par le transplanage, et regarda autour de lui. Hermione était déjà là avec Ron, et Mr et Mme Weasley arrivèrent immédiatement après Harry.

Heureusement ce parc était désert, mais sans doute que cela avait été préparé par Tonks et Maugrey qui les attendaient, assis sur un banc.

Ils s'approchèrent et les conduisirent jusqu'à leur destination.

Harry se sentait de plus en plus anxieux à mesure qu'il se rapprochait du square. Ce serait la première fois qu'il y remettait les pieds depuis la mort de Sirius, et il savait que cela lui semblerait bizarre de parcourir ces couloirs, sans s'attendre à trouver son parrain dans l'une ou l'autre de ces pièces.

Tonks et Maugrey les escortèrent jusqu'à la maison d'Harry - puisque tel était vrai - et arrivés devant, Maugrey se tourna vers Blaise.

- Pense à l'adresse que t'as donnée Dumbledore.

Blaise opina et Harry fit ce que venait de dire Maugrey.

La façade du Square Grimmaurd apparut alors devant ses yeux.

Ils entrèrent les uns après les autres, et Harry entendit Molly dire à Blaise d'attendre avant de parler, et de toujours chuchoter dans le hall.

- Les enfants, montez directement dans vos chambres, murmura Mr Weasley, on viendra vous chercher pour le déjeuner.

Ils opinèrent de la tête, et montèrent les escaliers qui menaient aux étages.

Les filles reprirent leur ancienne chambre, et Ron et Harry firent de même. Quand les garçons pénétrèrent dans la chambre, Harry avisa aussitôt le portrait de l'aïeul de Sirius, vide. Sans aucun doute, Phineas Nigellus se trouvait dans son autre portrait à Poudlard.

Harry posa sa valise sur le lit qu'il avait occupé deux ans auparavant et commença à défaire ses affaires, alors que Blaise demandait :

- Et moi, je dors où ?

Harry et Ron se regardèrent, avant d'hausser les épaules à l'unisson.

- Je pense que tu peux prendre l'ancienne chambre des jumeaux. Où on peut te descendre un lit ici si tu veux, comme ça tu te sentiras moins seul.

- On descend un lit, firent Blaise et Harry d'une même voix, les faisant éclater de rire.

Ron lui, rit jaune.

- Vous êtes flippant les mecs, même pas deux semaines que vous vous connaissez et vous faites pratiquement concurrence à Fred et George.

Les trois garçons éclatèrent à nouveau de rire, bien que cette fois-ci ce fut de bon cœur pour Ron.

Ils délaissèrent leurs valises et montèrent à l'étage dans l'ancienne chambre des jumeaux Weasley pour faire léviter l'un des lits dans l'autre chambre. Cela ne se fit pas sans mal, et bientôt, Hermione et Ginny apparurent, alertées par le bruit d'un des pieds du lit, cassant sous la collision qu'il avait eue avec un mur, sous les éclats de rire des garçons.

Hermione, prise de pitié pour ces jeunes hommes qui n'avaient décidément pas le compas dans l'œil, entreprit de les aider en s'occupant du déménagement. Elle installa le lit en face de celui de Ron et dit avant de partir:

- La prochaine fois, au lieu de casser les meubles, demandez de l'aide !

Ron lui tira la langue par la porte fermée et répondit en grommelant :

- Si on ne peut même plus rire.

- Au fait, Harry, fit Blaise une dizaine de minutes plus tard, alors qu'ils rangeaient leurs affaires en silence, demain matin on va à Londres chercher nos affaires scolaires, et les filles ont décidé d'en profiter pour refaire ta nouvelle garde-robe.

- Ah bon ? On part à quelle heure ?

- C'est Lupin et Maugrey qui nous accompagnent, alors je ne sais pas, mais je ne pense pas que l'on partir très tard. Faudra donc penser à ne pas se coucher trop tard, fit-il avec un clin d'œil envers Harry.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeLun 1 Sep - 22:57

- Tout le monde a ses affaires ? Cria Maugrey dans la cuisine le lendemain matin, par dessus le vacarme que faisaient les cinq adolescents, pressés de pouvoir enfin mettre un pied dehors et de s'amuser un peu.

Le silence se fit progressivement dans la pièce, alors que Lupin, avec un sourire joyeux, regardait Maugrey instaurer sa loi.

- On reste tous ensemble, il y en a pas un seul qui s'éloigne du groupe pendant qu'on est dehors, est-ce bien clair ?

Un murmure d'approbation ennuyé parcourut les rangs.

Harry pensait que Maugrey en faisait un peu trop. Après tout, quatre des adolescents présents avaient survécu à deux rencontres avec des Mangemorts, alors il ne voyait pas trop ce qu'ils craignaient. Surtout qu'il y avait très peu de chances que des Mangemorts les attaquent en plein milieu du chemin de Traverse.

- On y va alors.

Maugrey fit un geste ample de la main, et les cinq jeunes gens sortirent de la cuisine, sous les recommandations de Molly.

- Faites attention surtout, ne quittez ni Alastor, ni Remus. Et si ça vous arrive, revenez immédiatement ici. Et n'allez pas fouiner n'importe où, termina-t-elle en faisant les gros yeux à Harry qui lui adressa un sourire innocent.

Ils passèrent en silence dans le hall, évitant de réveiller le portrait de Mrs Black.

La veille, Blaise qui ne connaissait rien à la maison, avait fait une glissade sur la rampe d'escalier et avait atterri avec un cri de victoire. Il avait fait un bon de quinze mètres quand le portrait de la mère de Sirius s'était mis à crier insulte sur insulte juste après son cri.

Il avait fallu toute la force de Lupin et de Mr Weasley pour refermer les rideaux sur le visage furibond de la vieille femme, pendant que Ron, Harry, Ginny et Hermione rigolaient encore dans la cuisine en voyant le visage de pâle de peur de Blaise.

Maugrey sortit sa baguette de sa poche et fit un mouvement ample de la main. Harry grogna quand il comprit ce qui les attendait.

Et effectivement, immédiatement après, un bus à impériale violet de deux étages s'arrêta dans un crissement de pneu à leur hauteur, faisant s'écarter une bouche d'incendie qui manqua de se faire écraser.

Harry entendit Blaise émettre un cri d'enthousiasme et il sourit en pensant que le jeune métis allait bien vite déchanter.

Sans aucune surprise, un quart d'heure plus tard, Harry descendit du Magicobus arrêté devant l'entrée moldu du Chaudron Baveur, alors que Blaise sur le trottoir maugréait contre la conduite folle d'Ernie, le conducteur. Le pauvre jeune homme ne s'était pas assis assez rapidement au départ, et son fessier se rappelait encore certainement de sa glisse à travers le bus. Son orgueil aussi d'ailleurs, car les quatre autres ne s'étaient pas privés de se moquer de lui.

Harry suivit le mouvement à travers la taverne, plus remplie que la dernière fois qu'il était venu, et ils accédèrent au chemin de Traverse après que Lupin ai tapoté trois fois de sa baguette, la pierre au dessus des poubelles, ouvrant le passage vers le monde sorcier.

Harry fut à nouveau surpris, par le monde qui régnait dans la rue marchande. Il ne l'avait jamais vue aussi pleine depuis le retour officiel de Voldemort.

Intrigué, il en parla à Lupin.

- C'est normal, Harry. Tous se souviennent de la Première Guerre, et ils savent que quitte à mourir, autant avoir profité de la vie avant. Ils ont tout à fait raison, mais tu remarqueras qu'ils se tiennent quand même sur leurs gardes. Et surtout, nous ne sommes pas aussi démunis que lors de la guerre précédente. Tu ne penses pas qu'ils ont raison de vivre ainsi ?

- Si, bien sûr que si, répondit Harry sur le ton de l'évidence. C'est juste que je m'en étonne. Il y a un an, le chemin était quasiment désert.

- C'était le début de la guerre, il leur fallait un moment d'adaptation. Le temps pour eux de bien croire au retour de Voldemort.

- On va d'abord passer chez l'apothicaire, les coupa Maugrey derrière eux, alors qu'il dirigeait les quatre adolescents dans la boutique dont il tenait la porte ouverte.

Lupin et Harry rebroussèrent chemin et pénétrèrent dans la boutique à leur tour.

Il ne leur fallu que quelques minutes pour trouver ce qui leur fallait, puis ensuite, ils passèrent chez Fleury et Bott pour prendre leurs livres.

Harry ressentait une culpabilité continuelle quand il voyait Ron et Hermione dépensant leur argent pour des choses dont ils ne se serviraient pas. Les livres et les potions ne leur seraient d'aucune utilité là où ils iraient.
Ils ressortirent de la librairie, après avoir arraché Hermione et Ginny d'un grimoire d'ensorcellement amoureux, en face duquel elles chuchotaient.

Ils se dirigèrent ensuite vers Mme Guipure pour leurs robes, dont la tailleuse dût rallonger toutes les robes de Poudlard. Tous avaient considérablement grandi depuis l'année précédente, surtout Ron. A croire que son but dans la vie était d'atteindre deux mètres.

D'après les mensurations du mètre de Molly, Ron avait atteint le mètre quatre vingt, suivi de très près de Blaise qui n'avait que deux centimètre de moins, et d'Harry qui mesurait un bon mètre soixante-quinze. Les filles, elles, étaient fières de ne pas dépasser la taille d'Harry.

Ginny avait objecté que cela pouvait être disgracieux sur une fille, et que les garçons appréciaient rarement d'avoir une géante pour copine. Force était d'admettre pour Harry qu'il se voyait mal devoir se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser quelqu'un.

Après Mme Guipure, ils passèrent en coup de vent chez Fred et George qui les accueillirent à bras ouverts délaissant poliment leurs clients. La boutique était bondée, et les jumeaux leur apprirent que la boutique marchait drôlement bien.

- Pourtant, disait Fred, contre toute attente, ce sont les filtres d'amour qui marchent le mieux. On pourrait croire qu'avec la guerre, ils se jettent sur les charmes du Bouclier, mais il n'y a que le ministère et quelques rares clients qui en achètent.

- Les gens préfèrent penser à l'avenir plutôt qu'au présent. On ne peut que les comprendre, renchérit Lupin.

- Pourtant, ils ont tort, grogna alors Maugrey. Ils seront bien lotis si ils sont amoureux mais qu'ils se font tuer.

Après avoir vu que la boutique de Fred et George se remplissait de plus en plus, ils avaient salué les jumeaux en leur disant de passer dîner le soir même au Q.G. et étaient ressortis.

- Bien, il me semble que vous voulez aller faire les boutiques côté moldu, non ? dit Lupin avec un sourire espiègle en direction des filles.

Hermione et Ginny échangèrent un sourire ravi, alors que les garçons s'en tenaient plutôt au regard désespéré. Mais finalement Harry pensa que ce n'était pas la mer à boire. Ils iraient faire deux ou trois boutiques, achèteraient deux ou trois affaires et seraient de retour avant le déjeuner au Square Grimmaurd.

Ils passèrent à nouveau par le Chaudron Baveur, faisant encore une fois signe à Tom qu'ils ne pouvaient s'arrêter, et se retrouvèrent sous le soleil d'Août sur le trottoir de la rue moldue.

- Hermione, je pense que c'est toi qui vas nous guider, car je ne connais rien du tout au Londres moldu, et c'est pareil pour Maugrey.

Ce dernier grimaça outrageusement, certainement pas très content d'entendre dire qu'il était ignorant de quelque chose.

Hermione passa donc devant avec Lupin et Ginny, tandis que Ron et Blaise les suivait, discutant Quidditch, et que Maugrey avait attrapé Harry par l'épaule pour lui faire signe de les laisser passer devant.

Intrigué, Harry attendit qu'une dizaine de pas le séparent des deux garçons, et lui et Maugrey se mirent en route.

- Hagrid m'a dit que tu voulais jeter un œil à ma liste des morts de la Première Guerre.

- Oui, effectivement, répondit Harry, étonné de la rapidité du passage de l'information et impatient de la voir. Je suis curieux de savoir, pour pouvoir savoir à quoi m'attendre à ce qui va se passer.

- C'est pas bête, Potter, mais il faudra l'utiliser avec beaucoup de prudence. Il y a des noms sur cette liste qui risquent de rouvrir de vieilles blessures, alors il ne faudra pas la laisser traîner n'importe où.

- Oui, bien entendu. De toute façon, Lupin m'a déjà prévenu, et je lui ai dit qu'en dehors de moi, et peut-être de Ron et Hermione, personne ne verrait la liste, assura Harry, espérant fortement que Maugrey avait la fameuse liste sur lui.

L'ex Auror plongea alors la main dans le vieux jean qu'il portait, et en ressorti une liasse de parchemin épaisse.

Harry sentit la nausée lui tordre les entrailles quand il prit conscience du nombre de morts que cela impliquait.

- Il y a les noms de tous ceux qui sont morts durant la Première Guerre, ou dont la mort a un lien plus ou moins direct avec elle. Ceux en rouge sont les membres de l'Ordre qu'ils soient morts en mission ou pas. Les bleus, ce sont les civils, et les noirs, les Mangemorts. Entre parenthèses, la date de naissance et la date de la mort. Manipule la avec soin surtout, Potter, et rend la moi le plus vite possible.

Harry opina et rangea la liste dans la poche arrière de son jean, en la pliant soigneusement. Il résistait à l'envie de l'ouvrir et de la lire maintenant, mais il ne devait pas éveiller les soupons. Maugrey trouverait sa louche qu'il la regarde maintenant, alors qu'il l'avait demandée par simple curiosité.

- Harry ! Dépêche toi !

Harry regarda Hermione qui lui faisait signe depuis une première boutique de vêtements réservée aux hommes et soupira. Il se demandait s’il n'avait pas fait une énorme bêtise en acceptant l'aide des filles pour lui choisir de nouveaux vêtements.

- Bon les jeunes, nous les boutiques, c'est pas trop notre truc, alors on va s'installer un peu plus loin et surveiller l'entrée du magasin d'accord ? Dit Maugrey de sa voix caverneuse en montrant un banc de bois derrière son dos un peu plus haut dans la rue. On viendra vous chercher dans une heure si vous n'êtes pas sortis.

Hermione et Ginny opinèrent de la tête, et attrapèrent chacune par un bras le pauvre Harry qui se demandait dans quelle galère il s'était encore fourré.

Le magasin était plutôt accueillant, les murs étant peints d'un bleu marin, et la climatisation rafraîchissant les clients.

- Quelles sont les couleurs que tu préfères, Harry ? Demanda Blaise en se dirigeant vers le présentoir des chemises et en commençant à farfouiller.

Harry ne répondit rien trop étonné de voir Blaise regarder les vêtements moldus comme s’il avait fait ça toute sa vie. Avait-il déjà mis les pieds dans un magasin moldu ?

Harry regarda d'un peu plus près les habits que portait Blaise, et effectivement, il semblait à la pointe de la mode moldue.

Rassuré de savoir qu'il ne porterait pas forcément du rose, comme il l'avait craint avec les filles, il s'approcha de Blaise et répondit :

- Le rouge et le bleu principalement. Le vert aussi, mais pas trop pétant.

Blaise hocha la tête tel un professionnel, quémandant l'aide de Ron, Hermione et Ginny, qui connaissaient mieux que quiconque les goûts de leur ami.

Ils parcoururent joyeusement les rayons, empilant dans les bras de Ron, fait porteur pour l'occasion - sans son accord - des jeans, des pantalons, des tee-shirts, des chemises, des pulls et des chaussures. Heureusement que la période des soldes n'était pas terminée !

- Hey regardez ça ! s'écria soudain Ginny en attrapant un chapeau melon vert fluo qui lui tomba sur le coin de l'œil.

Tous la regardèrent, intrigués par ce qu'elle allait faire.

Elle voûta légèrement son dos, écarta un peu les jambes, fit une horrible grimace et s’écria vivement :

- Vigilance constante !

Tout le monde éclata de rire, reconnaissant là une caricature fidèle de Maugrey Fol Œil, au moment où le tintement de la clochette du magasin sonnait, signifiant l'arrivée de nouveaux clients.

Ginny reposa le béret là où elle l'avait trouvé et tous se dirigèrent vers les cabines d'essayage, où Ginny poussa Harry d'autorité en lui jetant à la figure tous les vêtements qu'ils avaient trouvés.

- On veut un défilé de mode, Harry ! Lui cria Blaise à travers le rideau de tissu tiré.

Harry secoua la tête un soupirant un petit rire et commença à enfiler les vêtements. Il ressortit une première fois avec une chemise blanche passée sur un pantalon noir de coupe classique qui fit siffler d'admiration Blaise, et rougir Harry. Il détestait toujours être au centre de l'attention.

Il retourna ensuite dans sa cabine et ressortit avec un pantalon en lin kaki, passé sous un tee-shirt beige où il était dessiné une tête de dragon noir dans un style gothique.

Blaise se leva alors, faisant le tour d'Harry avec une mine de conspirateur, puis entra dans la cabine, choisit deux ou trois trucs, les montra à Harry et dit :

- Met ça, s'il te plait.

Harry attrapa ce qu'il lui passait et retourna dans la cabine.

Il enfila alors le jean bleu délavé et la chemise vert bouteille que Blaise lui avait montrée, noua les lacets de ces baskets noirs et sortit.

Le jeune métis se leva à nouveau, déboutonna deux boutons en haut de la chemise et passa une main dans les cheveux d'Harry, puis se recula.

- Là, t'es classe, mon gars, commenta-t-il avec une moue appréciatrice. Tu donnes l'impression de venir de t'envoyer en l'air.

Harry regarda ses amis, et rougit furieusement sous le regard plus qu'appréciateur de Ginny, et ceux ébahis de Ron et d'Hermione.

- Bah ça alors, Harry, fit tout de même Ron, t'es vachement bien foutu là dedans.

Harry secoua la tête de plus en plus mal à l'aise et se retourna vers Blaise, mais celui-ci semblait abasourdi par ce qu'il voyait sur la gauche d'Harry.

Il ouvrit la bouche et un nom franchi le mur de ses lèvres en un cri étonné :

- Drago ?!
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMer 3 Sep - 20:27

Chapitre 9 : Où l'une rencontre se fait


Drago ouvrit de grands yeux ronds.

Devant lui se tenait un grand jeune homme métissé, aux yeux en amandes, connu sous le nom de Blaise Zabini, et accessoirement connu pour être le seul véritable ami de Drago dans la maison Serpentard.

Sauf que, problème, il n'était pas vraiment seul, et pas vraiment avec des gens que Drago voulait voir.

Il déglutit difficilement, évitant de regarder les quatre adolescents derrière Blaise, et soudant son regard à celui du métis, qui une fois l'étonnement passé, devint soupçonneux.

- Qu'est-ce que tu fais là, Malefoy ?

Aïe, aïe, aïe ! Si Blaise commençait à l'appeler par son nom, c'était qu'il n'était pas content du tout.

- Ca ne se voit pas, Blaise ? Je me promène, répondit-il de sa voix aristocratique et hautaine que tous connaissaient.

Il vit le métis s'apprêter à ouvrir la bouche pour parler, mais il ne put rien dire, car à ce moment-là, Drago poussa un petit cri de douleur, en se frottant l'intérieur du genou.

Il se retourna, furax, vers Florelia qui était la seule à avoir pu le frapper.

- Non mais ça ne va pas ? Qu'es-ce qui te prend de me frapper ? C'est nouveau ça maintenant ? Dit-il, abandonnant tout masque.

- Soit un peu plus poli, je te prie, fais honneur à l'éducation que t'a donnée ta mère.

Drago et Florelia se firent une bataille de regard noir durant trois secondes, et Drago baissa finalement les yeux, comme toujours.

- Ce que je fais là, Blaise, reprit-il en soupirant, sous le regard éberlué de son ami, c'est que j'ai dans l'intention de m'acheter deux ou trois vêtements.

Drago serra les poings, sentant les regards des cinq adolescents, totalement abasourdis, sur lui.

Si lui-même trouvait qu'il avait changé, il ne préférait même pas imaginer ce que les autres devaient penser. Surtout qu'ils devaient aussi bien rire intérieurement.

Il entendit un soupir derrière lui, et Florelia se posta à ses côtés en tendant sa main à Blaise, avec un grand sourire.

- Salut, je m'appelle Florelia. Vu que le blondinet n'a pas l'air de vouloir faire les présentations, je vais m'en occuper personnellement. Et toi, tu es ?

- Heu . . . Blaise Zabini, fit-il par pur automatisme en serrant la main de Florelia, ne la lâchant pas de ses yeux ronds.

Il ne semblait pas en revenir.

Drago vit Florelia froncer les sourcils.

- Attends, Zabini, tu as dit ?

Elle parut réfléchir, ne lâchant pas la main de Blaise, qui commençait à paniquer.

- Lâche-le.

Instinctivement, Drago regarda la personne qui venait de parler.

Et son regard croisa deux prunelles vertes, cachées par d'horribles lunettes rondes.

Saint Potter venait de parler, et il n'avait pas l'air content.

Il regardait Florelia d'un air assassin, et Drago sentait qu'il aurait pu dégainer sa baguette s‘il n'avait pas été dans un magasin moldu.

- Oh oui, excuse-moi, fit-elle, semblant de se réveiller, et en lâchant la main de Blaise. C'est juste que j'essayais de me rappeler où j'avais entendu ce nom.

Un grand et très désagréable silence s'installa, tous ayant le regard braqué sur Florelia qui réfléchissait toujours.

Certainement que de ce qu'elle allait dire, dépendrait la suite des évènements. Ils attendaient de savoir, où elle l'avait finalement entendu, et de décider si elle était amie ou ennemie.

A croire que le fait que Drago soit là, ne vaille rien du tout.

Pourtant, le regard de Potter ne le lâchait pas depuis que Florelia avait lâché Blaise.

Et Drago n'oubliait pas ce qui s'était passé l'année précédente, l'acharnement de Potter à découvrir ce qu'il faisait, et le sortilège qui avait failli le tuer dans les toilettes de Mimi Geignarde.

Le silence s'éternisant, Drago décida d'intervenir, même si cela les enfonçait encore plus, et qu'ils se voyaient dans l'obligation de fuir.

- Blaise aurait dû rejoindre les rangs des Mangemorts cet été, dit-il, l'air de rien, les mains dans les poches, brisant le silence pesant. Mais il a refusé, et l'Ordre du Phénix s'occupe de sa protection. Le Maître n'a pas spécialement apprécié de le voir fuir, il a certainement dû t'en parler.

Blaise lui jeta un regard meurtrier, comme s’il venait de le trahir.

Bien entendu, aux yeux du métis, Drago était un Mangemort, et Florelia aussi certainement, et par ces mots, il pensait sa dernière heure venue.

- Non, ce n'est pas là que je l'ai entendu, réfuta-t-elle, s'attirant les regards surpris de tout le monde. Attends, t'as bien dit l'Ordre . . . ?

- Oui.

- Ah, mais oui ! S'écria-t-elle alors vivement, surprenant tout le monde. C'est toi qui as reçu le parchemin avec l'adresse du Q.G. de l'Ordre début Juin.

- Euh . . . Oui.

- Vous faites tous partis de l'Ordre ? demanda-t-elle en scrutant les visages de toutes les personnes présentes.

- Non, répondit sèchement Drago, coupant le sifflet à Potter qui avait ouvert la bouche. Ils n'ont pas l'âge requis. Ce ne sont que les deux plus jeunes Weasley, Granger et Potter.

Florelia tourna brusquement la tête vers le brun et dit :

- Potter ?! Harry Potter ?!

Ce dernier parut légèrement renfrogné et grogna un " oui " peu amène, passant une main automatique sur sa frange pour cacher en vain sa légendaire cicatrice en forme d'éclair.

Florelia tendit alors sa main et dit :

- Heureuse de faire enfin la rencontre de celui qui nous a débarrassé de l'autre face de serpent mégalomane pendant treize ans.

Quelqu'un pouffa.

Les regards se tournèrent vers Drago.

Il comprit que c'était lui qui venait d'émettre ce bruit douteux.

- Je venais seulement d'imaginer la tête du Seigneur des Ténèbres, s’il t'avait entendu, Lia, se justifia-t-il rapidement.

Celle-ci éclata de rire.

- Je l'ai appelé comme ça une fois. Heureusement que le seul témoin était Albus.

- Dumbledore ?!

Ah tiens, Potter se réveillait enfin ! Il y avait mis du temps, mais ça y était.

Florelia se tourna vers lui, avec un regard et un sourire que Drago voyait très rarement sur son visage, mais qu'il qualifiait d'une douceur triste.

- Oui, Dumbledore.

- Vous l'avez connu ? Demanda-t-il sceptique, en croisant les bras.

Drago vit Florelia se pincer l'arrête du nez, exaspérée.

Il se retint de sourire, mais au vu de la tête que Blaise faisait peser sur lui, c'était loupé.

- Oui, je l'ai connu, et s'il te plait, ne me vouvoie pas. On a le même âge alors ne me parle pas comme si tu t'adressais à une momie.

Drago soupira. La discussion s'éternisait, et il avait envie de rentrer.

- Bon, Lia, on y va maintenant ?

Elle le regarda, étonnée.

- Bien sûr que non. C'est une aubaine que l'on soit tombés sur eux, dit-elle en se tournant à nouveaux vers leurs interlocuteurs. Je suppose que des membres de l'Ordre du Phénix vous accompagne ?

- Oui, répondit Blaise, de plus en plus à l'aise. Ils sont dehors, ils nous attendent.

- Parfait, je vous confie Drago, je reviens.

Et avant que qui que ce soit ait pu parler, elle sortit du magasin.

Drago la maudit pour l'avoir laissé en si mauvaise compagnie. Et il ne pensait pas à Blaise.

- Je peux avoir une explication, Drago ? Demanda Blaise.

- Quelle genre, l'explication ? Questionna-t-il en retour en soupirant.

- Genre complète, s'impatienta son ami, en avançant vers lui et faisant reculer Drago à chaque pas fait de plus. Qui est cette fille ? Que faites vous ensemble ? Que faites vous ici ? Et surtout, merde Dray, qu'est-ce qui s'est passé ces dernières semaines pour que t'ais l'air si différent ?

Drago se retrouva dos aux cabines d'essayage, se demandant dans quelle galère il s'était fourré. Ou plutôt l'avait fourré la fuite de Florelia.

- Je ne crois pas que ce soit l'endroit rêvé pour en parler. La vendeuse nous regarde bizarrement.

Blaise de retourna et put juger par lui même qu'il disait vrai. Elle semblait prête à appeler la Brigade Magique. Ou tout organisme identique dans le monde moldu.

La porte s'ouvrit à nouveau à ce moment-là, laissant passer Florelia suivie de deux personnes que connaissaient parfaitement Drago pour les avoir tous deux eu comme professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Ou au moins un sûr, vu que l'autre avait passé la scolarité dans sa valise, son identité usurpée par un Mangemort.

Les trois personnes s'avancèrent vers eux, et le professeur Lupin jeta un regard à Drago avant de dire aux autres :

- Finissez ce que vous étiez en train de faire, et rejoignez nous dehors. Il faut que l'on soit rentrés dans un quart d'heure.

Florelia s'approcha de Drago et lui dit :

- Suis moi, Drago, on va attendre dehors avec eux.

Blaise se recula, et Drago se décolla de la cabine pour suivre Florelia.

Prenant soudain conscience qu'il les avait tout de même rencontrés dans un magasin de vêtement moldu. Il leur jeta un regard intéressé, et les sonda pour trouver qui était aux cabines au moment de leur rencontre.

La dégaine de Potter le renseigna tout de suite.

Il ne l'avait encore jamais vu habillé aussi sexy.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMer 3 Sep - 20:35

Suite du chapitre 9


C'était un rêve. Forcément. Ou plutôt un cauchemar. Ouais, obligatoirement. C'était totalement irréaliste. Il ne pouvait pas avoir rencontré Drago Malefoy dans un magasin de vêtement de moldu. C'était antinomique. Un sorcier de sang-pur aux idées aussi étroites que Malefoy, ne pouvait pas s'être trouvé là, à l'instant !

- Harry ? Fit une voix hésitante, qu'il reconnut comme celle d'Hermione.

- Euh . . . oui ?

Elle lui sourit.

- Finis tes essayages et on sortira. On va tirer cette histoire au clair, mais je pense qu'il n'y a rien à craindre. Lupin et Maugrey savent ce qu'ils font.

- Dumbledore aussi savait, ne put s'empêcher de renchérir Harry, ce qui ne l'a pas empêché de se faire tuer.

- Harry, fit Blaise, d'une voix calme, comme s’il s'adressait à un enfant. Je suis comme toi, je ne vois vraiment pas comment leur faire confiance, mais pourtant, je sens que Drago est différent. Et cette fille là, Florelia, n'a pas l'air totalement mauvaise. Honnêtement, quand elle a parlé de Tu-Sais-Qui, j'aurais éclaté de rire s’il n'y avait pas eu la situation. Laissons leur une chance de s'expliquer, et on avisera après.

Harry pinça les lèvres, mais pourtant une petite pensée insidieuse se faufila dans sa tête, lui murmurant que lui aussi l'avait trouvé différent et que lui aussi avait reçu une bonne impression de la jeune fille.

Et puis, si elle avait réellement connu Dumbledore, au point de l'appeler Albus, c'est qu'il lui avait fait confiance. Il pouvait bien leur laisser l'honneur du doute. Mais les explications avaient intérêt d’être convaincantes !

Harry termina donc ses essayages, sans grand enthousiasme, et ressortit dix minutes plus tard avec ses sacs.

Il avait tout acheté ! Tout ce qu'ils lui avaient fait essayer.

Il secoua la tête.

Ne jamais faire les boutiques avec des filles ! Ou avec Blaise ! Ça revenait au même de toute façon.

Lupin, Maugrey, Malefoy et la fille se trouvaient un peu plus haut dans la rue, assis sur un banc de bois. Ils les rejoignirent et Lupin et Maugrey leur fit signe de le suivre.

Harry compris qu'ils reprenaient la route du Chaudron Baveur.

Harry marchait aux côté de Ron et Hermione, qui semblaient le surveiller du coin de l'œil, derrière Malefoy et son amie. Ginny et Blaise fermaient la marche, discutant encore sur les dernières modes.

- A ton avis, qu'est-ce qu'ils veulent à l'Ordre ? Demanda Ron dans un souffle, essayant de ne pas se faire entendre des gens devant eux.

- Aucune idée, renchérit Harry. Mais il semblerait que ce soit la fille qui prenne les décisions, Malefoy a l'air de suivre comme un gentil chien-chien.

- Il a surtout l'air d'être maté. J'ai adoré quand elle lui a foutu un coup de pied pour le rappeler à l'ordre. Dommage qu'elle n'ait pas été à Poudlard avec nous.

Harry fronça les sourcils. Ron venait de mettre le doigt sur une anomalie. La jeune femme semblait avoir leur âge, et pourtant son visage lui était totalement inconnu. Si elle n'avait pas suivi ces études à Poudlard, où les avaient-elle faites ?

- C'est possible qu'en étant anglaise, elle soit allée suivre ses études ailleurs qu'à Poudlard ? Demanda Harry à Hermione.

- De qui tu parles, de Florelia ?

Ah bon, c'était ça son prénom ? Bizarre, mais il faudrait qu'il pense à s'en rappeler.

- Eh bien, oui, c'est possible, reprit Hermione. Il suffit de faire une demande auprès des directeurs des écoles concernées, je crois. Elle peut très bien suivre ces études ailleurs qu'à Poudlard, et revenir pour les vacances.

- Et à ton avis, où est-ce qu'elle a pu connaître Malefoy, et qu'est-ce qu'ils font ensemble ? Demanda Ron.

- Arrête de te torturer l'esprit, je suppose que Lupin et Maugrey se posent exactement les mêmes questions et que c'est pour y répondre que l'on va ailleurs, répondit Hermione.

- Square Grimmaurd ? Proposa Harry.

Hermione secoua la tête, les yeux plissés par la concentration. Elle réfléchissait.

- Non, impossible, Blaise est le dernier à avoir reçu l'adresse du Q.G. par Dumbledore, et personne d'autre ne peut le leur dire. Nous allons sûrement ailleurs.

Ils se turent alors, car ils venaient d'arriver au Chaudron Baveur, et qu'ils étaient tellement proches les uns des autres, que ceux de devant risquaient d'entendre leur conversation.

Ils traversèrent le bar, et Harry eut la surprise de voir que Malefoy et Florelia passaient leurs capes et rabattaient leurs capuchons. Une fois sur le chemin de Traverse, Harry en eut la certitude : les deux se cachaient du monde des sorciers.

Ils passèrent devant Lupin et Maugrey, et les conduisirent jusqu'au magasin désaffecté de Florian Fortarôme, porté disparu un an auparavant. Ils passèrent par une petite porte sur le côté de la devanture, et les firent monter des escaliers étroits et puants. Ils s'arrêtèrent sur le palier du quatrième et dernier étage, et Florelia les fit entrer dans un appartement.

Tout petit l'appartement.

- Nous pourrons transplaner d'ici, juste le temps que j'enlève le sortilège anti-transplanage, dit Florelia en se débarrassant de sa cape et en la jetant sur le canapé miteux.

- Où est-ce que l'on est ? Demanda Blaise en jetant un regard dégoûté sur le plan de travail graisseux de la cuisine américaine.

- C'est l'appartement dans lequel on vit, répondit Malefoy, qui accrochait sa cape au porte manteau près de l'entrée.

Blaise sembla perdu quelques instants.

- Et pourquoi tu ne demeures pas au manoir avec ta mère ?

- Les questions ce sera pour plus tard, dit Lupin, empêchant Malefoy de répondre. Ils répondront à toutes nos questions dès que nous serons en sécurité.

- C'est bon, on va pouvoir y aller, dit Florelia, qui sortait d'une pièce adjacente. Drago, regarde dans le tiroir en dessous l'évier, et prends la lettre s'il te plait.

Il fit ce qu'elle lui demandait et s'approcha ensuite d'elle en la lui tendant.

Elle secoua la tête.

- Garde là et attrape mon bras. On va transplaner, et il faut que je te guide.

Malefoy ne parut pas vraiment ravi, mais il obéit tout de même.

- Lupin, Maugrey, on se retrouve là-bas. Ne traînez pas trop, on ne voudrait pas faire de mauvaises rencontres.

Florelia et Malefoy effectuèrent un demi-tour et disparurent dans un craquement sonore.

Lupin se tourna vers eux.

- Transplanez au Square, dit-il.

Les quatre adolescents acquiescèrent de la tête, et disparurent à leur tour, réapparaissant dans le parc habituel. Florelia et Malefoy se trouvaient déjà là, l'une jetant un regard blasé autour d'elle, et l'autre se demandant visiblement ce qu'il fichait là.

- Ce quartier est encore plus miteux que l'appartement, commenta Malefoy.

- Ce n'est pas non plus le quartier le plus recommandé de Londres, soupira Florelia, mais c’est ici qu'est le Q.G., alors arrête de chouiner, tu veux.

Malefoy fronça des sourcils en regardant son amie, semblant pas vraiment content de s'être fait rabrouer, au moment où Lupin, Maugrey et Ginny apparaissaient.

- Allez, on y va, fit Maugrey, en jetant des regards inquiets autour de lui.

Il semblait encore plus sur le qui vive qu'avant.

Ils arrivèrent rapidement dans la rue, et ils s'arrêtèrent tous entre les maisons onze et treize.

Les plus jeunes se regardèrent, paumés, se demandant comment Florelia et Malefoy allaient pouvoir entrer.

- On va avoir la preuve si ce que tu nous as dit est vrai, grogna Maugrey en faisant un signe de la main vers la façade du douze Square Grimmaurd qui venait d'apparaître à ceux qui connaissaient l'adresse.

Florelia hocha brièvement la tête et se pencha vers l'oreille de Malefoy, lui murmurant quelque chose, puis elle lui attrapa le bras et le guida vers la maison, ouvrant la porte avec facilité et en franchissant le seuil.

Elle se tourna alors vers eux et dit :

- Vous voyez, je n'avais pas menti.

Harry lui, essayait de comprendre ce qui venait de se passer, son esprit refusant l'idée totalement impossible qui commençait à percer.

Pour oublier ça, il suivit les autres qui pénétraient dans la maison.

- Surtout pas un bruit pendant que vous êtes dans le hall, et ne parler qu'en murmurant, fit Lupin à voix basse en allumant sa baguette.

Il fit signe à tout le monde de le suivre, et passèrent dans la cuisine, où Harry découvrit Mme Weasley en train de préparer le déjeuner.

Son visage s'éclaira quand elle les vit, mais se décomposa tout aussi rapidement quand elle découvrit la présence de Malefoy et Florelia.

- Remus, Alastor, qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle, abandonnant la casserole dans laquelle elle semblait être en train de faire cuire des pommes de terre.

- Deux minutes, Molly, laissons leur le temps de s'installer, veux-tu ? Dit Lupin en poussant Malefoy et Florelia vers les chaises les plus proches.

- Oui, bien sûr, bien sûr. Est-ce que vous voulez quelque chose à boire, mes agneaux ? Ou à manger ? Demanda-t-elle ensuite, inquiète, aux nouveaux arrivants.

Florelia et Malefoy semblèrent dépassés, et Florelia répondit :

- Non, merci madame, nous ne voulons pas vous déranger.

Molly fit un signe de la main, comme si elle s'en fichait, alors que Blaise, Ginny, Ron, Hermione et Harry s'asseyaient à leur tour à la table de la cuisine.

Harry s'était installé face aux deux étrangers, posant sa baguette sur la table, au cas où.

Malefoy y jeta un regard en coin puis ses yeux gris rencontrèrent ceux d'Harry.

Ce dernier y lut une mise en garde.

Lui non plus n'avait pas oublié l'épisode du Sectumsempra. C'était la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés face l'un à l'autre avec une baguette, et cela avait failli mal se terminer, bien qu'Harry n'ait pas voulu la mort de Malefoy, et aujourd'hui encore moins qu'hier.

Harry vit Molly déposer une bouteille de bièraubeurre devant chacun d'entre eux, et il devina devant le visage rougissant de Florelia, qu'ils n'avaient pas pu refuser.

- Et maintenant, si vous nous expliquiez ? Fit Maugrey d'une voix impatiente.

- J'aimerais aussi comprendre, renchérit Lupin, avec un regard curieux vers Florelia. Comment avez-vous pu devenir le Gardien du Secret de l'emplacement du Q.G. ?

Alors ainsi, les doutes d'Harry étaient fondés. C'était bien ce qu'il avait imaginé. Mais comment était-ce possible ? C'était Dumbledore le gardien normalement, alors comment avait-elle pu le devenir ?

- Avant de commencer, j'ai quelque chose à remettre à Harry, fit Florelia en jetant un regard à Malefoy.

Celui-ci parut comprendre et tira quelque chose de la poche de son pantalon noir.

C'était une lettre, un peu chiffonnée, qu'il avait à la main.

- Pour information, Harry, reprit Florelia, Drago et moi l'avons lu. Et si tu ne crois pas ce qu'il y a d'écrit sur cette lettre, demanda à n'importe qui, et ils te certifieront qu'elle est authentique.

Malefoy lui tendit la lettre avec un regard qu'il n'avait encore jamais vu sur son visage. Il semblait abattu et empli de chagrin.

Qu'y avait-il donc dans cette lettre ?

- Elle t'est adressée, mais je suppose que tout le monde peut la lire. Il n'y a rien de vraiment confidentiel, et je suppose que toi seul peux comprendre les sous entendus.

De plus en plus intrigué, Harry attrapa la lettre, la sortit de son enveloppe, et la déplia. Une écriture étroite s'offrit à lui.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMer 3 Sep - 20:36

Suite et fin du chapitre 9


Cher Harry,

Cette lettre risque de t'étonner beaucoup, mais j'espère grandement qu'elle t'ouvrira les yeux. Sache tout d'abord que cette lettre ne te sera pas adressée tant que je ne serai pas mort. Si aujourd'hui tu la tiens entre tes mains, c'est que ma vie sur cette bonne vieille terre s'est achevée. Je t'écris pour que deux ou trois choses soient mises au clair.

Tout d'abord, je dois te parler de la personne qui te remettra cette missive en main même. Malgré tout ce que pourra te faire ressentir Florelia, sache qu'elle n'est en rien ton ennemi. Elle a vécu des choses aussi terrible que toi, voire plus, et elle combattra Lord Voldemort à tes côtés jusqu'à son dernier souffle. Ne refuse pas l'aide qu'elle pourrait t'apporter et écoute la, comme tu m'aurais écouté, moi. Si jamais elle venait à te demander de l'aide, ne la lui refuse pas, comme je ne la lui aurais jamais refusée. Tu la trouveras étonnante, inquiétante parfois, souvent agaçante, mais sache que jamais elle ne te fera de mal, ni à toi, ni à toutes les personnes qui oeuvrent pour terrasser le mal.

J'espère au moins qu'entre nous, cela est clair.

Ensuite, j'aborderais avec toi, un point qui je sais, te rebuteras. Lis cette lettre jusqu'au bout, Harry, avant de me maudire.

Je dois t'avertir que tu dois faire confiance à Severus Rogue. Si, comme je le pense, il m'a assassiné, je dois t'avertir que c'est à ma demande. Oui, Harry, tu as très bien lu, et non, je ne suis pas fou (comme beaucoup se plaisent à le croire). Seulement, il faut que tu saches que plusieurs choses ont fait que je suis arrivé à obliger Severus à me tuer si cela s'avérait nécessaire. Le jeune Drago Malefoy a reçu l'ordre de Lord Voldemort de m'assassiner, sous peine que lui et sa mère ne soient tués si il échouait. Je sais pertinemment qu'au long de ses nombreux mois, tu l'as suspecté de préparer quelque chose et que tu devais être furieux de voir que je ne prenais pas tes avertissements au sérieux. Seulement, j'étais déjà au courant de la mission de Drago, Severus me l'ayant rapporté. Avant la rentrée, Severus avait fait le Serment Inviolable à Narcissa Malefoy de veiller, de protéger son fils et de mener à bien sa mission lui-même, si le jeune Malefoy n'y arrivait pas. Je te ferai grâce des longues discussions et des nombreuses disputes qui ont découlé de ces révélations, mais le fait est que j'ai fait promettre à Severus de me tuer, si il s'avérait que Drago n'y arrivait pas, pour le protéger. Et je sais pertinemment qu'il ne l'aura pas fait. Malgré ses grands airs, Harry, Drago Malefoy n'a pas la cruauté nécessaire pour tuer de sang froid.

Alors, ne refuse pas les informations que pourrait te donner Severus. Dès que tu seras prêt à recevoir à nouveau ces informations, fais en lui part grâce au moyen de communication habituel des membres de l'Ordre. Il attend de vos nouvelles impatiemment, bien qu'il doit aussi appréhender le moment où il se retrouvera de nouveau face à face avec les membres.

Je pense avoir tout dit, et espère que tu prendra mes conseils avec le plus grand sérieux, Harry. N'oublie pas que tu es le dernier espoir pour le monde sorcier de vaincre Lord Voldemort, et que tout se joue autour de toi.

Je te souhaite aussi beaucoup de chance et beaucoup de courage pour mener à bien la mission que je t'ai confiée tout au long de nos rendez-vous.

Et n'oublie pas, Harry, aie confiance en Florelia et en Severus, comme tu avais confiance en moi.

Avec toute mon affection,

Le 12/04/1997 à Poudlard

Albus Dumbledore.


Harry essuya les larmes qui coulaient malgré lui sur ses joues, sans vouloir s'arrêter.

Il tenait toujours la lettre d'une main tremblante, son esprit refusant de croire à tout ce qu'il venait de lire.

- Harry ? S'inquiéta Molly. Est-ce que tout va bien ?

Il mordit violemment sa lèvre inférieure et se reprit.

- Oui, tout va bien, Molly.

Il jeta un autre regard sur la lettre, et la passa Lupin.

- Est-ce qu'elle est authentique ?

Lupin l'attrapa avec un froncement de sourcils, et y jeta un œil.

- C'est l'écriture de Dumbledore ! S'écria-t-il vivement en regardant alternativement Florelia, Malefoy et Harry.

- Tu devrais la lire à voix haute, Harry, proposa Florelia les yeux embués. Que tout le monde sache de quoi il s'agit.

Harry opina et fit ce qu'elle lui avait dit.

A la fin de la lecture, toutes les personnes présentes qui n'avaient pas encore pris note de la missive avaient les épaules baissés, abattus, semblant visiblement ne pas y croire.

Le silence s'installa lourdement, puis fut brisé par la voix rauque de Lupin.

- Maintenant, racontez nous tous, depuis le début, exigea-t-il en regardant Florelia.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeSam 6 Sep - 18:40

Chapitre 10 : Où l'on en apprend un peu plus.


Ils se trouvaient dans une pièce qui n'avait rien à envier à leur ancien appartement. La cuisine du Q.G. de l'Ordre du Phénix était une salle éclairée par de simples bougies, et vraiment vieillotte. On avait l'impression que personne n'y avait habité depuis des années, et que c'était la première fois que quelqu'un y mettait les pieds. Pourtant, les quelques objets qui traînaient, laissaient deviner qu'une ou plusieurs personnes y vivaient, ou y venaient régulièrement.

Déjà rien que le fait que la mère Weasley y cuisine était un signe.

D'ailleurs, Drago avait ressenti encore ce tiraillement au cœur quand elle lui avait parlé sur un ton doux et qu'il avait jugé maternel, qu'il avait si rarement entendu, ce sentiment que Florelia nommait culpabilité. Certainement qu'elle avait raison, car il ne comprenait pas comment cette femme bien en chair pouvait être si gentille et aimable avec lui, après toutes les horreurs qu'il avait dit sur la famille Weasley, et que ses enfants lui avaient sûrement rapportés.

Il jeta un regard circulaire autour de lui.

Il était assis à la droite de Florelia, qui se trouvait au bout de la longueur de la table, du côté le plus proche de la porte. Ensuite, à côté d'elle, se tenait Lupin installé en bout de table, Maugrey, face à elle, Potter face à lui, et le frère et la sœur Weasley. Blaise s'était installé à côté de lui, et Granger terminait l'alignement.

Mme Weasley alla s'installer à côté de sa fille, une fois que Potter eut terminé de lire la lettre, attendant que Florelia entame son récit.

Drago lui-même l'attendait avec impatience car, peut-être ainsi, en apprendrait-il un peu plus sur elle ?

- Je m'appelle Florelia et je suis née le 31 Octobre 1979. Ou tout du moins, c'est ce que l'on m'a dit. J'ai été adoptée par Alecto et Amycus Carrow. Les quinze premières années de ma vie se sont passées normalement, si je puis dire. Ils m'ont élevée dans la plus pure tradition Mangemort, m'apprenant toutes sortes de sorts de magie noire. Je n'ai jamais été à l'école, ce sont eux qui m'ont tout enseigné. Mais ma vie a radicalement changé, le jour où le Seigneur des Ténèbres est revenu à la vie. Deux semaines après l'épisode du cimetière, il est venu chez nous et a demandé à me voir. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai aucune idée, mais toujours est-il qu'il a décidé de faire de moi l'héritière de son pouvoir et j'appris que c'était dans ce but que j'avais été élevée. Ce jour-là, j'ai déménagé pour aller vivre avec lui. Je me souviendrai toujours du visage de mes parents quand ils m'ont conduit chez le Maître. C'était la première fois que je voyais leur visage rayonner de bonheur. J'y ai vécu deux ans, suivant le Seigneur des Ténèbres dans toutes ses actions.

Florelia s'arrêta, la tête baissée.

Sans doute se remémorait-elle quelques souvenirs. A la crispation de sa nuque, Drago était prêt à parier que ceux-là n'étaient pas spécialement heureux.

Ensuite, elle releva la tête, un sourire froid sur les lèvres.

- Je les ai tous dupés durant ces deux années. Jamais le Maître ne s'est douté que à peine deux jours après mon emménagement, j'étais dans le bureau du professeur Dumbledore pour lui faire part de tous ce que je savais.

- Que lui avez-vous dit ce jour là ? Demanda Lupin.

Florelia fronça des sourcils, essayant de se remémorer cette journée.

- Rien qu'il ne savait déjà. J'étais principalement là pour le prévenir du retour du Seigneur des Ténèbres, ignorant à l'époque que Harry avait été là et qu'il avait tout vu, et que donc Albus était déjà au courant.

Maugrey leva une main pour l'interrompre, et lui demanda, d'un air suspicieux :

- Vous avez été élevée par deux Mangemorts, et vous avez décidé de les trahir du jour au lendemain ? C'est un peu gros.

Florelia eu un sourire hilare.

- Vous voulez savoir ce qui m'a fait renier l'éducation que j'avais reçue ?

- Oui.

- C'est très simple. Amycus et Alecto me laissaient assez souvent seule quand j'avais sept ou huit ans, et j'allais régulièrement retrouver des enfants de mon âge dans le village moldu voisin pour jouer avec eux lors de leurs absences. J'ai créé des liens avec ces enfants, voyez-vous, et quand ils ont commencé à me dire que les moldus étaient des gens inférieurs à nous et qu'ils ne méritaient que la mort, je me suis posée quelques questions. Moi, qui les avais activement côtoyés, je ne pouvais tout bonnement pas y croire. Et je ne les ai jamais crus. Cela ne m'est pas venu du jour au lendemain, Maugrey, c'était là depuis des années.

- Pourquoi Dumbledore ? Pourquoi aller le voir lui spécialement ? Demanda Lupin à son tour.

Florelia rigola, faillant s'étouffer dans sa bièraubeurre.

- N'était-il pas le seul qu'il ait jamais craint ?

Un silence s'installa.

Drago pensa qu'elle leur avait tous coupé le sifflet. Aucun d'entre eux n'avait pensé à cette réponse simpliste.

- Oui, effectivement, continuez alors, dit enfin Lupin.

- Comme je vous disais donc, j'étais dans son bureau et nous avons discuté. Beaucoup. Et l'idée est venue, petit à petit, que j'étais dans une excellente position. Très proche du Seigneur des Ténèbres, vu qu'il passait tout son temps libre avec moi, à m'apprendre ce qu'il savait, et surtout, insoupçonnable.

- Insoupçonnable ? Répéta Mme Weasley, ne comprenant pas comment Florelia pouvait l'être.

- Oui, Madame, insoupçonnable. J'avais quinze ans à l'époque, et pas l'âge pour entrer officiellement dans l'Ordre. Personne au sein des Mangemorts ne connaissait la véritable teneur de mes pensées, et aucun ne se doutait que je ne croyais pas en leurs idéaux. Jamais personne n'aurait pu se douter en me voyant, que j'étais une espionne pour l'Ordre du Phénix, depuis Juillet 1995.

Lupin en fit tomber sa mâchoire, et l'œil magique de Maugrey s'arrêta de pivoter trois secondes pour se fixer sur Florelia.

Drago dût faire un immense exercice de maîtrise de soi pour éviter de faire comme tous les autres. Hors de question de leur montrer qu'il était aussi ignorant qu'eux. De quoi il aurait l'air, si après avoir passer près de trois semaines seul avec elle, il ne la connaissait pas un minimum ?

- Hey ! S'écrièrent finalement à l'unisson Potter et Weasley fils, indignés, Drago ne savait pourquoi.

Lupin leva une main et ne leur laissa pas le temps d'aller plus loin.

- Je vous arrête tout de suite, la situation n'était pas la même, et si les autre membres avaient eu leur mot à dire, jamais Florelia ne serait devenue un membre de l'Ordre. Alors, c'est toujours non, vous attendrez d'avoir eu vos ASPIC's pour devenir des membres officiels.

Drago jeta un œil à Florelia, et étonnamment, celle-ci arborait un sourire en coin malicieux.

- Vous savez, Lupin, je ne suis pas un membre officiel de l'Ordre, moi non plus. J'espionnais, mais jamais mon nom n'est apparu sur tous vos papiers officiels. Et pourtant, j'étais là à tout moment, lors de vos plus grandes missions. Tout comme eux, il me semble, termina-t-elle en jetant un coup de tête fans la direction de Potter et Weasley.

Drago fronça des sourcils, comprenant de moins en moins. De quoi parlait-elle donc ?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.

Florelia poussa un petit soupir patient, croisa les mains sur la table, et dit :

- Juin 1995, Harry s'est retrouvé dans un cimetière perdu au milieu de nulle part, a assisté à la résurrection de Lord Voldemort . . .

Drago contracta sa main sur sa bouteille de bièraubeurre, et vit les autres montrer divers signes de peur à l'entente du nom honnis. Seuls Potter, Lupin, et étrangement, Granger, n'avaient pas bougé.

Florelia continua comme si de rien n'était.

- . . . Et s'est battu contre lui en présence d'une dizaine de Mangemorts. Il en est ressortit vivant. Blessé, certes, fatigué et bouleversé aussi, mais vivant. Je vous rappelle qu'il était seul.

Drago ne put s'empêcher d'être surpris. Malgré les rumeurs et l'interview qu'il avait lue un an et demi auparavant, jamais il n'avait entendu parler de cette histoire de cette manière. La façon de Florelia la racontait, forçait au respect.

Elle continua.

- Juillet 1995, Harry s'est retrouvé face à deux détraqueurs qui les menaçaient lui et son cousin. Il s'en est débarrassé facilement et en est ressorti en assez bonne santé. Juin 1996, lui et cinq autres adolescents âgés de quatorze à seize ans se sont retrouvés au Département des Mystères, à se battre contre des sorciers adultes formés et pratiquant la magie noir, jusqu'à que des membres de l'Ordre viennent les aider. Harry a ensuite suivi l'une des Mangemorts qui s'enfuyait et s'est brièvement battu contre le Seigneur des Ténèbres. Ce soir-là, il n'y a eu qu'un seul mort, et c'était un membre de l'Ordre depuis la Première Guerre. Maintenant dites-moi, comment pouvez vous réellement penser qu'ils sont inaptes à entrer dans l'Ordre, que ce soit officiellement ou officieusement ?

Drago regarda Florelia, ébahi. Non seulement, il ne connaissait pas un dixième de l'histoire qu'elle venait de raconter, mais en plus il se demandait comment elle avait su tout ça. Très peu de personnes devaient être au courant.

Il jeta un oeil à Potter.

Il semblait perdu. Il regardait fixement Florelia, les yeux tristes. Certainement que se remémorer tout cela n'était pas vraiment le plus joyeux pour lui.

Pourquoi ressentait-il cette gêne envers tout ce qu'il avait vécu ? Ca ne le dérangeait pas d'habitude de savoir que Potter avait frôlé la mort.

Drago ferma silencieusement les yeux quelques instants. Ces quelques jours passés avec la jeune fille l'avaient vraiment changé.

- Ils sont trop jeunes ! S'énerva soudain Mme Weasley, les faisant tous sursauter après le silence gênant qui s'était installé. Voilà pourquoi ils ne peuvent pas intégrer l'Ordre. Ils n'en savent tout simplement pas assez.

- Si vos enfants n'en savaient pas assez, ils ne seraient pas en vie à l'heure qui l'est, répliqua calmement Florelia. Je vous rappelle tout de même que vos deux plus jeunes enfants se sont retrouvés à devoir se battre pour leur vie au Département des Mystères, et qu'ils s'en sont brillamment sortis. Pour moi, ils ont tout fait la mentalité requise pour intégrer l'Ordre. Officieusement, cela va sans dire. Tout comme moi.

- Comment ça tout comme vous ? Demanda Lupin, faisant ainsi en sorte que Mme Weasley ne réplique pas. Vous êtes ou vous n'êtes pas un membre ?

- Je le suis et je ne le suis pas, répondit-elle. Seul Albus connaissait mon implication chez les Phénix, et cela seul permettait de faire de moi un membre, sans avoir vraiment la preuve que je l'étais. Tout comme eux, fit-elle en désignant Potter, Granger et les deux Weasley. Ils ne le sont pas réellement, mais ça ne les a pas empêchés de se battre pour contrer le Seigneur des Ténèbres. Officieusement, ils sont déjà membres de l'Ordre, que vous le vouliez ou non.

Mme Weasley ouvrit la bouche pour protester, mais Florelia ne lui laissa pas le temps de parler, et lui dit sèchement, perdant patience :

- Honnêtement Mme Weasley, si vos enfants s'étaient trouvés embusqués par des Mangemorts cette après-midi, vous croyez qu'ils ne se seraient pas battus ?

Elle se tourna vers Lupin et Maugrey et continua :

- Vous les en aurez empêché peut-être ?

- Bien sûr que non, ils préserveraient leur vie, fit Lupin avec un haussement d'épaule désinvolte.

- C'est exactement ce que je dis, triompha la voix de Florelia. Malgré toutes vos bonnes paroles et vos interdits, ils seront des membres de l'Ordre de Phénix, parce que c'est ce qu'ils veulent, et rien ni personne ne les en empêchera. D'ailleurs, tous ceux qui se battent pour leur survie ou pour sauver celles des autres, sans être un Auror confirmé, sont des membres de l'Ordre d'un certain point de vue. Seulement vous ne le savez pas. Vous ne connaissiez pas mon existence, il y a encore quelques heures, et pourtant la plupart des informations qui vous ont permis d'arrêter de nombreux Mangemorts venaient de moi.

Drago fronça des sourcils.

Le raisonnement de Florelia était bizarre, mais fondamentalement vrai. Même si elle expliquait d'une manière qu'on avait l'impression qui n'y avait qu'elle qui comprenait, Drago savait qu'aucun argument ne pourrait réfuter ses dires, surtout si ce qu'elle avait dit à propos des autres adolescents était vrai.

- Tout cela est bien intéressant, intervint soudain Potter, mais si tu reprenais ton récit là où tu l'avais arrêté, histoire qu'on comprenne réellement comment tu es devenue notre gardien du secret.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeSam 6 Sep - 18:50

Suite et fin du chapitre 10


Harry se força à respirer profondément.

Tout cela était démentiel. Le fait que Florelia soit un membre de l'Ordre depuis ses quinze ans, recrutée par Dumbledore, alors que lui-même, avec l'histoire de la prophétie et tout ses combats, n'avait pu y rentrer parce que Dumbledore l'avait trouvé trop jeune.

Harry voulait bien croire qu'avoir grandi parmi des Mangemorts, sans adhérer à leurs idéaux faisait grandir prématurément quelqu'un, mais la différence ne pouvait pas être aussi grande entre lui et Florelia.

Et le fait qu'elle en sache autant sur lui, et sur ce qu'il avait vécu ? Est-ce que Dumbledore lui racontait tout ce qu'il avait fait ? Pourquoi ? Qu'avait-elle de si important pour qu'il lui fasse autant confiance et qu'il la dote d'aussi grandes informations ? Et le risque que Voldemort pénètre dans son esprit ? Avec tout ce qu'elle savait, comment n'avait-il pas pu se douter qu'elle le trahissait ?

Trop de choses ne correspondaient pas, et il voulait en savoir plus avant de faire un minimum confiance à cette fille. Après tout Dumbledore s'était déjà tromper une fois, pourquoi pas deux ?

Harry repensa alors à la lettre.

Il ne pouvait pas y croire.

Si Dumbledore savait, pourquoi n'avait-il rien fait, et s'était simplement laissé tuer ?

- La suite, tu dis ? Reprit Florelia, l'arrachant de ses pensées. Il ne s'est rien passé de très intéressant pendant quelques temps, puisque le Maître attendait que la communauté des sorciers accepte son retour. Pas vraiment de missions pour les Mangemorts, ou alors simplement à visage découvert. Puis il y a eu l'épisode au Ministère de la Magie.

Florelia lui lança alors un regard incisif.

Harry sentit un frisson le parcourir de la tête aux pieds.

Il allait falloir qu'il lui parle seul à seule.

Elle savait pour la prophétie.

Et il croisait les doigts pour qu'elle n'en parle pas maintenant, qu'elle attende.

Elle détourna alors son regard bleu vif, et le reporta sur Malefoy qui la regardait, et ne l'avait pas lâcher du regard tout le long de la discussion, ou rarement.

- Et ensuite, j'ai été mise au courant pour la mission de Drago. J'en ai immédiatement averti Albus, mais il semblait que Severus lui en avait déjà parlé. Ce n'est que quelques jours plus tard, qu'Albus m'a avertie à mon tour pour le Serment Inviolable qu'avaient fait Severus et Narcissa.

Le regard de Florelia se fit lointain, comme si elle voulait réellement revivre ses souvenirs.

- Pendant plusieurs mois, Severus et moi avons, séparément, essayé de dissuader Albus de faire ce qu'il voulait faire, continua-t-elle d'une voix triste.

Elle secoua la tête en soupirant.

- Mais n'a-t-il jamais écouté les conseils que nous lui donnions ? Il n'a pas laissé le choix à Severus et lui a fait promettre de l'assassiner en personne si Drago se trouvait incapable de le faire. Même après que Severus ait promis, j'ai essayé de convaincre Albus d'effacer la parole que lui avait donné Severus. Mais c'était comme essayer d'empêcher une femme à terme d'accoucher. C'était impossible. Et finalement, il est arrivé ce que nous savons tous, c'est à dire, la mort d'Albus il y a quelques semaines, et la fuite de Drago et Severus, ainsi que celles des rares Mangemorts à avoir investi l'école.

Elle s'arrêta de parler pour boire une gorgée de bièraubeurre.

Son récit n'était pas terminé, et aucun d'entre eux, à part les principaux concernés, ne savaient ce qui allait suivre.

- Comme Albus savait qu'il allait mourir, il a pris certaines décisions. Notamment celle de me confier le secret de l'emplacement du quartier général de l'Ordre. Blaise, fit-elle en se tournant vers le concerné, c'est mon écriture que tu as vue sur le parchemin que tu as lu. Je suis devenue le gardien du secret au mois d'Avril. Je ne voulais pas vraiment, mais comme avec Severus, il ne m'avait pas laissé le choix. Voilà, maintenant vous savez tout.

Un grand silence s'abattit sur la pièce, seulement coupé par les raclements des bouteilles sur la table ou les bruits de mouvements des personnes présentes.

- Que s'est-il passé ensuite, pour que . . . Enfin, comment en êtes vous arrivés à demander de l'aide à l'Ordre ? Demanda Hermione d'une voix intimidée, sous le regard curieux que lui lançait Florelia.

Harry sourit en pensant que son amie ne perdait décidément pas le Nord. Alors que tous se demandaient de quel côté était finalement Rogue, elle, elle voulait savoir ce qui s'était passé ensuite. Hermione était vraiment intelligente.

- Tu es Hermione Granger, c'est ça ? Demanda Florelia, faisant rougir la meilleure amie d'Harry.

Lui aussi se demandait comment elle ce qu'elle pouvait la connaître. Hermione était fille de moldue, son nom n'avait aucune répercussion dans le monde des sorciers, et encore moins chez les Mangemorts.

Harry vit Florelia lancer un regard rieur sur Malefoy et celui-ci dit ses premiers mots depuis qu'il était entré à l'intérieur du Square Grimmaurd :

- Aucun commentaire, Lia. On s'en fiche.

- De quoi ? De la fille, ou de ce que tu penses d'elle ? Taquina-t-elle Malefoy.

Il lui lança alors un regard noir qu'Harry n'avait d'ordinairement vu que sur lui. Florelia sembla alors rendre les armes, et répondit à la question d'Hermione :

- Eh bien ensuite, Severus et Drago sont rentrés au Manoir, une réunion d'urgence à été formée, et Severus a expliqué à tout le monde ce qui s'était passé ce soir-là.

Elle soupira et s'adossa au dossier de sa chaise, les bras croisés, continuant d'une voix calme et lente :

- Le Maître avait requis la mort pour Drago, puisqu'il avait failli à sa mission.

Harry prit une profonde inspiration qui lui envoya des frissons dans tout le corps. Il vit qu'autour de lui, toutes les personnes affichaient à peu de choses près le même visage que lui.

Seul Blaise semblait différent, et Harry nota que l'une de ses mains était hors de vue, et que Malefoy lançait à son ami un regard curieux, et limite remerciant.

- Je me suis alors interposée, reprit Florelia, et condamné Drago aux geôles à vie.

Malefoy se raidit sur sa chaise, les yeux fermés.

Harry fronça des sourcils.

Qu'avait-il vécu dans ces cachots ? Que s'était-il passé ?

- Je n'ai pas eu le choix, Drago, tu le sais, dit-elle d'une voix triste à Malefoy. C'était le seul moyen de te tenir en vie, sans éveiller les soupçons.

Elle continua ensuite son récit :

- Drago est resté un mois entier dans le cachot à être torturé par les Mangemorts. Leur folie n'a aucune limite et ils aiment beaucoup faire du mal aux autres, chuchota-t-elle, comme si elle ne s'adressait à personne en particulier, puis reprit d'une voix normale. Severus et moi, nous l'avons fait évader de sa geôle à la fin du mois de Juillet, et nous nous sommes cachés jusqu'à aujourd'hui dans l'appartement que vous avez vu sur le chemin de Traverse. Je pense que vous savez tout à présent.

- Pas tout à fait, grogna alors Maugrey. Moi j'aurais quelques petites questions à vous poser. Premièrement, Miss Carrow, quelle place exactement occupiez vous au sein des Mangemorts ?

" Question intéressante " pensa Harry, en attendant la réponse.

Florelia tendit son bras gauche au dessus de la table, et le présenta à tout le monde, nu jusqu'en haut du bras où commençait la manche de son tee-shirt.

Et vierge de toute marque.

" Bien entendu, pensa Harry, si ils avaient eu la Marque des Ténèbres sur leurs bras, ils n'auraient pas pu passer à travers le sortilège qui protégeait la maison. "

Cela voulait donc dire, que Malefoy . . .

- Je ne suis pas une Mangemort, si c'est là votre question, dit-elle en rangeant son bras, interrompant les pensées d'Harry. Comme je vous l'ai déjà expliqué, le Maître m'a choisi pour être l'héritière de son pouvoir, et m'a donc formée, si je puis dire, pour un jour régner à ses côtés. Je n'étais pas une Mangemort, j'étais au dessus d'eux. Je leur donnais des ordres, ils m'obéissaient. Si je les trouvais médiocres, je pouvais les tuer ou en donner l'ordre, les faire souffrir, faire souffrir leurs familles et leurs amis. J'ai participé à tous les raids dans le monde moldu. Mais rare sont ceux qui connaissent mon visage. Lord Voldemort ne fait pas confiance facilement, et j'ai moi-même subi des épreuves avant qu'il ne m'enseigne tout ce qu'il a appris. La plupart des Mangemorts me connaissent sous le nom de Dame Lia, les autres ne me connaissent pas, et ignorent même jusqu'à mon existence au sein de leur groupe. Les autres, ceux qui ont déjà vu mon visage, ne connaissent de moi, que ce que j'ai bien voulu leur apprendre; c'est à dire pas grand-chose. Ils ne connaissent même pas mon prénom en entier. Seul les Mangemorts les plus proche du Seigneur des Ténèbres ont pu voir à quoi je ressemblais.

- Est-ce vous que les Mangemorts recherchent partout depuis plusieurs jours ? Demanda Ginny.

Harry se tourna vers elle.

Ce n'était pas bête du tout, comme question. Elle avait rapidement fait le lien entre les dates, et cela correspondait. Si Florelia était aussi importante qu'elle le disait, il y avait de fortes chances que Ginny ai mit le doigt sur le bon filon.

- Oui, c'est nous qu'ils recherchent. Moi, parce que le Maître n'a pas dû apprécier ma trahison, et Drago parce qu'il veut le voir mort.

- Et c'est pour ça que vous requérez notre aide ? Questionna Molly, qui semblait avoir finalement digéré la pilule de son altercation avec la jeune fille quelques minutes plus tôt.

- Effectivement, approuva Florelia. J'ai bien essayé de nous cacher, mais ces deux dernières semaines ont été invivables pour Drago. Il s'est retrouvé seul beaucoup trop souvent, et il s'ennuyait. Au moins ici, il aura de la compagnie. Et puis, il fallait que je vous parle, et que vous entriez en possession de la lettre d'Albus. Et je ne saurais que trop vous conseiller de prendre contact rapidement avec Severus.

Harry essaya de ne pas penser à ce qu'il ferait si jamais il se retrouvait face à son ancien professeur de potion, et se concentra sur un souvenir qui venait de se rappeler à lui.

Sur la tour d'astronomie, ce soir-là, quand Malefoy s'était retrouvé face à Dumbledore, se croyant seul avec lui, il avait dit que lui et sa mère était menacés de mort si il échouait. Mais maintenant que lui était sain et sauf, qu'était-il advenu de sa mère ?

Un gargouillement soudain résonna dans la cuisine, et tous se tournèrent vers Ron qui avait rougi jusqu'à la pointe de ses oreilles.

- Ah ! S'exclama Molly en se levant, il est l'heure de déjeuner. L'estomac de Ron ne se trompe jamais !

Harry, Blaise, Hermione et Ginny rirent à la boutade de Molly, et Harry surprit le sourire en coin fugace de Malefoy, alors que les autres ne cachaient pas leur sourire amusé.

- Hermione, Ginny, vous m'aidez à installer la table, s'il vous plaît ? Dit-elle ensuite en retournant à ses fourneaux.

Personne ne dit un mot pendant que le couvert était installé par les deux filles, et que Molly servait la viande et les pommes de terres à tout le monde.

Alors que tous se restauraient en silence, Harry dit :

- J'étais là la nuit du meurtre de Dumbledore.

Il vit le regard curieux de Florelia et celui craintif et étonné de Malefoy sur lui et continua en ne lâchant pas du regard Florelia, s'adressant uniquement à elle, par peur de parler à Malefoy :

- J'étais avec lui en haut de la tour d'astronomie au moment où Malefoy a déboulé. Dumbledore m'avait lancé le maléfice du Saucisson et je n'ai rien pu faire à part regarder.

- La fameuse cape d'invisibilité de Potter, marmonna Malefoy avec ce regard froid qu'Harry n'avait plus vu depuis des semaines et qu'il retrouvait avec contentement.

- Oui, si tu veux, fit Harry, sachant qu'il allait être obligé de s'adresser à lui directement. Tu as dit que toi et ta mère étiez en danger de mort. Toi tu es sauvé grâce à Florelia, mais ta mère, que lui est-il arrivé ?

- Tu t'inquiètes pour nous, Potter ? C'est pas vraiment l'impression que tu m'avais donné la dernière fois qu'on s'est retrouvés face à face.

L'ambiance était à couper au couteau, jugea Harry.

Seuls Ron et Hermione étaient au courant ce qui s'était passé ce jour-là, et les autres devaient se demander de quoi est-ce qu'ils parlaient.

- Tu sais très bien que ce n'était pas ce que je voulais. Je ne connaissais pas les effets de ce sortilège, autrement je ne te l'aurais jamais jeté. Et je te rappelle aussi que toi, tu étais près à me lancer le Doloris, accusa-t-il.

- C'était tous ce que tu méritais, tu n'avais pas à m'espionner. Mais St Potter sauve toujours la veuve et l'orphelin, n'est-ce pas ? Fit Malefoy d'un ton narquois en s'installant nonchalamment dans sa chaise.

Une sorte de flash se superposa alors sur lui dans l'esprit d'Harry, comme deux photos transparentes que l'on met l'une sur l'autre. Il revoyait Sirius, dans la même position dans la salle d'examen des ses BUSE's, alors qu'il était dans la pensine de Dumbledore, flânant dans l'un des souvenirs de Rogue.

A cet instant, Malefoy ressemblait beaucoup à son parrain.

Harry se souvint alors que lui et Sirius faisaient partie de la même famille. Après tout, la mère de Malefoy était une cousine de Sirius, et donc le sang des Black coulait dans ses veines. Il était normal que des traits de caractère et de comportement ressortent.

- Narcissa ne craint rien, annonça alors Florelia, profitant de l'interlude. Elle se cache, protégée par le sortilège de Fidelitas. C'est Severus qui en est le gardien, et c'est aussi pour ça que vous devez prendre contact avec lui le plus rapidement possible. Il ne va pas pouvoir la cacher indéfiniment, le Maître va s'en rendre compte à un moment ou un autre.

- Vous savez où le trouvez ? Demanda Lupin.

Florelia parut soulagée.

- Oui. Et il était convenu que nous nous retrouvions cet après-midi. Vous n'aurez qu'à m'accompagner si vous le voulez.

Lupin et Maugrey opinèrent de la tête.

Harry se demandait dans quelle galère est-ce qu'ils venaient à nouveau de se fourrer.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMar 9 Sep - 14:55

Chapitre 11 : Où l'on (re)fait connaissance


C'était . . . Irréaliste.

C'était le seul mot qui convenait à la situation.

Irréaliste.

Jamais il ne se serait douté, un mois auparavant, qu'il se retrouverait dans cette vieille bicoque, en compagnie des membres de l'Ordre du Phénix, et des personnes qu'il appréciait le moins sur cette planète.
Heureusement que Blaise et Florelia étaient là pour remonter le niveau. Et bientôt sa mère, s’il avait tout compris à ce qu'il s'était dit dans la cuisine quelques heures plus tôt.

Pour l'heure, il était assis sur un lit, somme tout confortable, dans un coin d'une des chambres du square Grimmaurd. Trois autres lits étaient installés dans la pièce, vu qu'il partageait la chambre de Potter et Weasley. Ca ne l'enchantait pas vraiment, mais il ne voulait pas se retrouver seul, et il n'avait pas osé demander à Blaise s’il pouvait changer de chambre.

Contre toute attente, il semblait plutôt bien s'entendre avec les deux autres garçons. Drago se souvenait pourtant encore de Blaise riant à toutes les crasses qu'il avait faites à Potter et Weasley, et les insultes quasi continuelles dans leur salle commune. Tout cela avait-il pu s'effacer en quelques semaines, au contact de tous ces gens ?

Drago baissa la tête en soupirant.

Certainement que c'était possible. Il n'y avait qu'à voir ce que Florelia avait fait de lui en deux semaines. Alors Blaise qui avait passé plus d'un mois en leur compagnie, sans compter qu'il pensait déjà comme eux avant de les connaître . . .

La porte de la chambre s'ouvrit dans un grincement, et Drago releva la tête. Le trio venait d'entrer, suivi de Blaise et de la jeune Weasley.

Tous stoppèrent leur discussion quand ils le virent. Drago jugea d'après leurs têtes, qu'ils ne s'attendaient pas à le voir ici. Certainement que Mme Weasley ne les avait pas prévenus que Drago partageait la chambre des garçons, ni qu'elle avait déjà descendu son lit.

- Drago, fit Blaise, avec un hochement de tête sec.

Drago se doutait de ce qu'il se passait dans sa tête. Durant les derniers mois de leur 6ème année, Drago s'était éloigné d'un peu tout le monde, y compris son meilleur ami. Il devait lui rester encore en travers de la gorge, le rejet dont il avait fait l'objet. Drago était la seule véritable personne avec qui il s'entendait parfaitement dans la maison Serpentard, et personne n’était au courant de leur relation. C'était seulement quand ils se retrouvaient seuls qu'ils se permettaient de faire tomber leur masque, et d'agir comme de vrais adolescents, heureux de retrouver leur meilleur ami après une longue absence. C'était aussi un peu pour ça, que Drago s'était acharné sur Potter et Weasley. Les voir s'entendre très bien le rendait jaloux. Lui ne pouvait afficher cette affiliation qu'il avait avec Blaise.

- Blaise, répliqua-t-il avec le même ton sec.

Leurs yeux ne se quittaient pas, et Drago attendait, le cœur battant, de savoir qui allait faire quoi. Il sentait les autres adolescents, indécis. Blaise portait son masque, Drago ne pouvait donc voir ce qui passait par sa tête mais il le connaissait assez pour savoir comment ça allait se passer. Blaise n'était pas rancunier pour deux sous - sauf cas vraiment extrême - et il oublierait rapidement leur malentendu en lui faisant une allusion à telle ou telle chose qu'ils étaient seuls à savoir. Plus tard, sans que personne ne les voit, sans doute qu'il . . .

- Oh putain, Dray, tu m'as foutu les boules !

Complètement dépassé, Drago ne sut que faire.

Blaise était à présent dans ses bras, le serrant fort dans une accolade, heureux de le revoir. Il tapota maladroitement le dos de son ami, et répondit :

- Euh . . . Ouais.

- Comment ça ouais ? S'énerva Blaise en le lâchant, et en le regardant droit dans les yeux (Drago prit conscience que son ami était plus grand que lui). T'es un abruti fini, tu le sais ça ? Merde Dray, pourquoi t'as rien dit ou demandé ? Dumbledore aurait pu vous protéger ta mère et toi, et maintenant, on est dans une belle merde.

Drago sourit, heureux de revoir son ami et son franc parler.

- Tu ne peux pas vraiment comprendre Blaise, tu sais très bien comment ça se passe dans ma caboche.

- Tu m'étonnes ! Répondit-il en donnant une tape affective sur le dessus du crâne de Drago. T'es totalement con. Et je crois que Florelia a dû te le dire.

- Quelque chose dans le genre, ouais, répondit Drago en se souvenant des deux dernières semaines.

Blaise se releva (il s'était agenouillé) et s'assit à côté de lui sur le lit. Drago prit alors conscience qu'ils n'étaient pas seuls, et que les quatre autres étaient assis sur le lit face à eux.

- Raconte, maintenant, le pressa Blaise. Raconte nous tous depuis le début.

Drago jeta un regard dégoûté aux autres.

Il ne voulait pas parler devant eux, il en avait déjà trop dit. La bande à Potter n'avait pas besoin de savoir ce qui lui était arrivé.

- Drago, commença Blaise, d'une voix patiente qui fit tourner la tête de son ami vers lui. Tu vas devoir vivre ici avec nous jusqu'à ce qu'on reprenne les cours, alors il y a intérêt que votre petite gue-guerre avec Harry s'arrête maintenant. Je ne veux pas vous entendre vous taper dessus ou vous engueuler à longueur de temps. Comme tu as dû t'en apercevoir, on s'entend très bien, et je peux te jurer que je ne suis pas sous Imperium, ni menacé au Doloris. Je te rappelle tout de même que nous sommes au quartier général de l'Ordre du Phénix, et que donc ça ne se fait pas. Est-ce que tu veux bien, s'il te plait, le temps des vacances, ne pas chercher des noises aux autres ?

Drago jeta un regard suspicieux à Potter qui le regardait aussi, mais de manière neutre.

A quoi pouvait bien penser le brun ?

Blaise demandait tout de même quelque chose d'assez gros. Depuis que lui et Potter se connaissaient, ils n'avaient fait que se taper dessus. Ils ne connaissaient rien d'autre.

- Harry, ça vaut aussi pour toi, fit soudain la voix de Blaise. Ainsi que pour Ron. Les filles, je leur fais confiance.

Tous regardèrent Blaise comme si ils avaient face à eux un véracrasse intelligent.

Un silence s'installa, puis . . .

La jeune Weasley se leva, se mis face à Drago et lui tendit sa main en disant :

- Salut, je m'appelle Ginevra Weasley, mais tout le monde m'appelle Ginny. Enchantée de te connaître.

Drago la regarda, les sourcils levés très haut. Elle semblait attendre qu'il se présente à son tour. Mais ils se connaissaient, non ?

Il poussa un petit soupir avec un sourire en coin. Il avait compris. Elle lui permettait de faire en sorte de repartir sur de bonnes bases. Oublier leurs antécédents, et recommencer depuis zéro. Elle avait vraiment un toupet hors du commun, cette fille.

Drago se leva à son tour, et serra la main de Ginny sans aucune hésitation, en disant :

- Bonjour à toi, Ginny, je m'appelle Drago Malefoy. Et je n'ai pas de diminutif à te donner, alors ce sera Drago.

- Mais si voyons, commença Blaise d'une voix jovial, t'as un . . .

- Si tu tiens à avoir des enfants plus tard, je te conseille de la fermer, Blaise, coupa Drago avec un regard noir en direction de son ami.

Celui-ci leva les mains en l'air, signe qu'il abdiquait.

Ginny repartit s'asseoir, et contre toute attente, Granger se leva et prit la place de la rousse.

- Bonjour Drago Malefoy, moi je m'appelle Hermione Granger.

Drago loucha sur la main tendue de la Gryffondor.

Il s'entendait dire que jamais il ne toucherait une sang de bourbe, inférieure à lui. Il savait que quelques semaines auparavant, il lui aurait envoyé un regard dégoûté et l'aurait insultée. Pourtant là, avec le sourire qu'elle lui adressait, sans faux semblant, bien qu'il diminuait légèrement parce qu'il ne faisait aucun geste, il ne trouvait aucune raison de la rejeter. Il essaya de retrouver au fond de sa mémoire tout ce que lui avait dit son père, mais cela semblait très loin, et il entendait la voix de Florelia et revoyait le monde moldu qu'il avait visité le matin même.

- Bonjour Hermione, fit-il, finalement en lui serrant cordialement la main.

Elle sembla ravie, et il constata avec un léger froncement de sourcils, qu'elle avait les larmes aux yeux.
Allez comprendre !

Elle se rassit, et Drago passa son regard sur le suivant, qui n'était autre que Weasley fils, dernier du nom.
Drago contracta ses poings.

Il faisait un immense effort, alors il espérait que ce serait pareil de l'autre côté.

Weasley se leva, évitant son regard, lui tendit une main et dit d'un ton bourru :

- Ronald Weasley, et je t'interdis de m'appeler par autre chose que mon diminutif.

Drago ne put s'empêcher de pouffer devant la manière, certes maladroite, mais sincère de saluer du jeune Weasley.

Il lui jeta un regard bizarre et Drago ne put s'empêcher de dire d'un ton agressif :

- Quoi ?!

Que voulez-vous, les vieilles habitudes étaient tenaces !

- Rien, je t'avais seulement jamais entendu rire avant, c'est tout, dit-il avec une sincérité désarmante en haussant les épaules et en relâchant la main de Drago.

- Tu ne m'en as jamais donné l'occasion non plus.

Ron (ça faisait très bizarre de l'appeler comme ça) retourna s'asseoir sans rien dire, et Drago entendit Blaise retenir sa respiration derrière lui.

Le prochain était Potter, et serait le plus difficile.

Le brun se leva et ils se regardèrent en chien de faïence quelques instants.

Drago ne ferait certainement pas le premier pas. Il l'avait déjà fait six ans auparavant, et s'était pris un vent mémorable. Il ne recommencerait pas. A Potter de se débrouiller.

- Harry Potter.

Drago regarda la main tendue dans sa direction, et l'espace d'un instant, pensa l'envoyer sur les roses. Mais la pensée repartit très vite, chassée par une envie soudain de faire connaissance.

Après tout, à Poudlard, tout le monde - enfin tout ceux qui n'étaient pas de Serpentard - aimaient le Survivant. Ses amis étaient loyaux, et ils devaient tous avoir une bonne raison pour ça. Il pouvait lui laisser la chance que lui n'avait pas eue. L'envie du petit garçon qu'il avait été revenait, celle qui l'avait poussé à vouloir faire connaissance avec le petit brun à lunettes qui lui avait paru si adorable aux premiers abords dans le magasin de Mme Guipure.

Il attrapa la main tendue de Potter, et il fut étonné de la sentir aussi chaude et accueillante.

L'idée fugace de ne jamais lâcher la main du brun lui traversa l'esprit, et il se reprit rapidement.

- Drago Malefoy. Je suppose que tu n'as pas de diminutif à me présenter.

Pott - Harry lui lança un sourire presque aimable mais toujours un peu froid et se rassit.

Drago se sentit bizarrement abandonné quand il ne sentit plus la main d'Harry dans la sienne et se rassit.

Ce fut là qu'il prit conscience de la présence de Florelia dans l'embrasure de la porte rester ouverte.

- Lia ? S'étonna-t-il, se faisant retourner les autres vers elle. Tu n'es pas encore partie ?

Elle lui sourit chaleureusement en s'avançant vers eux.

- Disons plutôt que je suis revenue. Contente de voir que tu as suivi mes conseils.

Drago s'empêcha de rougir, avec succès il espérait, et répondit :

- T'aurais pu me lapider si je ne l'avais pas fait, et Blaise t'aurait certainement filé un coup de main. Et puis, on est censés vivre ici jusqu'à la rentrée, et quelque chose me dit que les élèves de Serpentard ne vont pas vraiment m'accueillir à bras ouverts. Faut bien que je me trouve un garde du corps, finit-il avec un sourire ironique en direction d'Harry qui le lui rendit bien.

Florelia pouffa.

- T'es entre de bonnes mains avec lui, commenta-t-elle avec un coup de pouce dans la direction du brun à lunette.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Demanda le concerné.

- J'ai mes sources.

- Dumbledore ?

- Dumbledore.

- Il te disait tout ?

- Absolument tout.

- Tout, tout, tout, insista Harry, semblant poser une question avec ces yeux.

Florelia le regarda de manière grave et répondit :

- Tout, tout, tout, Harry, et c'est pour cela qu'il faut que l'on discute si tu le permets.

Drago laissa son regard passer de l'un à l'autre. Il se passait quelque chose, mais il ne comprenait pas quoi.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeMar 9 Sep - 14:58

Harry referma la porte derrière lui, et regarda Florelia s'installer sur le divan. Ils étaient descendus dans le salon pour discuter tranquillement, sous les regards étonnés des autres.

Mais il devait absolument lui parler seul à seul.

Harry jeta un coup d'œil autour de lui, et remarqua que rien n'avait vraiment changé depuis la dernière fois qu'il était venu. Les meubles étaient toujours à leurs places, et la tapisserie des Black qu'il apercevait de là où il était, était toujours à sa place, elle aussi.

Il s'assit face à la jeune fille dans un fauteuil miteux, et la regarda vraiment pour la première fois depuis qu'il la connaissait.

Elle portait de longs cheveux bruns qui lui tombait dans le dos, et avait des yeux bleus vifs qui lui rappelaient un peu l'œil magique de Maugrey. Elle portait toujours son jean bleu et son tee-shirt noir à la pointe de la mode moldue où était écrit " faites l'amour, pas la guerre ". Un comble pour une ancienne Mangemort, pas vraiment Mangemort.

Il plongea son regard dans celui de Florelia qui avait cessé de regarder curieusement la pièce, et lui demanda :

- Que sais-tu de plus, que tu n'ais pas dit devant les autres ?

- Je suis au courant pour la prophétie et les Horcruxes.

Harry prit une profonde inspiration.

C'était clair et concis. Il n'y avait pas de place pour le doute. Alors, soit elle disait vrai, soit elle était une étonnante bluffeuse, et devait souvent jouer au poker pour être aussi douée.

- La prophétie ? Questionna Harry. Et que dit-elle ?

- Tu veux dire, en dehors du fait que personne d'autre que toi ne peut tuer le Seigneur des Ténèbres ?

Elle souriait, et Harry su qu'elle avait deviner ces intentions. Elle avait compris qu'il la testait.

- Exact. Tu l'as entendue ?

- Oui, acquiesça-t-elle avec un mouvement opinant de la tête. Albus me l'a fait écouter dans sa pensine. Celui qui a la pouvoir de détruire le Seigneur des Ténèbres sera né quand mourra le septième mois. Et aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit. Oui, je l'ai entendu dans son intégralité. La marque et le pouvoir que Voldemort ignore, je connais tout ça.

Harry expira longuement. Pourquoi Dumbledore l'avait mise au courant ? Alors que lui même n'avait pu en parler qu'à Ron et Hermione ?

- Avec la mort d'Albus, commença Florelia s'attirant l'attention d'Harry, c'est à moi que revient la tâche de t'aider. Pour la prophétie malheureusement, tout est clair, il n'y a que toi qui détiennes le pouvoir de tuer Lord Voldemort, je ne peux donc rien faire de plus. Par contre, je peux te mettre sur la voie, et t'aider dans ta recherche des Horcruxes.

- Tu es au courant pour ça aussi ?

- Oui, répondit-elle. Comment crois-tu qu'Albus ait pu trouver aussi facilement les emplacements de la bague et du médaillon ?

Harry en resta comme deux ronds de flans face au sourire malicieux de Florelia.

Enfin, il retrouva l'usage de la parole.

- Tu l'as aidé ? S'exclama-t-il ébahi. Comment ?

- Disons simplement que Lord Voldemort n'est pas aussi bon occlumens qu'il le croit. Et qu'accessoirement, il a une fâcheuse manie à laisser traîner ses affaires un peu partout.

- Hein ?! Fit intelligemment Harry.

- Il n'est pas qu'un mage noir, tu sais, il est aussi un homme. Bordélique, qui plus est.

Harry imagina quelques instant un Voldemort au milieu d’une pagaille indescriptible, cherchant sa baguette en envoyant valser tout ce qu'il y avait sur son chemin, et s'ébroua.

Drôle de vision.

- Euh . . . Ouais, se reprit-il. Alors, c'est toi qui a envoyé Dumbledore à la grotte récupérer le médaillon de Serpentard ?

- Oui, répondit-elle. Il me semble d'ailleurs que tu l'as accompagné le soir de sa mort. Tu as le médaillon ?

Harry baissa la tête.

Florelia ignorait qu'ils ne l'avaient pas trouvé, et que quelqu'un était passé avant eux. Et que dorénavant, il ignorait où se trouvait le véritable Horcruxe.

- En fait, non, je ne l'ai pas, répondit-il enfin.

Devant le regard incompris de Florelia, il expliqua.

- Nous avons bien été jusqu'à la grotte, récupéré le médaillon, mais ce n'était pas celui que nous cherchions, dit-il en sortant de sous son tee-shirt informe, le bijoux dont il ne se séparait plus.

Il le lui tendit et elle l'attrapa. Elle ouvrit le fermoir et récupéra le morceau de parchemin plié qu'elle lut en silence.

- Qui est R.A.B ? demanda-t-elle enfin.

- Aucune idée, répondit-il, mais nous pensons qu'il est mort lors de la Première Guerre, alors j'ai demandé à Maugrey sa liste des morts. Que j'ai laissée à Ron et Hermione tout à l'heure.

Effectivement, après le repas, Harry avait fait part à ses deux amis de la liste et l'avait laissée à Hermione qui s'était portée volontaire pour parcourir les parchemins. Après tout, elle était la plus à même de le faire avec son esprit pratique et son ignorance de l'existence de la plupart des sorciers présents sur la liste.

- Ron et Hermione sont au courant ? Demanda Florelia.

- Oui, de tout. Dumbledore m'avait conseillé de le leur dire et c'est ce que j'ai fait.

Elle acquiesça en lui rendant le médaillon fermé.

- Et que comptes-tu faire maintenant ?

Harry se raidit.

Il ne savait quoi répondre. De quel côté se posterait-elle ? Du sien ou de celui des adultes ? Devait-il lui dire que lui, et ses deux amis allaient abandonnés les études pour partir à la recherche des Horcruxes restant ?

- Ron, Hermione et moi-même partirons à la recherche des Horcruxes dès la rentrée. Nous n'irons pas à Poudlard, cette année.

Florelia secoua la tête.

- Ce n'est pas une bonne idée.

- Il n’y en a pas d'autre, fit-il d'un ton sec. C'est le seul moyen de trouver rapidement les Horcruxes et de tuer Voldemort. Je n'ai pas de temps à perdre en vaines études, il tue des gens pendant ce temps-là !

- Je sais, Harry, fit-elle d'un ton calme. Mais ce n'est tout de même pas une bonne idée. J'ai autre chose à te proposer si tu veux bien.

Harry lui jeta un regard curieux. Les yeux de Florelia lui disaient qu'elle était sincère. Elle avait réellement un autre plan à lui proposer.

- Je t'écoute.

- Tu n'as pas besoin de sécher les cours, je ferai les recherches pour toi. Je t'avertirai dès que j'en aurai retrouvé un, et on ira le chercher ensemble si tu le souhaites, puis nous les détruirons. J'essaierai de faire en sorte que ça tombe sur des soirs ou des week-ends, comme cela tu ne louperas pas les cours.

Elle le regarda d'un air un peu triste et reprit :

- Tu sais aussi bien que moi qu'Albus n'aurait pas voulu ça. Il aurait préféré que tu fasses ta 7ème année.

Harry baissa les yeux.

Elle disait vrai, il aurait préféré ça. Et son plan n'était vraiment pas mauvais. Mais il souhaitait tout de même se rendre à Godric's Hollow.

- Il n'y a pas que ça, dit-il sans vraiment savoir pourquoi. J'aurais aussi aimé me rendre sur la tombe de mes parents.

Il releva la tête, et croisa le regard triste de Florelia.

- Je pense que ça peut s'arranger avec des membres de l'Ordre. Demande leur de te laisser aller là-bas, voir à t'accompagner. A mon avis, il n'y a que Lupin qui sache où ils sont enterrés.

Harry acquiesça de la tête. Elle avait raison. C'était mieux ainsi, et il remerciait Merlin d'avoir mis Florelia sur son chemin. Même si les cours ne seraient plus le mêmes sans Dumbledore aux commandes, cela lui avait fendu le cœur de savoir qu'il allait quitter Poudlard.

- Tu sais où est Lupin en ce moment ? J'aimerais lui demander.

Florelia secoua la tête.

- Désolé, mais pour l'instant il n'est pas ici. Il est certainement avec Severus à l'heure qu'il est.

Harry se raidit.

Il avait complètement oublié le rendez-vous de Florelia avec Rogue l'après-midi même. Mais alors, que faisait-elle ici avec lui ?

- Pourquoi ne les as-tu pas accompagnés ? Demanda-t-il en se levant et en accompagnant la jeune fille qui sortait du salon.

- Je l'ai fait et je suis rentrée dès qu'ils ont vu Severus. La suite ne me concernait pas, et j'ai préféré revenir avant que vous ne vous entretuiez avec Drago. Je suis d'ailleurs très heureuse de voir que vous avez fait la paix.

- Mouais, grogna Harry.

Il s'était sentit plutôt obligé de le faire. Après que même Ron ait serré la main de Mal - Drago sans vraiment rechigner, il s'était dit que ce serait mal vu de lui tourner le dos. Et puis, dans le fond, peut-être qu'il gagnait à être connu. Après tout, Blaise était bien son ami, c'est qu'on pouvait le côtoyer sans avoir envie de l'étrangler.

- Toi qui as vécu avec lui pendant deux semaines, comment est-il ?

Florelia s'arrêta devant la porte de la chambre des garçons, une main sur la poignée. Elle sembla réfléchir et dit :
- Je ne sais pas trop. Mais je peux déjà t'assurer qu'il n'est pas comme tu le penses. Malgré tout ce que tu peux penser, Drago a eu une vie assez difficile.

Harry eu une expression de crédulité. Drago Malefoy, une vie difficile ? Ben voyons !

- Si, c'est vrai, Harry. J'ai vécu ce qu'il a vécu. Être éduqué par des Mangemorts fait mal. Pour les corrections, ils ne trouvent rien de moins que le sortilège Doloris.

Harry ouvrit de grands yeux horrifiés. Florelia hocha la tête d'un air las.

- Quel que soit ton âge, les parents Mangemorts punissent à coup de Doloris ou de tout autres maléfices faisant très mal. J'ai même reçu un Flambios une fois, et j'en ai gardé la cicatrice. Ne juge pas Drago sans le connaître, s'il te plait, surtout que le temps qu'il a passé avec moi, j'ai essayé de faire changer ses idéaux.

- Comment ça ?

Elle sourit joyeusement.

- Je lui ai fait comprendre que tout ce qu'avait bien pu lui enseigner son père était totalement faux. Que les moldus ne méritaient pas la mort, simplement parce qu'ils ne pratiquaient pas la magie, et que les sorciers enfants de moldus et les sang-mêlés n'étaient pas inférieurs aux sang-pur. Je crois que le fait qu'il voit de ses propres yeux le monde moldu lui a fait comprendre deux ou trois choses, mais ce n'est pas terminé. Il va falloir continuer, et là je vais avoir besoin de sa mère.

- De sa mère ? Répéta Harry, alors qu'ils pénétraient dans la chambre.

- Oui, répondit-elle. Parce qu'elle n'est pas celle que tout le monde croit.

Suite et fin du chapitre 11
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeVen 12 Sep - 14:01

Chapitre 12 : Où l'on fait des découvertes


Drago, assit sur son lit, disputait une partie d'échec avec Blaise contre Ron.

La dernière partie s'était jouée entre le rouquin et son ami, et Blaise s'était fait battre à plate couture. Impossible pour des Serpentard de se laisser avoir par un Gryffondor, alors ils avaient proposé de jouer tous deux contre lui.

Maintenant, la partie s'éternisait, surtout parce que Drago et Blaise n'arrivaient pas à se mettre d’accord sur le prochain coup.

Finalement Drago capitula, certain de perdre de toute manière, et jeta un œil autour de lui.

Rien n'avait changé depuis que Florelia et Harry étaient revenus. Ils n'étaient descendus que quelques minutes, mais il lui semblait que quelque chose avait changé chez le brun. Il semblait plus serein, plus joyeux aussi. Lui aurait-elle apprit une bonne nouvelle ?

Pour l'instant, la jeune femme feuilletait un bouquin d'un air nonchalant. Certainement qu'il ne devait pas être particulièrement intéressant.

Hermione était dans son coin depuis un bon moment, et parcourait des yeux une liasse de parchemins plutôt importante. En tous cas, son air concentré prouvait qu'elle faisait quelque chose qui lui tenait à cœur.

Harry et Ginny, quant à eux, ne faisaient que discuter calmement d'il ne savait quoi, lançant de temps à autres un regard sur la partie d'échec.

- Échec et mat ! Annonça Ron d'un air vainqueur.

Drago leva les yeux au ciel, alors que Blaise rechignait à avouer que Ron était plus doué que lui.

Deux secondes après, Florelia referma son bouquin avec un claquement sec en marmonnant :

- Il est nul ce bouquin !

Drago lui jeta un coup d'œil étonné. Elle semblait particulièrement en rogne, comme si le livre lui avait fait un affront personnel.

- Son visage est exactement le même que celui qu'avait Hermione quand elle n'a pas trouvé comment t'aider à accomplir la Seconde Tâche au Tournoi des Trois Sorciers, tu te souviens Harry ? Fit Ron en regardant avec un sourire hilare la jeune femme qui lui lançait un regard curieux.

Harry hocha la tête, semblant se souvenir de quelque chose d'agréable et Florelia demanda :

- Le Tournoi des Trois Sorciers ? Albus m'en avait brièvement parlé, mais juste en passant. C'était comment ?

- Dangereux.

Florelia éclata de rire, alors que Drago haussait un sourcil blasé. Il se souvenait parfaitement des dragons, et des monstres qui avaient peuplé le labyrinthe, sans compter les êtres de l'eau qu'il n'avait pas vus. Dangereux était le mot qui convenait, et il s'étonnait de la réaction de Florelia, qui ne semblait pas vraiment le croire.

- Ca je m'en doute, Harry, on parle du Tournoi des Trois Sorciers. Mais autrement ?

Drago soupira, admettant sa défaite.

Il ne comprendrait jamais la façon de penser de Florelia.

- C'était . . . Intéressant. Et ça m'a servi, j'ai été obligé d'apprendre des sorts qui m'ont sauvé la vie dans le cimetière.

Drago regarda Harry, intrigué.

Il était étrange d'entendre parler de la résurrection du Seigneur des Ténèbres de cette manière. Son père lui avait raconté ce qu'il s'était déroulé ce soir-là, et dans sa bouche, Harry avait plutôt l'air d'avoir eu beaucoup de chance. Pourtant, il semblerait qu'en fait il se soit seulement défendu comme tout bon sorcier.

Un reniflement attira l'attention de tout le monde sur Hermione. Drago fut étonné de voir qu'elle pleurait silencieusement.

- Hermione ! S’écrièrent Harry et Ron d'une même voix, en se précipitant vers leur amie.

Avec un pincement au cœur, Drago prit conscience que jamais personne n'avait réagi comme ça avec lui.

Et que c'était ça, la véritable amitié.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Florelia.

Contre toute attente, ce fut un sourire qui perça à travers les larmes de la jeune femme, un immense sourire qu'elle adressa à Harry en disant :

- Je l'ai trouvé.

- Ca y est ?! S’écrièrent en même temps cette fois-ci, Harry et Florelia.

La jeune femme se leva et rejoignit les trois autres assis sur l'un des deux lits faisant face à celui de Drago.

Blaise et Drago échangèrent un regard curieux et le blond dit à voix haute :

- Mais de quoi est-ce qu'ils parlent ?

- Aucune idée, répondit Ginny avec un petit sourire triste.

Les quatre autres se tournèrent vers eux, agacés.

- Laissez Hermione parler, voyons ! S'écria Florelia.

Tout à coup, un bruit de chute résonna quelque part dans la maison, suivi par un cri inhumain qui fit grimacer Drago. En fait de cri, il comprit immédiatement que c'était une femme qui hurlait des insanités.

- TRAITRE A LEUR SANG ! BATARDS ! SOUILLURES ! IMMONDICES ! SORTEZ DE MA MAISON !

Drago vit Harry, Ron, Hermione, Ginny et Blaise se précipiter hors de la chambre, et Florelia et lui échangèrent un regard abasourdi avant de les suivre. Ils descendirent l'escalier jusqu'au hall d'entrée où se trouvaient plusieurs personnes, cachées dans l'ombre.

Drago regarda autour de lui, les sourcils froncés, se demandant d'où sortait la voix qui continuait à crier des injures.

- C'est le portrait, lui dit soudain Blaise en montrant du doigt un tableau.

Drago ne l'avait pas remarqué avant, car il était d'ordinaire caché par un rideau pourpre, que Lupin et Maugrey essayaient de refermer à présent.

La vieille femme peinte qui hurlait semblait faire comme les pleureuses des anciens temps, et son visage était défiguré par la haine et la rage.

- Qui est-ce ? Demanda Drago.

- L'une des anciennes propriétaires de la maison. Mme Black, je crois.

Drago lui lança un regard surpris. Mme Black ? Mais, n'était-ce pas le nom de jeune fille de sa mère ?

- Ma tante, veuillez cesser ce tapage, je vous prie ! Lança tout à coup une voix froide et hautaine par dessus le vacarme.

Drago tourna la tête vers la provenance du son si vite, qu'il faillit s'en faire un torticolis. Un immense sourire ravi perla sur ses lèvres au moment où il vit sa mère s'avancer dans la lumière et regarder d'un air hautain le tableau qui semblait s'être momentanément calmer.

- Narcissa, ma chère enfant, gémit soudain la vieille femme du tableau, enfin une personne au sang pur qui ne soit pas un traître dans ma maison. Je t'en prie expédie toute cette vermine hors de ces murs.

Drago vit sa mère lancer un regard de pur haine au portrait et cracher :

- Oh que non, ma tante. La seule vermine qui disparaîtra de ces murs ce sera vous !

La vieille femme perdit son air triste, et le remplaça par de la surprise, suivi de la colère.

- Ouououououh, tu ne vaux pas mieux que mon fils, ce traître à son sang ! SORTEZ ! SORTEZ DE MA MAI . . .

Le bruit s'arrêta enfin, les deux hommes ayant réussi à refermer le rideau.

- N'y a-t-il aucun moyen de se débarrasser d'elle ? Demanda Narcissa.

- On a tout essayé, répondit Lupin, mais il n'y a rien à faire.

Elle hocha de la tête, et les adultes semblèrent enfin prendre conscience de la présence des sept adolescents postés au bas de l'escalier.

- Charmante dame, commenta Florelia.

Mais Drago n'avait que faire des dires de Florelia. Pour l'instant, la seule chose dont il avait conscience, c'était de cette joie en voyant sa mère toujours aussi belle et resplendissante de santé. D'ailleurs le regard bleu de Narcissa était profondément ancré dans celui de son fils.

- Rejoins-moi, Drago.

Il obéit à sa mère et descendit en quatrième vitesse les dernières marches, et s'arrêta à quelques centimètres de sa mère.

Il était un peu plus grand qu'elle à présent, sa mère devant mesurer la même taille que Florelia.

- Maman, je suis heureux de te . . .

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouva enfermé dans un étau de bras qui se refermèrent sur son dos. Il sentit une odeur douce et diffuse qu'il comprit être le parfum de sa mère.

Il rendit son étreinte à Narcissa, étonné de son geste. Elle n'était habituellement pas aussi démonstrative, même en privé.

Sa mère l'éloigna ensuite un peu d'elle et le regarda profondément, le scrutant du regard. Il remarqua alors qu'elle avait les larmes aux yeux, et ça le déstabilisa.

Jamais sa mère n'avait agit de la sorte. Elle avait toujours été une femme sûre d'elle, ne montrant aucun sentiment, telle qu'elle se devait d'être en temps que Mme Malefoy. Il ne se souvenait même pas, qu'étant enfant, elle l'ait serré une seule fois dans ses bras.

- Merci Merlin, tu vas bien. J'ai eu si peur quand Florelia m'a apprit ce qui s'était passé. Heureusement, elle a prit soin de toi.

Il hocha la tête, ne disant rien, trop abasourdi.

- Narcissa, je crois que tu peux le lâcher maintenant, fit une voix que Drago reconnut aussitôt.

Une main se posa sur l'épaule de sa mère, et le visage de Severus Rogue apparut dans la lumière des bougies.

- Bonjour Drago, dit-il ensuite.

- Bonjour Severus.

Le regard de son parrain se dirigea ensuite vers l'escalier, et il se fit plus dur, plus haineux.

Drago se retourna et comprit de suite à qui était destiné ce regard.

Harry le lui renvoyait assez bien.

Il se souvint alors que lors de leur fuite hors de Poudlard, Severus avait été retardé par Harry, et que de son affrontement avec lui, il en était ressorti plus en colère que jamais, à la limite de commettre un meurtre, avait-il jugé.

- Narcissa, Severus, c'est un plaisir de vous revoir sains et saufs, dit Florelia en descendant à son tour les dernières marches et en les rejoignant avec un immense sourire.

Drago eut alors un choc, en voyant les visages de sa mère et de son parrain.

Narcissa souriait à la jeune femme d'un air doux qu'il ne lui avait encore jamais vu, et pour la première fois de sa vie, il avait la preuve que Severus Rogue savait sourire. Ce simple mouvement des lèvres illuminait le visage de son parrain et lui donnait dix ans de moins, ainsi qu'un air plus serein, plus calme, plus heureux. Il était aussi bien plus beau.

- Florelia, dirent-ils d'une même voix que Drago trouva soulagé.

Comme si ils avaient craints quelque chose.

- Nous allons passer dans la cuisine, dit soudain Lupin, semblant s'éveiller d'un rêve. Drago, Florelia, je vous demanderais de remonter avec les autres, nous vous appellerons si nous avons besoin de vous.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeVen 12 Sep - 14:03

Suite et fin du chapitre 12


Harry referma la porte derrière eux.

Ils étaient de retour dans la chambre des garçons. Aucun d'entre eux ne disaient mots, et Harry vit que Ron et Hermione le regardaient, comme si ils s'attendaient à ce qu'à tout moment ils fassent une crise de colère.

Il était vrai que voir Rogue entrer ici comme si de rien n'était l'avait empli d'une rage hors normes. Mais quand il avait ensuite vu son sourire face à Florelia, il s'était sentit bizarre. Sa colère s'était étrangement évanouie, et il n'arrivait pas à la retrouver. En fait, il n'arrivait même pas à lui en vouloir pour la mort de Dumbledore. Dans sa tête résonnaient encore les mots de Florelia, disant qu'il avait été forcé de le faire, que Dumbledore avait fait promettre à Rogue qu'il l'assassinerait en cas de besoin, pour pouvoir garder sa couverture d'espion. Alors quoi penser de cet homme ? Ami ou ennemi ?

De toute façon, pensa Harry, cela ne changera jamais rien entre nous. Ca haine pour mon père et Sirius est trop forte.

- Harry ?

Il releva la tête et vit qu'Hermione lui faisait signe de venir. Elle tenait à la main les parchemins de Maugrey.
Il la rejoignit rapidement, se souvenant qu'elle avait dit avoir trouvé la personne qu'ils cherchaient.

Il jeta un œil à Blaise, Ginny et Drago qui les regardaient, assis sur l'un des lits, et se tourna vers Hermione, Ron et Florelia qui l'attendaient sur le pas de la porte.

- On revient, dit-il aux autres.

Il rejoignit ses amis et ils passèrent dans la chambre des filles qui ressemblait à la leur, à la différence qu'elle comptait un lit de moins.

- Alors ?

- On a été bête, s'exclama Hermione, triturant le parchemin d'une main fébrile. On avait la réponse sous les yeux depuis des jours, des semaines même, la réponse était si simple.

- Hermione, son nom, s'impatienta Harry.

Elle se retourna vers lui en lui tendant les parchemins et lui dit :

- Il n'y a pas les noms complets, mais il n'y a de toute façon qu'une seule personne à qui les initiales peuvent s'appliquer. C'est Regulus Black.

Harry la regarda étonné.

- Quoi ?! Tu veux dire, le frère de Sirius ?!

Elle hocha lentement la tête.

- Oui. C'était un Mangemort. Il est mort peu de temps avant la fin de la guerre.

Harry essaya de se souvenir de ce que lui avait- dit son parrain au sujet de son jeune frère.

- Sirius m'avait dit que Regulus avait eu peur de ce que lui demandait Voldemort et qu'il avait essayé de quitter les rangs de ses partisans. Qu'il avait été tué pour ça.

- Oui, et c'est sans doute quand il a décidé de le quitter qu'il a découvert l'existence des Horcruxes et trouver le médaillon, compléta Hermione.

- Mais alors, fit Ron, il pourrait très bien se trouver dans la maison.

Tous le regardèrent.

- C'est pas bête, commenta Florelia. Mais où ? Le square Grimmaurd est imposant et compte de nombreuses pièces à ce que j'ai pu voir. Il pourrait se trouver n'importe où, ou pire, être caché. Ca nous prendrait des semaines pour le trouver, si il est bien ici.

Harry secoua la tête, réfléchissant.

L'idée du médaillon de Serpentard dans la maison de Sirius avait réveillé un faible écho en lui, comme un souvenir qui essayait de refaire surface.

Il tritura les parchemins qu'il avait à la main et leur jeta un regard machinal.

Son regard fut attiré par deux noms inscrits en rouge, l'un au dessus de l'autre.

Ses parents.

Une nappe de tristesse enveloppa son cœur.

Ils avaient été les derniers à mourir lors de la Première Guerre . . .

Il fronça des sourcils.

D'après la liste, une personne encore était morte après eux, un membre de l'Ordre d'après la couleur.

Une personne du nom d'Alyssa Grytalié, née à la même date que la mort de ses parents, mais avec vingt deux ans de décalage. Aucune date de mort ne suivait la date de naissance.

Intrigué, il feuilleta rapidement la liasse, et découvrit que c'était la seule personne qu'il ne possédait aucune date de décès.

Maugrey avait certainement dû oublier de la compléter. Il faudrait qu'il le lui dise.

- Harry ?

Il releva la tête.

- Oui ?

- Je crois me souvenir que quand on a fait le grand ménage il y a deux ans, on avait trouvé dans le salon un médaillon avec un serpent dessus qu'on n’a pas réussi à ouvrir, dit Hermione d'un ton hésitant. Avec un peu de chance, il est encore là, et se pourrait être le bon.

Le cœur battant à cent à l'heure, Harry ne prit pas le temps de répondre à son amie, et sortit en quatrième vitesse de la chambre et dévala les escaliers, suivit des trois autres.

- Harry, attend !

Il ne se retourna, ni ne freina, et pénétra dans le salon. Il survola du regard les canapés et fauteuils ainsi que l'arbre généalogique des Black, et se dirigea d'autorité vers une des deux armoires vitrées qui entouraient la cheminée. Il l'ouvrit la première en grand et commença à fouiller.

- Bon, bah je vois qu'il a envie de faire ça maintenant, fut la simple chose qu'il entendit Ron dire, avant de le sentir glisser à ses côtés pour chercher avec lui.

Harry jeta un bref coup d'œil derrière lui et remarqua que les filles s'étaient attelées à fouiller la seconde armoire.

Ils fouillèrent donc pendant plusieurs minutes, mais ils ne trouvèrent rien. Il y avait bien quelques bijoux, mais aucun ne ressemblait à ce qu'Harry avait vu dans la pensine de Dumbledore. Aucun n'était celui que Merope Gaunt avait revendu chez Barjow et Beurk.

Il se souvint alors que ce jour-là, Kreattur avait réussi à dérober certains objets qui avaient évités la poubelle.

Il fit part de son idée aux autres, priant Merlin pour que le collier n'ait pas été bazardé lors du ménage de Sirius.

- C'est possible, dit Hermione.

- Oui, mais où est-ce qu'il est cet elfe de maison ? demanda Florelia, curieuse. Personnellement, je n'en ai pas vu un seul ici depuis que je suis arrivée.

- Il est à Poudlard, répondit Harry. Je l'y ai envoyé l'année dernière, il y travaille depuis.

- Bien, alors appelle-le et demande lui, fit Florelia avec un haussement d'épaule.

Harry ouvrit la bouche, s'apprêtant à appeler Kreattur, quand la porte du salon s'ouvrit brusquement, laissant passer Lupin. Son visage s'éclaira quand il vit Florelia.

- Ah, enfin, je te trouve. Severus est dans la cuisine, il souhaiterait te parler seul à seul.

- Bien, fit-elle en hochant la tête et en sortant du salon.

Lupin leur jeta ensuite un regard suspicieux, et questionna :

- Et que faites vous là au juste ?

- Euh rien, firent Hermione et Ron d'une même voix, avant de sortir du salon à leur tour.

Lupin les regarda sortir, étonné, et se tourna ensuite vers Harry en souriant.

- Alors, qu'est-ce que tu penses de tout ça ?

Harry eut un bref froncement de sourcils, en se demandant de quoi pouvait bien parler Lupin, puis il se souvint de Florelia, Drago, Rogue et Mme Malefoy.

- Eh bien commença-t-il, c'est assez confus. Je pense que tout ce que nous a dit Florelia est vrai, et on ne peut pas réfuter que la lettre soit bien de la main de Dumbledore. Son histoire tient la route. Quand à Mme Malefoy et Rogue, je crois qu'il n'y ait que les membres de l'Ordre qui puissent en juger. Que vous ont-ils dit d'ailleurs ?

Lupin s'assit en soupirant.

- Je ne peux rien te dire, Harry, tu n'es pas un membre de l'Ordre. Mais Mme Malefoy sera protégée par l'Ordre tout comme son fils. Elle restera avec nous jusqu'à la fin de la guerre.

Harry ne comprenait pas.

Comment une femme telle que Narcissa Malefoy pouvait vouloir rester au Q.G. de l'Ordre du Phénix, alors qu'elle était dans le camp de Voldemort. Comment lui faire confiance ? Comment ne pas penser qu'elle pourrait les espionner ? Certainement qu'elle avait donné de solide preuves de sa bonne foi.

- Ah, c'est la liste de Maugrey.

Harry tourna la tête vers Lupin qui venait de parler, et tenait à la main la liasse de parchemins qu'il regardait avec un sourire triste.

- Oui, effectivement, dit Harry en tendant la main pour la récupérer. Excuse-moi, je ne voulais pas la laisser traîner, je vais la ramener en haut.

- Ce n'est rien, Harry, dit-il en la regardant, sans amorcer un geste pour la rendre au brun.

Il parcourait des yeux la liste, soulevant les feuilles les unes après les autres. Parfois, son regard se faisait plus lointain, plus triste, et Harry devinait qu'il tombait sur des noms de personnes qu'il avait plus ou moins bien connu.

Harry le vit regarder la dernière feuille, et il sentit son cœur se serrer à nouveau. Lupin allait tomber sur les noms de ses parents.

Et effectivement, le visage du lycanthrope se décomposa. Il passa une main sur la feuille, et Harry suivi le tracé de ses doigts.

Il caressa les noms de Lily et James Potter et descendit jusqu'à celui d'Alyssa Grytalié. Son doigt sembla s'attarder quelques instants sur celui-ci, et intrigué, Harry lança un regard curieux à Lupin.

Son regard était embué et ses lèvres tremblaient.

Harry se souvint alors que la personne était membre de l'Ordre et que sans doute Lupin l'avait-il bien connu.
Lui en parlerait-il ?

Mais Harry avait aussi promis de ne poser aucune question, pour ne pas rouvrir de vieilles blessures. Sauf que là, la plaie semblait déjà rouverte.

- Tu as connu cette femme ? Demanda Harry d'une toute petite voix.

Lupin sembla s'éveiller soudainement d'un songe et lui jeta un regard perdu.

- Alyssa Grytalié ? Oui, elle était membre de l'Ordre et nous avions fait nos études ensemble.

- Pourquoi n'y a-t-il aucune date de décès pour elle ? Continua à questionner Harry, ragaillardi par le fait de ne pas avoir été rembarré par l'un des derniers des Maraudeurs.

Lupin soupira, en secouant la tête.

- Nous ne savons pas quand est-ce qu'elle est morte en fait. Elle a disparu un mois avant la mort de tes parents, et nous n'avons jamais retrouvé son corps. C'est pour ça qu'il n'y a aucune date. Mais je crois que je vais demander à Maugrey d'y faire inscrire celui de son enlèvement, dit-il en se levant du canapé.

Lupin donna la liste à Harry, et sortit du salon, suivit par l'adolescent.

Harry amorça un pas vers l'escalier pour rejoindre sa chambre alors que Lupin redescendait, quand il vit Florelia monter rapidement les escaliers.

Elle semblait passablement énervée.

Elle sortait d'une discussion avec Rogue, et apparemment cette dernière ne lui avait pas plu.

- Est-ce que ça va ? Interpella-t-il la jeune fille quand elle arriva à son niveau.

Elle releva la tête, et lui adressa un sourire qu'il jugea un peu crispé.

- Oui, tout va très bien.

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et continua son chemin.

Harry la regarda passer, songeur.

Malgré le fait qu'il lui faisait, sans aucune raison, totalement confiance, Florelia restait mystérieuse. Il sentait au fond de lui que tout ce qu'elle leur avait dit était vrai, mais il y avait autre chose, il le sentait aussi, que la jeune femme leur cachait. Il y avait une sorte d'ombre au fond d'elle qu'elle semblait vouloir absolument leur cacher. Et comment expliquer qu'elle s'entende assez bien avec Rogue et Narcissa Malefoy, pour qu'elle éclaire leur visage d'une telle sérénité et d'une telle joie ?

Oui, Florelia était une énigme à elle toute seule.
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MessageSujet: Re: La Seconde Guerre [Terminé] La Seconde Guerre [Terminé] Icon_minitimeLun 15 Sep - 13:44

Chapitre 13 : Où les Black se révèlent


Harry se retourna dans son lit.

Quelque chose, un bruit étrange, parvenait à ses oreilles, mais il n'arrivait pas à savoir si c'était dans son rêve ou dans la réalité.

Finalement, las d'essayer de deviner d'où provenait le bruit, il ouvrit les yeux et les frotta, faisant disparaître les dernières brumes de sommeil. Il comprit alors que le bruit était bel et bien réel, et venait de sa chambre.
Et que c'était des sanglots paniqués.

Intrigué, il s'assit dans son lit en tâtonnant sur sa table de chevet pour attraper sa baguette. Il lui semblait que le bruit venait d'un des lits en face, mais seuls Blaise et Drago les occupaient. Il lui était étrange de concevoir que l'un comme l'autre puisse se mettre à pleurer au beau milieu de la nuit.

Il attrapa enfin sa baguette et éclaira la chambre, sans prononcer un mot. Il parvenait maintenant assez bien à faire deux ou trois Sortilèges Informulés.

Il repoussa ses couvertures au pied de son lit et se leva précautionneusement, faisant bien attention à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller ceux qui auraient le sommeil léger. Il se glissa entre son lit et celui de Ron, puis passa entre ceux de Blaise et de Drago.

Un coup d'œil, aidé de la lumière de sa baguette lui appris que le métis dormait profondément, la bouche grande ouverte, et les draps éparpillés. Ce n'était pas lui l'origine de bruit.

Il se tourna ensuite vers le lit du jeune Malefoy, et découvrit le blond, les draps remontés jusqu'au menton, tenant fermement ses couvertures contre lui, le visage baigné de larmes.

C'était lui qui pleurait. Dans son sommeil. Car il n'avait pas l'air de savoir qu'il sanglotait, et avait l'air bel et bien endormi.

Complètement dépassé, et ne sachant pas quoi faire, il jeta un œil autour de lui. Réaction très idiote, pensa-t-il ensuite. Les réponses à ses questions n'allaient pas s'inscrire sur un mur comme par enchantement. Dommage d'ailleurs.

Ne sachant toujours pas quoi faire pour calmer le jeune homme qui continuait à sangloter, Harry tendit une main hésitante, et poussa du bout du doigt le bras du blond pour le réveiller.

Ne recevant aucune réponse, il appuya un peu plus fortement du plat de la main sur le bras.

La main de Drago fusa alors comme un éclair et serra celle d'Harry.

Paniqué, et totalement pris au dépourvu, Harry essaya d'extraire sa main de la prise ferme du jeune homme. Ce dernier sanglota alors un peu plus fort et Harry sentit son cœur se serrer.

Drago avait l'air totalement paniqué, et devait sûrement faire un cauchemar horrible pour arriver à pleurer pendant qu'il dormait.

N'ayant pas la cruauté nécessaire pour arracher sa main réconfortante à une personne qui en avait besoin, même à son - plus tant que ça - ennemi, il soupira et s'assit doucement sur le rebord du lit.

De toute façon, à un moment ou bien un autre, Drago allait bien lâcher sa main.

Harry posa sa baguette sur la table de chevet, et essaya de prendre une position plus confortable. Il bailla, et un coup d'œil sur sa montre lui appris qu'il était un peu plus de deux heures du matin.

Se promettant de lancer le lendemain matin un sort à Drago dont il se souviendrait toute sa vie, il s'allongea près de lui, en essayant de garder sa main dans une position normale. Finalement, il dût se serrer tout contre le jeune homme, et passer son bras droit autour des hanches de ce dernier pour ne pas tomber du lit.

Bénissant Merlin parce que personne ne pouvait le voir, lui et ses rougeurs aux joues, il tenta de ne pas s'installer trop confortablement, sous risque de s'endormir. Il ne voulait pas penser à ce qui se passerait le lendemain matin si on le retrouvait dans le lit de Drago.

Un reniflement attira son attention, et il regarda Drago qui continuait à sangloter et à gémir. Son corps était dans la position du fœtus, l'une de ses mains enserrant toujours celle d'Harry. Ses cheveux de cette couleur si particulière étaient posés, éparses, sur son oreiller.

Harry s'était toujours demandé comment il était possible d'avoir une couleur de cheveux aussi bizarre. La pigmentation du cuir chevelu des Malefoy était tout de même très étrange. Cette couleur presque argentée pouvait laisser penser qu'ils n'avaient pas un sang si pur que ça. Car pour Harry, il était impossible qu'un simple être humain puisse être aussi beau que Drago.

C'était vrai après tout. Il l'avait bien remarqué au cours des années, que le jeune Malefoy s'était embelli. Mais c'était surtout visible depuis quelques jours, depuis qu'il était arrivé, accompagné de Florelia. Jamais encore il n'avait vu son ennemi ainsi. Presque serein. Et Harry savait parfaitement qu'il devait tout ça à la jeune femme. Même maintenant, alors qu'ils étaient square Grimmaurd, tous les deux disparaissaient pendant plusieurs heures, et quand ils revenaient, Drago avait l'air irrité la plupart du temps, mais aussi plus heureux. Quand à Florelia, elle avait toujours le petit sourire satisfait de ceux qui réussissent une mission particulièrement ardue. Il ignorait ce qui se passait durant ces escapades, mais il devinait que c'était ça qui avait changé le jeune homme.

Un gémissement plaintif le fit tirer de ses pensées, et il découvrit que Drago avait lâché sa main. Au détriment de sa taille.

Avec un froncement de sourcils, il essaya de desserrer l'étau dans lequel le jeune homme tenait ses hanches. Celui-ci s'était accroché à lui comme une bernique à son rocher, et Harry sentait contre la peau de son torse nu, la joue de Drago qui s'était collé tout contre lui.

Prenant conscience que de toute façon il n'arriverait pas à se séparer de son pot de colle, il le laissa s'accrocher à lui. Après tout, depuis qu'il l'avait attrapé, Drago semblait plus calme. Si ça lui permettait d'aller se recoucher un peu plus vite, Harry voulait bien laisser Drago se frotter contre lui.

Euh . . . Frotter ?!

- Hey ! Murmura Harry sachant parfaitement que personne ne l'entendait.

En fait, Drago ne se frottait pas vraiment contre lui, il avait simplement fait glisser ses mains un peu plus bas dans le dos d'Harry, et ces dernières se trouvaient à présent à la naissance des fesses du brun. Ses joues ré-adoptant une jolie couleur pivoine, il remonta les mains de Drago à un endroit plus approprié.

Levant brièvement les yeux au ciel, Harry maudit sa gentillesse.

Puis il se rendit compte que Drago l'avait lâché et lui tournait à présent le dos. Étonné du changement de position soudaine du jeune homme, il resta quelques secondes, la bouche grande ouverte à regarder le dos de Drago se soulever au rythme de sa respiration calme et régulière.

Apparemment son cauchemar s'était terminé.

Harry se leva précipitamment avant qu'il ne reprenne l'envie à Drago de s'attacher à lui, et prit sa baguette toujours allumée, puis fit le tour du lit du jeune home pour le regarder. Il dormait paisiblement, son visage serein.

Rassuré, Harry retourna dans son lit. Il se blottit sous se draps, sa tête emplie de questions.

De quoi Drago avait-il bien pu rêver pour que cela soit si traumatisant pour lui ? Était-ce lié à quelque chose qu'il avait vécu ? Sa détention dans les cachots de Voldemort, peut-être ? Ou autre chose ? Après tout, Harry ne savait rien de Drago. Il ignorait de quoi était faite sa vie en dehors de l'école et de ses relations avec lui.
Il se rappela la surprise de Drago quand sa mère l'avait serré dans ses bras. C'était comme si ça ne lui était jamais arrivé. Quelle avait été la vie du jeune homme chez lui, avec son père et sa mère ? Comment avait-il été élevé ?

Harry prit alors conscience qu'il avait jugé sans connaître, de la même façon que pour Blaise. Et pourtant, maintenant, Harry appréciait beaucoup le métis. Alors était-il possible que Drago ne soit pas tel qu'il l'avait imaginé ? Pour ce qu'il connaissait du jeune homme depuis les trois jours qu'ils avaient passés ensemble, il ne ressemblait pas vraiment à ce qu'il avait imaginé. Ils ne passaient que les nuits et les repas dans la même pièce, alors il ne pouvait pas vraiment savoir comment était Drago, mais il se promit de faire des efforts.

Un flash traversa son esprit.

Il se souvenait de ce jour où Drago lui avait offert son amitié qu'il avait refusée. Le voir parler ainsi de Ron ne lui avait pas plu, et c'était pour ça qu'il avait refusé de lui serrer la main. Mais aujourd'hui, alors qu'il semblait avoir changé, pourraient-ils devenir amis ?

Harry se secoua la tête.

Ca faisait beaucoup trop de questions pour une seule et même nuit. Pour l'instant il était tard, et il devait dormir si il voulait être d'attaque pour passer son permis de transplaner avec Ron un peu plus tard dans la journée.

Il se retourna dans son lit et ferma les yeux.

Il aurait tout le temps de penser à ça quand il se réveillerait. Il aurait alors toute la journée devant lui.

Il se rendormit.
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